Il est ressuscité…
Et ce n’est pas le premier, puisque Lazare est revenu
d’entre les morts lui aussi, un peu avant.
Mais jusque-là, c’est le dernier.
Et ça aura secoué quelques fidèles assez fort pour que l’histoire se perpétue de générations en générations.
Depuis les confiseurs te font des chocolats à tout va…
Quelle dérision !
J’ai fait une démarche inaccoutumée pour vous : J’ai
demandé à « François Ier » le texte de son homélie du jour.
Il ne m’a pas encore répondu.
Il faut dire, « Ignoble » accolé à « Infreequentable », peut-être qu’il a cru à un poisson d’avril…
Alors je vous ressers celle de l’année dernière, prononcée en plein confinement dur.
La situation n’a pas beaucoup changé dans nos quotidiens, mais ça fait plaisir tout de même.
Homélie du Saint-Père :
« « Après le sabbat » (Mt 28, 1) les femmes
allèrent au tombeau. C’est ainsi qu’a commencé l’Evangile de cette Veillée
sainte, avec le sabbat. C’est le jour du Triduum pascal que nous négligeons le
plus, pris par la frémissante attente de passer de la croix du vendredi à
l’alleluia du dimanche. Cette année, cependant, nous percevons plus que jamais
le samedi saint, le jour du grand silence. Nous pouvons nous retrouver dans les
sentiments des femmes en ce jour. Comme nous, elles avaient dans les yeux le
drame de la souffrance, d’une tragédie inattendue arrivée trop vite. Elles
avaient vu la mort et avaient la mort dans leur cœur. A la souffrance
s’ajoutait la peur : leur arriverait-il, à elles aussi, la même fin qu’au
Maître ? Et puis les craintes pour l’avenir, tout à reconstruire. La mémoire
blessée, l’espérance étouffée. Pour elles c’était l’heure la plus sombre, comme
pour nous.
Mais dans cette situation les femmes ne se laissent
pas paralyser. Elles ne cèdent pas aux forces obscures de la lamentation et du
regret, elles ne se renferment pas dans le pessimisme, elles ne fuient pas la
réalité. Le samedi elles font quelque chose de simple et d’extraordinaire :
dans leurs maisons elles préparent les parfums pour le corps de Jésus. Elles ne
renoncent pas à l’amour : dans l’obscurité du cœur, elles allument la
miséricorde. La Vierge, le samedi, jour qui lui sera dédié, prie et espère.
Dans le défi de la souffrance, elle a confiance dans le Seigneur. Ces femmes,
sans le savoir, préparaient dans l’obscurité de ce samedi « l’aube du premier
jour de la semaine », le jour qui aurait changé l’histoire. Jésus, comme une
semence dans la terre, allait faire germer dans le monde une vie nouvelle ; et
les femmes, par la prière et l’amour, aidaient l’espérance à éclore. Combien de
personnes, dans les jours tristes que nous vivons, ont fait et font comme ces
femmes, en semant des germes d’espérance ! Avec de petits gestes d’attention,
d’affection, de prière.
A l’aube, les femmes vont au sépulcre. Là l’ange leur
dit : « Vous, soyez sans crainte. Il n’est pas ici, il est ressuscité »
(vv.5-6). Devant une tombe, elles entendent des paroles de vie… Et ensuite
elles rencontrent Jésus, l’auteur de l’espérance, qui confirme l’annonce et dit
: « Soyez sans crainte » (v. 10). N’ayez pas peur, soyez sans crainte : voici
l’annonce d’espérance. Elle est pour nous, aujourd’hui. Ce sont les paroles que
Dieu nous répète dans la nuit que nous traversons.
Cette nuit nous conquerrons un droit fondamental, qui
ne nous sera pas enlevé : le droit à l’espérance. C’est une espérance nouvelle,
vivante, qui vient de Dieu. Ce n’est pas un simple optimisme, ce n’est pas une
tape sur l’épaule ou un encouragement de circonstance. C’est un don du Ciel que
nous ne pouvons pas nous procurer tout seuls. Tout ira bien, disons-nous avec
ténacité en ces semaines, nous agrippant à la beauté de notre humanité et
faisant monter du cœur des paroles d’encouragement. Mais, avec les jours qui
passent et les peurs qui grandissent, même l’espérance la plus audacieuse peut
s’évaporer. L’espérance de Jésus est autre. Elle introduit dans le cœur la
certitude que Dieu sait tout tourner en bien, parce que, même de la tombe, il
fait sortir la vie.
La tombe est le lieu d’où celui qui rentre ne sort
pas. Mais Jésus est sorti pour nous, il est ressuscité pour nous, pour apporter
la vie là où il y avait la mort, pour commencer une histoire nouvelle là où on
avait mis une pierre dessus. Lui, qui a renversé le rocher à l’entrée de la
tombe, peut déplacer les rochers qui scellent notre cœur. Par conséquent, ne
cédons pas à la résignation, ne mettons pas une pierre sur l’espérance. Nous
pouvons et nous devons espérer, parce que Dieu est fidèle. Il ne nous a pas
laissé seuls, il nous a visité : il est venu dans chacune de nos situations,
dans la souffrance, dans l’angoisse, dans la mort. Sa lumière a illuminé
l’obscurité du sépulcre : aujourd’hui il veut rejoindre les coins les plus
obscures de la vie. Sœur, frère, même si dans ton cœur tu as enseveli
l’espérance, ne te rends pas : Dieu est plus grand. L’obscurité et la mort
n’ont pas le dernier mot. Confiance, avec Dieu rien n’est perdu.
Confiance : C’est une parole qui dans l’Evangile sort
toujours de la bouche de Jésus. Une seule fois d’autres la prononcent, pour
dire à une personne nécessiteuse : « Confiance ! lève-toi, [Jésus] t’appelle »
(Mc 10, 49). C’est lui, le Ressuscité, qui nous relève nous qui sommes dans le
besoin. Si tu es faible et fragile sur le chemin, si tu tombes, ne crains pas,
Dieu te tend la main et te dit : “Confiance”. Mais tu pourrais dire, comme don
Abbondio : « La confiance, personne ne peut se la donner » ( I Promessi Sposi -
Les fiancés, XXV). Tu ne peux pas te la donner, mais tu peux la recevoir, comme
un don. Il suffit d’ouvrir ton cœur dans la prière, il suffit de soulever un
peu cette pierre mise à l’entrée de ton cœur pour laisser entrer la lumière de
Jésus. Il suffit de l’inviter : “Viens, Jésus, dans mes peurs et dis-moi aussi
: Confiance”. Avec toi, Seigneur, nous serons éprouvés mais non ébranlés. Et,
quelle que soit la tristesse qui habite en nous, nous sentirons devoir espérer,
parce qu’avec toi la croix débouche sur la résurrection, parce que tu es avec
nous dans l’obscurité de nos nuits : tu es certitude dans nos incertitudes,
Parole dans nos silences, et rien ne pourra jamais nous voler l’amour que tu
nourris pour nous.
Voilà l’annonce pascale, une annonce d’espérance. Elle
contient une deuxième partie, l’envoi. « Allez annoncer à mes frères qu’ils
doivent se rendre en Galilée » (Mt 28, 10), dit Jésus. « Il vous précède en
Galilée » (v. 7), dit l’ange. Le Seigneur nous précède. Il est beau de savoir
qu’il marche devant nous, qu’il a visité notre vie et notre mort pour nous
précéder en Galilée, c’est-à-dire dans le lieu qui pour lui et pour ses
disciples rappelait la vie quotidienne, la famille, le travail. Jésus désire
que nous portions l’espérance là, dans la vie de chaque jour. Mais la Galilée,
pour les disciples, c’était aussi le lieu des souvenirs, surtout du premier
appel. Retourner en Galilée c’est se souvenir d’avoir été aimés et appelés par
Dieu. Nous avons besoin de reprendre le chemin, nous rappelant que nous
naissons et renaissons d’un appel gratuit d’amour. Cela est le point d’où
repartir toujours, surtout dans les crises, dans les temps d’épreuve.
Mais il y a plus. La Galilée était la région la plus
éloignée d’où ils se trouvaient, de Jérusalem. Et pas seulement
géographiquement : la Galilée était le lieu le plus distant de la sacralité de
la Ville sainte. C’était une région peuplée de gens divers qui pratiquaient des
cultes variés : c’était la « Galilée des nations » (Mt 4, 15). Jésus envoie là,
il demande de repartir de là. Qu’est-ce que cela nous dit ? Que l’annonce de
l’espérance ne doit pas être confinée dans nos enceintes sacrées, mais doit
être portée à tous. Parce que tous ont besoin d’être encouragés et, si nous ne
le faisons pas nous, qui avons touché de la main « le Verbe de vie » (1 Jn 1,
1), qui le fera ? Qu’il est beau d’être des chrétiens qui consolent, qui
portent les poids des autres, qui encouragent : annonciateurs de vie en temps
de mort ! En chaque Galilée, en chaque région de cette humanité à laquelle nous
appartenons et qui nous appartient, parce que nous sommes tous frères et sœurs,
portons le chant de la vie ! Faisons taire le cri de mort, ça suffit les
guerres ! Que s’arrête la production et le commerce des armes, parce que c’est
de pain et non de fusils dont nous avons besoin. Que cessent les avortements,
qui tuent la vie innocente. Que s’ouvrent les cœurs de ceux qui ont, pour
remplir les mains vides de ceux qui sont privés du nécessaire.
Les femmes, à la fin, « embrassèrent les pieds » de
Jésus (Mt 28, 9), ces pieds qui pour venir à leur rencontre avaient fait un
long chemin, jusqu’à entrer et sortir de la tombe. Elles embrassèrent les pieds
qui avaient piétiné la mort et ouvert le chemin de l’espérance. Nous, pèlerins
en recherche d’espérance, aujourd’hui nous nous serrons contre toi, Jésus
Ressuscité. Nous tournons le dos à la mort et nous t’ouvrons nos cœurs, toi qui
es la Vie. »
Bon, manifestement, il prêche pour sa paroisse, mais c’est
fait avec conviction et sans être caricatural.
Parce que bon, dans la « vraie histoire » pour de vrai, ce n’est pas tout-à-fait comme ça que les évangiles « authentiques » rapportent ce jour de Pessah-là.
Et puis ce texte aura été prononcé la veille, le 11 avril et non pas le 12.
Mais bon, quand on est religieux, c’est la foi qui compte, autrement dit une « croyance », pas les minutes du Journal Officiel de la République qui font Loi.
Peu importe, je vous souhaite de joyeuses Pâques à
toutes et à tous dans tous les cas, et quelle que soient vos convictions
religieuses (ou autres).
Car demain, c’est férié, et c’est ce qui compte.
D’ailleurs, pour la peine, je ne bosserai pas : Je vous colle le résumé mensuel des « bonnes nouvelles » sans importance du mois de mars.
On se retrouve mardi sur « nos lignes » !
Bonne journée à toutes et tous !
I3
Mais jusque-là, c’est le dernier.
Et ça aura secoué quelques fidèles assez fort pour que l’histoire se perpétue de générations en générations.
Depuis les confiseurs te font des chocolats à tout va…
Quelle dérision !
Il ne m’a pas encore répondu.
Il faut dire, « Ignoble » accolé à « Infreequentable », peut-être qu’il a cru à un poisson d’avril…
Alors je vous ressers celle de l’année dernière, prononcée en plein confinement dur.
La situation n’a pas beaucoup changé dans nos quotidiens, mais ça fait plaisir tout de même.
Parce que bon, dans la « vraie histoire » pour de vrai, ce n’est pas tout-à-fait comme ça que les évangiles « authentiques » rapportent ce jour de Pessah-là.
Et puis ce texte aura été prononcé la veille, le 11 avril et non pas le 12.
Mais bon, quand on est religieux, c’est la foi qui compte, autrement dit une « croyance », pas les minutes du Journal Officiel de la République qui font Loi.
Car demain, c’est férié, et c’est ce qui compte.
D’ailleurs, pour la peine, je ne bosserai pas : Je vous colle le résumé mensuel des « bonnes nouvelles » sans importance du mois de mars.
On se retrouve mardi sur « nos lignes » !
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