Sortie du
prototype…
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci
n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Florence se remet lentement, peu à peu, tout doucement,
grâce aux soins reçus à Caen et la présence de ses deux parents (et parfois ses
frères et belles-sœurs avec leur « nains de jardin » comme les
surnomme Paul), profitant de la maison de l’arrière-pays de Cabourg.
Ce n’est pas visible au jour le jour, mais d’une
semaine, ou d’une quinzaine à une autre, ça saute aux yeux de Paul.
Louis, « le futur » de Bréveuil, s’accroche
et pousse tranquillement.
Elle s’est coupée les cheveux, courts, qu’elle a
teints en noir profond : ça lui change le visage qui semble de plus en
plus reposé pour réduire également ses horribles boutons et furoncles qui lui
mangeaient le visage.
Même si la couleur blanche de sa tignasse ressort
systématiquement aux racines.
Elle essaiera la couleur auburn, puis plus soutenu
dans les roux au fil du temps alors qu’elle laissera sa coupe descendre jusque
sur les épaules, pour finalement se stabiliser avec des mèches blondes de
« blonde-cendrée » du meilleur effet.
Tous ses déplacements restent pourtant pénibles :
elle ne se sentait pas d’aller récupérer Eurydice à Malte pendant la période de
fin d’année.
Et elle préféra pouponner Annabelle pour les fêtes.
Gâtée la gamine…
En revanche, Paul a réussi à l’intéresser à commencer
une petite étude autour d’une activité de gîte rural dans la maison, avec
petite restauration.
Qu’elle en a emmerdé Mylène au téléphone et quand elle
est passée après les fêtes en semaine, saison-morte oblige, accompagnée de sa
fille Eva complètement « détruite » par la poudre et une nouvelle
déception amoureuse, qui elle voyait déjà un restaurant-luxe dans ce lieu pour
le moins plein de charme…
Mignone Mylène avec sa tignasse en broussaille
ardente teinte en rousse, cette fois-là, pour convaincre Florence que le
noir ne lui va pas !
Alors qu’elle ne peut toujours pas payer les loyers de
son « Château-sur-Cher »…
En octobre 2014, les équipes de Paul s’occupe d’une
part à monter le four et l’atelier d’assemblage dans le hangar de Chengdu,
pendant qu’on calcul les résistances, contraintes et maintes déformations à
venir sur les céramiques … à venir.
En novembre, les choses étant à peu près fixées, il faut
monter la maquette finale en plâtre, corrigée des retraits hydrauliques,
incluant non pas 4 moteurs fusées, mais un seul, un peu bridé, de conception
russe fabriqué sous licence par les chinois pour leurs fusées « Longue
Marche ».
Deux tonnes, l’engin, mais qui « dépote » à
souhait.
Ça change un peu la configuration de l’engin sur
l’extrados.
La maquette, modifiée à plusieurs reprises, il s’agira
d’en faire un moulage en résine autour de son support de manipulation.
Face externe qui doit être « parfaite » et
interne qui s’encastre dans la « ferraille » de la structure porteuse
de l’avion.
Normalement, le haut du Nivelle 002, son
« dessus » recevra des équipements et carlingues en métal, mais
parfois devant s’incruster dans la céramique afin de protéger les
« abords » chauds.
Le « dessous » de l’avion, là où se
situeront les parties chaudes doit être confectionné d’une seule pièce.
Plus les pièces « démontables », dont il est
prévu qu’elles puissent être changées après chaque vol : les longs bords
d’attaque des ailes noyées dans le corps de l’engin, et l’étrave, le nez
enveloppant la partie la plus chaude de l’avion.
Celui-ci changera d’aspect plusieurs fois.
Pendant ce temps-là, on broie aussi quantité
d’ingrédients qui fourniront la céramique finale. On broie et on brasse, afin
que le mélange soit le plus homogène possible.
En décembre et janvier, les cuissons commencent. Une
phase qui se terminera début février.
Là, il s’agira de joindre l’ensemble, non sans avoir
« équipé » l’appareil de son moteur, de ses réservoirs et de tous les
équipements nécessaires.
Un travail long et fastidieux, d’autant mieux qu’il
faudra recommencer l’opération ultérieurement pour le prototype final, plus
grand, plus lourd, mais doté du dispositif d’ionisation des plasmas environnant,
après le passage de Paul à Barcelone et sa seconde rencontre avec Birgit, la même
WIB qui l’aura « guidé » en septembre dernier dans la libération de
Florence.
Non seulement on ne comprend pas tout des croquis et
formules qu’elle a glissé à Paul, mais après le premier vol, si l’avion a un
comportement sain, son utilisation reste « difficile » : on est
en limite des limites.
D’abord le transfert des ateliers vers le plan d’eau
repéré : chaotique alors qu’il n’y a même pas une dizaine de kilomètres à
faire.
Un pont gène le passage et il faudra user deux engins
militaires, des grues montées sur chenilles, pour passer
« au-dessus » des obstacles sans les détruire, quitte à passer à
travers champs.
Périlleux, mais il n’y a rien d’autre de disponible.
Ensuite, la mise à l’eau manque de très peu de couler
l’engin, une fois les pleins faits : il déplace moins d’eau que sa masse
et devra être « soutenu » par des boudins !
Quant au déjaugeage, il est bien plus pénible que
prévu et les 4 kilomètres du bassin ont été à peine suffisants.
La forme de l’étrave n’est pas bonne : elle
enfourne plus qu’à son tour au lieu de se dresser vers le ciel.
Qu’il faudra en refaire un « nez », dans la
version « 002.1 » en forme de spatule de ski, élargie de façon à lui
donner un « bec de canard ».
En revanche, en l’air et compte tenu des 120 tonnes de
poussée, c’est un joujou extrêmement plaisant : Mach 2 à 10.000 mètres,
poussée réduite, il ne demande qu’à accélérer au fil de son allègement
consécutif à la disparition en fumée, lumière et chaleur de ses carburant et
comburant.
Le premier tour se fait en direction de l’est, vers
l’océan pacifique. Mais l’objectif est de tester les céramiques : il faut
redescendre vers de couches plus denses de l’atmosphère, et accélérer encore.
Après un large virage à 180°, un demi-tour vers le
nord de Chengdu.
5.000 mètres pour éviter de faire claquer toutes les
vitres des maisons survolées, Mach 5,5, Mach 6 et l’apparition des premières
lueurs plasmatiques qui viennent lécher le bord supérieur du parebrise du poste
de pilotage.
L’engin vibre de toute part, se déporte, monte,
descend de façon brutale et aléatoire, comme le « 001 » au large de
Toulon.
Là, on se dit qu’il faut arrêter l’expérience si on
veut rentrer. Et c’est le copilote, un officier-ingénieur supérieur de l’armée
chinoise, en sueur, regard hagard, qui craque le premier pour réduire
l’admission des ergols dans la chambre de combustion, tellement les gaz brûlant
lèchent de si près et de plus en plus souvent le parebrise du cockpit à l’occasion
des soubresauts intempestifs de la machine.
Le retour se fait plus calmement, d’abord avec une
prise d’altitude confortable, pour ralentir et refroidir la carlingue, puis à
petite vitesse pour « arrondir » la trajectoire jusque dans l’axe de
la pièce d’eau de départ.
Ça ne va pas : tout est conforme aux calculs,
jusqu’à « l’usure » des céramiques de pointe et des bords d’attaque,
mais ça ne va pas.
Le vol hypersonique n’a duré que quelques centaines de
seconde et il sera question, lors d’un retour de l’espace, qu’il dure plusieurs
poignées de minute.
Le risque est trop grand pour l’équipage et l’engin.
Il faut revoir la conception de la machine et
recommencer le travail sur la table à dessin et à calcul.
C’est la phase de détresse : ce vol-là, s’il est une
réussite, il n’est pas assez démonstratif pour ne pas considérer qu’il s’agisse
d’un échec.
Au moins la moitié d’un.
Paul fait ramener le prototype sur tarmac de la base
aérienne et renvoie ses équipes aux pays, disperse celles qui sont chinoises et
se remet au travail.
Évidemment, en haut lieu, c’est également le doute. Et
si Paul de Bréveuil échouait, cela ne voudrait-il pas dire que la technologie
française touche à ses propres limites ?
Que tous les efforts consentis, financiers et
politiques sont vains et perdus à jamais ?
Pourtant, au même moment, les équipes de Dassault
accélèrent les négociations tous azimuts pour engranger les premières commandes
de Rafale.
Airbus signe contrat sur contrat de son côté.
Et Paul a visités des centrales nucléaires chinoises
et se fait cornaquer sur les centrales à sel fondus.
Au comité central, qui suit cette « collaboration » que certains jugent contre-mature, on en repense qu’il agit de nouveau
comme d’un espion, un pilleur de savoir-faire théorique, sans rien donner en
échange.
Bref, un froid sibérien plane au pied du plateau
himalayen qui provoque même plusieurs visites d’officiels français de chez
Airbus et ensuite de la délégation diplomatique.
C’est que l’industrie nucléaire parisienne ne
désespère pas de refourguer son EPR alors même que déjà des rumeurs de fusion
avec l’électricien national parviennent jusqu’en Chine, tellement la situation
financière du concepteur de ce type de centrale semble crouler sous les
difficultés à financer son « bas de bilan ».
Paul s’oriente vers un machine plus lourde et plus
puissante, avec l’idée de ne pas en tirer toute la capacité en terme de vitesse
finale, pour garder de quoi « ralentir » la course dans l’espace,
dans le vide atmosphérique, au moins assez pour réduire la vitesse d’approche
des couches denses de l’atmosphère.
Mais là encore, si c’est la bonne approche en termes
de signature thermique, ce n’est pas vraiment la solution espérée.
Il pourrait également changer d’ergols et utiliser de
l’hydrogène liquide, renonçant alors à la technologie bien maîtrisée qui
restait au cœur du projet.
Ça pourrait être faisable, à condition alors
d’emporter sur le dos l’énorme réservoir d’hydrogène, un gaz tellement léger,
c’est le plus léger qui existe, que sa faible densité démultiplie les
dimensions de la citerne qui l’emporterait, tout en alourdissant le devis de
poids, d’autant qu’il faut pouvoir le calfeutrer de telle façon que l’hydrogène
soit maintenu à des températures ultra-négatives, bien plus que pour le
réservoir d’oxygène liquide.
Et puis quel choix : Gaz comprimé à 200 bars ou
gaz liquide à 700 bars ?
De toute façon, l’une comme l’autre des technologies
sont chères à mettre en œuvre, il faudrait monter une usine de fabrication de
ce carburant à Chengdu qui en est dépourvu, juste pour quelques vols, ce serait
débile, et c’est justement tout ce qu’on voulait éviter avec l’emploi du
kérosène d’aviation.
La solution viendra en réétudiant les croquis remis
par Birgit à Barcelone en février. Un épisode qui mérite d’être raconté,
tellement il a perturbé le mental de Paul avant le premier vol du
« 002 ».
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