Il faut en parler,
… parce que dans un peu plus d’une semaine, ils vont
recevoir vos « chères-têtes-blondes » dans des locaux parfois exigus,
avec une chiotte pour deux ou trois classes, des escaliers étroits et des salles
de cours surchargées !
Alors attention, avec ce splendide « droit positif »
qui est le nôtre, il se trouve que ce sont eux (et leurs directeurs) qui se
verront pénalement poursuivis pour responsable de la bonne santé des gamins
remis le matin sans une bosse et que n’importe quel parent veut retrouver le
soir sans une égratignure de trop.
Ces derniers peuvent parfois leur taper dessus, mais
pas le corps enseignant, figurez-vous.
C’est même magique : Le soir, les gamins reviennent
« enrichis » de connaissances nouvelles que leurs géniteurs sont
incapables de leur inculquer !
Alors quid de la responsabilité des enseignants à
compter du 11 mai 2020 ?
Ils paniquent, mais c’est bien balisé.
On en sait un peu plus depuis que le « Premier
sinistre » a causé devant une Assemblée Nationale clairsemée (confinement
et distanciation sociale oblige), mais les dés été jetés par « Jupiter »
lui-même la semaine dépassée, malgré l’avis négatifs de tous les scientifiques
l’entourant (à quoi servent-ils au juste ?)
Une annonce qui suscitait il y a encore peu beaucoup
d’interrogations sur les modalités de cette reprise.
Le « sinistre de « les-ducs-à-Sion » Nationale »
(anciennement « Instruction publique ») aura depuis annoncé que la « rentré »
se fera par niveaux et progressivant jusqu’au 25 mai prochain.
Et de nombreux textes législatifs et réglementaires
devraient prochainement intervenir afin d’en fixer les modalités d’application.
Mais on attend toujours des tests rapides et fiables
devant les portes des ékoles, collèges, lycées et universités…
Néanmoins, parce qu’elle intervient après une longue
période de confinement et alors même que l’épidémie du « Conard-virus »
n’est toujours pas endiguée ni même sous contrôle des autorités sanitaires,
cette reprise inquiète les directeurs (et chefs d’établissements) ainsi que les
enseignants en ce qu’elle expose inévitablement les élèves à un risque
d’infection par le virus.
Et comme eux-mêmes n’ont pas nécessairement une santé très
vaillante, usés par des décennies devant leurs élèves, ils paniqueraient
presque…
Avec en plus des questions de droit importantes :
En cas d’infection voire de décès d’un ou plusieurs élèves, qui serait
responsable ? L’État qui a pris la décision de rouvrir les écoles dans ce
contexte et/ou les personnels enseignants en charge de la scolarité des élèves
?
Dans le cas d’une contamination par le virus-vagabond
(il vient de Chine sans même emprunter la route de la soie et sans papier…),
les parents pourraient déposer plainte contre le directeur et/ou l’enseignant
pour mise en danger délibérée de la personne d’autrui au sens du Code pénal et,
en cas de décès, pour homicide involontaire…
Et ce n’est pas qu’une « hypothèse d’école »
(même si on y est) !
On a bien vu, avec le récent arrêt (le second)
condamnant Amazon à fermer ses entrepôts, que les tribunaux ne plaisantent pas
vraiment…
Et c’est bien d’une responsabilité pénale dont il s’agit
car il convient de rappeler que dans l’exercice de leur fonction, les
enseignants sont certes responsables civilement (en cas de faute de
surveillance ayant directement causé un dommage à un élève – article 1242 al.6
du Code civil) mais aussi pénalement en cas d’infraction pénale (ex : blessures
volontaires ou involontaires).
Au plan civil, les enseignants bénéficient de la
substitution de l’État de sorte qu’ils ne peuvent jamais comparaitre devant une
juridiction civile sur le fondement d’une action en réparation.
C’est l’État qui les représente (comme le Préfet
Bonnet un temps) et qui, en cas de condamnation, assume le paiement des
dommages-intérêts.
Toutefois en matière pénale, il n’y a pas de
substitution de l’État : On ne peut pas le mettre en prison (les siennes
en plus), ni l’obliger à payer une amende à lui-même et encore moins le condamner
à des travaux d’intérêt généraux, puisqu’il ne fait que ça !
Par conséquent, lorsqu’ils sont accusés d’avoir commis
une infraction pénale, les enseignants doivent comparaître en personne devant
le tribunal correctionnel (comme le préfet Bonnet) et, le cas échéant, doivent
personnellement assumer la condamnation prononcée (peine de prison, amende,
dommages-intérêts aux victimes).
Deux observations : La première est que déposer
plainte est un droit.
La seconde est que ce n’est pas parce que l’on est
visé par une plainte que l’on est automatiquement coupable, faut-il rappeler.
Moâ-même, « ils » ont souvent essayé plusieurs
fois et ce n’est jamais allé plus loin que la convocation chez les flics.
Je rappelle d’ailleurs que déposer une plainte sans
fondement contre quiconque, est également un délit et je ne me suis jamais gêné
d’obtenir des condamnations aux impétrants « emmerdeurs » : Ça
éteint bien des ambitions…
C’est le Procureur de la République (et non la police),
un fonctionnaire du même État qui décide des suites à donner à une plainte (en
votre nom à tous). Si les faits sont sérieux et susceptibles de caractériser
une infraction pénale, il peut ordonner à la police de diligenter une enquête
(auditions, confrontations, expertises, etc.) au terme de laquelle il décidera
soit de classer la plainte, soit de renvoyer l’auteur présumé devant le
tribunal pénal pour y être jugé.
Mais, si un seul élève est infecté , il sera difficile
voire impossible d’établir la preuve qu’il l’a été au collège et non pas chez
le boulanger.
Toutefois, si plusieurs élèves sont infectés dans une
même période alors cela constituerait un indice grave et concordant sur l’origine
de l’infection, ce que les examens médicaux permettraient de confirmer…
Et sur quel fondement les enseignants craignent-ils d’être
poursuivis au plan pénal en cas d’infection ?
Ils ne pourraient assurément pas être recherchés au
titre d’une infraction dite « volontaire » (intention de commettre
l’infraction) dans la mesure où la décision de reprise de la scolarité dans ce
contexte particulier est une décision du gouvernement qui s’imposent à eux.
Il serait en effet difficile d’accuser les enseignants
d’avoir volontairement exposer leurs élèves à l’épidémie.
Toutefois, les enseignants devront enseigner dans un
cadre bien précis et suivant des modalités et consignes très strictes dont le
non-respect pourrait exposer les élèves et donc engager leur responsabilité
pénale…
C’est une évidence.
Il s’agirait alors d’une « faute d’imprudence,
de négligence ou un manquement à une obligation de prudence ou de sécurité
prévue par la loi ou le règlement » telle que visée à l’article 121-3
du Code pénal.
À ce stade, il convient de distinguer entre la
responsabilité du directeur (ou chef d’établissement) et celle des enseignants.
Les directeurs (d’établissement), tout d’abord, sont
notamment en charge de la sécurité des élèves. À compter du 11 mai prochain,
ils devront dès lors veiller à la mise en place et au respect dans leur école
des modalités et consignes issues des lois et règlements qui seront prises à
cet effet.
En cas de défaillance, ils pourront être poursuivis
sur le fondement de l’article 121-3 al.3 du Code pénal visé ci-dessus.
Le cas échéant, il appartiendra au Procureur de la
République d’établir que le directeur ou le chef d’établissement « n’a pas
accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de
ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et
des moyens dont il disposait ».
En d’autres termes, il faudra rapporter la preuve de
la défaillance du directeur à mettre en place et à faire respecter les
obligations sanitaires imposées par le gouvernement et sa hiérarchie.
Avec quels moyens, se demandent-ils, puisqu’ils en
sont, pour la plupart, dépourvus ?
Doivent-ils fermer les portes de leur établissement s’ils
estiment être dans l’incapacité de faire barrage aux contaminations des enfants ?
C’est ce qu’on va découvrir…
Les enseignants ensuite, car la responsabilité des
directeurs n’exonère pas celle des enseignants.
En effet, il appartiendra aux enseignants d’appliquer
strictement les obligations sanitaires et les consignes particulières du
directeur.
En cas de défaillance, ils pourront être poursuivis
sur le fondement de l’article 121-3 al.4 du Code pénal s’il est établi qu’ils
ont, « soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière
de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une
faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière
gravité qu'elles ne pouvaient ignorer ».
Ainsi les enseignants seront fautifs s’ils n’appliquent
pas dans leurs classes et à l’égard de leurs élèves les obligations légales et
réglementaires mais également s’ils exposent des élèves de manière caractérisée
(exemples : Ne pas faire respecter les gestes barrière ; tousser à proximité
d’un élève, faire la bise aux enfants, ou demander à un élève de jeter à la
poubelle le mouchoir d’un de ses camarades…).
En cas d’infection d’un ou plusieurs élèves, la
responsabilité pénale des enseignants est encourue même s’il faut retenir qu’elle
n’est pas automatique.
Elle suppose d’établir la preuve du comportement
fautif du directeur et/ou de l’enseignant qui résidera dans le non-respect des
obligations sanitaires issus des textes qui seront en vigueur à compter du 11
mai prochain ou plus grave, en cas d’exposition « d’une particulière gravité
» au virus.
Par conséquent, la seule protection contre
d’éventuelles poursuites est de rester serein et de respecter strictement les
textes à venir étant rappelé que, comme en « temps normal », les
enseignants ont une obligation de moyen et non de résultat.
Cela signifie que leur responsabilité n’étant pas
automatique, en cas d’accident sauf à ce qu’il soit établi qu’ils n’ont pas
fait tous leurs efforts, compte tenu des circonstances et des moyens dont ils
disposaient, pour prévenir l’accident, ils n’ont pas lieu d’être inquiétés.
Mais vous connaissez les parents quand il s’agit de
leur « nichée ».
Et pour se les coltiner toute l’année aux diverses
réunions de parents (et de « parloir-papotage » au pied de la
grille), il y en a déjà qui balise.
Autre souci : Leur propre santé.
C’est bien beau de s’enfermer à domicile et d’user de
son ordinateur et de son forfait internet pour « communiquer » avec
parents et enfants, parfois jusqu’à pas d’heure.
C’est sympathique de faire cours malgré tout, mais
aussi de prévoir les devoirs du lendemain et de faire les corrections de la
journée (sans compter les dossiers administratifs à compléter pour la fin d’année
qui approche).
Si c’est pour éviter de payer de sa santé en service
de réanimation, ça peut encore le faire.
En revanche, se faire contaminer en douce sur le
trajet ou par un élève et de venir soi-même « contaminant », c’est
une autre angoisse.
D’autant que l’expérience passée de la première vague
montre bien qu’on devient contaminant au moins 5 jours avant les premiers
signes de la maladie…
Et 5 jours, c’est une semaine de cours pleine et
entière !
On fait quoi, si malgré toutes les mesures prises, la
maladie se répand dans une ékole ou un collège, parce que les mesures de
distanciation n’auront pas toujours été respectées en permanence dans la cour
de récréation ?
On met tout le monde en vacances anticipées ?
Je vous le dis, il y en a qui vont regretter de ne pas
rester « en prison chez eux ».
J’ose seulement espérer qu’il n’en sera rien : Ma
« petite-sœur » (celle que si elle n’existait pas, il faudrait quand
même l’inventer), elle est comme moâ, vieillissante et en plus elle a un mari
(mon beauf’) réputé fragile (c’est quand même lui qui a failli se tuer au
travail jusqu’à un triple pontage réalisé dans l’urgence…). Lui, il n’a même
pas le droit de promener son chat sur son balcon !
C’est dire si elle balise parmi les « premières »
pour se retrouver en première ligne face aux chérubins (qui ne sont même pas
les siens…) : Une vocation !
Et si en plus, on lui rabote ses vacances estivales,
je ne vous dis pas comment elle va voter pour « Cléclé-mentine-Haut-Teint »
au prochain coup !
Déjà qu’elle enrage, tout ça parce que des « sachants »
ne savent pas compter leurs masques en stock !
Que je lui dis – pour la consoler – qu’elle n’avait qu’à
leur apprendre à compter, à l’ancienne (tables de multiplication à réciter par-cœur,
ça doit devenir un réflexe) avant de les lâcher dans la nature faire œuvre d’incompétence-crasse.
Elle est la première à me dire qu’à un autiste ou un
trisomique, on ne peut pas leur faire apprendre ce genre de chose s’ils ne
veulent pas.
Confirmation, donc…
« Bon courage, « l’Autre » !
Bois un coup pour te le doper (le courage) ! »
Bon week-end à toutes et tous tout de même !
I3
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