Avec Du-Pont-Moriarty ce n’est pas une fiction.
Non, non, il se dit même « féministe » !
J’avoue ne pas l’avoir beaucoup vu sur les barricades
« #MeToo », ni s’il a vraiment « #BalancéSonPorc » par la
fenêtre (moâ, c’était des tranches de bacon à Londres quand j’y séjournais), mais
c’est probablement une lacune de ma part…
Il n’empêche, en 600 jours, on va voir ce qu’on va voir.
Pas grand-chose, nous a-t-il prévenu entre les lignes…
Mais il sait aborder la lutte contre les violences conjugales, sa fermeté
face au terrorisme, réformes du parquet et de la justice des mineurs : Telles
sont les priorités dessinées qui défend aussi une justice proche des citoyens
dans un entretien au JDD de dimanche dernier.
Je te vus demande un peu : Que des poncifs !
Au moins, il est clair : En 600 jours, il ne pourra pas tout faire,
alors il ira « à l’instinct », avec « des idées » et la
conscience d’un homme qui « doit tout à la République » (encore un
enfant de « l’ékole pue-blique », quoi).
« Comme avocat, j’ai toujours défendu des hommes, pas des causes. Cette
fois encore, j’y suis allé pour l’homme », prétend-il pour expliquer pourquoi
il porte désormais une cravate de ministre.
Oh-oh, y aurait-il de la romance dans l’air ?
Isabelle confinée trop loin pour se rendre bien compte ?
Il faut dire que son arrivée place Vendôme a suscité autant de surprise
que d’inquiétude voire de défiance au sein de la magistrature et parmi les
associations féministes, échaudées par ses critiques du mouvement #metoo. :
Bé oui, on ne l’a pas souvent vu sur les barricades des « Femens ».
Lui sein nu, évidement, ça n’attire pas aussi bien les paparazzi…
Quoique… justement, il le manque « le cliché » !
Mais d’emblée, il démine : « Je veux que les hommes suspectés de
violences conjugales, s’ils ne sont pas déférés, soient convoqués par le
procureur et reçoivent un avertissement judiciaire solennel. »
Ils n’ont que ça à faire, les proc’…
« On m’a déjà dit que ça pourrait heurter la présomption d’innocence :
j’ai montré les dents… Il ne s’agit pas d’une condamnation ; c’est le moyen de
montrer à un homme que la justice est attentive et qu’elle ne laisse rien
passer. »
S’il savait combien elle en laisse sur le carreau avec seulement leurs
yeux pour pleurer !
Je vous ai dit qu’on allait se bidonner avec lui et ça ne fait que
commencer…
Et puis il continue : « J’entends déjà que certains me
caricaturent en laxiste qui veut vider les prisons, d’autres en ultra-répressif
qui veut les remplir. Je ne serai ni l’un ni l’autre. »
Il sera quoi alors ?
Ectoplasme ?
Pas vraiment : L’ancien grizzly du barreau connaît l’immense « besoin
de moyens » des tribunaux et affirme avoir obtenu des assurances pour le
budget 2021 qui « va accroître le rythme des créations de postes pour la
justice ».
Tant mieux…
Pour la pénitentiaire ?
Sur le terrorisme, alors que le Sénat va bientôt examiner un texte
controversé prévoyant des « mesures de sûreté » pour les condamnés à
l’issue de leur peine, il confesse que sa « réflexion a évolué ».
« J’ai toujours été opposé à la rétention de sûreté telle que
l’envisageait le président Sarkozy, parce qu’elle envoyait en prison des
individus non pour ce qu’ils avaient fait mais pour ce qu’ils seraient
susceptibles de faire dans l’avenir », dit-il.
Non, pire : Pour ce qu’ils apparaissent être !
Et puis ça reste à voir : Souvenez-vous, d’abord « Bling-bling »
voulait la double-peine (tu purges et ensuite on te jette hors des frontières
pour les délinquants-migrants, histoire d’aller te faire pendre ailleurs :
Ici on ne pend plus personne.) avant d’y renoncer, puis il a réussi à imposer
les « peines-planchers ».
Ensuite, la rétention, si ce n’est pas une case où on met « en
sécurité » le délinquant entre quatre murs, qu’est-ce donc : Une
ékole de la énième chance ?
Non, on met à l’abri tous les autres, ex et futures victimes.
D’autant que la prison, c’est une excellente ékole de la récidive…
Le bonhomme ne l’ignore pas, croyez-le bien : Le côté
« punition » est une vieille lubie « proto-papiste » qui
l’inflige aux pécheurs et aux moines. Après tout, ça nous vient tout droit de
la cellule monastique où le « régulier » y passe sa vie en
prières !
Mais il se dit tout de même « totalement favorable » à l’imposition
du port du bracelet électronique « pour des gens qui ont été condamnés pour
des faits de terrorisme », des personnes qui « de toute façon »
seraient « surveillées par nos services de renseignement ».
Mais pas pour les pédophiles et autres « mâles-violents »,
curieux tout de même…
D’autant que j’avoue que l’idée n’est pas mauvaise : Tu ne savais pas
que tu étais surveillé par la DCRI, on te colle un bracelet, comme ça tu sais…
Pour les terroristes déjà condamnés, franchement, je ne sais pas ce qu’ils
font hors de prison : On attend qu’ils récidivent pour les y recoller ?
Finalement, tu payes des impôts pour te laisser transformer en poussières
et lumière à la première occasion par un des « allumés » qui se
promèneraient librement sur ton trottoir, c’est ça ?
Déjà que fliquer les contaminés au « Conard-virus » avec leur
propre téléphone, ça n’a pas bien pris, c’est sûr qu’un bracelet électronique
ça va protéger les sorties d’ékole de vos
« chères-têtes-blondes » !
Passons…
En revanche, il est toujours en faveur du rapatriement des femmes et des
enfants retenus en Syrie, mais il se retranche derrière sa loyauté à un
gouvernement qui « défend l’idée que ces prisonniers doivent être jugés là
où ils ont commis leurs actes et qui examine au cas par cas la situation des
mineurs pour leur rapatriement ». :
Donc il a changé de cheval de bataille…
Normal pour un « baveux » : Ça défend toutes les causes
avec conviction…
Les réformes qui lui tiennent à cœur et qu’il s’engage à mener restent
celles du parquet – il veut voir les procureurs nommés, comme les juges, sur «
avis conforme » du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) : « Je veux
graver cette règle dans le marbre de la Constitution » – (encore un qui
veut une réforme de la constitution, sans se rendre compte que la règle existe
déjà et est respectée presqu’à la lettre !) et de la justice des mineurs
qu’il veut « plus rapide et plus efficace ».
La justice « rapide », je demande à voir.
Quant à « efficace »…
Sans promettre de révolution, il rappelle que « la justice est au
service du justiciable, non l’inverse », ce que personne ne conteste, et
propose que, parfois, le juge se déplace « plutôt que le justiciable ».
D’abord, on a même déjà vu des juges du siège se « rendre sur
place » et il ne semble pas bien se rendre compte que
« parfois », ça existe déjà, mais c’est bien rare : Question de
commodité.
Il faut promener les dossiers, un greffier, une imprimante et un
ordinateur…
Notez, ça tient dans la malle d’une voiture, mais ce n’est pas commode dans
les transports en commun…
« Droit-de-l’hommiste » assumé, il entend aussi améliorer le quotidien des
détenus, « qui doivent sortir (de prison) moins mauvais qu’ils n’y
sont entrés » : C’est justement le second rôle de la « case
prison », celui de la rédemption (proto-papiste).
Pour cela, il propose de généraliser l’existence de « délégués qui,
parmi les prisonniers, signalent les difficultés, les carences ».
Quel rapport ?
Va y avoir des syndicats de prisonniers qui vont réclamer une meilleure tambouille
et des conditions d’hygiène compatibles avec le code du travail ?
Attend coco, on les a presque tous jetés sur le pavé pour cause de
« Conard-virus », on fait quoi avec la « seconde
vague » ?
On ferme les prisons, non ?
Plus loin, il insiste : Comme ministre, il s’interdira « toute
intervention » dans des affaires particulières mais défend le principe de
remontées d’informations.
C’est le moins qu’on attend de lui, ou alors il part à la pêche…
Il s’est par ailleurs engagé à « rendre publiques » les conclusions
de l’inspection générale de la justice, saisie concernant une enquête liée à
l’ancien président de la République, « Bling-bling », ayant visé des
avocats et magistrats – dans laquelle les fadettes de plusieurs avocats, dont les
siennes, ont été scrutées.
Même que son premier geste dans cette affaire qui touche au vaudeville,
aura été de retirer sa plainte contre le PNF…
De toute façon, on n’a pas besoin de lui pour savoir déjà…
Quand même assez extraordinaire, lui « l’esprit libre »
revendiqué, la « grande gueule » assumée, qui aura trop souvent
critiqué la justice – l’institution, son fonctionnement et ses
dysfonctionnements – qui ne veut finalement pas plus vouloir la réformer.
Il se sera passé quelque chose qu’on ne nous a pas dite : « Je
n’ai pas changé… sauf que j’ai acheté des cravates »
Ah c’est donc ça !
Comme quoi, il lui manque le chapeau « haut-de-forme » pour
faire très sérieux…
Où « l’habit fait le moine » pense-t-il probablement,
finalement…
Son calendrier est plutôt flou même s’il a peut-être des idées, voire des exigences, en tout cas du
tempérament.
Il n’empêche, tout le monde se souvient de lui à la télé – éclatant de
rire – que jamais il ne serait ministre de la Justice.
Bé c’est fait !
Belle pêche…
« Je trouve Emmanuel Macron courageux. »
Courageux de quoi ? D’avoir pensé à lui ?
Mais attend coco, personne ne voulait y aller, c’est surtout ça :
C’est un grand désert, le « Jupitérisme-appliqué ». Il n’y a rien que
du vent !
« Maintenant, c’est à moi d’agir. Je dois réussir. J’ai des idées,
mais je dois les mettre en œuvre. En pensant à ça, je ne vous cache pas que j’ai
eu un vertige : quand, comme moi, on doit tout à la République, ce n’est pas rien de pouvoir
la servir. »
Ah bé voilà le tréfond du bonhomme : Jusque-là, il s’en était seulement
servi !
Il était temps, après de si longues années, de se demander enfin ce qu’on
peut faire pour son pays, au lieu de se demander ce qu’il peut faire pour vous…
Mais chassez le naturel, il revient aussitôt au grand
galop : « Ce qu’il faut changer dans notre justice, ça fait
trente-six ans que j’y réfléchis ! »
On n’est pas au bout de nos peines…
« La difficulté pour moi, c’est d’apprendre mon administration et
de l’apprivoiser.
Elle est compétente et pleine de gens de qualité, elle peut
aussi – comme toute structure – avoir ses lourdeurs.
Quand je partirai, je veux laisser deux ou trois choses
simples : Je n’ai pas de baguette magique, mais
je veux réconcilier les Français avec leur justice, leur redonner
confiance.
C’est pourquoi je parle d’une « justice de proximité » – ça ne veut pas dire qu’on va rétablir
les juges de proximité qu'on avait supprimés (en 2017), mais qu’on va essayer d’avoir une justice qui
a le souci de la proximité avec les justiciables. »
Autrement dit il voit ça comme « une question d’organisation.
Pendant la crise sanitaire et le confinement, des magistrats se sont rendus
dans les hôpitaux. Je propose que, dans certaines parties du territoire ou dans
des cas particuliers, on amène le juge à se déplacer plutôt que le justiciable. »
Quoi, ils allaient dans les hôpitaux pour se faire contaminer alors que
moâ j’étais en prison chez moâ ?
Voilà bien le scandaleux !
Il doit délirer.
D’ailleurs il le dit lui-même : « Je vais pratiquer la pêche
aux bonnes idées pour améliorer la justice au quotidien. »
Comme quoi, il n’a rien dans son cartable.
Même si c’est une bonne façon de faire (je pratiquais souvent dans mes
missions de « redressement d’entreprise » : Tu arrives et tu
poses une question du style, pourquoi votre stylo est à côté de votre
téléphone… Ce n’est pas trop difficile de tenir le combiné et d’écrire avec la
même main ? Et le téléphone passait définitivement à gôche le
surlendemain…)
À la question « concrètement, quelles sont vos priorités ? »,
il prévient tout de suite que : « J’arrive avec des rêves, mais je
sais que le temps est compté – on n’est pas ministre à vie, c’est heureux ».
Oui, très vite, ça devient cauchemardesque…
« J’aime le bon sens. Dans notre justice, il y a le pire et le
meilleur. Je dis qu’il faut en finir avec le pire et ne garder que le meilleur. »
Comme partout et de tous temps.
Et d’affirmer : « Qui peut être contre ? »
Hier il était en audition devant la commission des
lois de l’assemblée Nationale.
J’espère qu’il va les faire marrer un peu et on y
reviendra peut-être.
De toute façon – et sauf à changer d’avis – un avocat « garde
des sots », c’est une erreur de casting.
Moâ, j’y mettrai plutôt un diplomate, style un mek qui
n’y connait rien mais n’est pas dupe : C’est la meilleure façon de rendre
des arbitrages pas trop nuls.
Mais ne lui gâchons pas la vie : Il y aura
suffisamment d’occasion pour qu’il s’emmêle les pieds dans le tapis de son bureau
ministériel avec les syndicats de magistrats qui le guettent au tournant.
Bon courage, jeune-homme
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