« Jupiter » parle pour ne rien dire !
Dimanche dernier, on attendait « le dire »
présidentiel entre rumeurs insistantes de remaniement, d’acte III du
quinquennat, de « monde d’après ».
On comprend bien qu’il lui fallait causer de la sortie
de « crise sanitaire », mais il y avait d’autres sujets d’actualité « brûlante »
comme la lutte contre les discriminations dans les institutions et dans la rue,
par exemple, car elles pourraient mettre en péril notre modèle sociétal et les
fondations de notre démocratie.
C’était sa quatrième prise de parole officielle depuis
le début de la crise du « Conard-virus » et il s’était donné 20
minutes pour « tourner la page du premier acte » et esquisser –
hélas très vaguement – les « jours d’après ».
À juste titre une partie de l’opposition a jugé « vide »
et plusieurs points ont brillé par leur absence…
Poursuite du déconfinement obligeait, « Jupiter »
a tout de même fait deux grandes annonces sur le plan sanitaire : Le passage de
tout le pays en « zone verte » (à l’exception de Mayotte et de la
Guyane) ainsi que la réouverture obligatoire cette fois des écoles et des
collèges.
Les bars, cafés, brasseries, restaurants, cantines, ils
ouvrent mais on ne sait rien des conditions à venir…
Hors « Conard-virus », il était aussi
attendu sur le sujet très délicat de la lutte contre les discriminations, dans
un climat tendu par les manifestations pour dénoncer le racisme et les
violences policières d’un côté, et de l’autre, celles des policiers qui
s’estiment « lâchés » par le gouvernement.
La police, le denier rempart du « pouvoir »
avant de lancer la troupe et entrer en « guerre civile » sur les
boulevards.
Mais sur ce point comme sur celui de la stratégie
sanitaire, son discours n’a pas du tout répondu à toutes nos interrogations,
loin de là.
Par exemple, la réouverture des écoles sur la base du
volontariat le 11 mai avait provoqué de vives inquiétudes, notamment en regard
des difficultés à appliquer le protocole sanitaire extrêmement pointu. Avec
l’obligation du retour en classe le 22 juin, la question évolue : Faut-il
continuer à appliquer ce même protocole, ce qui semble particulièrement
compliqué avec le retour de l’intégralité des élèves ?
Sera-t-il adapté ?
Ou purement et simplement supprimé ?
Quid des enseignants qui ne reviendront pas tout de
suite ?
Sur cette question cruciale, et alors que les
établissements ne disposent que d’une semaine pour s’organiser, « Jupiter »
n’aura pas dit un seul mot, au grand dam, des syndicats de l’enseignement.
Après l’allocution présidentielle, la secrétaire
générale du Snes-FSU a évoqué le problème de la distanciation sociale : « Est-ce
qu’on y renonce complètement ? Est-ce que le port du masque reste obligatoire
pour les élèves et pour les enseignants », lorsqu’ils sont à plus d’un
mètre ?
Qui dit accueil de tous les élèves dit également
retour de tout le personnel encadrant… et quid de ceux « à risque »,
s’interroge de son côté Sud-Éducation.
Pour toute réponse, le ministère aura indiqué dans la
foulée du discours télévisuel qu’une réunion serait organisée dès le lundi
dernier avec les organisations syndicales pour préciser les contours de
l’annonce.
Sans entrer dans le détail, le ministère précise que
le protocole ne devrait pas être abrogé, mais simplement « allégé »,
à rebrousse-poil des attentes des « Gauloisiens-guéris » favorables,
eux, au maintien d’un protocole strict dans les écoles jusqu’à la rentrée de septembre.
Alors qu’il a annoncé la reprise des cours pour les
écoles et les collèges, « Jupiter » n’aura pas prononcé un seul mot ni
sur les lycées, ni sur les universités, où les étudiants s’estimaient déjà
lésés par la fermeture des établissements après le 11 mai, ni sur les crèches…
Un acte manqué ?
Pourquoi diplômer des imbéciles qui feront les élites
du futur, c’est sans doute la raison de cette omission flagrante.
Selon le syndicat Snes-FSU, le retour en cours « s’arrête
au collège parce que dans les lycées, à partir du 24 juin, la plupart des
enseignants sont pris par les jurys du baccalauréat. »
Ce qui n’est pas faux…
Par ailleurs, l’entourage du « sinistre de « les-ducs-à-Sion »
nationale évoque aussi le fait que, par le biais du contrôle continu, les
résultats du bac sont déjà plus ou moins acquis. De plus les lycéens, plus
âgés, plus autonomes et mieux équipés en informatique, ont moins souffert de la
rupture pédagogique que les plus jeunes.
De toute façon 90 % d’entre eux ont déjà reçu leur cursus
à travers « Parcours-sup » : Qu’ils aient ou non leur « passeport »
d’entrée (le Bac-à-Lauréats) ne change donc rien à leur avenir…
Enfin, le ministère souligne qu’« il y a
beaucoup de brassage au lycée » ce qui pourrait favoriser le risque de
propagation du virus par les adolescents, contrairement aux plus jeunes qui
semblent moins aptes à le transmettre.
(Il faudra quand même qu’on s’interroge de cette
propagation qui visait surtout les seniors, tous ceux qui étaient à jour de
leur vaccinations saisonnières jusque sur le « Charles-de-Gaule »…)
De son côté du ministère de l’Enseignement supérieur,
aucune déclaration n’aura été faite immédiatement après : Ils attendent
les « consignes du château », comme quoi, ce n’est pas clair…
Le monde de la culture – et tout particulièrement
celui du spectacle vivant – aimerait bien s’affranchir de certaines règles
post-déconfinement. C’était tout l’enjeu de la lettre envoyée à « Jupiter »
avant son allocution par le Prodiss, première organisation patronale du
spectacle musical dans le privé, et également signée par d’autres organismes
représentant notamment les salles, festivals, théâtres privés, cabarets, le
Camulc et le Sndtp.
Ils réclamaient la fin de la distanciation qui « s’appliquerait
aux spectacles mais pas dans les trains ! »
Une différence de traitement qui pose encore aujourd’hui
quelques questions de cohérence.
« Un spectacle cadenassé par les contraintes
Covid, avec une salle au deux tiers vide de public ne fait pas sens »,
poursuivent-ils.
Une clarification de la « zone de flou pour
les événements dont les jauges sont inférieures à 5.000 personnes »
était également attendue en vain.
Car sur ces deux points, « Jupiter » n’a
rien annoncé, car il n’avait rien à dire, si ce n’est qu’« il faudra
continuer d’éviter au maximum les rassemblements car nous savons qu’ils sont
les principales occasions de propagation du virus : ils resteront donc très
encadrés. »
Mais ça visait probablement les manifs’ de flics,
peut-on supposer…
Et quelques « Gilets-jaunes » en déshérence !
Hors le déconfinement, il était aussi attendu sur d’autres
sujets. Après plusieurs manifestations d’ampleur, le gouvernement s’emparait du
sujet de la lutte contre les discriminations au sein des institutions : Sa
porte-la-parole « Si-Bête-la-Diarrhée » a ainsi proposé de rouvrir « le
débat autour des statistiques ethniques » pour « reposer la
question de la représentativité des personnes de couleur dans la vie publique,
politique, économique et culturelle de notre pays ».
La diabolique proposition que voilà… Va-t-on aussi
compter les « autistes-trisomiques » dans les administrations ?
La proposition fait déjà débat au sein même de la
majorité : L’ancienne « sinistre de la Santé » et candidate « LREM-même-pas-en-rêve »
à « Paris-sur-la-plage » « Agnelle-Buse-One », s’y est même
montrée défavorable. Elle sait tout le poids des étoiles jaunes !
Alors que le « sinistre de la Ville », « de-la-Normandie »
aura déjà oublié et a plaidé pour des statistiques « en fonction du
lieu d’habitation (…) moins stigmatisantes », même si ça
revient au même…
J’adore : Comme si ça n’existait pas déjà…
Au lieu de ça, « Jupiter », sans mentionner
le sujet déclare : « Nous serons intraitables face au racisme, à
l’antisémitisme et aux discriminations », avant de mettre en garde
contre un combat qui devient « dévoyé et inacceptable (…) lorsqu’il
se transforme en communautarisme » et « est récupéré par les
séparatistes. »
Je n’aurai pas dit ça comme ça, mais plutôt que les « anti »,
quand ils deviennent caricaturaux, ne font que la soupe des « pro »,
comme d’habitude.
Quand on me dit que je suis raciste parce que je suis « blanc »
et héritier de mon passé de négrier, un, il n’y a pas eu un seul négrier chez
les Corsi, deux opposer « blanc » et « black », c’est
justement nourrir le racisme (qui ne devrait pas exister).
Paradoxalement, la stigmatisation fait toujours la
promotion de ce que l’on veut combattre !
La preuve, dans un communiqué, SOS Racisme a fait part
de son étonnement face « au caractère très général de l’intervention du
président à un moment où de nombreuses propositions concrètes sont posées sur
la table par la société civile.
En effet, alors qu’à la suite du meurtre de George
Floyd aux États-Unis, des millions de personnes s’émeuvent et se
mobilisent à travers le monde entier contre le racisme, les violences
policières et contre le racisme au sein de la police – l’omission du président
de la République sonne comme un inquiétant déni ».
Pour une fois, ils sont moins kons que d’habitude et
ça méritait d’être souligné.
Pour le reste, les leaders politiques étrillent la
prestation, vous aurez probablement compris ça.
Très remontées, les oppositions de tous bords ont
fustigé la prise de parole « Jupitérienne », « passant sous
silence les morts du Covid-19 et l’explosion du chômage »
Un « exercice d’autosatisfaction » en vingt
minutes en dit un autre.
Tout en annonçant une accélération du déconfinement, « Jupiter »
a fait l’éloge de la gestion de la crise dont selon lui « nous pouvons être
fiers ».
Ça les aura fait bondir à 15 jours des municipales.
En effet « Jupiter » sera longuement revenu
lors de son allocution sur « un premier acte » dont on va pouvoir « tourner
la page », alors qu’il aura été surtout marqué de bout en bout et parfois
dans la confusion, par la défiance généralisée face aux actions de l’exécutif !
« Nous n’avons pas à rougir de notre bilan. Des
dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions.
»
« Si nous pouvons rouvrir le pays, c’est parce qu’à
chaque étape de l’épidémie chacun a pris sa part. »
« Nous (avons) du ressort, de la ressource.
Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays ».
Les quasi 30.000 morts, disparus…
Un discours « gonflé à l’hélium, déjà hors-sol ».
Comme il l’a toujours été, ce n’est pas bien grave…
Les oppositions ont ainsi critiqué un « exercice
d’autosatisfaction ».
« Début surréaliste, E. Macron est content de la
gestion de la crise. Il oublie que notre pays va accuser une mortalité par
millions d’habitants très élevée et l’une des récessions économiques les plus
violentes au monde », a réagi le patron des sénateurs LR-démocrates.
Un autre, députacrouille dans le civil, estime, lui, que
pour la première fois « un pilote, après avoir écrasé un avion, a l’occasion
d’inviter les passagers à réembarquer » !
Drôle le bonhomme…
À gôche aussi, « Jupiter » a fait grincer
des dents, notamment celles du Premier secrétaire du « P.Soce » :
« Ce soir ce qu’on voulait entendre, c’était non pas de nous dire ‘‘j’étais
formidable’’ pour le passé, mais qu’il nous dise comment on engage les Français
sur la voie d’un redressement rapide ».
« #Macron devait se « réinventer », c’est
raté. Nous ne voulons pas d’un Président qui se regarde dans un miroir mais qui
regarde l’avenir. Où est le plan de rebond attendu ? Les réponses à la jeunesse
? Les mutations engagées ? On ne peut pas être en retard d’une crise à chaque
fois ! »
Élu pour diriger mais qui n’aime pas diriger…
« Mes-Luches », chef de file des Insoumis,
a, lui, dénoncé une « pluie de truismes, de mots volés et de poncifs »
et un « bavardage gluant », estimant que le chef de l’État le « saoule
» (il devrait passer aux « alcools-forts », c’est de la médecine « hydroalcoolique »),
pendant qu’un député LFI a fustigé un « discours bouffi d’autosatisfaction ».
« Cette autosatisfaction crée une distance entre
les Français et lui », a estimé le président des UDI.
Pour ma part, je regrette une intervention présidentielle
qui aurait pu être faite par un « sinistre » en fonction : Il
confond les métiers.
« Si-Bête-la-Diarrhée » nous aurait
peut-être fait rire, en plus…
Parce que parler pour ne rien dire n’a jamais grandi
la fonction présidentielle.
Et que la « première-ligne » (du banc de
touche) ça aura été « Kungfu-Panda » et de bout en bout…
« Jupiter » aura voulu lui voler la vedette :
Crétinisme ubuesque, finalement.
Moâ, j’attendais « l’acte III ». Il sera dit
qu’il faudra patienter jusqu’au 14 juillet (où je ne suis même pas certain de
voir défiler « La Garde » à cheval au son des tambours) mais un
quarteron de « blouses-blanches » stéthoscope en bandoulière autour
du cou : Je sens que ça va avoir de la gueule, cette affaire-là !
Tant pis pour la PAF survolant la Kapitale…
Snif ! J’ai un faible…
Rien sur les millions de chômeurs recrutés chez les
intérimaires confinés, que même PSA aurait préféré les chômeurs « Polaks »
(je te demande un peu : Ils ne peuvent pas déménager leurs ateliers jusqu’à
Varsovie, ceux-là ? Des nuls…), rien sur l’accompagnement des artistes, de
tous les oubliés de la crise : Ils ont juste été « formidables »
de rester chez eux !
Tous ceux-là qui sont réduits à avoir enfin compris qu’ils
étaient devenus des « inutiles »…
Et puis rien sur les vacances qui vont permettre de
métaboliser tout ça. On sait juste qu’on va pouvoir partir en « Hispanie »,
peut-être en « Ritalie » et encore ailleurs, mais on ne sait toujours
pas si les « Cousins-natios » de « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »
auront assez de bateaux et d’avions, ni s’ils ne vont pas faire comme les « Britishs »
et les « Hellènes » à « confiner » à l’arrivée jusqu’aux
résultats des tests pratiqués au pied des avions…
Tout ce qu’on sait c’est qu’il n’y aura pas d’impôt
supplémentaire (ce que je demande à voir après les élections de 2022 – qui auraient
failli être anticipées… encore une idée à la kon !) mais qu’il faudra
travailler encore plus pour rattraper les retards pris.
Quand et surtout où, alors que justement les boîtes
vont couler par dizaines de milliers à la rentrée ?
Tout cela est angoissant.
Non pas la situation – on l’a surmonté dans l’immédiat
– mais pour la suite qui n’aura absolument pas été esquissée.
Même pas évoquée.
Terrible d’autisme.
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