Entre inquiétude et espoir…
Si je suis confiné à « Paris-sur-la-plage »,
lui l’est en Balagne. À Calvi, plus exactement.
On communique régulièrement, pas tous les jours, mais
parfois plusieurs fois par jour, par courriel, par Skype et même avec cette
antiquité qu’on appelle encore « téléphone filaire ».
Les Télécoms, ça fonctionne bien, finalement.
Il vient de m’envoyer un « pavé » écrit par « Alexis
Dubois » (« Dans le sillage de Charlotte ») pour que je relise
et le valide (selon « nos accords » passés l’année dernière).
Et se prépare à m’en envoyer deux autres dans les
semaines à venir.
De plus, il est content : Il aura vendu une
dizaine d’exemplaires des autres opus sur la plateforme Amazon.com au cours du
dernier mois…
« La fortune, dis-donc ! »
… Pour Bezos : Il va pouvoir fermer ses sites « Gauloisiens »
sans trop se soucier de l’avenir de sa petite-librairie en ligne !
En revanche, « Flibustier » aura fait
quelques clichés impressionnants : Je connaissais Calvi sous la neige,
mais Calvi désert, pas encore.
Ce n’est pas que le « confinement » ait bien
pris là-bas, mais les bords de mer (port et plage) sont déserts (la plage est
interdite), en revanche les parkings des supermarchés restent praticables,
presque comme une période normale de basse-saison.
Le « petit-commerce » s’est mis au « drive »
ou à la livraison à domicile.
Ou les deux.
On peut toujours bricoler, jardiner, acheter son
journal, à condition de marcher un peu.
Néanmoins, il paraît que les « embrassades »
sont plus rares (même avec un masque ?) et quand ils se croisent, ils se
tapent du pied ou du coude…
Ou se tiennent à distance.
L’hôpital local (Antenne Médicale d’Urgence) n’est pas
débordé : De toute façon, ils n’y font que de la « bobologie »
envoyant les cas les plus « difficiles » (pour les « punis »
consignés là) en hélicoptère à Bastia.
Le cas de « Conard-virus » de Calenzana est
mort à Bastia et c’est à Île-Rousse (30 minutes par temps calme pour 20
kilomètres plus loin) que ça panique un peu : On y compte des dizaines de
contaminés, mais désormais tous en bonne santé…
Bref, ça turbine encore, au ralenti, mais ça bosse.
En fait ce qui fait « inquiétude », c’est le
discours de « Jupiter » de la semaine passée : Certes il donne
un peu de visibilité, mais pour « les professionnels » du tourisme
qui piaffent d’impatience pour le démarrage de la saison qui fait vivre la
ville, c’est l’angoisse. Comme beaucoup, ils ne comprennent pas vraiment qu’on puisse ouvrir le collège, l’ékole et la crèche municipale, mais pas leurs gargotes.
Hôteliers, gérants de bars, restaurateurs, plagistes
de Balagne, ont pourtant été très attentifs aux dires présidentiels, et avec le recul,
ils ne sont pas du tout rassurés, mais pas du tout.
Pour le « cousin » (celui qui fait président
du syndicat des plagistes dans le civil), « le discours entendu n’est pas
fait pour nous rassurer, bien au contraire. C’est catastrophique pour nous tous
et plus particulièrement pour les plagistes de Calvi. »
Effectivement, comme je vous l’ai déjà indiqué par
ailleurs, dans le cadre du « Décret plage » et à la suite des
engagements pris avec l’État, ils ont tous démoli leurs établissements parfois
centenaires et ont contracté des crédits pour reconstruire selon les normes
imposées.
« Aujourd’hui nous n’avons plus rien, si ce n’est
que des prêts à rembourser ! »
La saison est dès lors plus que compromise.
« Dans le meilleur des cas, il faudrait que l’on
puisse redémarrer d’ici la mi-juillet pour espérer sauver ce qui peut encore l’être
mais je ne vous cache pas que je suis très pessimiste. »
Il peut…
Pourtant, « contrairement à d’autres endroits,
il n’y a pas chez nous d’interdiction de chantier mais beaucoup hésitent à se
lancer. Quelques établissements ont entamé la mise en place de pieux pour
accueillir une structure démontable mais pour l’heure ils sont dans l’attente d’une
hypothétique annonce.
Il y a bien des aides qui sont mises en place mais
malheureusement insuffisantes pour espérer survivre. »
Alors on parle de report de taxes…
Comme si ça pouvait sauver de la faillite des « crevards » !
« Après avoir pris contact avec mes collègues,
il semblerait qu’une majorité des plagistes vont renoncer à s’engager pour
cette saison. C’est d’autant plus compliqué que si demain on nous donnait le
feu vert il faudrait vite mettre sur pied la structure et partir à la chasse du
personnel, ce qui n’est pas gagné d’avance. »
Je sens que je vais me reconvertir en plagiste estival,
cet été, s’ils n’ouvrent pas…
« On attend en respectant scrupuleusement les
mesures de confinement. Pour la suite on verra bien. Ce qui est certain, c’est
que si demain nous ouvrons, il faudra vraiment que les autorités donnent les
moyens à la Corse d’être une destination attractive ».
Alors là, on en est bien d’accord avec mon « Gardien » :
C’est loin d’être gagné !
Surtout pour ce « cousin » qui pratique des
prix prohibitifs pour un coin de parasol et deux matelas sur un étroit coin de
sable…
L’autre « cousin », restaurateur de son état
et accessoirement président du Syndicat des commerçants de la cité « Semper-Fidelis »
(à Genova, pas à « Paris-sur-la-Seine »), il est satisfait « d’avoir
en main une feuille de route » et de pouvoir s’organiser en
fonction de celle-ci.
Lui pense raisonnablement espérer, qu’après le 11 mai,
viendra son tour pour un redémarrage de son activité.
« Bien évidemment cela ne fera pas aussi
facilement » qu’à l’accoutumée.
Un grand-rêveur : Les commerces, oui peut-être,
les caboulots, pas bien sûr.
Et puis il y aura le même problème de recrutement du
personnel la plupart du temps continental…
Il en dit tout de même que « cette reprise
peut être bénéfique à la condition qu'elle soit accompagnée de mesures fortes
comme par exemple une exonération des taxes. »
Ces meks-là, ils sont quand même curieux : La seule chose qui les motive en se levant le matin, ce n’est pas de faire du chiffre d’affaires, mais d’obtenir de ne pas payer leurs taxes…
Ces meks-là, ils sont quand même curieux : La seule chose qui les motive en se levant le matin, ce n’est pas de faire du chiffre d’affaires, mais d’obtenir de ne pas payer leurs taxes…
Fabuleux, n’est-ce pas, même si on peut comprendre…
« Ensuite, il faut que pouvoirs publics et
professionnels du tourisme mettent tout en œuvre pour rendre la destination
Corse la plus attractive possible ».
Ah, tout de même !
Mais attendez la suite : « Il est
impératif de revoir à la baisse les tarifs aériens qui sont comme chacun le
sait un des freins au tourisme pour la Corse. »
Il faudrait que ça soit gratuit : Les tombereaux
de subventions, alimentées par « les taxes », il faut bien le dire, n’y
suffisent plus !
Mais l’objectif est partagé : « En
clair il nous faut offrir une plus belle image de la destination que ce qu’elle
est. »
« Si nous arrivons à travailler de la
mi-juillet à la fin août, ce sera pour nous un gage d’espérance, même si nous
avons conscience qu’un dépôt de bilan d’ici la fin de l’année en guette plus d’un. »
Le couple « Kiki-la-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas »
à la BCE et « Von-la-Lyre » à la commission européenne viendront
voler à ton secours : Vive l’UE, tiens donc !
« Je voudrais poser la question de savoir
pourquoi notre microrégion de Balagne a été isolée de la sorte depuis le début
du confinement ?
Ports et aéroports tous ouverts dans le sud, port et
aéroport ouverts à Bastia, le port de l’Ile-Rousse est privé de trafic et l’aéroport
de Calvi, qui maintient un seul vol trois fois par semaine sur Marseille, a un
horaire inapproprié obligeant ainsi les passagers à se rendre à Bastia pour
pouvoir faire l’aller-retour dans la journée ? »
Peut-être que justement, parce que c’est une « microrégion »
et qu’il n’y a pas assez de taxes pour faire voler des avions aux trois-quarts vides,
non ?
Mon autre « cousin » est hôtelier dans le civil.
Et il constate qu’après « l’annonce du
président de la République l’ouverture des établissements ne sera
vraisemblablement pas autorisée à la première date de confinement fixée au 11
mai. »
Malin… Et les campings ?
« Cette ouverture ne semble pas pouvoir être
envisagée avant la mi-juillet. Si tel est le cas cela va compromettre
l’ouverture des établissements pour la saison d’autant qu’il n’est pas évident
que les transports, notamment aériens, puissent assurer les rotations dans des
meilleures conditions.
Si c’était le cas, à quel rythme et quid de l’ouverture
de l'aéroports d’Orly et des compagnies aériennes ayant survécu ? »
Clairement, il est probable que seuls ceux qui
disposent de jets-privés arriveront jusqu’au « Cinq étoiles » local…
Mais ce sont les mêmes capables de claquer 100
K€/semaine pour s’offrir un séjour en yacht de luxe (qui ont déserté le quai d’honneur).
Et puis il note également qu’il « y aura aussi
vraisemblablement obligation d’observer les recommandations barrières
difficiles aussi bien dans un avion que dans un restaurant.
Pour un hôtel, se rajoute l’inconnu de l’embauche du
personnel aussi bien chez les locaux que ceux venant de l’extérieur. Quels
contrats leur proposer ?
Et pour quelle clientèle ?
Quid des étrangers vraisemblablement absents ?
Reste une clientèle « française » mais qui à
mon sens aura d’autres priorités… »
En fait, tous attendent l’obtention de masques, de tests,
les résultats des essais cliniques, et bien sûr la mise au point d’un vaccin.
« Cela fait beaucoup pour une seule saison »,
m’indique mon « Gardien »…
J’en conviens : « La saison 2020 est
foutue. La suivante pourra peut-être sauver les meubles, mais ils vont mettre
du temps à s’en relever. »
À mon sens, la « destination idyllique »
calvaise, perle de l’Île-de-Beauté, va se dégrader, peut-être jusqu’à devenir
un début de jachère en ruine.
C’est peut-être une opportunité pour acheter une des « crottes »
qui se construisaient (difficilement) sous la pinède encore l’année dernière…
« Et toi ? Tu débarques quand ? »
J’étais attendu début juin : Coup de bol, en dissimulant
mes ALD, je peux encore espérer faire un détour en passant par Bastia.
En revanche, au mois d’août, il est probable que je
vienne depuis Toulon avec mon « tas-de-boue-à-roulettes », parce que
j’ai du matos à promener.
Mais ce n’est pas encore bien sûr…
« Eh déconne pas ! On s’est fait ch… (caguer)
avec « Alex » pour te fournir une trentaine de chapitres pour ton
blog, alors tu viens ! »
Et moâ qui croyais qu’ils bossaient uniquement pour les
royalties !
Drôle de découverte que me fait découvrir là, sur mes « amis »,
le « Conard-virus »…
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