On le doit à « Cash Investigation »
Ça s’est passé cette semaine (avant-hier). Miss Lucet
nous balance un reportage sur « TF2 » dans son magasine-subventionné
pour nous faire réagir sur ce qu’elle considère (et avec elle tous les « bien-pensants »
du pays) comme scandaleux. À savoir le fait que malgré une flopée de lois, l’écart
salarial entre les « kouillus » (hommes) et les « poulies-fendues »
(femmes) est de 22,8 %.
L’enquête rapportée pour être « inédite »
est signée Miss Zoé de Bussierre.
Rappelons au passage que la loi impose l’égalité de
rémunération, à travail égal, depuis… 1972 !
On n’y est pas, démonstration à l’appui :
Bernard et Aline sont tous les deux standardistes à la
Caisse d’épargne « d’Île-de-Gauloisie » (« Jupitérienne »).
Carrière équivalente, ancienneté similaire, poste et
responsabilités identiques, rien glandé d’autre en plusieurs décennies de labeur (les incapables ? par manque d’ambition professionnelle ?), Bernard touche 2.635 €/mois net alors qu’Aline (si
elle travaillait à temps-plein) ne toucherait que 2.300 €/mois net !
(Parce qu’elle peut en plus se permettre de ne pas
bosser tout le temps…)
Bouh les vilains escrocs !
D’autant qu’Aline a son « bac-à-lauréats »,
mais pas Bernard qui y a échoué avec assiduité…
En fait, l’émission s’intéresse aux inégalités de
salaire persistantes en « Gauloisie-égalitaire » en visant
celles qui sont en première ligne pendant cette crise du « Conard-virus »,
les infirmières, ainsi que, plus largement, les femmes qui subissent discrimination et
harcèlement dans les métiers de la finance (aucun rapport avec l’épidémie…).
Constat édifiant : Parmi les 120 plus grandes
entreprises « Gauloisiennes », seulement 9 sont dirigées aujourd’hui
par des femmes (quel scandale !), alors qu’elles sont aujourd’hui en
moyenne plus diplômées que les hommes (quel scandale !).
Et les hommes ont un salaire supérieur de 22,8 % de
plus que les femmes, d'après « Lyna-Sait-tout » (quel scandale !).
Ce qui signifie que quand une femme gagne en moyenne
100 euros à temps plein, un homme en gagne 122,8 pour des profils identiques.
Je hurle d’effroi, au moins autant que vous, d’autant
que « nos sensuelles-dames » se tamponnent une seconde journée de
boulot une fois rentrée en « confinement chez elle » avec les tâches
ménagères (qui ne sont pas assez bien partagées dans les foyers… mais ce n’est
pas le sujet !)
Et de nous énoncer que le secteur champion du grand
écart salarial est celui de la banque, où l’écart entre les hommes et les
femmes grimpe à 36 %, d’après une étude de la Dares.
En allant à la caisse d’épargne, la pêche ne pouvait
qu’être bonne…
D’autant que dans ce secteur les dames représentent 57
% des salariés, alors que ce taux chute à 16 % parmi les dirigeants…
Il faut dire que dans le secteur des banques et de la
finance, la grossesse est bien souvent le point de bascule de la carrière des
femmes qui « ont toutes eu de la discrimination ou du harcèlement
pendant leur grossesse », fait savoir cette enquête qui expose
notamment le cas d’une action de groupe lancée en 2019 par la CGT contre ladite
Caisse d’Épargne.
Miss Lucet savait où elle allait…
L’équipe de « Cash Investigation » est donc partie
à la rencontre des salariés qui attestent de cet écart salarial qui serait de
18 % sur un salaire moyen à temps plein. À l’image de deux directrices d’agence,
dont la carrière n’a pas évolué aussi vite et aussi haut que celle des hommes.
Directrice d’agence à Montfermeil en 1999, Sophie
Faïzi se voit mutée dans une agence de Clichy-sous-Bois à son retour de congé
maternité, illustrant « le traitement inégal des jeunes mères »
qui ferait « un effet de système » au sein de ce groupe.
Or, selon son avocate, la Caisse d’Épargne risque gros :
« La somme peut être colossale », avance-t-elle. La banque
aurait réalisé jusqu’à 2,6 millions d’économies en 2018 au détriment des femmes
de l’entreprise.
Scandaleux !
Videz donc votre Livret A et allez voir une
assurance-vie !
C’est pareil et ça rapporte plus… (encore un peu !)
Ce à quoi ladite Caisse d’Épargne répond que « cette
action est une opération politique de la CGT (minoritaire à la CEIDF), qui ne
concerne que 8 personnes (dont 2 retraitées) sur 2.700 collaboratrices qui
porte atteinte à l’image de la CEIDF et à ses collaborateurs et qui est
contestée par les autres syndicats majoritaires dans l'entreprise ».
Et d’affirmer qu’« à ce jour, aucune action en
justice n’a été intentée sur ce sujet ». Mal renseignés les sbires de
Miss Lucet ?
Et de rappeler que « 50 % des cadres sont des
femmes et cela augmente depuis 10 ans ».
Ouf : Elles ne sont pas toutes abruties par leurs
grossesses !
« La représentation des femmes dans les
promotions et les augmentations de salaire est exactement conforme à leur poids
dans l’effectif global de la CEIDF ».
On est rassuré : Il n’y a pas de scandale à dénoncer…
Bé si justement !
On va y revenir…
Car entre-temps et grattant un peu parmi les « informations
orphelines » on apprend qu’une autre banque, championne des écarts de
salaire entre les hommes et les femmes, c’est Natixis SA (groupe BPCE),
également épinglée par ce numéro de « Cash Investigation », qui
évoque un écart allant cette fois jusqu’à 43 %.
Dans ses salles de marché, on ne compte que 9,8 % de dames.
En minorité, ces femmes vivraient des situations
choquantes, entre dérapages misogynes et discrimination salariale.
Il faut dire que dans les salles de marché, on ne trouve
que des « matheux » (X, Mines, Centrale et quelques HEC…) et que les
concours sont difficiles : Il faut être précoce et assidu pour s’y tracer
un chemin, j’en atteste.
Mais comme pour en rajouter on nous dit estimer que sur
87 familles professionnelles en « Gauloisie-fraternelle », la moitié
des femmes se concentrent dans 11 professions, dont les assistantes
maternelles, les aides-soignantes, les secrétaires, les femmes de ménage à
domicile ou bien encore les infirmières.
Ce sont des métiers à prédominance féminine, dont les
salaires se situent en bas de l’échelle de rémunération (les meks sont trop
kons pour en faire autant, c’est comme ça…).
« On démarre sa carrière au Smic, et on la
finit tout près du Smic », explique doctement une économiste.
Célébrées pendant la crise sanitaire, les infirmières Gauloisiennes
ont des niveaux de rémunération inférieurs à leurs homologues espagnoles, grecques
ou encore mexicaines (moche de n’avoir qu’une seule langue dans sa poche…), et
plus faibles que celles des métiers qui sont majoritairement masculins de type
technicien, avec pourtant des compétences proches et des responsabilités
moindres.
Bé oui, une infirmière devant un respirateur en panne
n’est pas vraiment d’une grande utilité (surtout quand la notice technique est
rédigée en « teuton-natif »).
Infirmière, une profession qui, depuis 1988, réclame
de meilleurs salaires, et espère, qu’une revalorisation aura enfin lieu avec la
crise du « Conard-virus ».
Et l’économiste, pas si bête, en dit qu’on s’est
trompé de slogan : « à travail égal, salaire égal » et d’une
rare bêtise. On devrait dire « à travail de valeur égale, salaire égal ».
Notez que c’est toujours ce que j’ai fait en
considérant qu’on ne mélange jamais les torchons et les serviettes quand on est
bien élevé, et notamment en entreprise quand elle est bien organisée.
« Nous ne pouvons pas comparer des pommes et
des poires, il faut sortir de la logique d’emploi identique, et comparer des
infirmières à des techniciens ».
D’autant que l’enquête rappelle que leur dernière
conquête salariale s’est accompagnée d’un sacrifice parfois conséquent, avec la
réforme de 2010/2011 qui a contraint les infirmières de l’hôpital public alors
en activité à choisir entre un maintien du droit à la retraite à 57 ans, ou une
revalorisation salariale (passage de la catégorie B à A) accompagné d’un départ
à la retraite repoussé à 62 ans (devenu la norme pour les embauches intervenues
depuis).
Cornélien…
Mais il aura fallu attendre la crise du « Conard-virus »
pour que « Jupiter » fasse une nouvelle annonce le 25 mars 2020 à
Mulhouse, promettant alors « un plan massif d’investissement et de
revalorisation de l’ensemble des carrières »
Il peut le promettre, ce n’est pas lui qui paye, bien
entendu…
On va même en avoir pour au moins jusqu’à 2033 à
continuer à payer de la CSG et de la CRDS (s’ils ne nous en inventent pas une
autre entre-temps…)
Mais à ce jour, les infirmières ne connaissent même pas
le montant de cette revalorisation, ni les contreparties de cette promesse….
À titre d’exemple, au Québec, l’équité salariale est
obligatoire depuis un quart de siècle, et a changé la vie de bon nombre d’infirmières
qui ont vu à ce titre leur salaire annuel passer de 33.000 dollars à 41.000
dollars (canadiens). « Soit le bond le plus important dans cette catégorie
d'emplois ».
Cette loi aura coûté 1 milliard de dollars (toujours canadiens)
sur un budget du Québec de 50 à 60 milliards de dollars.
La « sinistre du budget » de l’époque avait
financé « l’équité salariale » (on ne parle pas d’égalité là-bas et
les notions sont différentes comme nous l’expliquait encore l’autre jour le sieur Blaise Pascal…) en gelant
le salaire des fonctionnaires pendant deux mois !
Non sans mal.
Aujourd’hui, « nous sommes à zéro déficit au
Québec depuis des années, et il est clair que cet argent est allé dans l’économie »
L’exemple québécois a fait des émules, car c’est au
tour du Canada de faire voter « l’équité salariale » : « Il
faut avoir la volonté politique, qu’un ministre décide un jour que c’est un
sujet important » !
Il faut dire qu’en « Gauloisie-égalitaire »,
on l’a eue cette volonté politique… avec la loi du 22 décembre 1972 qui impose
l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
Mais elle n’est toujours pas appliquée, ou très mal.
Il existe même une autre loi, la loi « Coopé-Zimmermann »
qui veut féminiser les conseils d’administration des grandes entreprises en
imposant un quota de 40 % de postes réservés au dames.
Et « Cash Investigation » a répertorié 1.024
entreprises qui seraient soumises à cette loi, ce qui ferait que 57 % des
entreprises seraient aujourd’hui hors-la-loi !
Je me marre : On a fait la même chose avec les
listes électorales, avec une stricte parité, et les Assemblées et Conseils municipaux
sont toujours à majorité masculine…
Pour les entreprises, aucune n’a été encore été sanctionnée,
parce qu’il n’existe aucune instance de contrôle pour que cette loi soit
appliquée.
« C’est une absurdité », fustige une ancienne
députée (qui sera passée au « tourniquet ») : « Cette
loi ne fonctionne que si les entreprises décident de jouer le jeu ».
Parce que c’était un jeu ?
Scandale !
Non, le vrai scandale révélé par cette émission, il
passe inaperçu.
Et pourtant… (vous pouvez vérifier avec l’extrait de 3
minutes ci-dessus repéré pour vous, tant qu’il n’est pas censuré) : Il
tient dans le niveau des rémunérations servies à la Caisse d’Épargne pour de
simples standardistes, même pas bachelier !
(Qui en plus défilerons « massivement » quand
ils seront remplacés par un « Chat-Bot »… ou des « Pak-paks »
Sri-Lanquais).
2.635 € net mois pour Bernard, 2.300 pour Aline (elle
est bachelière, elle au moins).
Vu le niveau du SMIC (1.539,42 euros) où sont payées nos infirmières et mieux celui du
plafond de la SS (3.428,00 €) où l’on devient cadre ou article 4 (assimilé-cadre), tu te dis que dans cette boutique-là, la
hiérarchie des compétences ne doit pas être la même que pour le commun des
mortels !
C’est mon neveu (celui qui fait « génie de la
famille » pour avoir été lauréat du concours de lycées en thème-latin) qui
note qu’il a fait Science-Pô, ESSEC, et expertise comptable, une quantité
invraisemblable de stages payés avec une petite cuillère-à-café quand ce n’est pas au tire-bouchon (à la préfecture
de région, au Sénat américain et encore ailleurs) pour finir à 40 K€/an après 15
ans de labeur ardu et les nombreuses responsabilités qui vont avec, qui en reste le plus écœuré : « Tu sais, à la
caisse d’épargne, ils payent jusqu’à 15 mois en comptant les bonus, les primes,
l’intéressement et la « participation à l’expansion des entreprises ».
Tu fais le calcul : 15 fois 2.635,00 €, ça fait 39.525 €/an. Autant que
toi !
Pas mal pour un « non-bachelier »… »
Oui, mais mon neveu fait en moyenne 60 heures
par semaine, lui…
Je ne sais pas si Miss Lucet s’est rendu compte de l’énormité
de cette démonstration : On vit dans un pays incroyable, qui est
probablement le dernier « empire-jupitérien » communiste (même
pas « lénino-stalinien »), mais de la phase supérieure du communisme !
Tous au même prix, quelle que soit tes talents,
compétences, quantité de travail fourni et même pas à qualité égale…
Elle est merveilleuse la « démocrature-Gauloisienne » !
Et en plus, on veut vous faire croire qu’on vit une
époque d’« ultra-libéralisme » qui détruit tout !
C’est l’ascension aujourd’hui : Je crois que c’est
opportun !
On grimpe à vive allure vers les sommets de la « crétinitude »
jamais atteints !
Parce que là, ça ne scandalise plus personne…
C’est juste un constat.
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