Le Japon a été relativement épargné par le « Conard-virus »
Certes, ils ont l’habitude de se munir de masque
contre… la pollution et ce, jusque sur nos boulevards du temps où ils venaient
par cars entiers visiter mon « beau pays ».
Toutefois, des chercheurs se sont mués en « trouveurs »
et ont compris que ce n’est pas la seule raison.
En effet, ce serait, au moins en partie, grâce à leur
langue qui produit moins de sons expirés et donc moins de gouttelettes, tout
simplement !
Eh oui, quelle que soit la langue, certaines phrases
et façons de parler sont à proscrire pour éviter de postillonner et de répandre
des virus sur vos interlocuteurs.
Et les résultats sont là pour le prouver : Avec à
peine 140 cas par million d’habitants, soit 10 fois moins qu’en « Gauloisie-contaminée »,
le Japon a été relativement épargné par l’épidémie malgré un confinement
beaucoup moins sévère.
C’est sans doute le résultat de la fermeture précoce
des frontières, aux habitudes culturelles (on ne se fait pas la bise, pas d’étreinte
ni d’accolade : On s’incline !), un niveau d’hygiène nettement élevé et
une possible immunité croisée avec d’autres virus asiatiques.
Mais l’autre paramètre a peut-être joué : La langue
japonaise !
Une vidéo comparant les sons en anglais et en
japonais, diffusée sur la chaîne de télévision japonaise TBS a ainsi activement
circulé sur « Twister » au mois de mai.
On y voit une jeune femme prononcer « Ceci est un
crayon » devant un papier, montrant l’expiration nécessaire pour édicter la
phrase.
Et il n’y a pas photo.
On sait en effet que le coronavirus, comme le virus de
la grippe ou de la tuberculose, se transmet principalement par voie aérienne
via les gouttelettes contaminées lorsqu’on tousse ou qu’on parle.
Or, une récente étude montre que certains mots ou
phrases produisent plus de sons expirés, comme par exemple les consonnes b, d,
p, t… qui nécessitent l’utilisation des lèvres et de la langue, et qui
expulsent les sons.
La phrase « Stay healthy », (« Restez en bonne santé
») par exemple produit une explosion de gouttelettes de 20 à 500 microns.
Or, la langue japonaise utilise peu de ces consonnes
exhalées et les sons émis sont beaucoup plus doux.
Une autre étude parue en janvier dans la revue PlosOne
s’est aussi penchée sur la question, en mesurant les taux d’émission de
gouttelettes par un texte parlé.
« Nous avons constaté que certaines phrases sont
associées à une production de particules significativement plus élevée »
notent les chercheurs.
« Par exemple, la voyelle /i/
("need" - besoin - ou "sea" - mer) produit plus de
particules que /ɑ/
("saw" - scie- ou "hot" - chaud) ou que /u/
("blue" - bleu ou humeur), tandis que les mots disyllabiques incluant
des consonnes vocales (/d/, /b/, /g/) produisent plus de particules que les
mots comportant des consonnes non vocales (/s/, /h/, /f/) ».
Est-ce assez clair pour vous ?
Plus une phrase contient de voyelles, plus on va
émettre de particules en la prononçant, affirme l’étude, qui prône la prise en
compte de la langue en tant que paramètre pour les études épidémiologiques de
propagation des virus respiratoires.
Forcément…
Comparons par exemple le mot « dépité » dans
différentes langues.
En français, en anglais (« upset ») ou en italien («
irritato »), sa prononciation inclut une voyelle ou une consonne expirée.
En japonais, ce mot se prononce « dōyō » (動揺) qui ne
requiert pas de son fort.
Et puis, les Japonais partent plus calmement… ou se
taisent
Car la langue n’est toutefois pas le seul paramètre à
jouer.
La façon de parler diffère aussi largement d’un
individu à l’autre, notamment par le niveau sonore : Plus on parle fort, plus
on va émettre des gouttelettes.
Ceci expliquerait en partie pourquoi certaines
personnes se transforment en « supercontaminateurs », responsables à eux seuls
de 80 % de infections.
Comme par exemple en « Ritalie »…
Ou en Alsace avec leur accent guttural.
Les « Bobos-parigots », comme ils ont tous
des grandes-gueule, ce n’était pas compliqué de comprendre que si on ne les
avait pas confinés rapidement et longuement, ils auraient fini par saturer les
hôpitaux…
Notez qu’en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » on a
aussi le verbe haut.
Résultat, deux foyers ardents, Aiacciu et Bastia.
Avec des dizaines de mort…
De leur côté, les Japonais auraient tendance à parler
de façon plus calme et plus discrète, voire à ne pas parler du tout, suggère l’un
des auteurs de l’étude de PlosOne, sur le site Vice.com.
Mais le pire reste quand même de chanter à tue-tête en
public : À Washington, l’épidémie du « Conard-virus » aurait
ainsi démarré dans une chorale au mois de mars, où l’un des chanteurs a
contaminé 53 autres membres en moins d’une heure et demi !
Champion le gars…
Aussi, peut-être faudrait-il envisager d’enseigner le
japonais à toutes nos chères « têtes-blondes » pour que demain,
probablement à l’occasion d’un référendum (puisqu’on en fait pour tout et n’importe
quelle raison) on décide que la langue officielle de la République soit le
nippon.
Après tout, c’est du « francilien-natif »
depuis que Mazarin l’aura décrété ainsi, à charge pour toute une académie de
personnages-savants des « belles lettres » d’en faire un dictionnaire
permanent des bons usages…
Ceci dit, ça pose un problème sportif aigu. En effet,
vous aurez noté que les rugbymen de l’hémisphère sud pratique le hakka-ka avant
de toucher la balle devant leurs adversaires. C’est probablement pour
impressionner.
Moâ, ça aurait tendance à me faire rire…
Or, ils gueulent et émettent forcément des « gouttelettes »
probablement infectées s’ils le sont eux-mêmes.
On devrait le leur interdire, ou alors les obliger à
porter des masques.
Mais ça manquerait peut-être de « charmes ».
De toute façon, c’est important.
Parce que d’autres chercheurs devenus des « trouveurs »,
ceux des universités du Staffordshire (Royaume-Uni) et du Queensland
(Australie) démontre que l’issu d’un match dépendrait de la façon dont les
joueurs chantent leur hymne avant le match.
C’est ce qu’ils indiquent dans un article paru dans
European Journal of Sport Science.
Sérieux…
Ces chercheurs ont regardé comment les équipes qui ont
participé à l’Euro 2016 chantaient pour savoir si l’enthousiasme qu’elles y
mettaient avait un lien avec le résultat.
Certes les footballeurs chantent leur hymne par
obligation (quand ils y arrivent : Moâ, je ne peux pas, ça me fait pleurer !)
mais la façon dont ils s’y prennent donne des indices sur leur investissement
dans l’équipe.
Ils ont donc visionné les hymnes des 51 matches de
poules et de phase finale de l’Euro 2016.
Et ont noté à la fois le langage verbal (si les
joueurs chantaient l’hymne en entier, avec quelle intensité), mais aussi le
langage non-verbal : Expressions du visage, langage corporel (par exemple
est-ce que les joueurs se tenaient proches les uns des autres, se tenaient bras
dessus bras dessous…).
Et ils ont trouvé (c’est ça un « trouveur »)
que le degré de passion montré par les joueurs prédisait le succès de l’équipe.
En particulier, les équipes qui chantaient collectivement leur hymne avec
enthousiasme concédaient moins de buts.
De plus, dans la phase finale, cest-à-dire à partir
des huitièmes de finale, mais pas lors de la phase de groupe, chanter son hymne
avec passion augmentait les chances de victoire.
Dans The Conversation, un des auteurs de cette
recherche, a pris les exemples de l’Espagne et de la Suisse, deux pays qui ne
chantaient pas leur hymne avec grande passion : Résultat, aucun des deux
pays n’a atteint les quarts de finale. À l’inverse, le Pays de Galles et l’Italie
faisaient partie, d’après lui, des pays qui chantaient leur hymne avec le plus
de passion.
L’Italie est allée en quarts de finale et le Pays de
Galles en demi-finale.
Pour ces auteurs, la façon dont une équipe chante son
hymne donne une information sur la solidarité qui règne dans le groupe : Le
fait de chanter avec passion signale une certaine unité de l’équipe.
L’hymne sert aussi à impressionner l’adversaire, en
lui montrant la motivation du groupe.
C’est aussi le rôle du hakka-ka des All Blacks en
rugby.
Cependant, est-ce vraiment la passion avec laquelle on
chante son hymne qui améliore la performance du jeu, ou bien l’inverse ?
Peut-être que les joueurs qui chantent avec plus de
passion leur hymne savent qu’ils ont plus de chances de gagner. Mais les
chercheurs ont noté un bel enthousiasme à la fois dans des équipes réputées
comme fortes et d’autres jugées plus faibles.
Alors suffira-t-il qu’un Didier Deschamps demande à
ses joueurs de chanter la Marseillaise avec passion pour qu’ils gagnent au
risque de contaminer tout le stade ?
Ce ne sera probablement pas suffisant. Pour le « trouveur »,
« si les joueurs ne montrent de la passion que parce qu’ils ont reçu l’ordre
de le faire, il est peu probable que ce soit la recette du succès. » Quoi
qu’il en soit, vous pouvez toujours tenter de prédire le résultat d’un match en
regardant les équipes chanter leur hymne.
À moins que ce soit désormais interdit pour cause de « Conard-virus »,
allez donc savoir ?
Et puis chanter la Marseillaise en nippon, ça n’aura
plus la même gueule, à ce que j’en dis…
Bonne fin de week-end à toutes et à tous,
Et n’oubliez pas d’aller voter pour ceux qui n’ont pas
encore élu leur conseil municipal !
Ne laissez pas à d’autre faire un choix pour 6 ans :
C’est long 6 ans, plus qu’un mandat présidentiel…
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