Je reprends mon récit…
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions,
des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et
autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement,
totalement et parfaitement fortuite !
…Au moment où nous débarquons, « Charlotte », alias Paul de Bréveuil,
et moi, à Roissy-Charles de Gaulle en provenance d’Athènes.
Je vous ai narré nos « aventures » communes dans le recueil
« Alex cherche Charlotte », le « bien nommé », puisque
j’aurai passé mon temps à le suivre ou à lui courir après au moins dans la
capitale grecque… Un opus publié « à la demande » sous les auspices
de son auteur « officiel » qui veut faire « collection »,
Flibustier75006, sous la haute-autorité d’I-Cube le biographe non-accrédité
dont il est le gardien sans compter le « haut-patronage » de Paul de
Bréveuil dont il est question[1].
Probablement, mais à ce moment-là je ne le sais pas encore, que vous
n’aurez pas les détails de notre voyage à Pétra : c’est comme ça et ce
n’est pas moi qui en décide.
Ce sont nos accords et ça fonctionne encore…
Nous sommes sortis de notre avion séparément, lui loin derrière moi.
C’était une « petite manœuvre » inventée sur le champ pour échapper au
groupe ADN qui nous attendait à Roissy.
En fait, seulement Anaïs et Noeline.
Noeline était persuadée que nous rentrions ensemble, bras-dessus
bras-dessous en amoureux.
C’est son fantasme à elle : présumant Paul, son patron, ainsi
infidèle à Florence, la mère de leurs enfants, elle s’imagine pouvoir le lui
ravir…
Si elle savait : j’ai failli en rire en voyant sa mine déconfite de
me voir toute seule.
« Mais il est où le boss ? »
Il est rentré par l’avion précédent…
« QUOI ? »
Insensé…
Et puis j’en ai rajouté sur la route vers « my sweet-home »…
Quand elle m’a demandé comment ça s’était passé, je lui ai raconté qu’il
avait de grandes mains très douces !
« Et puis, il est bourré de cicatrices ! »
Il fallait voir ses yeux : j’ai cru qu’ils allaient sortir de ses orbites
!
Trop drôle…
Une fois à la maison, j’ai pris un bain moussant après avoir donné à manger
à mes chats.
Et j’ai rangé mes notes : j’ai plein de choses à raconter, mais il faut
les mettre dans l’ordre. Et j’hésite entre un récit « chronologie » et un récit
« thématique ».
Le surlendemain, j’ai deux urgences.
Il faut que je rencontre Florence, qu’elle me raconte son vécu avec le
père de ses gosses et cette fameuse descente dans le bled algérien et son «
extraction ».
Je sais aujourd’hui qu’il s’agit de l’épisode titré « Mains
invisibles – tome II[2]
» qui fait suite au précédent, un lourd ouvrage du nom de « Mains invisibles »
désormais disponible[3],
alors que le second est heureusement nettement plus « léger ».
Et il faut également que je fasse une lettre aux autorités compétentes
pour les prévenir de l’incendie de la Cathédrale de Paris dont Paul m’a avertie
: on ne peut pas laisser faire ça, c’est un monument mondialement connu, comme
la Tour Eiffel, qui appartient à tout le monde !
Maintenant que je sais, même si on va me prendre pour une folle, je passe
la veille à écrire quelques brouillons et à sélectionner des adresses : la
mairie centrale, la préfecture, les pompiers, le ministère de l’intérieur, le
ministère des affaires culturelles, Matignon.
Je suis sûre qu’au moins un de ces services prendra les précautions
nécessaires pour qu’aucun attentat ne puisse pas se dérouler : on est encore en
vigilance renforcée.
Mais aucun ne me répondra, hors la mairie parisienne, pour me faire savoir
qu’elle n’est juridiquement pas concernée, mais qu’elle transmet aux services
compétents.
Pas d’autres réactions…
Sur le moment en tout cas.
L’heure est plutôt au déroulé des manifestations des Gilets-jaunes et aux
heurs et dégradations de quelques casseurs.
Qui profitent de l’occasion ainsi offerte pour aller jusqu’à saccager
l’Arc-de-Triomphe !
Scandaleux !
Là aussi, ça appartient à tout le monde…
J’y vais même faire quelques photos qui ne sont pas très spectaculaires,
puisque même avec ma carte de presse, on ne me laisse pas approcher du
monument.
Les « Black-blocks » et autres « anti-faf » serviront de parfaits «
idiots-utiles » au Président Makarond qui tourne et retourne « les horloges »
et l’opinion : fini, au moins provisoirement, le train insensé des réformes,
dont celui de la Constitution.
Une affaire bizarre… Paul m’en entretiendra plus tard en mettant le doigt
sur quelques coïncidences pour le moins étrange… sinon bizarres.
Si on veut bien comprendre l’exaspération du « petit-peuple », celui qui
paye les décisions des ministères qui font la guerre à la voiture sale, qui
finance les déplacements de foule ?
Quand il s’agit de la CGT, tout le monde sait qu’ils ont assez de
subventions qui arrivent par divers canaux pour louer des cars et des trains
aux « militants » appelés à « faire masse ».
Mais des « gueux » qui n’ont même plus de quoi faire le plein de leur
voiture en fin de mois, qui les finance ?
Un mystère que la presse laissera bien volontiers de côté…
Et quand les syndicats font cause commune avec les gilets jaunes sur le
boulevard Montparnasse, même leur service d’ordre, qui ne manque pourtant pas ni
de bras ni d’un savoir-faire séculaire, se laisse déborder.
J’y étais, non pas pour manifester mais parce que je voulais aller à la
Fnac-Rennes fouiller ce qu’il y a de disponible pour documenter mon laïus à
venir. Depuis la Gare de Lyon, c’est le bus n° 91 qu’il faut prendre, laissant
ma voiture à ma gare de départ, sachant les manifestations annoncées.
Je peux affirmer que les CRS, la gendarmerie mobile, laissaient leurs
fourgonnettes au milieu des boulevards adjacents (Raspail, Rennes, Port-Royal
et probablement Invalides), puisque j’ai fini à pied, trafic de bus interrompu.
Et qu’ils étaient accompagnés de « blousons noirs » en civil, même pas
floqués, arrivés en voitures banalisées, casques de moto en bandoulière au bras
: des casseurs ou des « voltigeurs » ?
Bref, j’ai fait demi-tour et suis allée à la FNAC-Les-Halles pour trouver
quelques bouquins sur les francs-maçons.
Et puis il y a eu la réplique « politique » du président Makarond. De
l’argent comme s’il en pleuvait que les « gueux » n’auront même pas vu…
Tout le monde y est allé pour calmer les esprits et remettre les gens au
travail dans la perspective des élections européennes.
Et le président de faire son show-personnel durant trois mois : ce gars-là
fait décidément très fort !
Il paye de sa personne en un marathon qu’aucun autre n’aurait jamais pu
faire et en plus, il a réponse à tout : incroyable !
Comme au grand-oral de l’ENA…
Ce qui ne l’a pas empêché de passer second derrière le Rassemblement
National aux élections suivantes : un désaveu, mais seulement d’un cheveu, pas
« une claque ».
Le RN fait même moins bien qu’au second tour des présidentielles. En
revanche, c’est une sévère déculottée pour tous les autres partis, hormis les
écologistes qui, sans faire de bruit, dépassent les partis de gouvernement
traditionnels.
Qu’en diraient les « mains invisibles » de Paul ?
Un scrutin qui les aura tous laminés, la droite républicaine faisant son
plus mauvais score depuis des années, et l’extrême gauche devenue inexistante
au profit des écologistes arrivés troisième en termes de score, on n’avait pas
vu ça depuis des années.
L’avenir de notre moine « Jean de Jérusalem », sera-t-il
écologique ?
Probablement : d’ailleurs j’ai voté pour eux…
Avant Noël, j’ai vu débarquer les gendarmes de ma brigade territoriale
chez moi. Mes petits courriers aux ministères auront-ils fait leur effet,
finalement ?
Pas du tout : c’était une « visite de courtoisie » et ils vérifiaient si
j’étais saine d’esprit et n’avait pas de problème particulier.
C’est moi qui leur ai posé la question de ces fameux courriers.
« Oui, oui. Ils sont bien arrivés. Mais toutes les mesures ont déjà été
prises pour assurer la sécurité du bâtiment et de ses visiteurs. C’est évident.
»
Même pas une question ni sur la date du mois d’avril (comment savais-je ce
détail pour l’heure hypothétique ?), ni sur l’origine de mon information que je
leur donne : Paul de Bréveuil, ce qui aura des conséquences inattendues.
Mais sur moment, ils n’en ont rien à faire.
Et pas plus au mois d’avril.
C’est seulement quand je rentre, au mois de mai, qu’ils se réveillent, ce
qui me permettra de prendre contact avec la juge Trois-Dom et l’ex-contrôleur
général Scorff, à la retraite, de vieilles connaissances de « Charlotte » qui
éclaireront mon sujet de biographie…
Ce jour-là, j’étais aux Îles Chagos chez Paul avec Florence et leurs
gamins et puis j’ai suivi ça comme tout le monde à la télévision, en
mondovision et en pleine nuit, réveillée par la télé du bord. Paul avait veillé
et était en relation avec le serveur de la Cisa.
La « forêt » – 1.300 chênes abattus sur 21 hectares –, qui constituait la
charpente de la cathédrale, s’est consumée en une poignée d’heures.
L’horreur.
On a tous suivi ça en direct, impuissants.
Au matin tropical, Paul, devant son jus d’orange et son café noir, a posé « son »
diagnostic : « Un super-zombie ! On ne le voit qu’une poignée de minutes.
Les russes n’y sont probablement pour rien. »
J’imagine la tête des responsables du FSB, s’ils avaient lu le rapport du
Capitaine Igor, s’imaginant devoir répondre d’accusations infondées : Paul
l’avait prévenu que « les autorités » savaient !
« Je vous l’avais dit. Il y aura un « avant » et après rien ne sera
plus jamais pareil !
Juste à la fin du « Grand débat ». Vous verrez, ils vont
reconstruire avant l’ouverture des JO et l’Île de la Cité va devenir un vaste
parc d’attraction touristique. »
Moi, j’ai vu en direct la flèche de Violet-Leduc s’effondrant dans les
flammes et répandant son plomb en de mortelles poussières sur les chaussées et
immeubles alentour.
« Florence, tu éviteras les abords pendant quelques temps. Il y a des
risques de saturnismes jusqu’au mois d’août pour les enfants. »
Et pour aller où ? Non « ce n’est pas ce qu’elle voulait dire… »
Elle ira chez ses parents…
Quand même dommage, juste le lendemain de la célébration de la fête des
Rameaux, l’entrée du Christ à Jérusalem et dans « Sa Gloire » : la flèche
centrale comprenait justement trois reliques inestimables du haut de ses 93
mètres. Un fragment de la couronne du Christ, ramené d’une des croisades, une
relique de Saint Denis, premier évêque de Paris, et une autre de Sainte
Geneviève, patronne de la capitale…
Parties en lumière et poussière !
Immédiatement, les pompiers pensent que les flammes pourraient être
parties des échafaudages installés pour les travaux de réfection de la
cathédrale, déjà fragilisée avant l’incendie.
Le patron du chantier aura pourtant affirmé qu’aucun ouvrier n’était sur
l’échafaudage ce soir-là.
Ce qui est vrai : pas d’activité sur le chantier pendant la semaine
pascale.
Et par conséquent et heureusement, aucun blessé, pas une victime de ce
sinistre à déplorer : elle a fait ça, proprement, spectaculairement, mais «
proprement », la Cathédrale !
Une des plus anciennes encore debout sur le territoire national.
Il est des mystères inexplicables : un chalumeau resté « en veille » tout
le week-end ?
Un attentat ?
L’origine de l’incendie reste inconnue, mais les pompiers ont indiqué que
les flammes avaient pris dans les combles de la cathédrale. Elles semblent être
parties des échafaudages installés sur le toit de l’édifice, construit entre le
XIIème et le XIVème siècle, du bois bien sec.
Trois mois plus tard, les flics de la scientifique en sont certains, il
n’y pas l’ombre d’une trace de tentative d’attentat dans l’incendie de la
cathédrale des parisiens !
Mes courriers sont restés lettres-mortes jusque-là…
« Je vous avais dit que vous n’empêcheriez rien » la ramènera Paul.
« Mais ne vous en faites pas : ils sauront mais ne voudront pas faire
de vague en ce moment. Ça viendra plus tard. »
À quoi fait-il allusion ? Je n’en sais rien sur le moment.
Il n’y a pas eu de revendication, tout juste un incendie accidentel mineur
au même moment aux abords de l’esplanade de la Mosquée à Jérusalem qui n’a
apparemment rien à voir, même si je ne peux faire autrement que de faire le
rapprochement avec notre moine Jean, celui qui m’a mis une main aux fesses, et
la prise de Jérusalem par les croisés.
Il faut dire que les choses restent simples.
[1] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche
Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles – tome
II », aux éditions I3
[3] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains
invisibles », aux éditions I3
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