Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 17 mars 2021

Voyage du pape en Irak

C’était la semaine dépassée…
 
D’un point de vue historique, bien sûr, c’était un évènement crucial : Pensez, la première rencontre depuis le VIIème siècle entre un pape catholique romain et apostolique et un chef spirituel chiite considéré comme une « source d’émulation » !
Qui dit mieux ?
Pas même « McDo-Trompe » quand il rencontrait « Kim-tout-fou » !
Naturellement, il faudra beaucoup de temps pour évaluer toutes les implications de la conversation en tête-à-tête de 50 minutes, immensément intrigante, avec des interprètes uniquement, entre le pape « François 1er » et le grand ayatollah Sistani dans son humble demeure d’une ruelle de Najaf, près de l’éblouissant sanctuaire de l’imam Ali.
Un parallèle avoué et imparfait est que pour la communauté chiite des fidèles, Najaf est aussi chargée de sens que Jérusalem l’est pour le Christianisme.
Et naturellement mes « potes feujs »…
 
La version officielle du Vatican est que le pape « François 1er » a effectué un « pèlerinage » soigneusement chorégraphié en Irak sous le signe de la « fraternité », non seulement en termes de géopolitique, mais aussi comme un bouclier contre le sectarisme religieux, qu’il s’agisse des Sunnites contre les Chiites ou des Musulmans contre les Chrétiens.
Les « feujs », naturellement, ils n’étaient pas conviés, pas plus que mes « potes bouddhistes »…
Le pape est d’ailleurs revenu sur ce thème principal lors d’un échange extrêmement « franc » (en « rital » dans le texte, s’il vous plait…) avec les médias dans son avion de retour à Rome.
En réalité, ce qu’il y a eu de plus extraordinaire, c’est son évaluation franche de l’ayatollah Sistani.
 
Le pape a en effet souligné que « l’ayatollah Sistani a un dicton, j’espère le rappeler correctement : ‘‘Les hommes sont soit frères par la religion, soit égaux par la création’’ ».
Il a qualifié la rencontre avec Sistani comme délivrant un « message universel », et a fait l’éloge du Grand Ayatollah comme « un sage » et « un homme de Dieu » : « En l’écoutant, on ne peut que le remarquer. C’est une personne qui porte en elle la sagesse et aussi la prudence. Il m’a dit que depuis plus de dix ans, il ne reçoit pas “les personnes qui viennent me rendre visite mais qui ont d’autres objectifs politiques” ».
Et le pape d’ajouter : « Il a été très respectueux, et je me suis senti honoré, même dans les salutations finales. Il ne se lève jamais, mais il l’a fait, pour me saluer, deux fois. Un homme humble et sage. Cette rencontre m’a fait du bien à l’âme ».
Tant mieux pour lui…
Comme quoi, son hôte n’est pas non plus si impotent qu’on aurait pu le supposer : Il peut encore aller « au siège » tout seul !
 
Un aperçu de la chaleur a été révélé dans cette image, absente des grands médias occidentaux qui, dans une large mesure, ont essayé de saboter, d’ignorer, de noircir ou de sectariser la réunion, généralement sous des couches à peine déguisées de propagande de « menace chiite ».
Ils ont agi ainsi parce qu’au fond, « François 1er » et Sistani délivraient un message anti-guerre, anti-génocide, anti-sectaire et anti-occupation, qui ne peut que susciter la colère des suspects habituels !
Quelques tentatives frénétiques ont été faites pour dépeindre la rencontre comme un privilège accordé par le pape à la quiétude de Nadjaf par rapport à la militance de Qom dans l’univers chiite, ou, en termes plus crus, à Sistani par rapport à l’ayatollah Khamenei en Iran.
Une absurdité…
 
D’abord, le pape a récemment écrit à l’ayatollah Shirazi en Iran.
Téhéran a un ambassadeur au Vatican et collabore depuis des années sur des protocoles de recherche scientifique.
Cependant, ce « pèlerinage » était entièrement consacré à l’Irak. Et contrairement à ceux de l’Occident, les médias de l’Axe de la Résistance (Iran, Irak, Syrie, Liban) l’ont couvert de fond en comble.
Et malgré toute « la chaleur » qui règne entre eux, la rencontre entre le pape et Sistani n’a peut-être pas été le proverbial jardin de roses.
Confirmation par certains détails surprenants : « Sayyed Sistani a refusé d’avoir son propre photographe et n’a voulu qu’aucun clerc chiite, ni les directeurs de son bureau, ne soient présents dans la rue Al-Rasoul, où il a reçu Sa Sainteté le Pape… Le Vatican n’a fait aucune déclaration et n’a pris aucune position manifeste pour reconnaître et soutenir les Chiites qui ont été tués en résistant à ISIS et en défendant les Chrétiens de Mésopotamie. Ainsi, Sayyed Sistani n’a pas jugé nécessaire de publier un « document conjoint » comme le souhaitait et visait le pape, et comme il l’avait fait à Abu Dhabi lors de sa rencontre avec le cheikh d’Al-Azhar ».
En revanche, dans le communiqué de son bureau, Sistani dénonce le « siège des populations » et notamment les sanctions, il nie que les Irakiens souhaitent le maintien des troupes américaines et lorsqu’il dénonce la « violence », il fait référence aux bombardements américains.
De plus, le « Non à l’injustice » est le message de Sistani non seulement aux politiciens de Bagdad – embourbés dans la corruption, ne fournissant pas les services de base ou les opportunités d’emploi – mais aussi au « langage de la guerre » de Washington au le Moyen-Orient élargi, de la Syrie et l’Iran à la Palestine.
 
Par ailleurs, on sait par des sources romaines que des négociations étaient en cours depuis des mois afin de convaincre Bagdad de normaliser ses relations avec Israël. Un « message » a été envoyé par l’intermédiaire du Vatican.
Sistani a répondu sèchement que la normalisation était impossible.
Le Vatican en est resté muet…
Et l’une des raisons pour lesquelles il reste muet est que la déclaration du bureau de Sistani montre clairement que le Vatican ne fait pas assez pour soutenir l’Irak.
Selon la source de Nadjaf, entre 2014 et 2017, « le Vatican est resté silencieux lorsque les Chiites ont perdu des milliers d’hommes en défendant les Chrétiens (et d’autres Irakiens) et n’a reçu aucune attention ni même une déclaration ouverte de reconnaissance de la part du pape pendant toutes ces années depuis ».
La déclaration du bureau de Sistani fait explicitement référence aux « déplacements, aux guerres, aux actes de violence, aux blocus économiques et à l’absence de justice sociale auxquels le peuple palestinien est exposé, en particulier le peuple palestinien dans les territoires occupés ».
Bref, les relations n’étaient pas au meilleur de leur forme…
 
On peut en dire que la rencontre entre le Catholicisme et l’Islam chiite s’est faite autour d’une couronne d’épines géopolitique.
Prenez, par exemple, le fait que les porte-parole ou les sous-fifres du Vatican ainsi que les grands médias américains, diabolisent l’ennemi du jour en le qualifiant de « milices soutenues par l’Iran », « milices soutenues par les Chiites » ou « milices chiites affiliées à l’Iran ».
C’est une autre absurdité.
Lesdites milices abritent des brigades composées non seulement de Chiites, mais aussi d’Irakiens d’autres religions. Par exemple, il y a le Conseil des Érudits du Ribat sacré de Mahomet, le Conseil de Lutte contre la Pensée takfiriste de la Sunna Falloujah et Anbar et la Brigade chrétienne chaldéenne dirigée par Rayan al-Kildani, qui a rencontré le pape « François 1er » à une autre occasion.
Le pape a également condamné, lors de son pèlerinage, ceux qui instrumentalisent la religion pour organiser des guerres au profit d’Israël, de l’hacienda pétrolière saoudienne, de l’empire et de tout ce qui précède.
Et il a prié dans une église détruite par ISIS/Daesh : Tout un symbole !
 
]Le pape a aussi remis un chapelet à al-Kildani, le chef de la milice de Babylone des UPM (pas l’ex-parti de « Bling-bling » mais les Popular Mobilization Units [PMU].)
Le pape considère al-Kildani comme rien de moins que le sauveur des Chrétiens d’Irak. Et pourtant, al-Kildani est le seul Chrétien de la planète à figurer sur la liste des terroristes américains !
Il ne faut jamais oublier que les UMP étaient la cible de la récente aventure de bombardement Biden-Harris, les 25 et 26 février : Les militants ont en fait été bombardés en territoire irakien, et non syrien.
Le précédent commandant général de terrain des UMP était Abu al-Muhandis, assassiné aux côtés de Soleimani…
Toute une histoire…
Et le pape « François 1er » n’a pu entreprendre son pèlerinage irakien que grâce aux Hashd al-Shaabi, qui ont été des acteurs absolument essentiels, en première ligne, pour sauver l’Irak de la partition par les takfiris et/ou de la création d’un (faux) califat.
 
« François 1er » a bien retracé certains des pas du Prophète dans son pèlerinage abrahamique, notamment à Ur en Babylone, mais les échos vont bien plus loin, jusqu’à al-Khalil (Hébron) en Palestine et jusqu’en Syrie et en Jordanie modernes.
Il faut dire qu’un simple pèlerinage ne changera rien aux dures réalités de la terre mésopotamienne : 36 % de chômage (près de 50 % chez les jeunes), 30 % de la population vivant dans la pauvreté, l’arrivée imminente de l’OTAN, une hégémonie incapable de lâcher prise car elle a besoin de cet empire de bases entre la Méditerranée et l’océan Indien. Mais aussi la corruption politique généralisée d’une oligarchie bien établie.
« François 1er » a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait que d’un « premier pas », qui comporte des « risques ». Le mieux que l’on puisse espérer, en l’état actuel des choses, est que le Pape et son interlocuteur « humble et sage » continuent de souligner que diviser pour régner, en attisant les flammes des conflits religieux, ethniques et communautaires, ne profite qu’aux « suspects » habituels qui trouvent leurs comptes dans la violence.
 
Mais c’était un des grands événements de cette année. Souvenez-vous :
Il y a vingt ans déjà, en 2001, les États-Unis dénonçaient l’Irak de Saddam Hussein comme faisant partie de « l’axe du mal » qui devait être annihilé.
Humiliés par les attentats de septembre, les États-Unis se cherchaient un adversaire à combattre et à vaincre.
Depuis l’intervention de 1991, il y a trente ans cette année, l’Irak était dans le collimateur de Washington. En 2001, Saddam Hussein sauva sa tête, les troupes américaines partant vers l’Afghanistan, où elles connurent l’amertume de l’enlisement.
Vingt ans plus tard, la situation à Kaboul et dans le reste du pays n’est guère meilleure que celle qu’elle était alors.
Pour Saddam Hussein et son régime, le répit ne fut que de courte durée. En 2003, après avoir tenté de convaincre que l’Irak disposait d’armes de destructions massives, les États-Unis bombardaient le pays et tentaient de mettre en place un régime différent qui est très loin d’avoir porté ses promesses.
L’Irak détruit s’enlisa alors dans le chaos et, avec lui, le reste du Moyen-Orient.
Puis ce furent les printemps arabes de 2011, il y a dix ans, l’émergence de l’État islamique, composé en partie de cadres sunnites de l’armée de Saddam Hussein, et l’expansion du djihad vers le Nord de l’Afrique, puis le Sahel et dorénavant le golfe de Guinée et l’Afrique de l’Ouest.
 
Trente ans après la guerre du Golfe, l’histoire a à la fois beaucoup avancé et en même temps beaucoup stagné.
Avancé, car le Moyen-Orient n’est plus tout à fait le même. La question palestinienne est moins prégnante. Les accords d’Abraham entre les Émirats Arabes Unis et Israël ont réglé une partie des problèmes et, surtout, les générations ont changé.
Le facteur temps est essentiel en géopolitique, et hélas pas assez pris en compte.
Une génération, c’est environ 25 ans : Depuis 1991, c’est près de deux générations qui sont passées, ce qui est à la fois peu et en « même temps » considérable.
Les dignitaires irakiens qui ont 40 ans aujourd’hui avaient dix ans à l’époque de la première guerre du Golfe, c’est-à-dire une éternité pour eux et presque un autre monde.
Beaucoup de choses ont changé depuis cette année qui vit la disparition de l’URSS, l’hégémonie des États-Unis, leur hyperpuissance et même leur seule puissance.
Nous sommes revenus désormais à un monde multipolaire, la Chine compte alors qu’elle pesait peu, et le réveil des cultures et des civilisations est manifeste, que ce soit avec le redressement de l’islamisme ou de l’indigénisme, sans même évoquer le « racianisme ».
Depuis la guerre du Golfe de 1991, c’est un autre monde qui a émergé et de nouvelles relations internationales qui le structurent, mais un nouveau monde marqué par des permanences : Celles des cultures, des religions, des peuples et de la défense des territoires !
C’est comme ça et on n’y peut rien.
 
Le pape « François 1er » est bien le seul chef d’État à pouvoir effectuer une telle visite en Irak et il l’a fait.
Non pas seulement se rendre à Bagdad, dans les quartiers sécurisés et protégés, ou dans quelques bases militaires, comme le font les présidents américains, mais dans les villes et les quartiers irakiens, là où habite la population et là où elle subit les attaques et les espoirs de la reconstruction.
En se rendant à Mossoul et à Ur, le Pape a marqué l’importance de l’histoire, qui se manifeste dans des lieux et des symboles, comme cette rencontre à Ur avec les représentants de toutes les religions qui reconnaissent Abraham comme père.
Une rencontre qui a démontré que la fraternité humaine est possible (le thème papal du moment), comme le dialogue et l’entente, même si très souvent c’est la guerre qui demeure et qui fait les bruits et les morts des relations humaines.
Si, fondamentalement, rien ne changera pour l’Irak, cette visite a permis de montrer aux Irakiens d’une part, et au monde entier d’autre part, que le pays n’était pas uniquement celui de l’État islamique et des attentats, mais qu’il pouvait aussi recevoir un dignitaire étranger et l’accueillir sans dommage et sans attaque !
Et de quelle façon…
Pour l’image que les Irakiens ont d’eux-mêmes et pour celle qu’ils donnent au reste du monde, c’est un élément essentiel de leur dignité collective.
 
18 ans après la seconde guerre du Golfe, la reconstruction de l’Irak demeure un enjeu majeur. Bien qu’officiellement vaincu depuis décembre 2017, l’État islamique continue d’agir, en tenant quelques « zones grises » où il entretient ses réseaux et influences.
L’Irak est en proie aux rivalités de ses voisins, notamment la Turquie et l’Iran, qui interviennent dans les affaires intérieures du pays pour mieux placer leurs pions et tenir leur avantage.
Le pays est tenu par les milices, que celles-ci soient d’obédience iranienne ou turque. Elles sont dans l’État et elles sont l’État, tout à la fois ennemies de la cohésion nationale et de la pacification et éléments de la tenue de l’État comme rares structures encore reconnues.
Attaquer les milices, c’est donc attaquer l’État lui-même.
Leur présence est officialisée par le fait qu’un budget particulier leur soit alloué tous les ans, budget voté par l’Assemblée nationale.
La corruption est endémique en Irak, les ressources de l’État faisant rêver bon nombre de fonctionnaires et de bureaucrates ayant accès à ses largesses. Elle tire son origine de l’embargo décrété par l’ONU après 1991.
Sous couvert de lutter contre Saddam Hussein, les États-Unis avaient fait adopter un embargo très strict qui a brisé le développement économique du pays et fait accroître la pauvreté.
La rareté des ressources engendrée par l’embargo a encouragé la corruption, qui a connu à partir de ces années-là une envolée majeure.
Ce système n’a fait que croître avec la guerre de 2003 et le renversement de Saddam Hussein.
 
Signalons que les chiites représentent environ 55 % de la population irakienne, mais ils n’ont jamais tenu les rênes du pouvoir, celui-ci étant entre les mains des sunnites.
Les Américains ayant imposé la tenue d’élections libres, c’est le groupe majoritaire qui l’a emporté, à savoir les chiites, qui ont pris pour la première fois les rênes de l’Irak, renvoyant les sunnites dans l’opposition.
Les minorités, et parmi elles les chrétiens, les Kurdes, ne pèsent plus grand-chose, alors que le ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre de Saddam Hussein, Tarek Aziz, était de confession chrétienne.
L’Irak panarabiste et baasiste, plurielle dans ses religions et ses peuples a vécu.
Désormais, le pays est divisé en clans et en milices, qui affiliées à l’Iran, qui affiliées à la Turquie, et semble perpétuellement menacé de désintégration.
Et les projets de séparation de l’Irak en plusieurs territoires, selon des critères ethniques et religieux, n’ont pas encore été abandonnés, même si cela posera plus de problèmes encore à une région particulièrement instable.
Dès lors, à Nadjaf, la capitale irakienne des chiites, le Pape « François 1er » a rencontré le grand ayatollah Ali Al-Sistani, 90 ans, guide spirituel respecté et figure politique majeure de l’Irak post Saddam Hussein.
S’il est l’une des personnes les plus influentes de la scène politique irakienne, il ne s’exprime jamais en public, mais par ses représentants, qui sont les imams du vendredi de Karbala, et il n’apparaît que très rarement à la télévision ou en public.
Cette rencontre est donc un grand événement pour lui et pour l’Irak, car celle-ci fut en partie publique, avec retransmission télévisée de certaines images.
Rappelons que son fils, Mohammad Reza Sistani, 59 ans, avait une relation très étroite avec Qassem Soleimani, ancien commandant de la force du Quds, assassiné le 3 janvier 2020 à Bagdad.
 
Bien que chiite, Sistani s’oppose à la théorie du Velayat-e-Faqih, qui est la théorie dominante du régime iranien et qui suppose que les religieux ont la prédominance sur le politique.
En dépit de cette opposition sur cette question du droit musulman, il ne s’est jamais opposé ouvertement au régime de Téhéran. Il a déjà rencontré le président iranien Rohani, mais n’a pas rencontré Raïssi, l’actuel chef du pouvoir judiciaire, l’un des candidats iraniens à la succession de Khamenei, qui s’est rendu en Irak en février.
En 2014, Sistani a largement contribué à faire progresser l’influence de l’Iran en Irak. Après l’attaque de l’EI et l’occupation d’un tiers du territoire du Nord et de l’Ouest de l’Irak par Daech, il a émis une fatwa exigeant le djihad pour le peuple chiite irakien.
Sur la base de cette fatwa, la Force Quds d’Iran, et plus précisément Qassem Soleimani, a mis en place les forces de mobilisation populaire en Irak, tout comme le Basij affilié aux Gardiens de la Révolution d’Iran.
La Force Quds d’Iran a rendu ces forces de plus en plus dépendantes d’elles au cours des sept dernières années. C’est cette force qui tire actuellement des missiles sur les bases militaires américaines en Irak et dans la zone verte au nom du régime iranien. Et c’est cette force qui a réprimé les manifestants irakiens qui veulent se libérer du joug du régime iranien.
 
Ses représentants ont parfois pris position en faveur des jeunes manifestants chiites et parfois en faveur du gouvernement.
De nombreux manifestants chiites le respectent toujours, mais à de nombreuses reprises, les jeunes chiites se sont mis en colère contre lui et ont condamné son silence, sans qu’il soit néanmoins attaqué ouvertement.
Sistani demeure une grande force morale et politique fort utile dans un pays qui est soumis à la désintégration et qui demeure sans base politique stable.
Désormais dirigé par des chiites, la question est donc de savoir si l’Irak va s’aligner sur Téhéran et former un axe chiite dans ce Moyen-Orient majoritairement sunnite.
Ou si au contraire c’est la nation qui va l’emporter sur la tribu et la religion, c’est-à-dire le fait de se sentir Irakien avant de revendiquer une appartenance au chiisme, au sunnisme ou à un peuple particulier.
Ce qui se passera en Irak au cours des prochaines années qui viennent est à regarder de près, tant le pays servira une fois de plus de laboratoire pour ce Moyen-Orient en perpétuel changement.
 
C’est dans ce cadre-là qu’il faut comprendre la démarche papale.
Une démarche de pacification de la région à travers la notion (du moment) de « fraternité ».
Personnellement, je ne suis pas contre : Après tout, nous respirons le même air (sauf ceux qui en empêchent d’autres de « respirer »), avec les mêmes contraintes physiques et physiologiques.
Frères d’humanité.
Ce qui reste assez terrifiant, finalement, c’est que ce sont des « hommes de religion » qui en parlent le mieux, surtout entre eux, même de religions différentes.
Les autres, ma foi…
Pour cette raison, on ne peut qu’approuver la démarche papale.
D’autant qu’elle s’inscrit dans le très long terme, parce qu’il n’y aura pas de retombées immédiates, même si la « Lune était en poisson »…
 
À part ça, vous allez bien ?
Toujours pas contaminés mais toujours sous couvre-feu et masqués avant que d’être confinés ?
Tant mieux, continuez comme vous pouvez…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire