Fin du leadership américain ?
Ça fait maintenant quelques années que je m’en fais
secrètement pour nos amis « ricains » et un peu plus depuis la
semaine dernière.
« Gendarmes du monde » depuis avant que je
sois né, c’est un pays qui a su éviter (avec d’autres) « l’hiver nucléaire »
promis par la « guerre froide » avant de reculer partout dans le
monde en commençant par la Corée et le Vietnam.
Mais c’est une nation qui a gagné la « guerre
froide » sans tirer un seul coup de fusil en Europe, la guerre du Koweït
en une seule « bataille de 100 heures » seulement et qui domine à peu
près tous les secteurs technologiques jusqu’à il y a peu.
Impressionnant.
Sauf que, à mon sens, avec « McDo-Trompe », en
moins de quatre ans, les « ricains » se sont pris les pieds dans le
tapis.
« First America », naturellement, mais pour être
« first », il faut qu’il y en ait d’autres qui suivent.
Et quand on leur claque la porte au nez jusqu’à les
humilier sans états d’âmes, on se retrouve tout seul au milieu de rien.
C’est hélas ce qui risque de se passer dès maintenant.
Les initiatives de leur fantasque président – qui ne
sait rien de l’intérêt national et des jeux diplomatiques du monde (pour lui,
tout s’achète, même à coups de bluff, du Groenland aux laboratoires « Teutons »
en pointe sur la recherche d’un vaccin contre le « Conard-virus »,
tel un promoteur immobilier c’est-à-dire en vue de « revendre ») – sont
si nombreuses depuis son élection que le ras-le-bol en devient général.
La dernière foucade en date, c’est de couper le
financement US à l’OMS.
Je préfère nettement Maggie, « I want my money
back ! », ça au moins ça avait de la gueule et du sens « politique ».
Lui non, je me sers, les miettes restantes pour les
autres…
Et pour répondre au retrait américain, Pékin vient
donc d’aligner 30 millions de dollars à l’OMS en plus de sa cotisation annuelle !
Pan dans le naseau…
Ce n’est pas tant la quotité que le geste : Après
avoir démontré que la Chine tient en fait dans leur pogne la fameuse « avance
technologique » des GAFAM – quand l’usine du monde tousse, tout s’arrête
jusqu’à la fabrication des « I-Bidules » en passant par les batteries
des Tesla de Musk et même les masques FFP2 – ils s’emparent des places désertées
!
Quelle démonstration d’hégémonie !
Le Président américain voulait dénoncer la « mauvaise
gestion » par l’organisation internationale basée à Genève (Suisse) de la pandémie
liée au nouveau « Conard-virus » : « Si l’OMS avait fait son
travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la
situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être endiguée à sa source avec
très peu de morts », avait-il avancé.
Admettons.
C’est la tactique que même les gosses connaissent bien dans
les cours d’école : C’est pas moi, c’est lui !
« Soutenir l’OMS à un moment critique de la lutte
mondiale contre l’épidémie, c’est défendre les idéaux et les principes du
multilatéralisme et défendre le statut et l’autorité des Nations Unies », a
déclaré en réplique Geng Shuang, directeur adjoint du Département de l’information
du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine.
Magnifique leçon, n’est-ce pas, eux qu’il y a encore une
poignée d’années, n’avaient pas adhéré à une quantité invraisemblable de
traités multilatéraux en plus de quelques institutions internationales… !
Maintenant, non seulement ils sont omniprésents, mais
sont devenus indispensables…
Dès lors, je ne suis pas le seul à observer que sur le
plan géopolitique, l’épidémie de « Conard-virus » constitue un triple
accélérateur de l’Histoire : Elle confirme la montée en puissance de l’Asie,
l’affaiblissement de l’Amérique, et le renforcement de l’Allemagne en Europe.
Des grandes tendances qui préfigureraient ce que sera
le monde en 2030, celui « d’après ».
Sur le plan économique, le recul est incontestable.
De fait, il semble que nous sommes confrontés à un
choc de temporalités qui s’apparente aux montagnes russes, passant brutalement
du retour aux années 2000 à la projection dans les années 2030 : La crise
du « Conard-virus » s’apparente plutôt à une projection bien réelle
dans un futur proche !
Une sorte d’accélération de l’Histoire, confirmant des
tendances lourdes déjà à l’œuvre.
Un peu comme un cliché qui se révèle dans le bain du « révélateur »
(de la photo argentique : Vous ne pouvez pas connaître, vous n’étiez pas
né(e)s !).
Après nous avoir basculé dans l’économie numérique, et
en particulier le télétravail, qui voudra revenir en arrière (dans la photo argentique…),
comme si cette entrée dans le « monde d’après » n’aurait été qu’une
simple parenthèse ?
Sur le plan géopolitique donc, la pandémie constitue en
fait un triple accélérateur de l’Histoire. Elle confirme la montée en puissance
de l’Asie (principalement orientale), qui ne saurait se réduire à la Chine, et
le déclin de l’Occident, je viens de le dire.
Mais la pandémie est surtout une confirmation spectaculaire
des faiblesses des USA : La première puissance militaire mondiale s’est
trouvée totalement désarmée face au « Conard-virus », jusqu’à en
rapatrier d’urgence le « Teddy » (PAN Théodore Roosevelt) à Pearl-Harbour.
Son système de santé, profondément inégalitaire, a
laissé quasiment sans protection tous ses citoyens les plus pauvres.
Son leadership politique, caricatural, a affaibli
encore davantage la réalité et l’image des États-Unis.
Dans quelques mois, l’Amérique peut certes retrouver
un peu de sa dignité et de son humanité, mais ce
n’est pas gagné…
« Baraque-Au-Bas-Mât », dans un discours de
soutien à « Jo-Bide-haine », vient d’indiquer la voie à suivre : Elle
suppose l’unité des démocrates derrière leur candidat. Ses chances sont
réelles.
Et pourquoi les Américains ne puniraient-ils pas les Républicains
au pouvoir de leurs échecs, au moins initiaux, face à la pandémie ?
Mais, même dans ce cas, nous l’affirmions la semaine
dernière, les USA ne retrouvera plus jamais la position centrale qui fut la
sienne pendant trois quarts de siècle.
Terminé en disent les analystes (qui parfois ne se
trompent pas)…
Cela ne signifie pas forcément que la Chine reprenne seule
le flambeau, mais c’est ce qu’on vient de découvrir jeudi dernier avec l’annonce
de la « rallonge » à l’OMS !
Cette crise du « Conard-virus » a en effet
exposé aussi bien les fragilités de l’Amérique que celles de la Chine.
Le mensonge d’État, l’absence totale de transparence
de Pékin, la chute brutale de la croissance et les risques de reprise de la
pandémie nous font plutôt entrevoir un monde « apolaire » que
bipolaire : La « bascule ».
Et ce ne sont ni les Russes ni les Européens qui peuvent
prétendre combler ce vide au sommet.
Un peu comme l’Iran des mollahs et la Turquie « d’Air-do-Gagne »,
la Russie de « Poux-tine » risque de sortir affaiblie de cette sinistre
crise sanitaire, qui agit davantage comme un révélateur de leurs propres
faiblesses internes aussi bien que comme la démonstration de la supériorité de
leurs régimes autoritaires…
Quant à l’UE, on remarque (pour l’observateur averti)
qu’après un début incertain, elle a – largement portée par un trio de femmes, la
« Teutonne-chancelière », « Ursule-a-de-la-Lyre » et « Chrichri-La-garde-meure-mais-ne-se-rend-pas »
aura retrouvé des couleurs !
Surtout, à mon sens, la crise du « Conrad-virus »
aura plus démontré la force de la « Teutonnie » plus que celle de l’Union.
Pourquoi, avec une population plus nombreuse, la
République fédérale a-t-elle enregistré cinq à sept fois moins de décès que les
autres « grands » d’Europe, expliquez-moi ?
« Ange-aile-la-Mère-Quelle », qu’on disait « finie »,
jouit à nouveau, auprès de ses concitoyens, d’un niveau de confiance auquel nul
autre dirigeant européen, pas même « Jupiter », ne saurait prétendre !
Splendide, non, pour une « has been »
déclarée ?
Au-delà de ces grandes lignes, il existe néanmoins une
série d’interrogations sans réponses.
Le « Conard-virus » est-il bon ou non pour
les populismes ?
Comment trouver le juste équilibre entre sécurité et
liberté ?
Comment, surtout, récréer de la cohésion sociale à
partir d’une confiance à retrouver ?
Souvenez-vous des leçons du passé (même si vous n’étiez
pas encore né(e)s) : 1920, au lendemain d’une guerre mondiale terrible,
prolongée par l’épidémie de grippe hispanique, les responsables d’alors n’ont
pas su trouver les bonnes réponses.
Le monde a plongé dans la Grande Dépression d’abord,
la Seconde Guerre mondiale ensuite, malgré la création de la SDN en 1919…
Les dirigeants actuels sont confrontés à des défis d’une
ampleur probablement comparable à ceux auxquels le « monde d’avant »
était confronté il y a cent ans.
Sortir du confinement trop tôt, au nom de la sauvegarde
des économies nationales, c’est prendre le risque d’une deuxième vague, qui
aurait des effets encore plus catastrophiques sur l’état desdites économies.
En appeler à des efforts supplémentaires en matière de
travail, alors même que la crise sanitaire est loin d’être maîtrisée, serait faire
preuve d’une absence d’empathie catastrophique.
C’est aussi ne pas comprendre que la cohésion sociale
est une des clés de la confiance, et que, sans cette dernière, rien ne sera
possible.
De la même manière, si les démocraties – au nom de la
défense de la liberté – ne font pas tout, de manière réfléchie et prudente,
pour protéger, notamment par le « tracking », la sécurité de leurs
citoyens, alors ce seront des régimes populistes, des démocraties illibérales,
qui le feront sans états d’âme, eux !
Je vous rappelle qu’on a déjà franchi le cap de la « démocrature »
et on s’y enfonce cruellement avec ce « Conard-virus ».
Et puis rappelons-nous aussi le principe de base
rappelé en 1994, George Kennan, architecte de la doctrine américaine d’endiguement
pendant la Guerre froide : « C’est avant tout par l’exemple, jamais par les
préceptes, qu’un pays comme le nôtre exerce son influence la plus utile au-delà
de ses frontières. »
Or, les USA et le « modèle » décliné autour
de l’OTAN, n’ont désormais plus rien à proposer de « bandant ».
Il convient de considérer que l’influence américaine
périclitait déjà pour tout un tas de raisons – l’effondrement des blocs (qu’ils
pouvaient instrumentaliser pendant la Guerre froide), l’émergence de groupes
terroristes et de milices sectaires (les guerres « asymétriques » impossibles
à réprimer avec des moyens militaires conventionnels), la poussée des
investissements chinois et la pression en Asie et au-delà.
Toutes ces tendances ont été hâtées, parfois
délibérément, par « McDo-Trompe », qui critique ses alliés
traditionnels quand il ne les envoie pas tout bonnement aller se faire mettre aux
chiottes, et se rapproche avec bonheur de régimes autoritaires, oscillant entre
courbettes obséquieuses et guerres commerciales autodestructrices dans ses
relations avec la Chine.
Reconnaissons aussi que, jusqu’à une période récente,
le contrepied pris par « Trompe » vis-à-vis des politiques de ses
prédécesseurs ne faisait que souligner l’estime et le pouvoir dont jouissait les
USA.
Mais si tant d’alliés se montraient paniqués par son
attitude, c’est parce que globalement, ils voulaient désespérément le retour du
leadership américain, et si tant d’adversaires se réjouissaient, c’est parce
que cette lacune leur permettait de nouvelles incursions dans la sphère d’influence
mondiale.
Un « coup à trois-bandes » puisqu’on vient enfin
de nous annoncer que le Congrès « ricain » admet une interaction
active de Moscou dans la campagne de 2016 en faveur du milliardaire…
Et redoute les mêmes circonstances cette année.
« Trompe » me semble avoir conduit le pays à
la limite de l’inutilité même s’il ne l’y a pas encore tout à fait précipité.
Les États-Unis vacillent, en équilibre, tout au bord.
S’il veut diriger ou inspirer les autres, un pays doit
proposer un modèle, un « exemple », comme dit Kennan, de ce que peuvent
produire son leadership, ses valeurs ou son système politique : Or, face
au « Conard-virus » il a montré que, pour l’instant en tout cas, elle
n’a pas grand-chose, voire rien du tout, à proposer !
Et « le boss » continue de faire peu de cas
de ses responsabilités de chef d’État, et laisse des gouverneurs d’États
disputer des courses à l’échalote dont les enjeux sont… des équipements
médicaux trop rares réservés au plus offrant !
Ses exécrables relations avec les gouvernements
étrangers entravent la coopération internationale qui permet généralement de
favoriser la résolution de ce genre de crises, bien que les scientifiques soient
en train de former des consortiums de leur côté.
Il a même essayé d’acheter, comme je le rappelle
ci-avant un laboratoire de recherches « Teuton » qui travaillait sur
un vaccin, avec dans l’idée d’en réserver les produits aux acheteurs américains,
tentative que les médias n’ont pas ratée et qui pourrait provoquer un vilain
retour de bâton si la « Teutonnie », ou un autre pays, trouvait le
vaccin en premier.
La toxicité de « Trompe » empoisonne le
système politique américain tout entier. Son administration a été purgée de ses
experts et le peu de spécialistes qui restent sont souvent négligés. Son
cabinet, qui comptait parfois quelques brillants esprits indépendants, est
désormais rempli de médiocres, conscients que leur principale fonction consiste
à opiner vigoureusement du chef chaque fois que le président prend la parole.
Notez que chez nous, nous avons la chance d’avoir « Si-Bête-la-Diarrhée »
qui joue à la perfection ce rôle-là !
Le Congrès a connu un moment brillant lorsque, sans l’aide
de « Trompe », il a élaboré et voté quasiment à l’unanimité une
enveloppe d’aide de 2.000 milliards de dollars, même si les services
administratifs, usés et privés de gouvernail, sont lents à la débloquer.
Reste à voir si le Congrès, qui depuis ce vote s’est
enfermé dans le mutisme, doublera ou non la mise dans quelques mois, comme il
le faudra une fois les comptes en banque de nouveau vides…
Or, vous l’avez noté, pendant ce temps, la Chine se
conduit en leader.
Ce statut n'est peut-être pas mérité puisque le virus
est né sur son sol, puisque les dirigeants du Parti communiste ont étouffé les
premières alertes sur sa propagation et, puisque depuis, ils n’ont eu de cesse
de falsifier les données.
Quoi qu’il en soit, c’est de Chine que provient une
grande partie des médicaments et des équipements sanitaires du monde et les
cadres du parti prennent soin de faire grand étalage de l’envoi de matériels à
d’autres pays, dont même les États-Unis.
Ainsi que le terres-rares dont ont besoin les bagnoles
de Musk et la « transition énergétique »
Poings et pieds liés…
« Ça fait mal de voir la Chine envoyer de l’aide
humanitaire aux États-Unis et à l’Europe… »
Où était le temps où ma grand-mère me faisait garder
les papiers d’emballage des carrés de chocolats dont elle me gâtait pour « nourrir les
petits-chinois » ?
Vous n’étiez pas encore né(e)s, mais je me souviens…
La Chine agit. Que fait l’Amérique pour alléger les
souffrances du reste du monde ?
Et d’ailleurs, que fait-elle pour alléger les
souffrances de son propre peuple ?
Et tout ceci s’inscrit dans le contexte de la nouvelle
route de la soie, un réseau massif de projets d’infrastructures soutenus par la
Chine dans plus de soixante pays, touchant deux tiers de la population mondiale
et coûtant 200 milliards de dollars (pour une estimation de 1.200 milliards
pour les sept années à venir).
Pour le président Xi Jinping, pas de doute, c’est une
manière de creuser les fondations d’un système commercial mondial contrôlé par
Pékin, susceptible d’éclipser la domination occidentale en place depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale.
À la fin de son discours d'anniversaire de 1994, Kennan
avait averti que « si nous ne préservons pas la qualité, la vigueur et le
moral de notre propre société, nous ne serons que de peu d’utilité aux autres
».
Nous y sommes si les « Ricains », mes « amis »
dont les parents sont venus délivrer du joug nazi mon beau pays (celui que j’aime
tant et qui me le rend si mal…) ne se « recadrent » pas rapidement…
C’est vous dire si je persiste à voter « Bide-En » !
Un article du FT qui pourrait vous intéresser.
RépondreSupprimerhttps://www.ft.com/content/6bd88b7d-3386-4543-b2e9-0d5c6fac846c
Effectivement, intéressant, JP2 !
SupprimerC'est étonnant, ces disparités nationales dans ces courbes de la mortalité.
Ce que je note, c'est que finalement sont "fragiles" les pays à forte densité urbanistique.
Notez que ça a toujours été depuis les grandes épidémies passées, entre la peste noire et la bubonique...
Peut-être la fin d'un monde "tout pour la ville" ?
Car on a rien sur les savanes africaines et les denses forêts de Baobab.
Dommage !
Merci bien en attendant !
Bien à vous !
I-Cube