Consécutivement à la crise du « Conard-virus » !
Excusez du peu : Comme si un petit virus sans ADN qu’un simple
contact avec un peu de savon détruit irrémédiablement, pourrait-il vider les
villes ?
Si elles existent, parfois depuis des millénaires (et des dizaines et des
dizaines d’épidémies virales), c’est qu’il y a des raisons impérieuses à cette
réalité.
Le monde entier est déjà, et pour moitié, urbain ou péri-urbain et la
désertification des milieux ruraux persiste malgré tout.
Pourtant, il faut reconnaître que la dernière pandémie aura accéléré la
prise de conscience des multiples problèmes, sociaux, économiques,
énergétiques, sanitaires, liés à la trop forte densité des grandes villes.
Elle a aussi illustré un phénomène d’exode durant le confinement : 20
% des urbains (surtout en la « Kapitale-sur-Seine ») sont partis dans
leurs verts-pâturages pensés pour leur être « plus
confortables » !
Logique : Le « présentiel » étant de toute façon interdit,
les NITC permettant de télétravailler malgré tout, aucune raison de rester dans
son « deux-pièces-cuisine » entassé à 3, 4 ou 5 alors que l’ékole
et les sites de formation sont fermés !
D’autant que dès le début de la pandémie du « Conard-virus » et
dans l’état de quasi-panique dans lequel les « autorités &
sachants » ont plongé les populations d’urbain, la densité de population
est apparue très vite comme un facteur déterminant de la propagation du virus.
Une corrélation idiote entre pandémie et densité, qui est d’ailleurs aujourd’hui
remise en cause par les scientifiques, notamment au regard de la multi-factorialité
de l’épidémie : L’âge, la qualité des services de soin, le type de métier,
le mode de cohabitation des ménages, les habitudes culturelles… sont autant
d’éléments qui contribuent à accentuer ou non la pandémie.
Ce qui tombe sous le sens, naturellement.
Mais comme depuis quelques années les « sachants », plus ou
moins « autistes-trisomiques » ont tellement fait pour
« paniquer » le chaland avec leurs discours anxiogènes depuis les
attentats de 2015 (les grèves, les « manifs’-pour-tous », le
mouvement des « Gilets-jaunes » et j’en passe…), que force est de
constater que la mayonnaise a pris rapidement.
Surtout en l’espèce : On t’annonce le jeudi que le mardi suivant tu
ne sors plus de chez toi, ça te laisse le temps de te préparer sereinement
!
Pas comme en 1940…
Pour autant, depuis des années, les postures critiques vis-à-vis de la
ville et de ce qu’elle nous révèle de nos modèles socio-économiques ne
faiblissent pas. Si cette pensée radicale n’est pas nouvelle, elle réémerge en
période de crise et nous oblige à poser la question de l’urbain au regard de la
propagation virale et de la distanciation sociale au moment du déconfinement,
mais aussi en tant que reflet de la société.
Creuset de tous les maux, la ville serait mise au banc des accusés et les
disparités de densité révèlent d’autres inégalités, à la fois sociales,
culturelles économiques.
Dans ce contexte, certains experts et décideurs s’enthousiasment autour de
l’idée d’une possible revanche des campagnes au moment où on essaye de mettre
la campagne et ses « mobilités-douces » dans le cœur des cités.
De nombreux auteurs et journalistes voient dans la migration massive des
Franciliens vers leurs résidences secondaires pendant le confinement le signe
annonciateur d’un futur exode urbain…
Pour ma part, je signale qu’ils sont revenus depuis, pour être plus
proches des commodités offertes par leurs villes et quartiers et nulle part
ailleurs !
Quand même curieux alors que l’état d’urgence n’est toujours pas levé, que
le virus circule encore et que leur « présentiel » n’est pas
forcément encore une obligation laborieuse…
L’observation des dynamiques démographiques sur un temps long apporte d’ailleurs
un éclairage et montre que les espaces ruraux, y compris loin des villes, se
repeuplent en effet depuis les années 2000, ce qui participe à la
revitalisation des campagnes, mais sans nécessairement affaiblir pour autant les
villes.
Et si aucune accélération du phénomène n’est enregistrée (hors un
« frémissement » chez les parigots-bobos, mais ça c’est de la faute
de « De-la-Nuée » et de « Sœur-Âne » qui ont pourri la vie
des « parigots-bobos »), on peut tout de même se demander à quoi
ressemblerait le « Gauloisie-post-exode-urbain », qui se serait
reconnectée à sa ruralité et aurait retrouvé une « équidensité » de
peuplement.
Quelles conséquences de cette dé-densification des villes ?
C’est là où on rigole fermement !
Cette géographie « idéalisée » par tous ces « bobos-là »
(pas pour eux-mêmes, mais pour tous « les autres ») a en réalité déjà
existé.
Elle correspond à la « Gauloisie-éternelle » de la fin du XIXème
siècle, plus exactement au tout début de la révolution industrielle.
En 1876, la population « Gauloisienne » était répartie de façon
beaucoup plus homogène dans l’espace qu’elle ne l’est aujourd’hui.
La « Gauloisie-métropolitaine » comptait alors 38 millions
d’habitants, une densité moyenne de 70 habitants au km² et plus de la moitié de
la population habitait dans ce que nous appelons aujourd’hui « le rural ».
Cette répartition spatialement « équitable » traduisait déjà le
fait que les hommes habitent au plus près de leur lieu de travail, laquelle était
essentiellement liée à la terre et aux campagnes : Aux ékoles de la
République de s’y adapter.
En 2017, on recensait plus de 64 millions d’habitants, une densité de 119
habitants au km² et moins d’un quart de la population seulement vit dans une
commune de moins de 2.000 habitants…
En 150 ans, la population a donc presque doublé, entre autres parce que
l’espérance de vie aura aussi doublé, passant de 43 à 86 ans, il ne faut pas
l’oublier (vive le progrès, la démocratie, la liberté, le grand-kapital !).
Il est vrai que cette croissance démographique s’est fortement polarisée
dans l’espace, puisque les trois quarts de la hausse de population enregistrée
s’est concentrée sur seulement 5 % de la superficie du pays, ce qui nous
conduit aux densités actuelles décriées !
Si l’on projette un scénario de dé-densification massive des espaces
urbaines pour revenir à cette géographie en apparence plus égalitaire, on aura
des conséquences pour les territoires pour le moins curieuses.
À partir des données historiques disponibles, il est donc possible
d’imaginer une « Gauloisie-néo-rurale » pour en tirer quelques leçons
contemporaines.
Pour parvenir à une « ré-ruralité », la population de 2017 serait
par conséquent répartie entre les mêmes communes d’antan, mais au prorata
du poids qu’elles occupaient en 1876.
Et pour retrouver cette répartition de population du XIXème siècle,
il faudrait procéder à une réduction massive de la population urbaine,
ville-centre et proche périphérie, au profit des campagnes et des montagnes !
Le littoral méditerranéen et son arrière-pays proche, ainsi que les zones
touristiques et attractives de la côte atlantique devraient aussi se dépeupler !
Et sans la réalité des chiffres, on pourrait presque penser que le modèle
est soutenable.
Mais si l’on précise un peu les dynamiques observées, on se rend compte
qu’il faudrait doubler la population rurale : Logique.
Par exemple, pour retrouver la géographie du XIXème siècle, la
ville de Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées passerait ainsi de 7.200
habitants à 16.100.
Celle de Charolles, en Saône-et-Loire, de 2.700 à 6.200, et la commune de
Murat, dans le Cantal, verrait sa population bondir de 1.880 habitants à près
de 5.900 !
Or, avec une surface moyenne des appartements située à 32 m² par personne
en « Gauloisie-du-logement », il faudrait construire plus de 130.000
m² à Murat, soit 1.900 logements de 70 m² ou bien encore près de 40 immeubles
de 8 étages pour assurer cette transition néo-rurale !
Merci pour les « bétonneurs »…
Certains espaces de montagne verraient tripler leur population résidente. C’est
le cas globalement des Pyrénées, ou dans une moindre mesure du Massif central.
Les Alpes, en revanche, n’enregistreraient qu’une faible hausse de 15 % et le
Jura resterait stable puisqu’il pèse, en 2017, un poids équivalent à celui de
1876.
À l’inverse, certaines villes apparaissent proportionnellement moins
peuplées en 2017 qu’en 1876. « Paris-sur-la-plage », par exemple,
devrait accroître sa population de 54 % et atteindre ainsi les 3,3 millions
d’habitants pour retrouver son poids d’antan dans la population « Gauloisienne ».
Ach, désespoir désespérant !
Hein, quel paradoxe, elle qui en perd tous les ans pour des « parigots-écololos-bobos »
qui ne souhaitent qu’une chose, c’est que la ville cède à la campagne !
Le poids des hérésies-dogmatiques, décidément…
En 1876, 5,2 % de celle-ci vivait à « Paris-sur-le-Seine » pour
3,2 % aujourd’hui !
Implacables les réalités mathématiques…
Bordeaux devrait voir sa population progresser de près de 50 % et dépasser
les 370.000 habitants.
Lyon, Lille et Saint-Étienne devraient enregistrer des hausses
démographiques de l’ordre de 15 à 30 %.
J’adore : « L’enfer-urbain »… démultiplié !
Toutefois, pour ces quelques exceptions, l’ensemble des autres villes
devraient globalement se dépeupler et se dédensifier. Ainsi, les villes
moyennes, qui ont enregistré les plus fortes progressions de population au
cours des deux derniers siècles, devraient donc subir ces mouvements d’exode
urbain.
Mais autre paradoxe, elles sont déjà « à la campagne » !
Par exemple, si l’on se fonde sur la géographie du XIXème siècle,
Romans-sur-Isère ou Albi perdraient plus de 10.000 habitants et Colmar plus de
30.000 !
Les pôvres…
À partir de ce scénario rétro-prospectif, il est possible de discuter des
conséquences des aspirations ou des appels à la dé-densification massive des
villes : Pour dédensifier sérieusement les villes, il faudra songer à
urbaniser les campagnes, artificialiser de nombreux espaces naturels fragiles
et protégés.
Pour garantir un accès à l’emploi, à la santé, à l’éducation dans un
modèle d’habitat dispersé, il faudra prévoir de développer les réseaux
numériques, énergétiques et surtout routiers afin d’assurer la connexion de ces
espaces.
Les déplacements motorisés augmenteraient ainsi que les pollutions, les
prix dans ces espaces nouvellement convoités sans doute aussi, provoquant une
forme de gentrification rurale, qui peut déjà s’exprimer dans les campagnes les
plus attractives.
Le corollaire de ce déménagement territorial pourrait même se traduire
finalement par un nouvel engouement pour les villes…
Quand on nage dans les paradoxes issus des dogmes les plus dingues, on n’est
plus à ça près !
Finalement, cette projection nous montre surtout à quel point ville et
campagne sont profondément reliées et constituent en réalité les deux facettes
d’un même modèle territorial.
Si en ces temps anxiogènes, la ville repoussoir trouve son pendant dans la
campagne refuge, cela ne remet pas en cause la nécessité de travailler à
l’amélioration des interactions spatiales, plutôt que d’appeler à soutenir de
nouvelles fractures.
Le rapport affectif que les « Gauloisiens » entretiennent avec
le monde rural est un ciment important pour la cohésion territoriale.
L’attractivité retrouvée de certaines campagnes depuis 20 ans, n’a jusque-là
pas remis en cause la dynamique urbaine dont nous avons aussi besoin.
Nous sommes quasiment tous descendants de « paysans ».
Moâ, j’ai même des tombeaux pluriséculaires à entretenir comme autant d’attaches
« rurales » en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », pas spécialement
réputée pour ses grandes mégalopoles…
L’urbanisation a bien sûr ses limites, mais il me semble que les enjeux
pour l’action ne sont pas tant liés à la densité des villes, qu’à la qualité
des espaces.
Probablement, cela passe par une déminéralisation des espaces pour
redonner une place à la nature, favoriser la biodiversité, et même, pourquoi
pas, réduire les îlots de chaleur.
Il y a également un enjeu très fort autour de la reconnexion des espaces
fonctionnels de vie, de travail, de loisir pour réduire les mobilités et
accroître le bien-être des populations et la pollution due aux déplacements
intempestifs.
Sur ce dernier point, les villes moyennes ont une opportunité à saisir en
offrant dans la proximité à la fois des ressources résidentielles, productives
et récréatives.
Dans tous les cas, les approches clivantes de l’espace, opposant ville et
campagne, centre et périphérie, ne nous font absolument pas avancer.
Au contraire, s’il doit y avoir, peut-être, un nouveau modèle de
résilience à l’issue de la crise, c’est sur l’exceptionnel maillage de l’espace
géographique du pays et sur le couple ville-campagne hérité de notre Histoire,
qu’il doit se construire.
Comme beaucoup, je crois que chacun a ses « racines » là où il
aime à vivre, c’est bien évident. Et si j’aime mes châtaigniers et les parfums
de mon maquis, je ne me vois pas vivre loin des commodités et facilités d’une grande
ville.
Comme je ne connais bien toutes les rues que d’une seule (quoique… « Sœur-Âne »
te me change les sens de rotations des rues et leurs sens-interdits sans
prévenir), à savoir « Paris-sur-la-plage », je ne me vois plus « exoder »
une nouvelle fois…
J’y sais à peu près tous les commerces, tous les points névralgiques et
autres intérêts et j’aime à la faire visiter à mes compatriotes (surtout la
nuit ou au petit-matin, les moments les plus agréables).
Et puis ça m’évitera de prendre un hélicoptère si je fais une « mauvaise
chute ».
Ceci dit, je ne crois pas vraiment à la possibilité de déménager les « urbains »
dans la « ruralité profonde » : Ils vont mourir d’ennui.
Et se faire mal accueillir.
Toutefois, je reste inquiet : Que vont devenir tous ces « pas-de-porte »
sur boulevard si plus personne ne peut y accéder ?
Que vont devenir tous ces bureaux perchés en hauteur si tout le monde « télétravaille » et
ne peut plus prendre l’ascenseur ?
Que vont devenir tous ces équipements routiers qui nous auront tant coûté
si plus personne ne s’en sert ?
Eh bien j’en pense qu’ils vont retrouver une seconde vie : Les
terrasses de café phagocytent déjà les places de stationnement sur la chaussée
(faute de voiture « en rotation »), les auvents diurnes vont
apparaître sur les trottoirs en complément des mesures de distanciations, et il
faudra le double de surface de bureaux pour loger tout le monde « au siège » !
Parce que travailler dans 4m² 8 heures par jour, ils vont finir par devenir tous
cinglés…
Et il faudra continuer à construire des logements, des ékoles et des
crèches en pied de tour !
C’est la rançon de la « tiercisation » de nos économies modernes,
où on fait « du chiffre » sans avoir forcément à livrer des cartons.
La belle revanche sur les dogmatiques qui n’ont toujours rien compris
à la vraie vie !
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