Pendant que les « sachants » pensent mon avenir,
Je dors mal : Dans mes cauchemars, la lumière est belle (celle de
l’été, probablement), mais on n’entend plus que le gazouillis des oiseaux,
parfois un peu le vent dans les feuilles des arbres. Si la nature est belle,
elle est inaccessible.
Pour sortir en profiter, il faut s’inscrire sur un site gouvernemental
longtemps à l’avance, s’identifier, indiquer son trajet putatif et son motif (légitime)
afin d’obtenir un code à introduire dans son bracelet électronique (une seconde
montre qui vous « trace ») pour un unique créneau horaire par jour et
à respecter impérativement sous peine de voir ses comptes bancaires
bloqués pour une période indéterminée !
C’est le paradis, d’ailleurs : on n’a plus besoin d’argent, tout
fonctionne avec une « carte d’échange monétaire » créditée de
« rentes » fournies par l’autorité et vos biens non encore confisqués,
débités automatiquement de la valeur de vos consommations, notamment les
« obligées » (loyers, électricité, eau, gaz, soins également obligés
en fonction de vos pathologies) et de vos « achats » à faire sur une
liste « autorisée » de quelques 10 à 20.000 références contingentées
(y compris en nourriture, médicament et boisson, s’il n’y a pas, il faut vous
en passer) qui vous sont livrées par des gens (ou des robots) que vous ne
croisez jamais.
Rien de plus.
Si vous devez vous déplacer autrement qu’à pied, si bien sûr vous en
obtenez l’autorisation préalable, un véhicule autonome (parfois tout un bus ou
un autocar entier pour vous tout seul) vient vous chercher et un autre viendra
vous ramener.
Évidemment, pas question de vous « évader », d’aller au gré du
vent et de l’inspiration, selon votre « bon plaisir », ni même
d’aller à la rencontre de votre « nichée » ou de vos amis et
connaissance : Les événements festifs se font uniquement devant votre
téléviseur interactif posé au milieu de votre salon et même prendre des photos,
de celles qui révèlent les rues désertes ou l’herbe qui pousse désormais jusque
sur le macadam sont formellement interdites.
De toute façon, dans les rues, ceux que vous pourriez croiser ne vous
parlent pas, ne savent plus sourire, ils sont derrière leur masque, leur casque
et leurs lunettes de protection obligatoires et ne les approchez pas
trop : Ils vous regardent comme d’un terroriste qui va les étriper, quelle
que soit la couleur de votre peau !
Le délit de faciès généralisé, vous pourriez les tuer rien qu’en toussant ou
reniflant légèrement pensez donc…
Et pas question de pisser le long d’un réverbère à l’improviste, ce serait
criminel d’épandre vos contagions de la sorte !
Même se promener sans raison ou seulement marcher sur une plage sont
interdits : Marcher pieds nus sur du sable est devenu un délit
grave ! Faire la sieste sur du gazon ou un banc public à prendre le soleil
est formellement interdit, ou alors ganté, habillé, protégé de l’air ambiant et
des « bestioles » de la nature : Vous pourriez être infecté et
peut-être que personne ne sera autorisé à vous soigner des piqûres
d’insecte : C’est pour votre sécurité, naturellement !
De toute façon, si vous vous blessez à un endroit non autorisé, vous
pouvez tranquillement vous vider de votre sang sans que quiconque (ou seulement
un robot) ne soit autorisé à vous panser.
On n’est même pas revenu au XXème siècle, mais à celui
précédent de ma Grand-mère, le XIXème d’avant-guerre (et années
folles), où il fallait avoir le teint pâle et romantique… Elle prenait
« les eaux » (bain de mer) habillée de pied-en-cape avec un chapeau à
large bord sur la tête et un voile de mousseline devant le visage !
En général, je me réveille en sueur quand j’aperçois une silhouette au
loin s’approchant de moâ, parce que je me mets à la fuir en courant :
Qu’est-ce qu’elle me veut ?
Sera-ce là le « monde d’après » ?
En réalité, il est bien possible qu’il soit, mais en pire, comme le
« monde d’avant ».
Les « sachants » en disent que ce monde-là est de toute façon
sur une trajectoire qui intensifierait et consoliderait les tendances déjà existantes…
« avant ».
En témoigneraient les réponses apportées pour tenter de juguler la
pandémie qui, plutôt que d’annoncer un tournant dans la façon de voir le monde,
reflètent en réalité les « caractéristiques dominantes du régime politique
de chacun des États ». Il n’y a en effet qu’à voir la réponse de la Chine,
« typiquement chinoise », qui a appliqué une « censure des
informations sur la prévalence du virus » ou encore « un degré élevé de
contrôle social ».
En effet « il est possible que chacun observe dans la débâcle du
Covid-19 une confirmation de sa propre vision du monde ».
Par exemple, « ceux qui aspirent à davantage de gouvernance mondiale
(et qui) affirmeront qu’un système de santé international plus solide aurait
pu atténuer les coûts de la pandémie » se heurtent déjà aux partisans d’un
« État-nation plus fort et pointeront du doigt les nombreux exemples dans
lesquels l'OMS semble avoir mal organisé sa réponse à la crise ».
Autrement dit chacun voit selon son propre prisme, midi à sa porte.
Et alors que l’heure tourne, tout le monde semble pressé de retrouver l’ancien
temps, celui de ma Grand-mère.
Aberrant…
C’est un scénario noir que dessine un article paru sur un site spécialisé
dans les relations internationales Foreign Affairs, où il est expliqué que « les
conséquences de l’épidémie risquent de conduire à une désintégration sociale
».
Ah oui ?
L’impact économique de cette pandémie, dont on ne connaît pas encore
précisément l’ampleur pourrait inciter « ceux qui n’auront plus ni espoir,
ni emploi, ni ressources, à se retourner contre ceux qui sont mieux lotis
».
On rappelle ainsi qu’« aux États-Unis, près de 30 % de la
population ne possède rien ou seulement des dettes. »
Pour tous ceux-là, se faire livrer seulement « ce dont ils ont
besoin », c’est déjà un paradis !
La phase supérieure du communisme, rêvée par Karl Marx…
Et de prévenir, si ces mêmes personnes tombent « dans le désespoir et
la colère, alors il faudra peut-être s’habituer aux scènes de pillages
observées après l’ouragan Katrina à la Nouvelle Orléans en 2005 ou à des
évasions de prisonniers comme récemment en Italie ». Pis encore, si les
gouvernements font appel à « l’armée ou à des forces paramilitaires pour
contenir des émeutes ou des atteintes aux biens, il est possible que les
sociétés commencent à se déliter ».
Déliter… c’est un minimum : Exploser, oui !
Si cette même crise venait à durer (ou seulement aller, partir, revenir), certains
pensent qu’elle pourrait signer la fin de la mondialisation : « Plus la
crise dure, plus les obstacles à la libre circulation des biens, des personnes
et des capitaux s’installeront et plus la situation finira par sembler normale
». Dans le même mouvement, « la peur d’une nouvelle épidémie pourrait
inciter les États à miser sur l’autosuffisance ».
Car « moins vous êtes dépendant des autres, plus vous êtes protégé
».
C’est ça : Ne dépendre de personne ou se soumettre !
La fameuse « grande soumission » promise…
D’ailleurs, ils s’activent à nous l’imposer : Après la blessure de la
crise viendra le temps de la reconstruction en disent-ils. « Avec lui,
nous aurons l’opportunité de repenser nos sociétés. Il nous faudra développer
un modèle de prospérité nouveau, compatible avec nos besoins et nos priorités.
»
Et le moment est particulièrement propice à de tels changements car « le
coût de la transition (écolologique) s’est massivement réduit »,
notamment dans le domaine des énergies renouvelables en prétendent les plus
dogmatiques, perchés sur leurs illusions de soumettre le monde : Chacun
« midi à sa porte », n’est-ce pas.
Nous ne sommes plus en 2009, où « l’énergie éolienne coûtait trois fois
plus cher qu’aujourd’hui, le solaire sept fois plus ».
Ah oui ? Ils nous avaient pourtant toujours dit que c’était nettement
moins cher pour être archi-subventionné par… vos impôts !
« Le Covid-19 ne va pas chasser la crise climatique. Ces deux
batailles, ne les opposons pas, mais gagnons-les ensemble. C’est cela qui nous
rendra plus forts. »
C’est cela : De quoi me faire vivre mon cauchemar récurrent mais éveillé
et les yeux grand-ouverts !
Comment renforcer nos systèmes de santé, afin de mieux appréhender les
crises futures, puisque c’est un sujet d’actualité ?
Trois pistes paraît-il : L’une consiste à « renforcer la coordination
entre les pays ». L’idée, ici, c’est « d’accélérer le développement de
diagnostics, de traitements et de vaccins ». Maintenir l’effort de
financement en matière de recherche et développement. Élaborer des « procédures
accélérées », afin d’encourager une « mise sur le marché rapide » de
nouveaux traitements et vaccins. Enfin, s’assurer que des engagements soient
pris « pour garantir que ces produits soient disponibles à des prix
abordables ».
On peut toujours rêver n’est-ce pas… Mais ce n’est pas tout.
Seconde piste de réflexion : « Avoir des systèmes de santé adaptables
». « Le manque de toute capacité excédentaire peut rendre les pays
vulnérables à une augmentation inattendue de la demande ».
On l’a vu.
Tout l’enjeu réside donc dans l’aptitude à mobiliser rapidement des « capacités
de réserve », telles qu’une « armée de réserve de professionnels de la
santé », des « équipements de protection individuelle », ou encore «
le maintien de lits de soins qui pourraient être rapidement transformés en
lits de soins aigus ».
Enfin une dernière piste : Le recours aux dossiers médicaux électroniques
(DME), qui permettent « d’extraire des données de routine pour la
surveillance des maladies en temps réel, les essais cliniques et la gestion du
système de santé ».
Seulement voilà : Si certains pays, comme la Finlande, l'Estonie, Israël,
le Danemark ou encore le Canada sont « bien préparés sur le plan technique
et opérationnel à générer des informations à partir des DME », d’autres
doivent encore travailler pour « lever les obstacles techniques et de
gouvernance des données qui empêchent l'utilisation efficace de ces données
» : Fin 2019, en « Gauloisie-soumise », seulement 8 millions de
dossiers médicaux partagés (DMP) avaient été ouverts, représentant près de 12 %
de la population.
Et l’objectif étant d’en compter 40 millions d’ici 2022.
Demain… tous fichés jusque dans vos petites-cellules (même les
« grises ») !
C’est franchement merveilleux les grands « Y’aka-Faux-kons » de
« sachants » : Ils savent tous après coup comment gagner la
bataille passée !
Plus largement, d’autres se posent quand même la question de savoir
quelles sont les industries d’hier qu’il faudrait avoir pour éviter la
dépendance.
Car en important massivement depuis l’étranger, ils se rendent enfin compte
que de nombreux pays ont constaté leur manque de préparation à l’épidémie
(passée).
Des carences quasiment criminelles.
Par exemple, impensable de ne pas relocaliser une partie de la production
des masques ou respirateurs. Les réflexions de l’après-crise allongeront
probablement la liste des équipements nécessaires pour affronter la dernière
crise sanitaire.
Au-delà des équipements, la question des médicaments a aussi été posée.
En effet, les Chinois sont devenus en quelques années les premiers
producteurs au monde des différents principes actifs de base, intégrés dans les
médicaments produits en Europe ou ailleurs.
Comme pour les produits high-tech, la Chine s’est imposée en proposant aux
grands laboratoires des coûts de production les plus bas.
Le « Conard-virus » qui a d’abord frappé leur pays, en février
dernier, laissait même craindre une pénurie de paracétamol, c’est dire !
Et l’eau de Javel du sieur « McDo-Trompe » ?
Le président de Sanofi a néanmoins tempéré ce sombre tableau : « Les
nouveaux médicaments qui arrivent sont issus de la bio-production » (c’est-à-dire
issus d’une source biologique comme une cellule et non par de la chimie de
synthèse) expliquait-il. « Or, les médicaments plus anciens, qui sont
issus de la chimie pharmaceutique, sont ceux qui ont été délocalisés. »
En clair, ce sont effectivement des médicaments « classiques »
qui pourraient être de nouveau produits en Europe : Il est temps qu’on y
songe…
Sanofi a d’ailleurs annoncé son intention de créer une nouvelle entité qui
réunirait une partie des sites de fabrication de principes actifs du groupe en
Europe.
Mais pas seulement…
Comme le souligne le syndicat national des entreprises de sous-traitance
électronique (SNESE), 80 % de nos livraisons de circuits imprimés en « Gauloisie-électronique »
viennent de Chine. Et ces dernières semaines les entreprises de l’électronique
sont confrontées à d’importantes difficultés approvisionnement.
Ces éléments sont peut-être conçus en occident, mais ils sont fabriqués
ailleurs…
On ne compte qu’une dizaine d’entreprises spécialisées qui fournissent,
pour la plupart, des marchés de niche comme la défense ou l’aérospatial.
J’en connais au moins deux situées dans l’Essonne (des clients
de dans une autre vie) : L’une n’avait que des centraliens à bord qui
bidouillaient des puces et l’autre les imprimait à la chaîne sur la route
d’Orléans (à côté d’une usine d’équarrissage : Je ne vous dis pas les
odeurs fétides en été…)
Soit environ 0,5 % du marché mondial…
« Pruneau-le-Mère » a d’ailleurs reconnu que la continuité des
activités de fabrication électronique est absolument essentielle.
Non ?
Si !
Un groupe interprofessionnel travaille d’ailleurs (enfin !) actuellement
sur ce sujet. Mais cela impliquera aux clients d’accepter des prix forcément
plus élevés que les produits venus d’Asie. Pourront-ils le payer ?
Ce qui n’est pas gagné sans quelques « subventions » interdites
par l’UE à mettre dans les prix de vente…
Mais pas seulement : Cobalt, gallium, nickel… les « terres
rares » sont un point de faiblesse criard. Autant de composants qui
prennent une importance industrielle vitale pour le pays.
Ces métaux et « terres rares » entrent dans la composition des
batteries. Et ces métaux précieux, même s’ils sont présents en réalité un peu
partout sur la planète, sont essentiellement extraits par la Chine.
Non seulement Pékin est devenu le premier producteur au monde de ces
minerais mais il prend aussi soin d’acheter la production des autres pays, à
commencer par les réserves Gauloisiennes de Nouvelle-Calédonie où le nickel
extrait est directement envoyé en Chine sans autre forme de procès ni de
contrôle.
Reste que leur exploitation est très nocive pour l’environnement et qu’il
vaut mieux, au regard du « dogme-écololo-bobo », polluer ailleurs !
L’année dernière, le Conseil économique, social et environnemental a ainsi
proposé de se concentrer plutôt sur le recyclage des batteries existantes…
Quand on les met « à la masse », il en sort des étincelles,
n’est-ce pas !
Là encore, on s’inquiète pour la bataille passée (et perdue) mais pas pour
la bataille de l’avenir et de l’hydrogène, de ses piles à combustible qui
mettront au rancard les batteries…
Et notre alimentation, tiens donc ?
La déléguer « à d’autres est une folie » a lancé « Jupiter »
le 12 mars dernier.
La « Gauloisie-hexagonale » reste une place forte du monde agricole.
Elle est d’ailleurs leader en Europe concernant les productions végétales (18 %
de la valeur des productions européennes) et les productions animales (15 %)
selon un récent rapport sénatorial.
Pour autant, sa production stagne en volume face à celle de ses
concurrents.
Alors que séjourne dans ses frontières plusieurs leaders mondiaux…
« La France fait partie des pays ayant perdu le plus de parts de
marché au niveau mondial depuis 2000. Alors qu’elle était le troisième
principal exportateur mondial en 2005, la France occupe désormais le sixième rang »
constataient les sénateurs.
Si certains secteurs comme le blé (qu’on exporte un peu partout et qui va
finir par vous manquer) ne présentent pas de soucis particuliers, on importe désormais
près d’un fruit et légume sur deux contre un tiers seulement en 2000. De la
même façon, les importations de volaille représentent 34 % de la consommation
intérieure de volailles en 2017 alors qu’elle ne comptait que pour 13 % en
2000. « Cela est dû à une explosion des importations en provenance de
Pologne, de Belgique et des Pays-Bas » souligne le même rapport.
Ce que je ne comprends pas : C’est de la viande fade, la volaille.
Mais la vachette est tellement chère, par ailleurs…
Pour autant, « relocaliser » reste complexe si l’on veut éviter
une explosion des prix : Le coût de la main d’œuvre et les impératifs
sanitaires, parmi les plus rigoureux du monde, pèsent sur la facture finale
pour les consommateurs…
Je me disais aussi…
Autre secteur : Les données numériques sont souvent présentées comme
l’or noir du XXIème siècle (ne rigolez pas…). Et c’est aussi un « enjeu
de souveraineté » pour le pays. S’il y a du retard à l’allumage par
rapport à nos voisins en matière de data centers, on commence à accélérer l’allure
pour éviter d’être distancée.
D’abord, une entreprise réputée « Gauloisienne-pur-sucre »,
OVHcloud pour la citer, fait partie des meilleurs européens.
Sauf que j’ai plusieurs fois reçu des commandements à payer rédigés en « Teuton »…
Surtout, les entreprises du monde entier multiplient les parcs sur le
territoire national, qui propose une électricité peu chère et un bon réseau
télécoms.
Reste que le marché est largement dominé par 4 acteurs américains :
Amazon, Microsoft, Google et IBM.
En Chine, Alibaba vient d’annoncer 26 milliards d’euros d’investissements
dans le cloud.
Nous, on est plutôt dans les choux…
Personnellement, tout ça me fait bien rire (de peur) :
« Ils » pensent l’avenir, mais pas aux 10,5 millions qui piaffent
d’impatience de retourner au turbin (même casqué, emmailloté, lunetté, ganté),
pendant que presqu’autant « télétravaillent »…
Les autres faisant encore la tournée des poubelles à défaut de faire celle
des bars.
Dans quel monde nous font-ils vivre et dans quel monde vont-ils nous
obliger à vivre ?
C’est vous dire que j’ai quelques raisons de faire des cauchemars,
finalement…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire