Un « Green-pass » pour la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » ?
Avec un bilan « modeste » pour 330.000 habitants, où on déplore
tout de même 67 décès sur l’île (54 en milieu hospitalier, 13 en Ehpad), où on
comptait encore la semaine dernière 21 patients hospitalisés (16 à Ajaccio, et
5 à Bastia), dont 6 personnes en réanimation, (4 en Corse-du-Sud, 2 en
Haute-Corse), contre 195 retours à domicile depuis le début du mois de mars (99
personnes précédemment hospitalisées au CH d'Ajaccio, et 96 à Bastia), car on
guérit de la grippe du « Conard-virus » (à coup de doliprane pour faire
tomber la fièvre et de pénicilline pour contrarier les « surinfections »),
ils s’affolent encore à l’occasion du déconfinement.
D’abord, en Corse, comme partout ailleurs, les plages sont fermées sur
décision préfectorale, les cafés-hôtels-restaurants également, sur décision
gouvernementale.
Les campings tout autant.
Mais de plus, les passages aériens se font uniquement de
« bord-à-bord », et au compte-goutte, et les réservations sur les
navires se font actuellement uniquement sur « attestation-des-plus-100-km
», c’est-à-dire pour motifs impérieux et seulement en cabine : Les salons
sont fermés…
Les meks, sans le vouloir, ils ont trouvé le slogan de la
saison touristique : « Sept jours en Corse : Restez chez vous ! »
Fort les « natios » !
Le président de l’Exécutif territorial, le « cousin » Gilles,
cogitait du neurone et aura proposé l’instauration d'un passeport sanitaire, le
« green-pass », basé sur un test négatif au Covid-19 pour toute
entrée sur l'île, hors les résidents corses…
Et « Castagneur » (le « sinistre de l’intérieur et des
cultes ») s’est même dit « attentif »… à cette proposition…
Autrement dit « restez chez vous ! »
La formule a au moins le mérite de la simplicité…
Elle a d’abord été le leitmotiv de l’entrée dans le confinement du pays.
Et elle a assuré, par sa compréhension presque instinctive, une partie de
leur réussite aux mesures d’enfermement, sous scellés, tous mis en résidence
surveillée, dont nous sortons seulement à peine.
J’en ai profité pour dégourdir les bielles et biellettes de mon « veau-diesel »
(j’ai encore quelques litres de gasoil à cramer dans le réservoir) et ramasser
mes différentes « boîtes aux lettres » qui se sentaient délaissées…
L’argument pourrait aussi bien devenir le slogan tellement atypique de la
saison touristique dans l'île, enfin celui, un brin paradoxal, que les
autorités territoriales ont paru vouloir faire passer auprès de la clientèle « affinitaire
de la Corse » (c’est ainsi qu’on la nomme… : Les meks comme moâ qui a
quelques tombeaux à entretenir, plus quelques autres, habitués des lieux).
Tu n’y débarques qu’avec une taxe d’habitation en poche (et encore…), tant
qu’il y en a encore, et quand il n’y en aura plus, tu ne débarques plus, même
« chez toi ! »…
Quand même curieux, où au premier jour du déconfinement, cet exercice périlleux
peut prendre ainsi des chemins détournés !
Surtout quand la distance de sortie autorisée se limite toujours aux 100
km d’une liberté sous contrôle-serré, 100 bornes si vite parcourus, surtout en
montagne…
(Seulement quand on conduit rapidement et qu’il n’y a pas de camion sur ta
trajectoire).
Ce passeport sanitaire que l’exécutif de la Communauté Territoriale Corse
voudrait tant instaurer dès le mois de juin, ce « green-pass » qui n’ouvrirait
l’entrée au territoire qu’au voyageur nanti d'un test au Covid-19 négatif,
valide de moins de 48 heures (c’est encore autre histoire), sonne comme l’une
de ces barrières dont l’époque est décidément loin d’être avare.
Il est magnifique mon pays, finalement…
Car la mesure est loin d’être anodine : Elle range le tourisme au rang
des invasions, fut-elle simplement estivale !
Et pour un « natio-bien-né », une invasion de
« pinzuti », ça reste une invasion à repousser : Le prétexte
sanitaire est dès lors d’une splendide opportunité !
Hein, il ne s’agit pas de protéger les touristes d’un virus vagabondant
dans le maquis (désormais « déconfiné »), mais bien de protéger le
maquis des hordes de « malvenus » et autres
« indésirables »…
« Si Gilles Simeoni ne veut pas de saison cet été, il n’a qu’à le
dire » tout de suite s’est aussitôt exclamé le président du « Cercle
des grandes maisons corses », qui ne voudrait pas devenir bientôt celui
des touristes disparus…
Ponctuant, son propos d’un tonitruant « Le masque est tombé » !
Pour des « pseudo-encagoulés », c’est pour le moins
paradoxal !
Comme d’autres, il ne s’attarde pas sur la faisabilité de ce passeport,
pas même sur le mur régalien voire constitutionnel contre lequel il pourrait s’abîmer.
Mort avant que d’être né comme tellement d’autres sujets qui jalonnent les
débats et nourrissent les palabres de l’Assemblée de « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »,
détournant souvent la Collectivité de l’essentiel.
Quand même pas croyable d’être « autiste-dogmatique » à ce point-là,
et pourtant, il l’a fait !
Car l’autre solution proposée, c’est d’accueillir tout le monde, mais
d’observer une stricte « quatorzaine » pour les touristes fraîchement
débarqués, à moins d’un « green-pass » en cours de validité.
Vous imaginez le « touriste » qui se voit priver de soleil
exotique cet été (même en Grèce, il n’est pas sûr qu’on n’accueille autre chose
que des « migrants-syriens », qu’on confine dans des camps de réfugiés,
naturellement…), et tente de rester « patriote » pour deux semaines
de vacances bien méritées, dans le choix de sa destination estivale : Il
pense « Corse » et les parfums inimitables de son maquis :
Dépaysant à souhait…
Réfléchissez : Il prend un billet, une location de voiture, celle
d’une chambre d’hôtel ou d’une bicoque, pour lui, sa famille, le chien et le
chat, il prend RDV avec son toubib pour l’ordonnance des tests, et un autre
avec un laboratoire et, soit l’un des siens est testé positif et toute
« sa nichée » ne part plus, soit il se retrouve 14 jours enfermé
autour de l’aéroport d’arrivée sans accès à la plage !
Juste le temps de faire un cliché et il repart…
Le « cousin » Gilles a bien proposé à lui faire prendre une
assurance annulation en cas de refoulement à Orly (ou à l’arrivée), mais ça
rajoute des frais aux frais et à tout le reste et ça ne compense pas la
privation de plages de sable-fin…
D’autant que pour ne rien arranger, tu peux très bien être testé « faux
positif », voire « faux négatif » ou te faire contaminer dans le
taxi qui t’emmène à l’aéroport, de toute façon, le maquis ne sera pas mieux
protégé et toi, ta femme, tes gosses, le chien, le chat, pour peu que tu
éternues au mauvais moment devant un fonctionnaire de la « police
territoriale », tout le monde est bon pour la quatorzaine, isolé, enfermé
que tu regrettes de ne pas être resté chez toi tranquillement avec tes
poisons rouges !
Avec cette idée-là, les professionnels du tourisme s’insurgent et se
soucient en fait davantage du message envoyé – si on en juge par le buzz
médiatique soulevé – qui est comparable à celui que le statut de résident fit
en son temps, qui aura produit son effet contre-productif sur le continent.
On parle ainsi déjà de « coup de grâce » porté à la saison
touristique dans l’île.
Pour sûr !
Terminé, les « cousins » : Il n’y aura pas de saison cet
été.
De toute façon elle commence à Pâques et se termine avec les vents
d’automne.
Mais le plus dense reste juillet/août avec une pointe du 14 juillet au 15
août et les réservations font le plein en mai/juin.
Or, aujourd’hui, elles sont à un étiage nul des marées basses d’équinoxe
des « grandes-sécheresses » !
Une catastrophe comme jamais, déjà annoncée.
Je vais vous dire, bien de mes « cousins », ceux qui vivent
aussi sur le continent, n’envisagent même pas d’ouvrir boutique cet été…
Et les embauches de saisonniers sont en panne sèche.
Le président de l’exécutif voulait pourtant bien faire, en dit-il, en établissant
une forme de « confiance sanitaire » à destination de tous les
touristes : Venez donc chez nous, vous serez à l’abri puisqu’on
filtre les entrées !
En visant ceux qui, dans les ultimes jours qui précèdent l’été, choisiront
finalement l’île comme une destination refuge…
L’Île-de-Beauté n’est-elle pas, comme le rappelle régulièrement la
ministre du Tourisme de la Corse, la plus proche des îles lointaines ?
Tu rigoles ?
C’était même le fondement originel de l’idée…
C’est dire le contresens !
Or, dans ce domaine encore, comme celui de la sécurité sanitaire visée par
ledit passeport, le « cousin » Gilles n’a pas échappé ni à la
critique ni à la controverse scientifique sur la validité des tests PCR,
pourtant considérés par la faculté comme les plus sûrs et les plus fiables, s’imposant
seulement dans l’intervalle de temps où ils sont pratiqués, mais pas après, ni dans
l’avion ou le bateau.
Et surtout pas pour celui d’un séjour dans l'île.
Il en serait ainsi des bonnes idées comme des tests, les « faux
négatifs » foisonnent !
Du reste, plutôt que s’aventurer sur le terrain d’une « souveraineté* »
qu’elle n’a pas (et n’aura jamais*), l’île ou plutôt ceux qui y détiennent une
parcelle du pouvoir seraient en réalité mieux inspirés d’observer la manière
dont l’État, lui-même, tâtonne dès lors qu’il parle de sécurité sanitaire à ses
frontières, allumant les feux de la politique où se consume toujours la belle
unité nationale…
Sur la mesure de quatorzaine obligatoire faite à tout entrant sur le
territoire national, le gouvernement n’en est pas ainsi au premier
aller-retour.
Ce qui ne vaudrait pas plus pas mieux pour le continent, où hors de l’espace
Schengen, les échanges resteront pour longtemps contingentés, et vaudra
peut-être pour l’Outre-Mer, voire pour la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »
si le « sinistre de l’Intérieur et des cultes » vient à le décider.
Tu pars en « Corsica-Bella-Tchi-tchi » pour une « quatorzaine »
de confinement îlien, tu rentres pour une autre « quatorzaine » sur
le continent : Tu auras passé tous tes congés annuels en taule !
Magnifique…
« La gestion du risque est nationale. La différenciation n’est pas
dans mes valeurs » en aura dit le « sinistre de la bonne-Santé ».
Celle qui établit les limites de la décision entre le pouvoir territorial,
et un pouvoir central jaloux de ses prérogatives, mais qui dit pourtant s’en
remet dans ce moment de déconfinement, au « génie local ».
Allez comprendre…
La référence est celle du « Premier des sinistres » qui marche
pareillement sur le fil entre enjeu de santé publique dans le pays et nécessité
d’une reprise de la vie économique et sociale.
Le gouvernement fait ainsi des maires ses « premiers de corvée ».
Ce sont eux, sur place, avec l’appui de la Collectivité Territoriale de
Corse souvent, qui ont rassuré les populations sur l’approvisionnement et la
fourniture en masques pour le 11 mai avec, cette fois, un génie de la proximité
et de l’organisation, sans égal dans le monde des élus.
Eux, encore, qui invoquent parfois la sagesse comme le maire de Calvi, et
la responsabilité pénale qui leur incombe toujours, ont renoncé à la reprise de
l’école, ou l’ont repoussée devant l’impossibilité d’appliquer à la virgule
près, les 54 pages du protocole transmis tardivement par le ministère !
« C’est un dossier qui se rapproche de ce qui se fait en milieu
hospitalier », commentait ainsi, mètre à la main, le futur maire de
Brando.
Ou quand les médecins prennent le pouvoir…
Eux, enfin, qui en lien avec le préfet, décideront peut-être de rouvrir
les plages et les bords de mer, comme le sont déjà les massifs dans l’île…
Une lueur d’espoir pour les « varappeurs ».
Ah, les plages, le plus symbolique des interdits qui résistent encore,
après huit semaines et plus de confinement !
« Restez chez vous ! », qu’ils nous disaient alors.
Avec raison, d’ailleurs, il faut le leur reconnaître.
Mais à condition de savoir s’arrêter.
Hélas, et comme déjà précisé, le plus dur sera finalement d’en sortir.
Et en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », ce n’est décidément pas
gagné.
Rappelons que l’île est dépendante de sa saison touristique à hauteur de
plus de 30 % de son PIB.
Pas de touriste cette année, pas de saison, et c’est les 70 % autres qui
se serrent aussi tous la ceinture pour un an.
Déjà que ce n’était pas facile « avant »…
« Mais ça, c’était avant » !
Je note pour ma part que « l’économie-circulaire » fonctionne
plutôt bien au moins en Balagne : Ils étaient tous ouverts (sauf les
cafés, les hôtels et les restaurants, gros pourvoyeurs de taxes locales
sonnantes et trébuchantes), mais que ça ne suffira pas en cas d’absence de
touristes pour boucler les budgets municipaux (et personnels).
Une mandature de six ans qui commence bien mal…
Naturellement, les « cousins-natios » pensent (et exigeront) que
l’État compense et paye, et c’est là où je pleure de rire !
Attendez, on te vous cause de « nationalisme », d’autonomie, de
« souveraineté* » du peuple Corse et ils prennent des décisions
ineptes qui vont les obliger à quémander, à mendier l’aide de Paris ou de
Bruxelles ?
« Non mais allo, quoi ? »
Je rêve, là !
C’est la mort définitive du « nationalisme-corsu ».
Parce que bien sûr, la CDE et la BPI sont déjà mandatés pour distribuer
1,6 G€ de « secours » au tourisme tricolore.
Tricolore, pas seulement à « tête de Maure ».
C’est-à-dire des nèfles qui iront d’abord aux « majors » du
secteur, pas nécessairement au berger Corsu qui vivote avec ses fromages de caprins
et autres mouflons sur les bords de route ou de ses morceaux de lunzu…
Sont-ils donc conscients qu’ils n’ont aucune « souveraineté* » quant
à prendre ce type de décision suicidaire ?
Je rappelle au hasard la décision du maire de Sceaux d’obliger le port du
masque sur le territoire de sa commune (à une époque où on n’en avait pas…) qui
aura été annulée faute d’être juridiquement compétent.
Dans le cas présent, la « *souveraineté » ce n’est pas qu’« Ein
volk, ein Vaterland, ein Führer » sur un territoire donné, fut-il contenu
dans des « frontières naturelles » (et sur une île, c’est facile pour
ce dernier critère), mais une « autorité » qui se fait respecter à
travers un corpus de règles juridiques largement admises grâce à une « force
publique » (la police, les tribunaux, des assemblées qui en décident) mais
aussi une force armée qui sait se faire respecter, le bras armé d’une diplomatie
qui se confronte à d’autres « souverainetés » qu’elle respecte ou
combat.
Je ne sais pas bien où est l’armée-corsa. Sa marine ou son aviation, à
part les bateaux des secours en mer et les zincs civil de « Corsica-air »,
je ne vois pas bien…
La dernière fois qu’on en a parlé, elle s’est faite détruire à Ponte-Novo un
certain 8 mai 1769.
On attend toujours l’armée de Catalogne, tout comme celle de l’EI, pour l’heure
faite de terroristes décimés, alors que celle du maréchal Khalifa Haftar tente
seulement de survivre.
Le « cousin-Gilles », il n’en est pas là…
Et heureusement.
Mais avec son délire dogmatique personnel, il vient de tuer définitivement
ses rêves : Soit il persiste, il tue l’économie Corse et ira se soumettre
contre subventions accordées par « l’État-occupant » (le drame !),
soit il ferme sa gueule et sauve ce qui peut encore l’être chez ses électeurs.
Cornélien les questions existentielles : Car dans les deux cas, il
aura perdu sa « bataille politique », jusqu’à sa propre
justification, pour l’avoir discréditée à jamais.
Heureusement que le Conseil Constitutionnel aura retoqué la mesure !
RépondreSupprimerEux se montrent quand même plus raisonnables !
La saison sera peut-être sauvée…
I-Cube