Où quand les CRS bastonnent les pompiers
Des scènes surréalistes ont eu lieu en milieu de
semaine dernière à « Paris-sur-la-plage » lors de la grande
manifestation nationale des « Pompiers en colère ».
Entre 7.000 et 10.000 pompiers, venus de toute la « Gauloisie-incendiée »
ont défilé pour dénoncer des conditions de travail impossibles.
Passe encore d’être sur le qui-vive toute une vie
professionnelle, passe de se faire caillasser et insulter par la racaille des
banlieues, passe toujours d’utiliser des pompiers pour des missions sociales, passe
la surexploitation et les baisses des moyens : C’est toute la misère
sociale et la déconsidération du service public qui leur sautent au visage.
Ils sont les poubelles, les derniers recours d’une
société des « désespérés ».
Ils manifestent et c’est un droit constitutionnel
malgré – pour certains seulement – leur statut de militaire engagé.
On aura compris qu’ils n’en peuvent plus, ils sont là
pour aider la population, pour sauver des vies, sans pour autant ressentir
aucune considération de la part des « politiques ». Et l’incapacité
des « sinistres » au pouvoir, de décider en votre nom, à prendre la
mesure du problème laisse perplexe.
Pire : « Castagneur » a mieux à faire (en
déplacement dans l’Aude) et finalement c’est son directeur de cabinet qui va
recevoir des représentants syndicaux.
Pour la forme.
« Ça va vriller », glisse alors un pompier dans
le cortège, peu rassuré quant à la tournure prise par la marche.
Et au micro, l’un des représentants syndicaux reçus
dans l’après-midi par le directeur de cabinet dit n’avoir « rien obtenu
».
Indignation générale dans la foule. « On revient
quand pour manifester ? », scande un pompier. « Ils se moquent de nous
», lance un autre.
De son côté, le ministère de l’intérieur annonce
l’organisation de deux réunions dans le courant du mois de novembre pour
évoquer l’ensemble des revendications.
Poussés à bout, les pompiers disjonctent, tentent
d’occuper le périphérique, organisent un sitting devant l’Assemblée nationale,
la violence monte.
Alors que la manifestation avait commencé
revendicative, mais dans la bonne humeur, l’écœurement fait tout basculer.
Le face à face pompiers/forces de l’ordre met en
relief toute l’ambiguïté de la situation. D’une part, face aux dérapages, les
forces de l’ordre, désinhibées par les ordres de réactions violentes lancés
face aux « Gilets Jaunes », ne semblent plus savoir réagir autrement
que par les grenades de désencerclement ou les canons à eau, comme s’ils
avaient soit une peur grandissante de ceux qui sont en face d’eux, soit ont
perdu tout sens des proportions et de la réalité.
D’autre part, ce rapport de forces inattendu entre des
hommes, qui ont plus l’habitude de collaborer afin de protéger la population
que de s’affronter, a ouvert une brèche et l’on entend plusieurs fois des
pompiers s’exclamer « mais qu’est-ce qu’ils font ? », n’en croyant
pas leurs yeux.
D’autres, dépités, leur reprochent une soumission
aveugle.
S’il est incontestable que le recours systématique
aujourd’hui à la force du côté policier est contestable (et condamné au plan
international), en revanche il est difficile de leur demander de ne pas
intervenir : Le jour où la police désobéit massivement, le système
politique tombe !
Seul recours, l’armée (ou « Poux-tine »
puisque « Trompe » se désisterait) !
Leur demander de ne pas intervenir c’est déjà leur
demander de prendre une décision politique. Le problème est que « Jupiter »
se cache derrière les forces de l’ordre, les envoie faire dans la rue, par la
force, ce qu’il ne peut plus réaliser lui-même par la négociation et l’écoute.
Or, la rupture profonde du lien social ne peut être
compensée par une réaction policière démesurée et constante. La police n’est en
principe pas là pour faire taire le mécontentement public.
Et pourtant, il semble que quelles que soient les
revendications, celles-là ne sont plus acceptables pour « Jupiter ».
Toute critique en devient en soi inacceptable.
De toute manière, ce régime est en place pour réaliser
son programme et il le fait. Lui demander de changer de cours est un non-sens :
Pour changer de cours, il faut changer de système. Donc le régime qui le met en
place.
Or, le régime s’appuie sur la légitimité de son choix
par les électeurs.
Résultat, des flics bastonnent des pompiers…
J’adore…
Où vis-je ?
Dans cette « patrie des droits de l’homme »
née « des Lumières » où dans le Chili de Pinochet, l’Espagne de
Franco, l’Italie de Mussolini, l’Allemagne d’Hitler, la Chine de Mao, la Russie
de Staline, le Cambodge de Pol-Pot, la Corée de « Kim-tout-fou », ou
en Turquie voire au Venezuela ?
Des pays qui ont bastonné et embastillé leurs
opposants politiques quand ils ne les ont pas tout simplement « éliminé »
(on dit « neutralisé » en langage militaire…)
C’est une situation fort rare, hors contexte de
conflit ou d’occupation du territoire, lorsque les forces de l’ordre sont alors
utilisées non pas pour protéger l’ordre public, mais seulement « un
système » contre sa population s’il le faut.
À moins que mon pays ne soit occupé sans que je ne m’en
sois rendu compte ?
« C’est une décadence humaine cette manifestation.
L’armée qui tire sur l’armée… Un ami était en face de moi durant la manif et
m’a dit les ordres qu’ils ont reçu : Frappez fort pour leur faire passer l’envie de
recommencer » a ainsi témoigné un pompier à La Relève et La Peste.
Pourtant facile de comprendre que des milliers de
pompiers et personnels soignants ont simplement défilé dans les rues pour
dénoncer la dégradation dramatique de leurs conditions de travail.
Qu’est-ce que ça va être le 5 décembre quand il ne s’agira
que de défendre un droit hypothétique à une retraite décente ?
Car la répression policière dont ils ont été victimes
vient ajouter cette journée à la liste des manifestations violemment réprimées.
C’est comme ça…
Pourtant entre les manques d’effectifs, la surcharge
de travail pour pallier au manque d’effectifs des urgentistes, la revalorisation
la prime de feu qui n’a pas changée depuis 1991 (28 % du salaire de base,
contre 19 % actuellement) à la même hauteur que les primes de risque accordées
aux policiers et gendarmes, et mettre en place des solutions pour mieux les
protéger des agressions dont ils sont victimes lors des interventions, les
sujets ne manquaient pas.
On recense 248.000 sapeurs-pompiers : 40.500
sapeurs-pompiers professionnels (16 %), 195.000 sapeurs-pompiers volontaires
(79 %) et 12.500 militaires. En 2017, ils ont effectué plus de 4,6 millions
d’interventions. Les 8.500 Pompiers de « Paris-sur-la-plage », à eux
seuls, ont effectué 522.846 interventions en 2018, pour 28.600 vies sauvées…
Des chiffres impressionnants : Combien de
divisions, demandait Staline ?
« On a vraiment l’impression d’être là pour combler
les déficits des autres services publics. On fait une intervention où, avant,
on pouvait avoir le concours de la police rapidement, maintenant ce n’est plus
le cas. Le Samu nous envoie sur des interventions qui ne sont plus de notre
cœur de métier, parce que les ambulances privées ne veulent plus se déplacer dans
certains quartiers, SOS Médecins non plus. », déplore un pompier
professionnel de Garges-lès-Gonesse et secrétaire général CGT du Service
départemental d’incendie et de secours (Sdis) du Val-d’Oise, à « Trans-Infox ».
Cette manifestation est en fait la continuité d’un
mouvement de grève des sapeurs-pompiers entamé fin juin. Tout comme le
personnel hospitalier, la grève est simplement signalée par des banderoles, des
brassards ou des messages sur les camions des pompiers qui continuent d’assurer
leurs missions sur le terrain…
Ce n’est donc pas vraiment nouveau.
Face à ce désintérêt de la puissance « politique »
et « profondément déçus » de ne pas être écoutés, des pompiers ont tenté
de bloquer le périphérique parisien en signe de protestation. Les forces de
l’ordre ont alors répliqué à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau.
C’est ainsi qu’une scène particulièrement inquiétante
a eu lieu, celle où deux corps de l’armée s’affrontent dans la rue.
Et les CRS n’ont fait qu’appliquer les consignes qui
leur ont été données.
« C’est une décadence humaine cette manifestation.
L’armée qui tire sur l’armée… »
Interrogés, d’autres pompiers ont ainsi expliqué de ne
pas avoir le droit de se prononcer sur la violence subie car ils font partie de
l’armée. En fin de manifestation, des pompiers ont mis les mains sur la tête comme
se rend un prisonnier de guerre, après l’utilisation du canon à eau et des gaz
lacrymogènes, pour bien marquer l’absurdité de la situation.
De son côté, la Préfecture de Police a indiqué avoir
compté 3 blessés dans ses rangs et effectué 6 interpellations « pour
violences et jets de projectiles ».
Ce n’est pas nouveau : Amnesty International
dénonce cette tendance systématique à la violence de la part du gouvernement qui
met en danger le droit de manifester en utilisant des « stratégies de
maintien de l’ordre fondées sur un usage excessif de la force, et des pratiques
illégales au regard du droit international. »
Professeurs, Retraités, Urgentistes, Militants Climat,
Gilets Jaunes, Jeunes, Cheminots, Sans-papiers, Antifas, manifestants du 1er
Mai, Pro-PMA, Agriculteurs, « écololos-bobos », décrocheurs de portraits
et maintenant Pompiers, l’ensemble de la société civile a été victime des
violences du gouvernement ces derniers mois.
Plusieurs syndicats de police ont présenté leurs
excuses : « Les CRS honteux d’avoir gazé les pompiers alors que la
manifestation était bon enfant. Unis dans le même combat pour défendre leurs
conditions de travail. Aucune considération de nos décideurs. Mille excuses
», twistait, au soir la branche CRS du syndicat UNSA-Police.
Certains membres des forces de l’ordre ont eux-mêmes
ouvertement critiqué la stratégie de maintien de l’ordre adoptée pendant la manifestation.
Dans un deuxième Twist de préciser : « Pour ceux
qui n’auraient pas compris, c’est le ressenti des collègues vis-à-vis des
ordres reçus de nos hauts dirigeants. »
Sans dénoncer directement la stratégie de maintien de
l’ordre, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), représentant
les officiers et commissaires de police, a fait état, sur Twister également, de
« tensions regrettables liées à certains comportements individuels ».
« Nous partageons au quotidien nos missions avec
nos amis pompiers et constatons la dégradation de nos conditions de travail
respectives. Nous comprenons et partageons leur colère », a-t-il ajouté.
Pour le syndicat Synergie-Officiers, la stratégie
adoptée lors de la manifestation des pompiers était justifiée : « Les CRS
ont rétabli l’ordre face à une extrême minorité de manifestants qui voulaient
en découdre, et qui n’est d’ailleurs représentative ni du déroulé de la
manifestation ni du mouvement de mobilisation plus général. »
Pour ma part, je ne twiste pas. Même pas de compte
ouvert : J’ai du mal avec les réseaux et envoyer un texto est un enfer
avec mes paluches de bûcheron.
Mais je peux vous dire que je ne me souviens pas d’une
manif’ de pompiers et encore moins d’une seule qui ait pu « dégénérer ».
Pourtant, des manifs’, j’en ai connu. Entre celles de
Mai 68 et celle de l’époque de « Tonton Yoyo » sous le règne du « Chi »,
puis du temps de « Bling-bling » et encore de celui de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
en capitaine de pédalo, parfois il y en avait deux et trois par jour.
Tout le monde a oublié qu’effectivement, du temps de « Fifi-le-souteneur »
ministre du travail (il faisait même bosser son épouse et elle ne le savait pas…),
c’était 2,5 millions de personnes dans la rue, alors que les « Gilets-jaunes »,
c’était à peine 150.000 personnes au mieux de leur forme.
Les pompiers c’est 10 à 15 fois moins !
Et une seule fois, pas toutes les semaines…
Jeunes-gens, ces constats montrent qu’on glisse
doucement vers une dictature qui se pare (comme toutes les autres) des habits
de la démocratie (Hitler et Mussolini ont été portés par les urnes ou le peuple
et leurs élus, dois-je vous rappeler).
Autrement dit une « démocrature ».
La dérive de cette culture de « l’interdit »
où la bascule se fait à travers un biais sophistique : « Tout ce qui
n’est pas permis est interdit », c’est la dictature.
« Tout ce qui n’est pas interdit est permis »,
ce sont les régimes « libéraux » (hélas honnis par tous les « régimes
de gôche-soce »).
Quid quand on interdit tout (ou presque) ?
Et qu’on réprime…
« Jupiter » prend le biais de son
administration : Être « soce », c’est interdire.
Et réprimer de façon aveugle et outrancière, c’est le fascisme.
Après tout, vous avez probablement mérité ce sort-là…
Merci d’être passé(e) et bon courage pour la suite…
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