La crise du « Conard-virus » aura été
révélatrice
Forcément, tu mets tout un pays à l’arrêt, normalement
plus rien ne fonctionne.
D’autant mieux quand tes clients et tes fournisseurs
extraterritoriaux se sont mis également « à l’arrêt », bouton stop
enfoncé à bloc, debout sur les freins !
Mettons à part notre formidable industrie exportatrice,
qui cumule depuis des décennies ses déficits récurrents de balance commerciale,
auriez-vous manqué de quelque chose en « Gauloisie-confinée » ?
D’un peu de distraction, c’est vrai, mais comme l’essentiel
est importé des pays anglo-saxons, via les câbles, si jamais un blocus
international était décrété à l’égard de mon pays (celui que j’aime tant et qui
me le rend si mal…), ce ne sera pas bien grave.
Internet n’a pas été coupé et vous en avez profité. Et
Lelouch tourne à Monaco…
Justement, parmi les choses « qui marchent »,
vous aurez noté qu’on n’a eu aucun souci à contacter le monde entier et même « la
voisine » par téléphone, filaire ou non. Bravo « trans-télécom » !
Vous n’avez pas non plus manqué d’électricité pour
faire tourner vos robots.
Vos « tas-de-boue-à-roulettes »… vous ne
rouliez plus qu’en bus et en métro (électrique) juste au moment où le prix du
brut s’est cassé la gueule… Dommage.
Mais bon, la solution, pour les décennies à venir, c’est
la bagnole électrique.
Naturellement, pas celle qu’on vous propose aujourd’hui,
où pour faire 300 bornes il vous faut prévoir au minimum deux heures de recharge,
mais celle qui émerge, celle à la « pile à combustible » fonctionnant
à l’hydrogène : Tu roules 600 kilomètres et tu mets 5 minutes pour refaire
un plein du précieux combustible.
Dans dix ans, maximum : Ça se met en place
doucement, parce qu’il faut le réseau de distribution, de stockage et de
production. Donc probablement quelques centrales nucléaires en plus (au moment
où on les démonte…)
Vous n’avez pas eu non plus de difficulté à remplir
votre garde-manger et votre frigo (même pour la bouffe pour chat et chien). La
chaîne logistique fonctionne bien, presque mieux d’ailleurs. Les producteurs n’ont
pas mis la clé sous la porte (sauf pour les fraises, quoique…), les industriels
ont un peu levé le pied, notamment sur leurs « innovations » (il y
avait plus urgent à vendre comme des petits-pains sur les bords du Jourdain) et
les détaillants auront été correctement livrés.
Pas plus pour la « picole » : Hormis
les limonadiers (et restaurateurs et cantines) qui ont dû fermer promptement,
vous avez eu de l’eau « pure » au robinet jusqu’à en user des quantités
de PQ (papier hygiénique) de façon éhontée.
Je ne sais pas, ça devait vous manquer de ne plus
pouvoir vous torcher. Peut-être qu’habituellement vous faites vos « offices »
uniquement sur vos lieux de travail en journée pour ne pas souiller vos
chiottes personnelles… quitte à attraper n’importe quel microbe « pas à
vous ».
C’est simple, moâ, je ne peux pas péter dans des
chiottes « pas à moâ ». Constipé le mek…
Mais pas vous.
Autre chose qui aura parfaitement fonctionné, ce sont
les « fonctionnaires » (qui fonctionnent). Pas un n’aura maqué à l’appel,
même chez les « assimilés » (type EDF, SNCF, etc.).
Même que la RATP n’aura pas arrêté de faire circuler
des bus vides, histoire de les occuper tous au moins un peu.
Pour les avions « d’Air-Transe », ça aura un
peu plus compliqué jusqu’à ce qu’on ferme les aéroports : Eux aussi
tournaient à vide pour ne pas perdre leurs créneaux horaires !
Dans la fonction publique hospitalière, tout le monde
était sur le pont et… même « en première ligne ». Et ça plutôt bien
fonctionné…
Dans la fonction publique territoriale, tout le monde
était également présent. Quand ce n’était pas sur le terrain, les guichets
ayant été « rationnés » de visiteurs, ils étaient derrière leurs écrans.
Et dans la fonction publique « régalienne »,
s’ils n’étaient pas dans leurs ministères et autres administrations centrales,
c’était soit qu’ils étaient sur le terrain (services de sécurité, d’urgence,
flics et armée inclus, plan Vigipirate oblige) soit ils turbinaient eux-mêmes
derrière leurs écrans depuis chez eux…
Il n’y a eu que la justice qui a un peu merdé :
Incapable de délibérer sans se croiser, les juges ont pris un retard phénoménal
et la pénitentiaire aura jeté hors de ses murs des milliers de condamnés (ou en
attente de jugement) sans même attendre la moindre décision d’un juge…
On va pouvoir fermer les prisons !
T’imagines un peu les dégâts ? 5 millions de meks
planqués derrière des bureaux vides… On va pouvoir en faire des logements
supplémentaires avec ce parc de « locaux d’activité » manifestement
inutiles !
En bref, l’essentiel a été sauvé.
Enfin pas tout-à-fait : On reparlera longtemps de
nos manques de masques-sanitaires, de l’affligeante pénurie de médicaments, de
gel hydroalcoolique (mais pas de savon…) et l’incurie flagrante autour des « respirateurs »…
Là au moins, la crise du « Conard-virus »
aura mis en évidence la fragilité de l’économie nationale et sa dépendance à
l’égard de pays producteurs de biens ou de produits intermédiaires plus cruciaux
qu’on ne l’imaginait.
Ce qui reste m’étonner, c’est que j’entends dire par certains
que ces secteurs fragilisés devraient tenir compte avant toute chose des
impacts environnementaux pour leur « reprise ».
Une position qui me paraît absolument intenable dans
un contexte de recul des produits intérieurs bruts (PIB), de montée du chômage,
de risque d’explosions sociales, d’accroissement de la pauvreté, de la misère
et de l’exclusion.
C’est une évidence !
Le mek qui persiste à vous raconter des konneries sur
ce sujet, nettoyez-lui le cambouis qu’il a dans les yeux, ça rendra service à
tout le monde…
Aussi, on voit mieux quels pourraient être les
secteurs stratégiques, ceux qui, si nous faisons l’effort nécessaire, nous
permettrons de ne pas être démunis face à une nouvelle pandémie ou à un
évènement encore plus grave. Quitte à faire fi des oiseaux de mauvais augure et
autres « écololos-bobos » qui n’ont encore rien pigé.
Car diverses commissions mises en place au cours des
années précédentes ont toutes peiné à les définir.
Heureusement, la « crise sanitaire »
redessine les contours et les urgences.
Ainsi, on distingue assez aisément les activités
essentielles à la satisfaction des besoins vitaux de la population.
Des moyens supplémentaires doivent probablement être
mis en place pour les protéger et les développer.
Elles sont liées à la santé et à l’alimentation.
Leur relocalisation devrait nous protéger des incuries,
tout autant qu’elle limitera les longs trajets polluants et consommateurs d’énergies
fossiles (mon côté « écololo-bobo » à moâ).
La crise du « Conard-virus » aura prouvé
tout l’intérêt du secteur de la santé. La non disponibilité de masques, de gel
hydroalcoolique, de respirateurs, ou de tests, mais encore bien plus l’impossibilité
d’en produire rapidement, font l’objet de toutes les critiques et de toutes les
inquiétudes.
La pénurie de médicaments fait aussi courir un grand
danger, la plupart des molécules étant fabriquées en Chine ou en Inde, des
antibiotiques aux médicaments les plus banals comme le paracétamol.
Il apparaît donc essentiel de relocaliser une partie sinon
la totalité de ces productions sur le territoire national pour un accès direct
et permanent et préserver ainsi la possibilité d’augmentation rapide des capacités
de production, à condition d’avoir la matière première nécessaire.
On est loin des soucis sur les terres-rares tel que le
lithium de vos piles et batteries !
On l’a dit, l’autre activité vitale reste
l’alimentation (et la « limonade »), et donc les industries et
activités agricoles assurant sa fabrication et sa livraison.
Il s’agit de nourrir la population et d’éviter les
famines, des rationnements et restrictions alimentaires, les tickets d’approvisionnement,
qui commencent déjà en Inde ou, plus près de nous, au Portugal.
Les pôvres…
Une grande partie des produits consommés par les
ménages ont suivi des chaînes de valeurs internationales qui sillonnent de
nombreux pays. Au vu des risques de coupure des transports, reterritorialiser
une partie des productions agricoles permettrait de préserver la souveraineté
alimentaire de la nation.
On a bien su faire du sucre avec des betteraves quand
les anglais nous coupaient le route de la canne à sucre…
Sans pour autant exclure un commerce avec les autres
pays, en particulier européens, il apparaît nécessaire de construire et de
favoriser les systèmes agricoles, circuits courts, usines de transformation et
de conditionnement ou les chaînes logistiques nécessaires pour nourrir la
population.
Bonduelle (ou Cassegrain) avait inventé des machines qui lavent et emballent
sous vide ou azote vos salades et vos haricots-vert au bout du champ : Un bel
avenir, même pour vos patates !
Naturellement, dans ces activités « vitales »,
je compte les industries guerrières qui équipent tout ce beau monde assurant
notre « souveraineté » autour de nos « borders » jusqu’au
fin fond du Pacifique, mais équipent aussi nos flics et CRS, jusqu’avec des
drones de surveillance de l’espace public et de vos chaussées…
On en a
déjà causé. Dans une autre rubrique…
Vous noterez d’ailleurs que si l’industrie aéronautique
est « mal-barrée », les tirs de satellite n’ont pas décru.
On a même réussi quelques livraisons de véhicules blindés
alors qu’on ne sait plus que faire des 400.000 voitures neuves qui stationnent
sur les parkings des constructeurs nationaux.
Qui dit relance du marché, dit aussi reprise des véhicules
d’occasion qui n’auront pas roulé ces derniers temps.
L’équation n’est pas simple à résoudre : Certes
vos « veaux-diesels » décampent en général sur le continent Africain
pour une seconde vie, mais il est désormais question de fermer les usines « pro
domo » et de devenir importateur-net…
Je serai « Teuton », je ne me frotterai pas
les mains : Ils vont eux aussi avoir des soucis avec leurs chignoles…
Les anglais également, mais de toute façon, vue la manière
dont ils gèrent leur « Brexit », les usines Ford vont probablement
déménager tôt ou tard et les Rolls seront toujours hors de prix.
Le deuxième groupe d’activités « stratégiques »
concerne plutôt les industries possédant un contenu en emploi conséquent ou qui
entraînent des emplois indirects ou induits, par leurs activités de
sous-traitance ou leurs achats.
Le premier secteur concerné est bien évidemment le
tourisme, totalement naufragé, qui génère tout de même plus de trois millions
d’emplois directs ou liés, une des conséquences de la désindustrialisation massive
et des délocalisations de l’économie « Gauloisienne ».
Cette activité, à la base d’un projet économique mais
aussi d’aménagement du territoire, est très fortement menacée en raison des
restrictions de déplacements des personnes, qui vont entraîner une diminution
des emplois, des licenciements massifs, ainsi que la mise à pied de millions de
travailleurs saisonniers.
N’oublions pas qu’elle est également terriblement
exigeante en termes de pollution des airs ou des mers, ainsi qu’en matière de
consommation énergétique.
Pas bien sûr qu’elle reparte si facilement que ça avec
des salles de spectacles, de concerts, des restaurants et lieux de liesse,
festivals et des musées fermés.
Et puis si vous faites comme mes « cousins-natios »
Corsi (et les britanniques) en exigeant un « green-pass » à vos visiteurs
et/ou une mesure de quarantaine à l’arrivée, clairement, ils ne verront aucun touriste
cet été (4 % d’intention seulement !).
Les Hellènes et Hispaniques sont quand même moins kons,
finalement…
Nous, avec nos plages fermées (au moins encore un
temps), vous ferez comme ces « petits-gars » à la masse : Installer
une piscine dans votre salon…
Au-delà, il conviendrait peut-être de saisir
l’opportunité de renouer avec une véritable politique industrielle, de définir
et protéger des industries essentielles au maintien et au développement d’une
activité économique qui ne repose pas seulement sur les services et le tourisme.
En « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », depuis la
fermeture de la mine d’amiante du Cap-Corse et vu le niveau de production des
clémentines des champs de ma grand-mère (je ne parle même pas de ses châtaignes
ni du pinard), c’est déjà foutu : Le tourisme, c’est 30 % du PIB de l’Île-de-Beauté (50 % en comptant les activités induites),
les bétonneurs c’est 25 %.
Le reste, c’est la fonction publique et quelques
chèvres…
Les tableaux d’entrées-sorties de « Lyne-sait-tout »,
qui analysent chacun des secteurs en fonction de l’origine et de la destination
des productions gauloisiennes, nous permettent d’identifier les activités qui
génèrent le plus de productions et d’emplois induits et exercent des effets
d’entraînement sur l’ensemble de la structure productive nationale, comme cela
a été fait récemment pour le Brésil par exemple.
On cite naturellement et souvent le secteur du
bâtiment et des travaux publics (BTP), qui demande la mise en œuvre de
nombreuses industries liées, en amont comme en aval, d’autant que « quand le
bâtiment va tout va ».
C’est oublier que la production automobile, la chimie,
l’industrie alimentaire, constituent également des candidats sérieux, et
pourraient contribuer à une réindustrialisation graduelle de l’espace
économique national.
Une nouvelle mission d’étude devrait d’ailleurs permettre
de repérer les secteurs « entraînants » et de les aider par une
politique « volontariste » de l’État.
Elle aurait en principe deux intérêts : Pérenniser les
emplois ou les développer, et diminuer notre dépendance toxique au tout
tourisme ou au tout service.
Toutefois, un autre objectif resterait de ne pas
creuser les inégalités entre territoires, en favorisant « Paris-sur-la-plage »
au profit du « désert-gauloisien », ou les métropoles par rapport aux
campagnes, et donc d’introduire une dimension locale, afin d’éviter un trop
fort déséquilibre régional et des concentrations trop massives d’activités
portant atteinte à l’environnement.
À chaque région de faire un choix d’activités où elle
excelle ou se montre compétitive, des technologies de pointe comme les
microprocesseurs aux productions traditionnelles comme la viticulture, en
passant par la production automobile et mécanique.
C’est un réseau d’activités complémentaires qui doit
être promu, afin d’éviter de créer des cathédrales dans le désert, coupées de
leur environnement local.
Les aides se répercuteront sur la structure régionale,
en bénéficiant aux activités et industries liées locales.
La Normandie vient ainsi de décider de renforcer son
industrie pharmaceutique, pour des raisons stratégiques et pour favoriser la
croissance du tissu local d’entreprises.
« L’Île-de-Gauloisie », de son côté,
souhaite redonner une importance à son activité de production agricole dans le
but de nourrir une partie de sa population et de limiter l’étalement urbain
incontrôlé.
Sauf que ça fait longtemps qu’il est largement « sous-contrôle »,
mais que les terres cultivables disparaissent toujours un peu plus pour cause
de « grand-Paris-sur-la-plage » et accessoirement des « JO de
2024 ».
Et il faudrait déjà penser à rebâtir la Cathédrale :
Pour l’heure elle tient debout parce que toutes les arches et pierrailles sont
maintenues par des étais et poutres en bois du plus mauvais effet…
Il semble que seul le retour d’une « vraie »
politique industrielle et d’aménagement du territoire, avec des objectifs
clairs, permettrait de remettre en marche la machine de production de biens et
de produits manufacturés.
Un « truc » qui existait après-guerre, avec « le
plan » et la DATAR, mais n’a jamais bien fonctionné.
C’est également un levier qui peut nous protéger de
manière efficace des atteintes sociales et économiques les plus violentes des
futures crises et pandémies, tout en redonnant du boulot à ceux qui en ont
besoin de façon urgente.
Cela suppose une vision claire et l’identification de
cibles concrètes, ce qui est loin d’être acquis.
Tout le contraire de « l’argent-hélicoptère »
finalement, où des milliards sont accordés sans contrepartie certaine à de
grandes sociétés dans des secteurs de toute façon en perdition du « monde
d’avant ».
Les autorités sauront-elles saisir ces opportunités d’un
vrai « monde d’après » ?
Pour sûr, celui qui émerge n’est pas tout-à-fait celui
qu’elles souhaitaient.
Mais je ne me fais pas de bile, elles sauront se
rattraper aux branches.
En revanche, je ne suis pas bien certain qu’au
prochain tsunami venu (de dans dix ans), nos successeurs soient mieux armés
pour affronter les difficultés.
C’est justement tout le charmes des Gauloiseries !
On préfère encore vous tambouriner les tympans, chacun
venant hurler sa propre utopie, que je trouve ça vraiment très drôle…
Mention spéciale tout de même pour les PTT-La poste !
RépondreSupprimerNuls les postiers quant à la distribution du courrier.
Et archinuls à caguer quand il s'agit de mettre un timbre depuis leurs robots affranchisseurs.
Je te demande à quoi ça sert un robot si tu dois faire une heure de queue pour y accéder ?
Complètement tarés…
I-Cube