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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 12 mars 2020

Chapitre 11ème

Mon père, William River…
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Alors ma mère est arrivée sur place en janvier.
« Il y avait quatre personnes à l’antenne. Le chef d’antenne, marié avec des gamins à charge. Le chauffeur homme à tout faire de la boutique, un africain. Votre mère et une stagiaire élève de science-po pour l’été.
Si on met de côté le chauffeur, compte tenu de votre couleur de peau et si l’on imagine une aventure entre le chef d’antenne et votre mère, ça ne colle pas : vous êtes née un 16 avril. Donc conçue mi-juillet, sauf si vous étiez prématurée, ce qui ne semble pas être le cas compte tenu de votre carnet de santé de bébé. »
Elle est allée jusqu’à le consulter : j’étais un « beau-bébé » de 4,5 kg, 55 cm, toute joufflue…
 
« Or, le chef d’antenne était en France pour raison de santé de son épouse et il n’était même pas sur place quand les Irakiens ont envahi le Koweït ! C’est votre mère qui a assumé le scoop mondial, ce qui lui a valu une mutation à Washington pour « bons et loyaux services ».
Par conséquent, il s’agit d’une tierce personne issue de son entourage, mais ça peut être n’importe qui d’origine locale. Le problème, c’est que les hommes francophones, d’après les rapports d’activité, ne sont pas très nombreux et tous issus du personnel de l’ambassade.
Je me suis alors activée sur les registres des entrées et sorties de nationaux signalés justement à l’ambassade : ils ne sont pas très nombreux. Ils arrivent pour leurs affaires et repartent assez vite compte tenu du climat.
En revanche, l’antenne entretien des relations suivies avec plusieurs dirigeants du pays et quelques confrères anglo-saxons : ils avaient coutume de se rencontrer pour échanger leurs tuyaux une fois par semaine dans un restaurant de bord de mer.
Mais votre mère n’y a participé qu’à l’époque de l’absence de son chef, du mois de juin jusqu’à début août.
Après cette période, c’est plus confus : beaucoup manque à l’appel pendant l’occupation des Irakiens.
Des anglais ont été arrêtés et déportés en Irak, des américains ont disparu du circuit ou ne sortaient plus de leur ambassade.
Idem pour le personnel diplomatique des français. »
A-t-elle une liste de nom ?
 
« Bien sûr, mais je n’ai pas fini de faire mes recherches… »
Ma mère était bilingue anglais. C’est peut-être de ce côté-là qu’il faut chercher.
« Et pourquoi pas un Koweïtien ? » me réplique-t-elle.
« Vous croyez que j’ai le type local, franchement… »
Il est vrai qu’avec mes cheveux tirant plutôt sur le roux et ma peau laiteuse, on cherche plutôt un indo-européen, type caucasien.
« Votre mère avait peut-être des gènes dominants… »
Vague et approximative, comme explication… d’autant qu’elle n’était pas rousse d’après ce que j’en sais.
Mais elle reprend : « Il faut que je retrouve la trace de la stagiaire. Peut-être nous donnera-t-elle un détail qui fera avancer mes recherches. »
Ses recherches… j’aime bien cette appropriation : dans sa tête, elle me doit une fière chandelle, même si je n’y suis pour rien, elle ira au bout de son pari et je n’aurai plus qu’à tenter de faire sa publicité dans un des canards en lien avec mon ex-agent !
 
« Je dois vous dire que par acquis de conscience, j’ai étendu le répertoire de mes recherches jusqu’à la période de la mi-août : peut-être avez-vous été conçue pendant l’occupation irakienne et que vous êtes née prématurée. »
Ma grand-mère, celle que je venais d’enterrer il y a seulement quelques mois, ne m’en a jamais parlé.
« Oui c’est possible mais peu probable compte tenu de mes mensurations de naissance. »
On sait pourtant qu’il n’y a pas eu d’exactions contre des européennes, hors les arrestations et déportation pour faire « bouclier humains »…
Le viol est un péché privant le croyant du paradis d’Allah qui n’épouse pas : c’est même pour cette raison que Le Prophète avait tant d’épouses m’avait expliqué Paul…
Faites ce que je dis, pas ce que je fais : il était « Le » prophète, l’unique et le dernier pour les musulmans et ceux-là ont droit à une première épouse, plus trois autres pour racheter leurs adultères successifs.
 
Nous nous sommes revues plusieurs fois.
D’abord pour aborder les « affaires avec Paul », puis, en fin d’entretien pour faire le point de ses recherches en cours sur mon père.
Jusqu’à ce que…
William River, un nom qui revient plusieurs fois dans ce récit et dans les reconstitutions du parcours de ma mère au Koweït par madame Maltorne.
Chez cette Charlotte-là, dont le nez bouge quand elle parle, mais encore dans les propos de Christophe Scorff, l’ex-directeur de police à la retraite, et surtout dans le blog d’I-Cube !
 
C’est que je parviens enfin à faire le tour de ses « romans » à celui-là, sauf que je n’ai toujours pas le premier épisode « Opération Juliette-siéra » que j’attends pourtant de son éditeur payé pour se faire.
Et il se trouve qu’il attribue à Paul de Bréveuil un second saut dans le passé, après celui fait en Algérie pour sortir Florence Chapeuroux des griffes de ses ravisseurs[1].
Ça se passe au moment où elle est en Californie pour se faire réparer sa jambe plus courte que l’autre[2]. C’est là qu’elle le trompe avec « Junior n° 5 », ce qu’elle a par ailleurs évoqué et confirmé, et que lui parvient de façon un peu mystérieuse (je n’ai rien compris du mécanisme de cette plus-value rocambolesque sur des titres de bourses…) à redevenir millionnaire, ce qui va lui permettre d’investir dans la création de son « système-expert » antiterroriste appelé « BBR ».
 
Un document finalement très complet sur les derniers jours à Koweït-City avant l’invasion irakienne et sur le déroulé de l’opération « tempête sur le désert » menée par la coalition internationale occidentale.
C’est incroyable de précision toute journalistique… Un vrai reportage[3] !
On y croise un certain Gérard Dupont (lui, c’est une fausse identité de Paul, j’en aurai la confirmation plus tard quand il me mettra sous le nez un passeport périmé à ce nom avec sa photo) qui rencontre un certain William River, tous les deux photographes professionnels. Sauf que le second est accrédité auprès du Washington-Post et le premier est soi-disant envoyé par l’AFP.
Et les deux parlent de ma mère, Camille Dubois…
 
Là, je ne sais plus s’il s’agit d’un roman ou encore un tour « pourri » de Paul soi-même qui dicte à I-Cube ce laïus, mais les deux sont présents dans la liste remise par Charlotte Maltorne. Si c’est l’effet du hasard, le hasard est bien fait à tel point que de ressembler à une véritable histoire « vraie ».
Je veux dire vécue.
Ça me déconcerte quand même un peu : quel crédit doit-on donner à ces récits ?
Le premier, Gérard Dupont est donc une fausse identité sous laquelle se promène « mon » Charlotte de patron au Koweït. Et il aurait fait l’amour avec ma mère le soir de l’invasion irakienne, sur le bord de l’autoroute entre la frontière et la capitale du pays. Une autoroute surnommée plus tard « l’autoroute de la mort » où les troupes irakiennes ont été taillées en pièces par l’aviation coalisée au moment de leur repli en Irak : une épouvantable hécatombe à l’occasion de la « bataille des 100 heures ».
Et il reste un témoin de cet épisode nocturne là : la stagiaire qui y a participé.
 
Je la rencontre dans les jours qui suivent. Identifiée par le logiciel de la Cisa comme la PD-G de l’entreprise de cartonnage de son père, située à Palaiseau. Elle a fait Science-po et l’Essec avant de faire carrière dans une banque, puis chez un courtier en assurances.
Son métier actuel consiste à se faire livrer du carton ondulé sur lesquels elle imprime des logos sur une face, cartons que l’on coupe, cisaille et prépare à être pliés, en format de cagettes ou de boîtes américaines d’archive pour être ensuite livrés à plat sur palettes filmées : ça craint l’humidité !
Mariée, mère de famille, très BCBG Neuilly-Auteuil-Passy sur elle, elle a gardé son emplanture de cheveux très haut sur le front, presque la moitié du crâne, qui lui donne l’allure d’un insecte et ses petits yeux verts rajoutent à l’effet ainsi provoqué.
Mais elle est charmante et me réclame l’anonymat avant de confirmer l’épisode.
 
Effectivement, ils sont allés sur l’insistance du photographe français jusqu’aux abords de la frontière où tout était pourtant calme jusqu’au petit matin, même si l’atmosphère politique et diplomatique était particulièrement tendue à ce moment-là : tout le monde pensait qu’une solution diplomatique finirait par s’imposer entre les deux pays, aidés par quantité de « messagers de la paix » venus de toutes parts du monde arabe.
« Il faisait froid et Gérard était beau mec, bien bâti, une belle tête et des allures athlétiques. J’avoue que c’est moi qui aie commencé à « l’asticoter », parce que franchement j’en avais envie : dans ce pays-là, à cette époque-là, les occasions n’étaient pas très nombreuses de se faire dérider les fesses et j’étais loin de mes potes de la rue Saint-Guillaume. Encore célibataire, j’avais besoin de me défouler.
Excusez-moi si je vous parais vulgaire pu grossière, mais la vie monastique au milieu du désert, ce n’est pas vraiment un paradis !
À moins d’épouser un local ou de passer pour une pute dévergondée que tout le monde pouvait souiller sans encombre ni inconvénient, pour une fois qu’on tenait un français, je ne me suis pas privée…
Votre mère non plus profitant de la nuit pour dissimuler son handicap facial.
Et comme Gérard était « un vaillant », nous avons épuisé notre réserve de préservatifs ce soir-là et on s’est arrêté quand les premiers coups de feu ont été tirés. »
 
Il faut dire que la division Hammourabi faisait défiler sous leurs yeux ses chars dans un vacarme épouvantable et que leur pick-up refusait de démarrer : « Il a fallu qu’on le pousse pour un démarrage « à la parisienne ». »
Je ne connaissais pas l’expression…
« Et Camille a pu lancer son télex historique depuis nos locaux deux heures plus tard. C’est comme ça que ça s’est passé. Flippant, finalement. »
Une guerre, pour des journalistes, c’est une situation exceptionnelle…
« Sauf qu’on n’était pas journaliste de guerre et qu’en plus nous étions complètement isolées.
Moi, je me suis réfugiée dans les locaux de l’ambassade à manger des rations de survie infectes. Camille, votre mère, habillée de son tchador qui masquait son bec de lièvre ne pouvait sortir qu’accompagnée du chauffeur de l’antenne : au Koweït, à cette époque-là, une femme ne pouvait pas se retrouver seule dans la rue et encore moins conduire un véhicule !
J’ai été évacuée un peu plus tard jusqu’à Ryad et je ne sais pas ce qu’elle est devenue… »
 
Et Gérard ?
« Pas revu. Pas plus que l’américain. Totalement volatilisés tous les deux du jour au lendemain. Peut-être tués lors des combats qui ont suivi, peut-être faits prisonniers et déportés, je n’en ai plus jamais entendu parler.
Mais pour revenir à votre père putatif, j’ignorais l’état de votre mère, mais si c’est un de ces deux zigotos, c’est forcément l’américain. »
Et pour quelle raison ?
« Il venait fréquemment au bureau depuis avant que je n’arrive. Il a même essayé de me draguer assez lourdement, mais lui et Camille s’isolaient parfois dans le bureau du chef d’antenne quand il n’était pas là.
Une fois, nous les avons surpris de retour d’une interview. Enfin… surpris c’est un bien grand mot.
Disons qu’on rentre, on entend des bruits suspects notamment de meubles qu’on déplace et qui craquent en rythme curieux. Ils étaient tous les deux dans ce bureau, mais en tenue tout ce qu’il y a de respectable quand nous sommes allés voir. Notre chef n’a même pas fait une seule remarque et l’américain s’est éclipsé avec un large sourire pendant que votre mère s’est mise à préparer du thé à la menthe.
Elle le faisait très bien.
Je pense qu’ensuite ils se retrouvaient ailleurs, chez elle ou chez lui, mais elle ne m’en a jamais rien dit ni laissé paraître quoi que ce soit.
Il faut dire que l’américain, c’était… comment dire ? Un américain, un peu vulgaire, toujours un humour un peu lourdingue, pénible quoi : déjà à l’époque, ils se prenaient tous pour les maîtres du monde !
Et puis la seule fois où j’ai vu votre mère avec Gérard, c’était au bord de l’autoroute koweïtien. Et cette nuit-là, nous avions utilisé des capotes. »



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles – tome II », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… », à paraître aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… », à paraître aux éditions I3

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