La
« correction »
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Paul virevolte dans les airs tel un danseur-étoile ou
un combattant Kung-Fu expérimenté, lui qui n’a jamais pratiqué ce sport, même
pas les rudiments, rebondissant à une allure et vitesse incroyable, enchainant
les coups portés brutalement à chacun des huit hommes présents tour à tour, qui
se tiennent ahuris autour de lui.
Il écrase les visages, les nez, les larynx et plexus des uns et
des autres avec ses pieds, ses genoux, coudes, paume de main, tranchant des
deux mains, fait des bonds de près de deux mètres de haut à reprendre de l’élan
sur les murs, saisit bras et jambes de qui il s’approche pour les projeter
violemment conte les murs, meubles et autres obstacles en quelques secondes.
C’est absolument phénoménal les effets de la capsule !
Stupéfiant.
Kim Jun Un est d’abord tétanisé, puis voyant sa garde
rapprochée décimée, sans même avoir ouvert le feu, il se met à hurler comme une
truie qu’on égorge. Un couinement qui se transforme en un cri strident qui sort
du fin fond de ses tripes.
« Ta
gueule ! » fait calmement Paul quand la lutte cesse faute de
combattants, en se rapprochant du dictateur à cours de souffle, ses petits-yeux
bridés véritablement exorbités tel qu’il en a presque l’allure d’un occidental.
« On m’a
demandé de te laisser en vie. Je te tuerai donc une prochaine fois si tu m’en
fournis le prétexte ! Mais je veux te faire passer l’idée d’une
« prochaine fois » en te laissant ma signature. »
Il se saisit d’une arme de poing pris sur l’un des
militaires au sol et inerte, et ajuste le dictateur qui est tétanisé, pris de violents
trémolos et autres tremblements des membres, totalement silencieux tel qu’on ne
l’entend plus ni geindre ni respirer.
Trois détonations lui arrachent un cri de douleur
effroyable quand les balles déchirent, détruisent l’articulation du genou et
les tibias et péroné du dictateur.
Un retour de monnaie de la pièce laissée à Florence.
Et maintenant, le plus dur : sortir de ce
piège !
Paul a un atout extraordinaire avec la drogue
ingérée : il ne ressent aucune douleur, pas même celle de ses blessures,
celle reçue récemment en Algérie, et une plus ancienne au niveau de l’omoplate
au large des îles Lavezzi (cf. « Au nom du père – tome II » à
paraître aux éditions « I-Cube »). Il peut courir à des vitesses
jamais atteintes par lui, faire des bonds qui dépassent, ou au moins atteignent
des records olympiques, presque sans effort.
Surtout, il a une acuité visuelle démultipliée et
réfléchit si vite qu’il a l’impression de « flotter » dans un monde
immobile, ralenti.
C’est bien sûr l’alarme générale dans le pays en
commençant par le palais du dictateur. Mais il est trop rapide pour n’essuyer
que quelques tirs vaguement dirigés dans sa direction, au jugé, notamment sur
le chemin du retour dans l’entrelacs de grandes salles gardées qu’il avait
traversées à son arrivée.
En quelques minutes, il sort de la propriété, pique un
sprint, chope un vélo enchainé le long d’une clôture d’un petit complexe
industriel d’agro-alimentaire à quelques kilomètres de là.
Dévale la route, aborde à l’allure d’un cycliste
professionnel une longue côte qui traverse la forêt voisine.
Une route secondaire qui ne l’essouffle même pas. Et
sans faiblir l’allure. Pour rejoindre finalement l’autoroute qui mène à l’aéroport,
quitte à en doubler quelques camions poussifs !
En moins d’une heure, il a rejoint l’aéroport où il
retrouve Cécile attablée au bar-international, dans l’attente de la
vérification de ses papiers et absence de visa, à un peu moins de 40 kilomètres
de là…
Non sans avoir croisé plusieurs patrouilles lancées à
sa poursuite : il va trop vite et il est trop agile pour s’inquiéter pour
lui-même, quitte à passer sur les bas-côtés quand un simili-barrage se forme
devant lui.
« Prend
ça ! On décolle ! » lui fait-il quand elle bondit vers lui.
C’est quoi ?
De quoi arracher tout ce qui entravera leur course
vers le tarmac.
« Des
amphétamines de guerre ! »
Sauf que Cécile, elle a un défaut quand elle a une
arme dans les mains et qu’elle n’a plus aucune inhibition : elle s’en
sert en rafale désordonnées !
À pétarader de tous les côtés : l’aéroport est
attaqué par les « impérialistes »…
Sans limite et jusqu’à épuisement du chargeur avant
d’en retrouver une autre à sa portée.
D’ailleurs, surprise une première fois par le chargeur
vide, elle en jette son arme à la tête d’un milicien qui en fait un bond en
arrière de plusieurs mètres en la recevant sur le crâne, avant qu’elle ne
s’empare de son arme à lui en quelques enjambées rapides.
Pour mieux recommencer sa polka de queues de détente
de percuteur.
À elle aussi, ça fait de l’effet les « pilules
magiques ».
« Par
là ! On va voler un avion ! »
Justement, il y
en a un petit qui chemine vers l’une des deux pistes.
L’aéroport est curieusement installé dans une vallée
étroite entourée de collines pas très élevées. En fait, les deux pistes sont
alignées l’une derrière l’autre, un peu décalées l’une par rapport à l’autre,
mais axées de la même façon. De quoi se planter quand on ne connaît pas les
lieux.
Paul pique un nouveau sprint étonnant et rattrape le
petit avion immatriculé localement qui chemine vers l’ouest.
Il arrache la porte du pilote, l’assomme presque dans
le même geste rapide, déboucle la ceinture de sécurité et le jette sur
l’asphalte du runway.
Son copilote, ou passager unique, tente bien de le
retenir, mais à son tour, il est envoyé dans les pommes d’un rapide uppercut
foudroyant.
Paul s’installe sur le siège libre, ouvre la porte
opposée et jette à son tour son occupant après avoir dégagé la ceinture de
sécurité 4 points.
Maintenant, il s’agit de récupérer Cécile en faisant
un demi-tour rapide, quitte à mordre les pelouses du bas-côté.
Plein gaz vers l’aérogare.
Ça tire encore de tous les côtés. On peut voir au loin
une colonne de camions militaires rappliquer par le réseau routier, venant de
Pyongyang.
Cécile débouche à vive allure des bâtiments en
direction de l’avion de Paul.
Celui-ci réduit l’allure brutalement en arrivant à sa
hauteur. Pas assez pour ne pas la dépasser.
Elle finit par se jeter dans l’habitacle : plein
gaz de nouveau !
Même pas la peine de s’aligner sur une des deux
pistes, d’autant qu’un avion est en approche en face d’eux : on voit ses
phares dans le ciel.
Des véhicules de piste sont lancés à leur poursuite,
pendant que d’autres se positionnent pour leur barrer la route.
Paul tire sur le manche. L’avion consent à lever le
nez. Les roues quittent le sol. L’alarme « stall » dite de décrochage
hurle dans le cockpit.
Plein gaz, Paul enfonce d’un mouvement rapide et
précis devant lui le manche, juste ce qu’il faut pour remettre l’assiette de
l’avion à l’horizontale et redresse quasi-instantanément.
Ils volent !
À quelques mètres de haut, pas plus, mais c’est
suffisant.
Virage à droite, puis cap à l’ouest, vers la mer. Il
s’agit de voler assez bas pour ne pas se faire intercepter par la chasse.
Il fait un temps splendide : le soleil d’Austerlitz !
« Géniales
tes pilules ! Maintenant, j’ai une de ces envies de baiser, moi, et
vite ! »
Et de joindre le geste à la parole en se battant avec
ses vêtements pour les ôter dans l’étroit cockpit à s’en faire des bosses de partout.
Dingues ! Les femmes et les émotions fortes…
Il avait déjà noté cet effet avec la conseillère
hackeuse détachée de la chambre régionale des comptes à l’occasion de son
détour en Afghanistan pour « extraire » un commando pris sous le feu
de snipers hostiles, dans les montagnes (cf. « Opération
Juliette Siéra »).
Là, avec l’amphétamine ingérée, l’envie décuple telle
qu’elle en devient irrésistible.
D’autant que quand celle-là a le feu quelle que part,
elle ne l’a pas ailleurs !
Et il ne faut pas seulement lui en promettre…
De toute façon, son honnête et opulente poitrine de « pulpeuse »
naturelle, virevoltant en tous sens une fois libérée de son soutien-gorge, son
pubis touffu s’ouvrant sur son sexe déjà détrempé sont un appel à la
fornication immédiate qu’il est difficile, sinon impossible de refuser.
(Aparté
n° 2)
Court, intense, acrobatique.
C’est du sportif et heureusement que c’est
l’électronique du bord qui contrôle la trajectoire de l’avion, d’autant que des
Migs croiseront la route de l’avion de Paul à une altitude plus élevée, un peu
plus tard, les sens partiellement rassasiés.
Mais trop haut et trop loin pour perdre inutilement
leurs slaves tirées au jugé et tombées en mer.
Il leur faudrait des missiles.
Ce qui a demandé un peu plus de temps.
Le premier s’est autodétruit avant de toucher l’eau,
très en arrière de la route de Paul pour avoir à voler trop bas.
Le second aura été abattu très loin par un drone sans
doute américain, faisant hippodrome en altitude.
Paul Allen, ou on ne sait encore quel autre
« service », qui aura bénéficié des écoutes téléphoniques d’il y a
quelques jours, et se seront donc finalement « rendus utiles ».
L’arrivée à Tianjin n’est même pas plus mouvementée
que ça, alors qu’ils rentrent d’une épopée tellement invraisemblable qu’elle
est à peine crédible.
Même pour les autorités de Corée, des deux Corées et
autres services…
Paul met « en panne » devant le bâtiment
d’Airbus.
Le soir, ils partent par un vol spécial vers Chengdu.
Un raid qui aura plusieurs conséquences importantes.
D’abord la disparition des « écrans »
médiatiques du « cher leader » pendant plusieurs semaines.
Il fait venir à grand-frais les meilleurs chirurgiens
orthopédistes d’occident pour réparer les blessures infligées par Paul.
Durant sa convalescence, l’OGD veille. Là encore, la
rumeur d’un coup d’État fait le tour du monde.
Fermement démenti par Pékin qui gère aussi la colère
du dictateur, de loin, quand il n’est pas sous traitement médicamenteux pour le
calmer : après tout, il est encore vivant, c’est une chance inouïe, et
Paul a disparu pour être désormais au travail, à l’abri alors qu’on le fait
passer pour perdu en mer.
D’autant que personne ne comprend comment les
événements se sont déroulés.
Maîtriser, sans arme, la garde rapprochée du jeune
dictateur, même pour un seul homme, même du « calibre » de
« Charlotte », ça paraît complètement insensé !
Lui-même d’ailleurs n’en parle pas : il ne se
souvient que d’une chose, son immense peur, la trouille, la vraie, de celles
qui vous font vous pisser dessus sans retenue.
Et puis il délire de ses propres souffrances
post-opératoires.
Alors que la prise de l’aéroport et l’évasion aérienne
démontrent les faiblesses criardes du dispositif de sécurisation du pays :
une vraie passoire !
Ce qui est le plus inquiétant pour les autorités qui
gèrent l’intérim du pouvoir.
Il leur faut du matériel plus performant qu’ils
trouveront plus tard auprès des russes, puisque les chinois, en froid, ne
veulent pas les leur fournir.
D’où le rapprochement qui suivra entre les deux
capitales, jusqu’à un voyage à Moscou de Kim Jong Un, encadré par l’OGD.
Et les rumeurs se seront éteintes quand le dictateur
réapparaîtra, affublé d’une canne en déplacement à l’occasion de l’inauguration
d’un complexe d’habitations neuf pour les « travailleurs du parti »…
des travailleurs.
Puis plus tard, sans canne, à l’occasion de diverses
manifestations.
Sans doute devenu fou de peur, le dictateur n’hésitera
pas à faire régner encore plus la terreur dans les semaines qui suivront, même
chez ses proches collaborateurs, tous suspectés d’incompétence ou de haute-trahison.
Le plus spectaculaire restera l’exécution d’Hyon
Yong-chol, le ministre de la Défense qui était l’un des hommes les plus
puissants de la dictature nord-coréenne, et apparaissait chaque semaine aux
côtés de Kim Jong Un pour des commémorations officielles, des grandes manœuvres
militaires ou les essais de missiles balistiques censés effrayer Séoul, Tokyo
et Washington.
Jusqu’en mars 2015, six mois après les événements de Ryongsong,
c’est ce haut gradé, bénéficiant du titre rare de vice-maréchal, qui avait
représenté la Corée du Nord justement à Moscou lors d’une grande conférence sur
la sécurité en Asie, au cours de laquelle il avait mis en garde les États-Unis
contre la possibilité d’un conflit nucléaire et préparer la cession de matériels
militaires plus performants, même d’occasion.
Sa bravade avait été saluée par les médias officiels
lors de son retour à Pyongyang.
En avril suivant, le 7ème mois, il aura perdu
toute son aura et surtout la confiance du dictateur.
Selon les services de renseignements sud-coréens
(NIS), Hyon Yong-chol a été exécuté en public … au canon antiaérien pour des « actes de trahison » et « un comportement blasphématoire ».
Des députés sud-coréens de la commission de défense de
l’Assemblée nationale indiqueront à la presse que le ministre nord-coréen aurait
notamment ulcéré Kim Jong Un après s’être endormi à un événement militaire
filmé par les services de propagande et pour lui « avoir mal répondu ».
Bien sûr, ce n’est pas la vraie raison, tellement le
prétexte est si ridicule et ne trompe que quelques « initiés », même
si ils ne peuvent rien en dire.
Une exécution qui s’inscrit dans la continuité de la
grande campagne de purge orchestrée par le jeune leader du dernier pays
stalinien depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, suite au décès de son père
Kim Jong Il.
Se méfiant d’une partie des cadres qui entouraient
l’ancien homme-fort du régime et semblaient contester la dimension héréditaire
de la dictature, Kim Jong Un a tenté d’instaurer, dès son accession au pouvoir,
ce climat de terreur dans l’exécutif nord-coréen en faisant exécuter en 2013
son propre oncle et mentor Jang Song Taek, comme il vient d’être dit.
Souvent présenté comme le numéro 2 du régime, l’homme
avait été accusé d’avoir comploté un possible renversement de Kim Jong Un, qui
n’est alors âgé que d’une trentaine d’années. Dans la foulée, le pouvoir avait
éliminé plusieurs proches de Jang Song Taek.
Plus d’une dizaine d’exécutions de dirigeants du Parti
des Travailleurs avaient été recensées par les services nord-coréens.
En avril 2015, le NIS aura assuré que 15 officiels de
haut rang avaient déjà été exécutés au Nord depuis le 1er janvier
2015.
En janvier, le vice-ministre des Forêts a été éliminé
pour s’être plaint du plan de reboisement du pays.
En mars, ce sont quatre membres de l’orchestre
nord-coréen Unhasu qui avaient été exécutés pour espionnage et pour avoir osé
divulguer des secrets sur la famille du dirigeant Kim Jong Un. Selon les médias
japonais, la purge devait protéger la réputation de la première dame de Corée
du Nord, Ri Sol Ju, qui avait été, dans sa jeunesse, chanteuse et s’était
peut-être retrouvée en mauvaise posture dans une « sex-tape » où apparaissaient
plusieurs autres « artistes » officiels.
On apprendra plus tard à l’occasion d’un rapport
intitulé « Mouvements particuliers en
Corée du Nord » que le Service national du renseignement de Corée du Sud
(NIS) a recensé au moins 70 personnes de haut rang exécutées depuis que Kim
Jong Un est arrivé au pouvoir, en décembre 2011.
Selon ce rapport, le décompte des hauts responsables
nord-coréens fusillés s’élève à 3 en 2012, puis 30 en 2013, et 31 en 2014. Il y
en a également eu 8 depuis le début de 2015 et si l'on tient compte des
citoyens « ordinaires » exécutés, ce sont 15 personnes de plus qui
ont perdu la vie.
Toujours selon le NIS, « les gens liés aux exécutés et les membres de leur famille doivent se
présenter sur la scène d’exécution et un affut antiaérien doté de quatre canons
de 14,5 mm est utilisé. »
Dans certains cas « un lance-flammes est mis en batterie pour brûler des corps ».
Enfin, selon un autre rapport, des chars serviraient
parfois pour « éliminer les traces
avec des chenilles » et les personnes présentes « ont interdiction d’incliner la tête et de
verser des larmes ».
Elles seraient aussi forcées d’écrire noir sur blanc
un avis blâmant le condamné.
Un régime sanguinaire,
dictatorial, brutal, moyenâgeux et pour certains, proche de l’agonie.
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