Il
faut seulement 12 neurones pour garer une automobile !
Non, je ne rigole pas : Des « chercheurs » de l’université
de Vienne (alliés à quelques-uns du MIT) ont construit un nouveau type de
réseau de neurones inspiré de la biologie, en l’occurrence du système nerveux
du ver C. elegans.
Bien.
Seulement voilà, la « nouveauté-nouvelle », c’est que ce réseau
n’est jamais composé que de seulement 12 neurones.
Et ça ne l’empêche pas de réaliser des tâches complexes comme faire un
créneau à une voiture sur un emplacement donné !
Que voilà une « découverte » qui va pouvoir passionner les
automobilistes (s’ils ont droit de rouler, naturellement…) ou les « passants-déconfinés »
qui passent sur les boulevards.
Personnellement, je n’en rate plus beaucoup au premier essai, même parfois
réalisé au seul rétroviseur (sans tourner la tête), mais chez « ma
nichée », je ne suis pas très nombreux à le faire aussi bien : Elle,
souvent, elle fait ça « au son »…
Il faut dire que je suis bien entouré… que par des dames, y compris le
chat qui a récemment élu domicile chez moâ…
Et je vous avoue que parfois je me marre quand je vois des « vieux,
des vieilles et des plus jeunes » galérer avec leurs
« petits-bras » affolés à tourner leur volant dans tous les sens pour
stationner, selon les règles autorisées, leur bagnole, parfois pas si imposante
que ça, s’enfonçant de travers dans un « large boulevard » et heurter
tout de même le trottoir quand ce n’est pas autre chose…
D’où l’utilité des parechocs…
Et dire qu’il faut des dizaines de milliers de neurones artificiels et une
puissance de calcul colossale pour apprendre à reconnaître une photo de chat à
une intelligence artificielle.
Eux n’ont besoin que d’un petit réseau composé d’à peine 12 neurones, en s’inspirant
du système nerveux d’un petit ver d’un millimètre de long.
Fabuleux…
Surtout quand on pense que les constructeurs automobiles sont obligés de
mettre en œuvre une débauche de technologie et des dizaines d’années de
recherches ardues et coûteuses pour parvenir à ce que des voitures qui se
garent toutes seules…
Et encore, dans la plupart des cas, il s’agit d’une simple assistance qui
vous tourne le volant à votre place : Il faut toujours s’occuper soi-même de
l’embrayage, de l’accélérateur et du frein.
Eh bien, figurez-vous que ce simple ver d’un millimètre de long est
capable, lui, d’effectuer un créneau avec moins de 12 neurones !
Si après ça vous ratez l’épreuve sur route du passage du permis de
conduire, vous auriez intérêt à vous poser quelques questions existentielles
bienvenues à propos de votre QI personnel…
Si les autres neurones sont encore capables de réfléchir, naturellement.
Pour résumer, les chercheurs de l’université de Vienne (Autriche), en
collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ont fabriqué
un réseau de neurones ultrasimple inspiré du ver « C. elegans », le
seul organisme vivant dont le système nerveux a été entièrement modélisé en
2019.
Ce petit ver possède ainsi entre 302 et 385 neurones reliés entre eux par
environ 8.000 synapses.
Dans une étude publiée sur le site de prépublication ArXiv, Ramin Hasani
et ses collègues ont reproduit une version électronique de ce système nerveux
comprenant seulement 12 neurones, et ils sont parvenus à lui apprendre à
réaliser des tâches pas si simples que ça, comme manœuvrer une petite voiture
robotisée selon un parcours prédéfini.
L’intérêt de ces travaux, ce n’est évidemment pas de foutre la honte à une
quantité invraisemblable d’électeurs (confinés), ni même d’apprendre à un ver
la conduite d’une voiture (quoique que…).
En fait, ils cherchaient à rapprocher le fonctionnement des réseaux de
neurones artificiels de celui du cerveau biologique : « Dans notre nouvelle architecture, le lien
entre un neurone A et un neurone B de la couche inférieure n’est pas constant,
mais il varie dans le temps selon une fonction non linéaire », explique
Ramin Hasani.
(Imaginez, je ne sais pas ce que ça veut dire…)
Cette architecture rend possible le traitement des informations qui
arrivent de façon progressive, par exemple lorsqu’une personne prononce un
discours en direct ou bien lorsque nous devons adapter notre comportement à un
environnement en mouvement.
Hélas, ce genre de tâche nécessite des réseaux de neurones dits «
récurrents » (RNN), dans lesquels l’information peut se propager dans les deux
sens et qui permettent donc de se « souvenir » d’anciennes informations.
Mais la « mémoire » de ces RNN est relativement limitée (ils « oublient »
les informations trop lointaines) et ils sont incapables d’anticiper une
information future.
Les chercheurs sont donc parvenus à enseigner à leur réseau
ultra-simplifié des tâches relativement complexes, comme garer un véhicule dans
une place de stationnement le long d’une trajectoire prédéfinie.
« La sortie du réseau neuronal, qui
dans la nature contrôlerait le mouvement des vers, est utilisée dans notre cas
pour diriger et accélérer le véhicule », précise Ramin.
L’autre intérêt de ce nouveau type de réseau, c’est qu’on a besoin de
beaucoup moins de neurones et de liaisons pour faire des opérations complexes.
Les RNN classiques, composés de milliers de nœuds, sont devenus de
véritables boîtes noires à la logique si complexe que seul le résultat final
peut être analysé.
« Comme notre réseau est très
simplifié, il est aussi très facile à interpréter, et donc à contrôler »,
se félicite le chercheur.
Hein, dites-moi qui aurait cru qu’un ver serait plus fort que « Gogol »
?
Fabuleux vous dis-je !
En fait, le secret, c’est que les liaisons entre les neurones varient au
cours du temps et permettent de rendre le système évolutif.
Aussi facile que ça…
Ce qui ouvre des perspectives insondables.
Ceci dit, je m’inquiète : À mon sens, l’étude n’est pas complète. Je
réussis mes créneaux la plupart du temps « sans tourner la tête » (et
même les oreilles bouchées), mais je n’ai qu’un seul neurone en fonction, c’est
bien connu.
Celui du nerf-honteux !
Aucun rapport, naturellement, mais quand je lui ai expliqué ça, il m’a
répondu, presqu’insolent : « Un
créneau ? Mais je sais m’adapter à toutes les cavités ! »
Ce qui est vrai…
Enfin… toutes… les « trop étroites », il n’a jamais essayé.
Normal : Garer un « paquebot » dans un trou de souris, je
ne veux pas non plus me faire mal à tenter de lui faire faire !
Bref, je suis ravi que des « chercheurs » deviennent aussi de
« trouveurs » : Ça méritait ce petit-post de confinement !
Bonne fin de journée à toutes et tous : Demain vous bossez, vous
rappelle-je !
I3
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