Clôture du premier trimestre la semaine dernière
Et déjà on comptait les dégâts…
Activité « en panne », usines fermées faute de bras, commerces
en sourdine menacés de pénurie pour cause de désorganisation de la chaîne
logistique, bureaux désertés, bourses aux performances catastrophiques fin mars
(CAC 40 : – 26,46 %, Eurostoxx 50 : – 25,60 %, Dow Jones : – 23,20 %, Nasdaq – 14,18
%, Nikkei : – 20,04 %, Shanghai Composite : – 9,83 %), prix du baril de pétrole
en chute libre (de 60 $ il en est à coter à 20 $), l’once d’or qui joue du yoyo
autour de 1.500 $ là où elle cotait à plus de 1.600 $ en début d’année, rien ne
semble résister au « Conard-virus » (sauf les Pyramides…).
Et ce n’est pas fini !
Le second trimestre va voir l’activité US s’effondrer, d’abord parce que
faute d’endiguer la pandémie – il faut tabler sur des centaines de milliers de
morts – et des millions, peut-être par dizaines, des chômeurs en plus, alors
que la Chine (et d’une façon générale l’Asie) redémarre lentement (faute de
clients internationaux) et que ce sera le retour à une « certaine
normalité » en Europe d’ici la rentrée… scolaire seulement (si elle n’est
pas avancée).
Le tourisme (et autres activités liées) est à la ramasse mais peut-être le
secteur sauvera-t-il l’essentiel (sa survie) avec l’arrivée de l’été et le
« déconfinement » qui reste en pointillé.
Ce n’est pas certain tellement les « touristes exogènes »
resteront chez eux (la faute au boxon dans les transports) et que de toute
façon, ils sont exsangues financièrement : On peut retarder le paiement de
beaucoup de « dépenses obligées » par voie réglementaire, mais de
toute façon, les choses seront dues à terme.
Et les « économistes » (vous savez ces types qui vous disent le
temps qu’il va faire demain et vous explique à J + 2 pourquoi ils se sont
trompés) pataugent grave : Fini l’espoir dans une reprise en forme de « V
» après le virus »
Mais optimistes, ils en prévoient que « le coronavirus va certainement
plonger le monde dans la récession, (tu penses : – 9 % en mars,
– 35 % au second trimestre, peut-être, peut-être seulement + 19 % au troisième,
après ils ne savent pas) mais les économistes sont de moins en moins
convaincus de la possibilité d’un fort retour de la croissance. »
Le scénario de base pour ces prévisionnistes est qu’une reprise, peut-être
même vigoureuse, s’amorce au cours du second semestre de 2020. Mais à mesure
que la pandémie se propage en Europe et en Amérique et que les nombreuses
répercussions se font sentir, les avertissements s’accumulent : Il ne faut
pas rêver !
Ce n’est pas avant le troisième trimestre qu’on pourra parler de « reprise »
et de toute façon, deux trimestres de suite en négatif, c’est la définition officielle
de la récession : Nous aurons une récession mondiale inédite et… globale !
Personne ne peut prévoir la trajectoire de la pandémie : « Nous
n’avons aucune certitude que le virus aura disparu à la fin du deuxième
trimestre », a déclaré le prix Nobel Joseph Stiglitz, professeur à
l’université Columbia de New York, même si c’est probable. S’il « dure tout
l’été, alors tous les effets seront amplifiés ».
Brillante déduction du bonhomme…
Au-delà, les économistes sont confrontés à toute une série de questions –
et ces doutes-là sapent de plus en plus les projections de ce que l’on appelle
une « reprise en V », dans laquelle la production perdue est rapidement
rétablie.
Plutôt que d’affirmer que tout est clair, les autorités sanitaires
semblent prôner un retour progressif à une vie professionnelle « normale »,
de sorte que le comportement connu sous le nom de « distanciation sociale »
pourrait se maintenir.
Admettons, mais de toute façon, outre les difficultés financières
rencontrées pendant la récession, cela devrait réduire les dépenses de voyage
ou les dépenses dans les magasins ou les restaurants, à condition que ces
entreprises puissent se maintenir à flot et survivre.
« Il faut plus de temps pour se remettre en selle que pour retourner au
travail », a déclaré l’économiste (encore un !) en cheffe de chez
Citigroup Inc. Cela « sous-tend les préoccupations concernant la trajectoire
des économies avancées dépendantes des services au cours du second semestre de
2020 », a-t-elle déclaré.
Évidemment !
La prudence des consommateurs est déjà évidente en Chine, même si les
autorités affirment qu’il est sûr qu’ils retourneront sur les marchés, et que
cela pourrait se produire ailleurs, les optimistes…
C’est pourquoi l’économiste en chef, celui de chez Moody’s Analytics,
compare ses prévisions à un « L » plutôt qu’à un rebondissement en « V »
ou en « U ».
Selon lui, la production américaine pourrait à elle seule plonger à un
rythme annualisé de 25 % au deuxième trimestre, rebondir de 15 % au troisième,
puis s’arrêter au quatrième trimestre, l’économie « ne faisant pratiquement
que boiter ».
Ni « U », ni « V », ni « L », mais en
escalier montant/descendant à vous donner le tournis !
Les seules choses que l’on sait, c’est les « biothecs » auront
le vent en poupe et que l’agroalimentaire fera de la résistance à la récession.
Le reste va plonger durablement jusqu’en 2021.
Tout dépend finalement de la rapidité avec laquelle les entreprises
ramèneront des emplois. L’Organisation internationale du travail avertit que 25
millions de postes pourraient être définitivement supprimés, et le groupe
Goldman Sachs Inc. a déclaré mardi dernier qu’il s’attendait à ce que le
chômage aux États-Unis monte en flèche à 15 %.
Personnellement, je pense qu’il va dépasser ce plafond, alors qu’il était
à 3,5 % en janvier. On va même flirter avec le taux de 25 %.
Mckinsey & Co. note de son côté qu’un quart des ménages américains
vivent déjà d’un salaire (hebdomadaire) à l’autre, et que 40 % des Américains
sont incapables de couvrir une dépense inattendue de 400 dollars sans
emprunter.
Stiglitz s’inquiète lui de ce qu’il appelle « l’impasse financière
» dans laquelle se trouvent les ménages et les entreprises qui ne peuvent pas
payer leurs factures, ce qui oblige ceux à qui ils doivent de l’argent à faire
faillite et à se mettre en défaut de paiement, etc.
Et cette menace pourrait être aggravée par l’ampleur des emprunts de ces
dernières années.
L’Institut de finance internationale estime que la dette des ménages – en
pourcentage de la production – atteint des niveaux records dans plusieurs pays.
On s’en doutait un peu et c’est encore plus grave quand on compte les
emprunts des entreprises qui ont également atteint un niveau élevé dans tous les
pays ces dernières années.
Ces dettes, ainsi que l’effondrement des bénéfices et la chute des
actions, pourraient limiter la capacité des entreprises à redémarrer après la
crise, certaines d’entre elles étant également susceptibles d’être touchées par
l’effondrement des prix du pétrole.
« Dans toute reprise, les entreprises pourraient avoir besoin de vendre
des actions ou de réduire leurs dépenses d’investissement pour réduire leur
dette ou rembourser l’aide publique », a déclaré le gars de chez TS
Lombard.
Or, comme elles gèlent la distribution de leurs dividendes, pas bien
certain qu’elles trouvent des acheteurs, parce que ça ressemble finalement à un
mécanisme de type « Ponzi » : Je paye des dividendes avec
l’argent reçu des émissions d’action, pas très orthodoxe et c’est justement ce
qui a emmené Madoff en prison…
Soucieux d’éviter une récession prolongée, les décideurs politiques ont
pris vite des mesures d’urgence d’une ampleur qui dépasse la réponse à la crise
financière de 2008. Ils prolongent la durée de vie des crédits aux entreprises,
versent des espèces aux ménages et aident les entreprises à couvrir leurs
salaires afin qu’elles ne fassent pas faillite.
Oui, mais c’est encore en fabriquant de la dette qui se rajoute aux autres
préexistantes !
Personne ne pourra jamais rembourser tout ça, à la fin de la fin…
On en a pour des décennies !
Pour rappel, « un », la Chine tousse et se met en
arrêt-maladie.
Phase « deux », comme elle n’importe plus de pétrole, ça
déclenche une guerre des prix qui s’affaissent.
Mais, phase « trois », personne ne veut d’or noir même
bradé : Les coffres en sont pleins.
Phase « quatre », la Chine contamine le reste du monde qui se
met aussi en arrêt-maladie ses clients, au moment où la Chine se remet au
boulot, mais plus personne n’est là pour lui acheter ses productions !
Elle appelle d’ailleurs à lever en urgence toutes les barrières douanières
alors même que des « Jupiters » et quelques autres appellent à
« souveraineté économique » de chaque acteur national !
Voire, sont ravis d’avoir des frontières qu’ils peuvent fermer sans concertation :
D’où l’utilité des murs…
Cinq, phase « bidouille » à prévoir (tensions, conflits sur fond
de « jalousetés » et de manque de solidarité (y compris au sein de
l’UE – Prague pique bien les masques destinés à la « Ritalie » – et
encore ailleurs, où « Ricains » et Canadiens détournent ceux payés
par la « Gauloisie-dépourvue »), où chacun voudra protéger son
pré-carré tout en protégeant « ses marchés » à l’international en
décapilotade…
On n’est pas près de revoir une « stabilité » pérenne qui
favoriserait une croissance durable et ordonnée !
Car l’action des États, qui relancent massivement, c’est bien joli, mais
ça a des limites.
Non pas monétaire : Les banques centrales déversent autant d’argent
qu’il en faut et en faudra.
La vraie crise qui va suivre (phase six), c’est la « faillite »
des États.
Je mets entre guillemets, parce qu’un État ne peut pas faire faillite
(même le Liban ou l’Argentine). Tout juste en état de cessation des paiements,
en général pour une durée plus ou moins longue. Même financièrement mort, il
est toujours là et finit par faire les payes et se redresser.
Non, la faillite des recettes !
Pas ou peu d’activité, même largement subventionnée, de toute façon quand
l’activité est en panne, c’est de la TVA qui ne rentre pas, c’est de l’impôt
sur les bénéfices qui n’existera pas durant des années et des années, après
avoir épuisé les pertes 2020 !
Et là, les choix budgétaires sont restreints : Soit on s’endette avec
de la fausse monnaie au risque de revoir surgir l’inflation (qui sera contenue
probablement par un « blocage des prix » et la flambée des
« tickets de rationnement »), soit on réduit la voilure des
financements publics (et c’est tuer le seul levier possible de la croissance
par la dépense budgétaire), soit c’est l’endettement à perte de vue qui finira
par une confiscation générale des outils de production, sommés de produire au
nom de l’intérêt général (autrement dit des nationalisations, réquisitions et
« captations » également générales des particuliers : Puisqu’ils
ne veulent pas dépenser/consommer, on leur prendra leur argent !).
L’économie néo-libérale aura vécu pour une soviétisation générale.
Peut-être même qu’on va vous forcer à acheter des bagnoles neuves rien que
pour vous obliger à rouler !
Parce que revenons-y avec l’affaire des pétroles : Baisse de la
demande et parce que refus de la Russie de se plier à la décision de l'Arabie
saoudite de réduire la production de pétrole en réduisant les quotas de
production.
Le deuxième élément c’est le tempérament « vif » de MBS, le
prince héritier, qui décide de faire plier la Russie, quel qu’en soit le coût
et inonde le marché de brut.
Pour l’Arabie saoudite cette stratégie consiste d’abord à affaiblir un peu
plus son ennemi mortel, l’Iran, en pleine déconfiture économique et sanitaire,
et tenter de déstabiliser durablement l’industrie du pétrole de schiste aux
États-Unis, une industrie criblée de dettes et profitable seulement avec des
cours du pétrole supérieurs à 60 $, voire plus…
Et au début, « McDo-Trompe », pas concerné, ne dit rien : Ça
l’arrange.
Certes le secteur du pétrole de schiste va souffrir, mais « that’s
life », c’est la loi du capitalisme, il s’en remettra.
Et puis cette baisse du pétrole est un bonus formidable, toujours bon à
prendre avant les élections, pour les consommateurs américains (qui ne roulera
plus).
Car le « Conard-virus » débarque : Et les Américains ne
conduisent plus. Et les pétroliers américains hurlent à la mort. Et « McDo-Trompe »
se rend compte que c’est allé trop loin : Il va mettre la pression sur la
Russie (qui n’en à rien cirer) mais surtout sur l’Arabie saoudite (son allié à
lui) pour que cette guerre cesse.
Et le problème c’est que la demande mondiale s’est effondrée, que les
stocks de pétrole sont au plus haut du fait de l’augmentation massive de
production de l’Arabie saoudite, et qu’il faudra des mois, même si la Russie et
l’Arabie saoudite parviennent à un accord, pour écouler tout le pétrole
accumulé…
Et puis il y a la moitié de la planète confinée, donc un choc terrible sur
la demande, avec une offre énorme de l’OPEP qui ne veut pas baisser sa
production.
La baisse du pétrole actuelle fait des « Ricains » les grands
perdants ainsi que les producteurs de pétrole de schiste qui vont devoir fermer
un nombre important de puits.
Or, les marchés financiers sont très inquiets puisque les doutes
s’installent sur la capacité des opérateurs de gaz de schiste à faire face à
leur endettement.
Selon l’AIE la baisse de consommation attendue au second semestre est de
25 % !
C’est une chute considérable. C’est une chute tout simplement jamais vue
de la consommation de nos économies ultra-carbonées.
L’offre de pétrole se réduisant nettement moins vite que la demande ne
baisse, nous assistons à une augmentation très importante des stocks de pétrole
et donc… les prix pourraient continuer à baisser largement.
De plus, dans l’économie réelle, il y a des problèmes réels à régler…
comme par exemple savoir où l’on met le pétrole extrait mais dont personne ne veut.
Il n’y a que deux façons de stocker du pétrole que l’on ne « brûle » pas.
Les citernes de stockage et les supertankers qui naviguent sur les flots.
La production mettant du temps à se couper, les puits étant longs à couper
en dehors même de la « guerre » commerciale russo-saoudienne, cette inertie
fait gonfler le volume à stocker. Lorsque toutes les capacités de stockage
seront saturées, certains seront prêts à tout pour se débarrasser de l’or noir
en excédent…
Donc, sauf à le « claquer » en bombe incendiaire, le baril peut
descendre à 15 $ De toute façon, si l’économie repart même relativement vite,
il faudra le même temps pour rallumer la production… nous pourrions donc avoir
une hausse aussi fulgurante des prix du pétrole après un excès baissier.
On est donc dans une situation « jamais vue » jusque-là. Tout
est fait – une vraie conjonction des planètes – pour que l’économie reparte sur
les chapeaux de roues, mais elle va patiner lourdement jusqu’à partir en zigzag
à chaque tournant et accélération, devenue à son tour, après la pandémie,
absolument incontrôlable durant au moins toute l’année 2020.
Peut-être bien plus longtemps encore.
Entre temps, vous serez tous devenus « assimilés »
fonctionnaires, même les « professions réglementées » (coiffeurs, boulangers,
buralistes, notaires, experts-comptables… ah ils le sont déjà tous ?),
salariés de « grand-groupes », d’ETI de PME et de TPE, puisque chacun
joue un rôle « primordial » dans la longue chaîne devenue solidaire
de l’économie de production/distribution.
Et la boucle sera bouclée.
Reste à savoir ce que les « sachants » en feront sur les
« préconisations » des « Maître du monde ».
À propos, des élections sont-elles bien utiles en… « temps de
guerre » ?
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