Précisions
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Est-ce que Gérard et River se connaissaient ?
« Oui, a n’en pas douter. Dès que notre Gérard est arrivé, votre mère
lui a fait visiter la ville et les environs et l’a emmené à l’ambassade pour se
signaler. Mais déjà il avait été guidé jusqu’à nos locaux par l’américain. En
tout cas, c’est ce qu’il nous affirmé.
Et puis ils sont allés dîner ou déjeuner avec le Général
Ali, le fils d’un frère de l’Émir.
Tous les deux ont d’ailleurs disparu dans les jours qui ont
suivi, l’un mort durant la bataille du palais et l’autre, le fils de
l’ambassadeur à Doha, retrouvé exécuté à une frontière dans l’est de l’Arabie
Saoudite. Bahreïn je crois, ou le Qatar. Je ne me souviens plus.
À mon sens, l’américain faisait aussi « entremetteur » pour
entretenir ses bons rapports avec les autorités koweïtiennes, ce qui lui
permettait d’avoir des coupe-files pour approcher la famille de l’Émir, se déplacer
sans contrainte et faire ses photos pour son journal, le Washington Post. »
Oui, des rapports protégés « et puis, ce jour-là votre mère était en
retard dans ses règles. Elle me l’avait indiquée au déjeuner. Je n’imaginais
pas qu’elle puisse être enceinte de vous, parce qu’avec ce climat infernal, on
pouvait être déréglées facilement et fréquemment. »
Ce pouvait-il que son père puisse être une tierce personne ?
« Sans vouloir vous vexer, votre mère était affreusement défigurée avec
son bec de lièvre qui la faisait en plus affreusement zozoter. Elle ne me
disait pas tout et j’étais sur place depuis moins de temps qu’elle. Mais ce
n’était sûrement pas les foules des grandes occasions qui se bousculait auprès
d’elle… »
Elle en souffrait, d’ailleurs.
Par conséquent il me faut chercher autour de ce William River.
Je reconnais qu’à un moment, j’avais espéré que ce Gérard Dupont, alias
Paul de Bréveuil, ait pu mettre enceinte ma mère : j’aurai compris qu’il ne
voulait pas coucher avec sa fille, puisqu’il savait depuis le début de notre
collaboration qui est mon père.
En tout cas, c’est ce qu’il affirme.
Et puis ça expliquait aussi qu’un père puisse faire irruption dans la vie
bien rangée de sa progéniture pour l’entrainer dans une rocambolesque aventure,
que dis-je, plusieurs aventures : les russes et le moine-croisé dans la même
semaine[1]
!
C’est quand même une paternité plus sympathique qu’un simple photographe de
presse, plus ou moins baroudeur.
Je demande donc à Charlotte, la vraie, celle dont le nez bouge de haut en
bas quand elle parle, de me faire un petit topo sur cet américain, si le
logiciel de la Cisa le lui permet.
Ce qu’elle ne fait pas.
Je ne sais pas si c’est parce qu’elle est en mauvais termes avec la boîte
ou si elle est trop préoccupée de l’état de santé d’Aurélie qui ne s’améliore
pas.
Je cogne donc à la porte du bureau de Gustave Morthe-de-l’Argentière qui
me reçoit gentiment, comme de coutume.
« Paul m’avait dit que vous viendriez quémander de vous raconter ce que
je sais de lui… »
Oui, certes, mais là pas du tout : ce qui m’intéresse, c’est l’autre,
William River.
« Eh bien, je dois vous dire que je commandais l’escadre française au
large de l’Afghanistan dans les opérations anti-El-Qaïda quand j’ai reçu à mon
bord une poignée de jeunes officiers pilotes qu’il s’agissait d’aguerrir… »
Oui, très bien amiral : « Mais là, je suis venue vous réclamer une
faveur… »
Et laquelle donc ?
« J’aurai aimé savoir si votre logiciel a quelque chose sur un dénommé
William River, un photographe de presse américain des années 90 ! »
Qu’avais-je fait comme boulette ?
Il a bondi de son fauteuil ouvrant toute grande sa bouche comme pour
hurler « Quoi ! »…
Et puis, sans rien dire, il se rassied baisse le regard et s’exprime
normalement : « Cette ordure ! Mais bien sûr que nous avons un dossier sur
lui, chargé, même !
Demandez donc aux filles de vous en dire plus. »
Qu’est-ce que ça voulait dire, cette réaction ?
« Non, j’ai cru qu’il était revenu… »
Revenu ?
« Mais ce n’est pas possible qu’il vous ait croisée, puisqu’il est mort
et enterré. Mais il « revient » dans notre orbite tout de même, d’où ma
surprise. Demandez donc aussi au groupe des garçons, HLM, de vous en dire plus.
Ce sont eux qui ont accompagné Paul à leur dernière entrevue avec ce voyou
criminel. »
Criminel ?
Voyou ?
Qu’est-ce qu’il voulait dire, « le vieux » ?
Les filles du groupe ADN racontent comment elles parviennent à le
localiser en Haute-Savoie.
« Dimitri était déjà en train de tester notre logiciel avec la notion
de « zombie ». Des personnes qui passent sous l’objectif d’une caméra de
surveillance publique, qui ne laissent pas de trace électronique et n’ont aucun
profil dans la base de données de BBR. »
J’avais précédemment compris ce « détail ».
« Ça arrive plusieurs fois par jour.
C’était suite au dernier attentat contre le patron, celui
sur l’autoroute A 13 en Normandie.
Le boss avait descendu un agresseur qui venait de l’envoyer
à l’hôpital et qui rétrospectivement était un « Z ».
L’agresseur, quand on a réussi à l’identifier, s’était
révélé être en fait un « fiché » recherché un peu partout à travers le monde
comme étant un dangereux tueur à gages.
Je ne sais plus comment on a fait » précise Anaïs, « mais on passait notre temps à
l’époque à identifier tous les « Z » qui résistaient à la machine pour
compléter la base de données de la « sphère de sécurité ». C’est comme ça qu’on
est tombé sur ce citoyen américain qui faisait des déplacements en Suisse et à
Anvers chez les diamantaires depuis la Haute-Savoie. »
Elles croient savoir que le « big-boss », l’actionnaire, le connaissait
déjà.
En revanche, pour la suite, il faut demander à ce dernier ou au groupe des
garçons, les « HLM ».
Ce que j’ai fait.
Eux se souviennent d’avoir été jusque sur les bords du Lac Léman pour «
couvrir » le patron.
Celui-ci a eu une discussion avec « la cible » au bar du casino local et puis
ils sont allés ensemble chez lui pour le menacer de torture.
« J’avoue que nous n’en menions pas très large : on n’a pas été
embauchés pour torturer des inconnus, même ceux que le patron tutoie.
Tout ce qu’on sait, c’est que nous n’avons pas eu à le
faire. Car le type a rapidement lâché ce que cherchait le « Boss » et nous
l’avons laissé entravé, bâillonné et bien en vie quand nous sommes partis, non
sans avoir mis à sac son logement qui a été fouillé de fond en comble. »
Ce qu’ils savent aussi, c’est ce qu’ils ont fait ensuite.
« Nous avons escorté le « Boss » jusqu’en Suisse le lendemain, dans une
banque. Le chef est descendu à la salle des coffres, et remonté assez vite et
nous sommes allés au consulat koweïtien voisin remettre un coffret qu’il venait
d’extraire dudit coffre.
Je me souviens que les fonctionnaires n’en revenaient pas :
des milliers et des milliers de diamants de toutes les calibres et toutes
tailles… Il y en avait plusieurs litres ! »
Pour savoir d’où venait cette fortune, il faut demander au « Boss ».
Et alors, il n’y a pas eu d’enquête ? Le bonhomme est mort chez lui, tout
de même !
« Si, probablement puisqu’il est mort entravé dans la nuit. Mais je
pense qu’ils ont cru à un cambriolage. Et puis l’autopsie a conclu à un décès
par AVC puisqu’il n’avait aucune blessure létale ni même le moindre gnon. Il
faut dire que le gars avait particulièrement bien bu et qu’il était sous
traitement pour son hypertension.
Ça ne fait pas bon ménage, ces choses-là. »
Bref, ils auront quand même tué mon père sans le vouloir.
Paul de Bréveuil sera plus précis.
« Premier point, je vous donne la preuve que ce n’est pas moi qui suis
votre père, comme vous l’aviez pensé jusque-là, Alexis. Vous ferez une
comparaison de test ADN. »
Sur ce, il me donne deux tubes stériles dans lesquels se trouve un petit
bâtonnet avec un embout entouré de coton.
Il ouvre le premier, sort la tige et imprègne le bout en coton de sa
salive en faisant le tour de ses gencives durant une dizaine de secondes avant
de remettre le tout dans le tube qu’il referme et me remet.
« Vous ferez la même chose avec l’autre tube et vous demanderez à
Gustave de faire faire un test ADN. »
Il connaissait déjà le résultat…
Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Il répond tout de même
: « Bien sûr. Pour la suite, vous demanderez à Gustave d’ouvrir une enquête
de recherche de paternité, la seule procédure qui permettra à un juge de faire
extraire la dépouille de William River pour des prélèvements.
Et vous saurez de façon définitive. »
Quel intérêt, si c’est déjà « marqué comme ça » ?
« Parce que justement, c’est marqué « comme ça » lorsque je l’ai lu…
dans bien des années. »
Toujours ces histoires de « boucles temporelles »…
Ceci dit, ce qui m’importe sur le moment c’est de savoir comment tout cela
est arrivé.
« Oh c’est très simple : encore une histoire de « boucles du temps ».
Je suis en Californie pour faire opérer Florence. Nous
sommes reçus comme des amis de longue-date par les Harrison Junior, n° 4 et n°
5.
Le junior cinquième du nom s’occupera des parties charnues
de la mère de mes gamins quand j’aurai le dos tourné et numéro 4 me fait
inviter à une soirée de gala organisé par les Gates.
Moi, à cette époque-là, je veux déjà rencontrer Bill Gates
pour lui parler de mes céramiques et de mon tour du monde sans escale en vol
extra-atmosphérique que je viens de réaliser avec le prototype « Nivelle 002 » monté
en Chine.
Mais ça ne va pas se passer comme ça. »
Paul raconte alors que celle qui assure la « partie musicale » de la
soirée est sa première et unique épouse, Emily Lison, un ancien agent dormant
du NSA et qu’il se fait alpaguer par River en le nommant « Gérard Dupont ».
« Moi, Dupont, à ce moment-là, je ne connais pas. Lui si et depuis 20
ans. On suppose que se sentant en danger d’être découvert, il est allé chercher
jusqu’à Washington un soutien auprès de son administration de référence, ce
qu’il n’aurait pas obtenu.
Pendant ce temps-là, je fais mon second saut dans le passé
avec mission d’aller au Koweït pour dénouer tout ça.
C’est là-bas que je rencontre votre mère et votre père, que
je reconnais dans les rues, alors que lui ne met connaissait pas encore.
Et j’assiste aux premières heures de l’invasion Irakienne.
Là, stupeur : je suis aux premières loges quand le
frère de l’Émir organise l’évacuation du Trésor gardé au palais. Un camion de
lingots est intercepté et River conduit une semi-remorque de palettes de
billets de banque américains, alors que je tente de le rattraper avec la
teuf-teuf de l’antenne de l’AFP, avec seulement une palette entière contenant
environ un milliard de dollars en billet de 100.
Lui se débarrasse du Frère de l’Émir, un crime qui sera
attribué aux irakiens durant la bagarre qui fait rage autour du palais et il
file vers le sud.
Moi, j’embarque le général Ali, le fils de l’ambassadeur de
l’émirat à Doha, et on rattrape William à la frontière d’avec Amana. Il tue le
général Ali et reprend sa fuite non sans m’avoir tiré dessus. J’essaye de
l’arrêter, mais ce n’est pas avec un malheureux 11,43 qu’on crève les pneus de
la remorque et du coup je file à Doha où je remets mon chargement à l’ambassade.
Et je rentre pour me retrouver cocu[2]… »
Je ne comprends rien à toute cette histoire, mais ça correspond à peu près
à ce que j’ai lu sur le bog d’I-Cube.
Comme quoi, celui-là, pour toutes les raisons que l’on sait, ne raconte
pas que des carabistouilles.
[1] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche
Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì »,
à paraître aux éditions I3
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