Moi, si et pourtant je m’en souviens à peine !
La « Gauloisie-sanitaire » avait été grippée
en 1969 par la grippe de Hong-Kong. Il y en avait une autre en 1958, mais là,
franchement, j’étais « trop petit » pour en avoir gardé le moindre
souvenir.
En revanche « 69 année-érotique », c’était
juste après mai-68 qui m’avait déjà bien amusé et les bombardements « Ricains »
sur le Vietnam qui avaient fait flamber les « bons esprits » sur le
sort d’un peuple de Viêt-Cong-opprimés post-colonial.
L’empire se fendillait encore après les « événements
d’Algérie » (une autre guerre-post-coloniale qui ne voulait pas dire son
nom…) et les « bonnes âmes » se lamentaient sur les « petits-Biafrais ».
Et l’Histoire aura retenu que les
barbares-sanguinaires se cachaient en fait au Cambodge.
Passons…
On peut en faire les parallèles que l’ont veut, mais sept
semaines après le premier décès lié au « Conard-virus », en « Gauloisie-immunisée »,
les chiffres de la mortalité dénombrent moins de morts en mars 2020 qu’en mars
2018.
De plus, il y a cinquante ans, la grippe de Hong-Kong
avait fait 31.000 morts entre décembre 1969 et janvier 1970.
Et puis les chiffres de la mortalité, dévoilés au jour
le jour par « Lyne-sait-tout », dénombrent moins de morts en mars
2020 (57.400) qu’en mars 2018 (58.600)…
Mais comme ce n’est pas fini… ce n’est hélas pas fini !
En mars 2018, la grippe saisonnière était encore
virulente, contrairement à cette année. Et même par rapport à 2019 – année
moins morbide que 2018 –, le nombre de décès vient de diminuer dans environ la
moitié des départements, et ce malgré l’épidémie.
« Ces chiffres montrent que, jusqu’à présent, ce
n’est pas un phénomène de mortalité si exceptionnel, même s’il est vrai que la
marche naturelle de l’épidémie est bouleversée par le confinement »,
explique un « historien des épidémies ».
Et de rappeler un autre épisode de crise sanitaire
passé totalement inaperçu dans l’inconscient collectif à l’hiver 1969-1970, il
y a cinquante ans : La grippe de Hong-Kong avait fait 25.000 morts en un seul mois,
et 31.000, entre décembre et janvier.
Dans le monde entier, c’est un million de personnes
qui en étaient décédées !
« C’est très troublant car j’avais 20 ans et
moi-même, je ne m’en souviens pas. Les médias en avaient très peu parlé car
l’agenda était très chargé avec l’après 1968, les mouvements sociaux et la
guerre au Biafra. »
Il a d’ailleurs fallu attendre 2003 et la première
pandémie de SARS pour que deux statisticiens et épidémiologistes établissent le
nombre exact de victimes : « On entassait les morts dans une salle au
fond du service de réanimation. Et on les évacuait quand on pouvait, dans la
journée, le soir » racontait en 2005 un ancien chef du service
d’infectiologie de l’hôpital de Nice.
C’est d’ailleurs à partir de 1970, après l’épisode de
Hong-Kong, qu’ont commencé à se mettre en place les premières politiques
publiques de vaccination contre la grippe. Comme aujourd’hui commence à se
renforcer l’idée de travailler sur un vaccin efficace contre plusieurs sortes
de coronavirus.
« La sensibilité vis-à-vis de la maladie et de la
mort a changé. Mais c’est vrai qu’en cas de crise sanitaire, les gouvernants
savent que si elle est bien gérée, ils en tirent un surcroît de légitimité.
Sinon, ça se retourne vite contre eux ».
À en croire les premières projections, « l’épidémie
du « Conard-virus » va avoir une incidence croissante dans les
statistiques de la mortalité au mois d’avril », précise « Lyne-sait-tout ».
Ah oui ? Quelle préscience…
Ce qui interroge sur la stratégie du confinement et de
sa sortie : « C’est une construction politique. Il s’agit d’un
système de gestion des épidémies instauré au XIVème siècle dans les
grandes villes marchandes italiennes, lors de la grande peste.
Devant la panique créée par l’ampleur surprise de la
gravité et de la mortalité du Covid-19, l’Italie a reproduit ce qu’elle a connu
dans son histoire. Une fois terminé, la crainte du rebond est présente car
c’est ce qui s’était produit en 1918 avec la grippe espagnole, puis en 1957
avec la grippe asiatique. Et si la population n’a pas développé d’anticorps… »
C’est la catastrophe, je sais bien…
Les mesures de distanciation sociale prendront donc elles
fin avec l’année 2020 ?
Des chercheurs de l’université d’Harvard en doutent
déjà…
Dans une étude publiée mardi dernier par la revue
Science, ils estiment que plusieurs périodes seront sans doute nécessaires
jusqu’en 2022 pour empêcher que le nouveau coronavirus n’engorge les hôpitaux
de malades aux États-Unis.
L’équipe aura modélisé la pandémie de « Conard-virus-19 »
en partant de l’hypothèse qu’elle serait saisonnière comme d’autres virus de la
même famille, dont des coronavirus responsables du rhume, qui aiment l’hiver.
Leur simulation a dû s’accommoder de nombreuses
inconnues sur le SARS-CoV-2, notamment sur le niveau et la durée de l’immunité
acquise par une personne contaminée.
« Une mesure ponctuelle de distanciation sociale
sera probablement insuffisante pour que l’incidence de SARS-CoV-2 reste dans
les limites de la capacité des services de réanimation aux États-Unis », résume
l’un des auteurs.
« En l’absence de traitements, des périodes
intermittentes de distanciation sociale seront sans doute nécessaires »,
a-t-il affirmé.
On va finir par suspecter n’importe qui qui tousse
comme d’un « criminel-terroriste » en puissance…
La durée et le degré de confinement pourront être
réduits quand des traitements efficaces ou un vaccin auront été découverts.
D’ici là, il faudra osciller entre confinement et ouverture afin de prévenir
une nouvelle vague et permettre aux systèmes de santé de ne pas saturer leurs
services de réanimation.
Marc Lipsitch, un professeur d’épidémiologie, explique
d’ailleurs qu’en acceptant des périodes de contaminations plus élevées, pendant
les déconfinements épisodiques, le virus va inévitablement contaminer une
proportion croissante de la population (idéalement, les plus jeunes et moins
vulnérables, qui risquent moins d’en mourir).
Cela rendra plus de gens malades, mais présentera
l’avantage de construire progressivement l’immunité collective de la
population, c’est-à-dire le niveau à partir duquel il n’y aura plus assez de
gens susceptibles d’être contaminés pour que le virus continue à circuler.
À moins que ce soit aussi une politique d’euthanasie
active : On élimine les plus faibles par anticipation…
Trop de confinement, à l’inverse, empêcherait de bâtir
cette immunité collective, ont simulé les chercheurs qui en concluent que
l’approche la plus efficace est le maintien intermittent de mesures de
distanciation sociale (confinement, fermeture des écoles et entreprises…).
On va tous (et toutes) finir par faire les « 3 x
8 », si ça continue comme ça…
On se confinera à tour de rôle !
Car on ignore encore si les gens contaminés
développeront une immunité courte ou longue. Pour des virus cousins, comme ceux
du rhume, l’immunité s’érode au bout d’un an.
Pour le Sras, elle est longue.
Une chose est quasi-sûre, selon les auteurs de l’étude
: Le nouveau « Conard-virus » ne va pas disparaître du jour au
lendemain…
Il est improbable, selon eux, que l’immunité soit
assez forte et assez durable pour qu’il disparaisse à la fin de la première
vague que nous traversons en ce moment (contrairement au Sras de 2002-2003).
Conclusion, attendez-vous à ce qu’on vous repasse la
soupe dans la foulée de la première distribution, tant qu’on n’aura pas
découvert un vaccin et un traitement efficaces.
Ce qui va demander au mieux plusieurs mois, sinon plusieurs
années.
Quand je vous dis qu’on ne va retrouver les niveaux de
« confort » ex-ante la crise actuelle que dans une décennie
(si tout va bien…), juste le temps de se préparer à la prochaine crise de 2030,
franchement, je n’imagine
même pas avoir si raison que ça !
Et pourtant…
Ce sera juste à temps pour affronter le cycle-long
suivant qui démarrera en 2034 : Je serai mort, mais pas vous !
Alors rassurez-vous tout de même, le week-end se
poursuit pour vous toutes et tous, et je vous le souhaite très agréable !
I3
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