Plus rien de sera jamais comme avant…
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Et puis plusieurs vidéos circuleront sur internet et interrogent sur la
présence d’une forme suspecte qui se déplace sur le toit de la cathédrale avant
l’incendie, et pointent un étrange flash lumineux. Est-ce l’éclat d’un briquet,
d’une allumette, d’un chalumeau, le reflet du soleil sur un objet métallique,
un engin pyrotechnique, se demande l’auteur de la vidéo ?
D’après la source annoncée, viewsurf.com qui propose des vidéos en direct
de divers endroits du monde, des images – très floues – ont été filmées le 15
avril à 17 h 05.
En réalité, il s’agit d’un reflet d’outil d’un des ouvriers encore sur
place à ce moment-là et il est situé assez loin de la base de la flèche.
Et puis, cette vidéo n’est pas celle que j’ai pu voir peu après l’incendie
: prise de la Tour Montparnasse, on y voyait une silhouette s’engouffrer « dans
la flèche » arrivé depuis les échafaudages, en ressortir vivement, y retourner,
en ressortir une deuxième fois et disparaître après qu’un éclair de « chaleur
et de lumière » détonne depuis l’intérieur de ladite flèche.
Première anomalie…
Ce lundi-là une seule équipe travaillait sur la cathédrale et c’était
celle d’Europe Échafaudage. D’après le chargé de communication de la compagnie
d’assurances AXA pour le compte de l’entreprise, des ouvriers étaient bien
encore présents sur le chantier de restauration des parties hautes de la flèche
à ce moment-là.
Ils ont commencé à quitter les lieux à 17 h 20, heure exacte de la
première alarme, et à 17 h 50 ils étaient tous partis. La silhouette qui
apparaît sur la vidéo peut donc bien être celle d’un ouvrier.
Probablement.
Mais alors, eux qui étaient sur place, ils n’auraient rien remarqué de
suspect ?
Seconde anomalie…
Seule certitude : aucun outil de soudage, aucun chalumeau, aucun « point
chaud » n’était présent sur le site. Une caméra, directement pointée sur la
flèche, avait été installée pour suivre l’avancée des travaux et « des
photos ont été prises toutes les dix minutes à partir de lundi 14 heures et
l’appareil photo a été confié à la brigade criminelle ».
Pas une seule trace de ces prises de vue, ni dans les rapports d’enquête intermédiaire
ni encore moins sur Internet.
« Oui, c’est avec cette technique-là qu’Aurélie nous aura mis sur la
piste des bijoux volés à la Guilde des Orfèvres dont je m’occupais à Calvi, il
y a longtemps de ça. Mais elle prenait une photo toutes les minutes, elle… et
en argentique ! » m’indiquera Paul[1].
Dernière anomalie…
Pas de preuve (ou seulement occultée), pas de mobile, pas de
revendication, on parlera d’un « accident » de chantier et on désignera une
compagnie d’assurance pour venir participer à la reconstruction en plus des
innombrables dons promis (mais pas tous reçus) qui ont afflué dans les premiers
moments de sidération.
Le bon peuple sera ravi et, grâce à une loi d’exception votée à l’été, on
aura une cathédrale flambante-neuve et « sécurisée » pour l’ouverture des JO.
Comme la charpente neuve sera probablement en acier ou en béton-performance[2],
la flamme olympique pourra même y faire un tour sous les objectifs de télé du
monde entier en toute sécurité !
Oui mais, oui mais…
Le gars qui s’y est repris à deux fois pour faire péter son engin
incendiaire, probablement quelques heures plus tôt alors que le chantier était
désert, engin qui aura fait « couver » son feu jusqu’au départ des ouvriers du
chantier, il est où ?
« Peut-être en Russie… ou ailleurs, voire dans une autre époque… »
Et pourquoi, si c’est un attentat, personne ne l’aura revendiqué ?
« Vous le savez bien, jeune Padawan, l’explication est forcément trop
complexe pour une intelligence du IIIème millénaire. »
Parce que c’était écrit ?
« Parce que c’est comme ça : on n’y peut rien. »
C’est comme ça depuis la nuit des temps…
Et ce « super-zombie » là, c’est quoi au juste ?
« Il suffit d’un coupe-circuit pour le déplacer ailleurs et à une autre
époque instantanément, vous le savez bien, Alexis. »
J’en ai fait l’expérience à mon corps-défendant[3]…
À condition de disposer d’un relai spatio-temporel à proximité : « Il
était où ce jour-là ? »
Paul n’en a pas la trace dans le ciel parisien pourtant clair ce jour-là.
« Peut-être un autre procédé, je ne sais pas… »
En bref, la charpente est tombée et c’est miracle, aidé par les pompiers,
que la tour qui abrite le Bourdon, qui autrefois sonnait à la volée la
libération de la ville, les armistices, où le glas pour les présidents défunts
(y compris Tiersmirant… Giclard-Des-Tains s’en passera probablement
tout comme Rackchi…) : derrière les pierres, il y a une charpente en bois sur laquelle elle repose et qui
peut encaisser et amortir les vibrations de la cloche sans faire osciller la
maçonnerie de la tour par résonnance.
Probablement que ça aurait provoqué la démolition de la tour Sud si le
Bourdon s’était retrouvé à terre…
Mais non, même la voûte a tenu, hors en-dessous de la flèche.
Toutes les pierres sont restées debout.
Le monument historique le plus visité d’Europe allait déjà mal avant cet
incendie. Des gargouilles s’étaient partiellement effondrées, tout comme
certaines gouttières médiévales, les arcs qui soutiennent la voûte
faiblissaient et certains murs s’étaient fissurés… La liste des travaux à mener
d’urgence était longue, et l’État (c’est lui le propriétaire) ne parvenait pas
à fournir seul les fonds nécessaires.
En 2017, la cathédrale cherchait déjà des mécènes, dont une partie aux
États-Unis, pour financer les travaux qui ont débuté à l’été 2018.
Le montant de ces travaux devait atteindre 150 millions d’euros sur 30
ans.
Plus de trois fois moins de temps pour que la Sagrada Família de Barcelone
ne soit terminée…
Les travaux avaient commencé par la flèche, entourée d’échafaudages (qui
semble-t-il ont tenu malgré la température pour finir « soudés ») depuis
plusieurs mois. Cette même flèche, culminant à 93 mètres de haut, s’est
effondrée sur elle-même peu avant 20 heures (heure locale) ce lundi soir, et en
mondovision !
Une belle torchère.
« Je pense qu’on n’a pas mis les moyens qu’il fallait pour l’entretenir.
Les travaux en cours avaient fini par être lancés et il était grand temps, et
peut-être même un peu tard. J’étais montée voir au pied de la flèche (avant le
début des travaux) et il y avait des pierres disjointes, retenues par une
grille pour empêcher qu’elles tombent » aura déclaré l’historienne Claude
Gauvard à l’AFP.
« Le problème de Notre-Dame, c’est qu'elle relève de plusieurs
juridictions : l’Archevêché, la ville de Paris, les monuments historiques, etc.
Ce qui rend son entretien encore plus compliqué. »
Et ce qui reste navrant, ce sont les réactions, entre Trump qui a jugé «
terrible » d’assister à l’impressionnant incendie et de balancer qu’il fallait
« agir vite » !
« C’est si terrible d’assister à ce gigantesque incendie à Notre-Dame
de Paris. Peut-être faudrait-il utiliser des bombardiers d’eau pour l’éteindre ».
Il n’a jamais vu les effets sur une construction que de se prendre trois
tonnes de flotte d’un coup, ce n’est pas possible autrement : les Canadairs
sont de toute façon trop loin et ils ne bombardent jamais un bâtiment, mais
seulement ce qu’il y a autour !
Les internautes ne s’y sont pas trompés : « Le mec pense que les
Canadair sont en route depuis l’Étang de Berre » ; « Sans compter qu’une
décharge de Canadair pulvériserait ce qui reste de l’édifice » ; « Larguons
à l’aveugle des tonnes d’eau depuis 100 mètres de hauteur sur une zone habitée
», ironise-t-on.
Ou encore « Trump est apparemment un expert pour combattre les flammes
dans les cathédrales à l’étranger, mais quand il s’agit d’incendie en
Californie, il ne veut pas s’en occuper », a encore renchéri un Américain.
Plus intelligente son épouse-encore-légitime aura confié avoir le « cœur
brisé » pour les Parisiens. « Je prie pour que tous soient sains et
saufs ».
Et puis ce n’est pas seulement les « parigots » qui ont mal, mais la
plupart des provinces et même l’Unesco et son patrimoine mondial…
Le Maire de London, dit se tenir au côté de Paris « dans la tristesse
».
« Scènes déchirantes de la cathédrale Notre-Dame en flammes. Londres
est dans la tristesse avec Paris aujourd’hui, et dans l’amitié toujours. »
Quant à la chancelière allemande, justement, elle aura affirmé que la
cathédrale Notre-Dame de Paris constituait un « symbole de la France »
et de « notre culture européenne ».
« Ces horribles images de Notre-Dame en feu font mal. Notre-Dame est un
symbole de la France et de notre culture européenne.
Nous sommes avec nos pensées avec les amis français ».
Le président Makarond, astreint au silence par l’événement, alors que
circule déjà la cassette préenregistrée de son intervention télévisée de «
sortie de crise » des Gilets-jaunes – qu’il en sera quitte pour faire une conférence
de presse-marathon un peu plus tard – s’est rendu sur place accompagné de son
Premier Ministre, privé de « fulgurance-grand-débat », pour partager l’« émotion
de toute une nation ».
Que c’était beau…
Le Ministre de l’intérieur et des cultes exprimait seulement son «
soutien et sa solidarité avec les Pompiers de Paris ».
Le Ministre des finances s’est dit « totalement bouleversé par
l’incendie de Notre-Dame-de-Paris : notre histoire millénaire, notre mémoire,
notre culture touchées au cœur ».
Quant à la ministre de l’égalité et de la parité, elle aura fait le
minimum syndical : « Les images de Notre-Dame de Paris en flammes brisent le
cœur… C’est notre patrimoine culturel et historique à tous qui brûle devant nous
(…) ».
Et comme tous les autres, avec cette même pensée émue pour les pompiers…
Mais le plus lyrique aura été le encore Président des Républicains : il
dit sa « désolation en voyant partir en fumée ce symbole de nos racines
chrétiennes, de la littérature de Victor Hugo. C’est toute une part de notre
Histoire, de nous-mêmes, qui brûle ce soir ».
Oublie-t-il « C’était le temps des cathédrales / C’était un nouveau
millénaire », la comédie musicale ?
Et puis aussi sec, le pognon…
On parlait déjà de reconstruction et de « cagnotte » ouverte pour nous
faire les poches.
Eh oui, l’État est son propre assureur, mais il n’en a pas les moyens,
comme EDF et ses centrales nucléaires. « Il est encore prématuré pour avoir
une évaluation précise des dégâts. La flèche qui représentait une forme
d’accomplissement s’est effondrée, et ce ne sera plus jamais la même.
Heureusement, quelques statues avaient été retirées ces
derniers jours, cela préservera une partie du patrimoine. Reconstruire
Notre-Dame de Paris c’est un véritable défi, mais elle ne pourra plus jamais
être la même. C’est vraiment la fin d’un âge pour cette cathédrale. »
Ils avaient été prévenus : plus rien ne sera jamais comme avant après ce
15 avril 2019 !
[1] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Le feu », à
paraître aux éditions I3
[2] En
réalité, elle sera probablement refaite « à l’identique », à partir
de 2022, en bois ignifugé…
[3] Cf.
« Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte »,
aux éditions I3
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