« McDo-Trompe » avait été prévenu.
Ici même (et par ailleurs) par mes soins : Il aurait du mal à gagner les élections de 2020 s’il ne déclenchait pas un conflit armé, au moins de portée régionale.
Et il chauffait plusieurs marmites à cet effet : Iran (mais même « Saddam-Hussein » n’a pas pu gagner contre l’Iran), « Kim-tout-fou » (mais personne n’ira mourir pour jeter ce dictateur-là), Pékin (mais c’est bien gros à avaler…).
Mais l’État-profond n’en voulait pas, malgré nombre de « faux-kons » dans les couloirs de Washington…
Résultat si « McDo » a été bien médiocre dans sa victoire en quatre ans, il est nul dans sa défaite quatre ans plus tard.
Et nous, même s’il n’y a plus de poilu encore vivant (et plus que deux compagnons de la Libération) nous nous souvenons encore de toute une génération sacrifiée pour une guerre que personne ne voulait vraiment parce que bien inutile, pour avoir raté la paix et de devoir remettre le couvert une génération plus tard afin d’accoucher de l’UE dans la langueur des naissances difficiles et compliquées.
Néanmoins – je vous l’avais promis – les « Années Trompe » auront accouché d’un avatar aberrant qui émerge aux USA, avec l’arrivée de deux élues au Congrès « conservatrices », et pourrait bien porter les prémisses d’une invasion sur le continent européen dans les prochaines années.
L’Europe, c’est le terrain de jeux de bien des perversions (y compris Cathares) où des essais se succèdent avec peu de bonheur et bien des heurts et ils s’y essayent tous, y compris les « barbus » de l’EI.
Je veux parler que mouvement « QAnon ».
Avec Marjorie Greene, le mouvement QAnon fait ainsi son entrée au Congrès américain.
Ce sont des adeptes de théories conspirationnistes et racistes, et Marjorie Greene qui a des sympathies ouvertement avérées pour ce mouvement a été élue en Géorgie, faisant d’elle le premier soutien de la mouvance complotiste à passer les portes de la Chambre des représentants.
C’est d’autant plus curieux qu’elle est élue « Républicain », justement ceux-là qui ne fustige pas particulièrement le « Deep-State ».
Pour résumer à grands traits : Elle est blonde, femme d’affaires, fan de crossfit, bardée d’armes à feu, raciste et pro-QAnon.
Après une campagne électorale menée à bord de son 4x4 aux couleurs militaires, cette adepte de cette théorie conspirationniste à l’influence grandissante, a été élue cette semaine à la Chambre des représentants, dans le 14ème district de Géorgie.
Sa victoire était certes anticipée dans ce bastion républicain ultra-conservateur, alors que son adversaire démocrate a été contraint de déménager de son district et d’interrompre sa campagne.
Mais pour la première fois, une recrue de la mouvance aux accents délirants, qualifiée par le FBI de menace terroriste interne « susceptible de motiver des extrémistes nationaux à se livrer à des activités criminelles ou violentes », entre donc au Congrès.
A la tête d’une compagnie de construction avec son mari, Marjorie Greene élève ses trois enfants dans le 14ème district où elle a déménagé récemment pour pouvoir y être candidate. Cette pro-Trump invétérée a commencé à faire parler d’elle sur les réseaux sociaux, en apportant, notamment, son soutien à QAnon.
Selon ses adeptes, bien informés par un certain « Q », « McDo-Trompe » menait une opération de purge de grande envergure contre l’existence d’un soi-disant « État profond » (qu’il s’était mis à dos à force d’outrances) : Une élite sataniste et pédo-criminelle, composée notamment de membres du Parti démocrate et de stars hollywoodiennes, rien que ça…
« Q est anonyme mais il semble être pour le bien, il semble être totalement du côté de Trump et très haut placé », dit-elle dans ses inquiétantes vidéos, certaines compilées par CNN.
En août 2018, son ascension aboutit à sa victoire à la primaire républicaine locale que les leaders républicains ont accueillie avec un certain malaise. « Trompe », lui, l’a félicitée, la qualifiant de « future star républicaine ».
« Marjorie est forte en tout et n’abandonne jamais – une vraie GAGNANTE ! » écrivait alors le président qui refuse de condamner la mouvance extrémiste, ouvrant la voie à une montée en puissance de ces candidatures-là.
C’était sans compter les propos racistes de la nouvelle représentante – « Pour les Noirs, être dans des gangs et vendre de la drogue, c’est ce qui les anime. C’est le manque d’éducation qui les anime. Ce n’est pas un truc de Blancs » –, islamophobes – « Il y a une invasion islamique dans les bureaux de notre gouvernement » – ou antisémites.
Selon Marjorie Greene, le milliardaire hongrois Georges Soros, juif et âgé de 13 ans lorsque l’Allemagne a envahi son pays, a collaboré avec les nazis.
Rien de moins.
Ça situe le personnage…
Cette pro-gun et membre d’une association de défense des armes mène sans vergogne sa croisade haineuse pour « sauver l’Amérique et stopper le socialisme ».
Pour parler de la cheffe des démocrates Nancy Pelosi à la chambre des représentants, elle a utilisé la formule « that bitch » (« cette salope ») dans son discours de victoire en août.
Elle s'est également mise en scène sur « Fesses-book » tenant un fusil à côté d’images de trois représentantes démocrates – Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Rashida Tlaib – pressant les conservateurs « à passer à l’offensive contre ces socialistes qui veulent déchirer notre pays ».
« Fesses-book » a retiré la photo dès le lendemain.
Face aux critiques, la candidate républicaine a tenté de s’éloigner de ses propos sur QAnon : Dans une interview accordée à Fox News le 13 août, elle explique avoir « changé de direction » en « décidant d’être candidate pour le Congrès ».
La veille, sur « Twister », dans un post où elle reconnaît qu’elle a eu tort de croire qu’un missile avait frappé le Pentagone le 11 septembre 2001 (une autre théorie conspirationniste bien connue), elle ajoute pourtant : « Le problème est que notre gouvernement nous ment tellement pour protéger le deep state, qu’il est parfois difficile de savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas », faisant référence à QAnon.
On pourrait espérer que cette élection ne soit qu’une anomalie mais selon le New-York Times, au moins douze candidats républicains (qui n’ont pas été élus, eux) au Congrès ont exprimé un soutien plus ou moins appuyé à QAnon.
Née en 2017, la communauté QAnon dénonce l’existence d’un « État profond » qui dirige depuis des décennies les États-Unis en soutenant la pédophilie.
Dans les pas de « McDo-Trompe », depuis son investiture, les adeptes de cette mouvance font circuler un agrégat de thèses conspirationnistes, défendant que « Trompe » serait l’unique « sauveur » de l’humanité face aux « pédo-sataniques ».
Le nom du mouvement « QAnon » est d’ailleurs la contraction de la lettre « Q », le personnage mystérieux à son origine, et de l’expression « Anon », un raccourci pour « anonymous » (anonyme).
L’origine du phénomène « QAnon » se trouve dans les messages du mystérieux « Q », hébergés sur la plateforme « 8kun » développée par Jim Watkins. Il s’agit d’un forum très difficile d’accès, où se partagent des contenus pornographiques, haineux ou obscènes, mais aussi de simples messages humoristiques.
« 8kun » est une émanation de « 8chan », connu notamment pour être l’espace de communication des suprémacistes blancs qui y annonçaient leurs attaques terroristes avant de les commettre.
Avec la crise sanitaire, la communauté « QAnon » a augmenté au même rythme que le taux d’infections.
C’est sur ces forums que publie régulièrement le mystérieux « Q », à destination des adeptes QAnon.
Très peu de militants QAnon consultent ce forum directement, car il est illisible pour les personnes non initiées.
L’identification des messages de « Q » étant extrêmement difficile pour un lecteur qui n’en est pas familier, les messages de « Q » sont relayés sur des sites dérivés où ils deviennent plus accessibles. Parmi ces sites, on compte des plateformes liées à Jim Watkins lui-même, dont « Qmap.pub », aujourd’hui supprimée.
Sur ces sites plus faciles d’utilisation, des agrégateurs extraient les publications de « Q » depuis le site « 8kun » et les présentent de façon lisible. Ces sites de décryptage leur permettent d’atteindre une audience très supérieure à « 8kun » et constituent le principal canal d’information des militants convaincus de QAnon, qui les publient ensuite sur les réseaux sociaux plus traditionnels (tels que « Fesses-book » ou « You-t’entube »).
Si l’on observe l’effet du confinement sur la popularité du mouvement, on constate que les sites comme « Qmap.pub » ont reçu un pic d’audiences de 10 millions d’avril à juillet 2020. Si les utilisateurs de ces plateformes sont essentiellement américains (ils représentent deux tiers des audiences du site « Qmap.pub »), la « Gauloisie-impétueuse » arrive tout de même à la 3ème place, après les cousins Canadiens, mais mon pays est passée en première place durant l’été.
Au sein de l’écosystème du mouvement, les deux plateformes permettent une accélération de la circulation des informations. Plus particulièrement, les groupes « Fesses-book » sont des lieux d’incubation très significatifs d’activistes QAnon, comme c’est le cas pour d’autres mouvements décentralisés, comme les « Gilets Jaunes ».
Conscient de la mesure du problème, « Fesses-book » vient de réagir de façon radicale en annonçant le 6 octobre qu’il comptait supprimer tous les comptes, pages et groupes relayant des messages de QAnon.
Ce qui naturellement alimente et consolide l’opinion de ses adeptes d’être la victime de ce fameux « Deep-State ».
La propagation de la mouvance QAnon en « Gauloisie-complotiste » est elle due à des stratégies de diffusion depuis les États-Unis.
Toutefois, une partie du phénomène QAnon en « Gauloisie-cartésienne » a été nourrie par le Canada francophone. Ainsi un utilisateur réputé « complotiste » d’extrême droâte a traduit et francisé de nombreux contenus issus de QAnon, ce qui a eu un rôle significatif dans l’explosion de QAnon en « Gauloisie-sectaire ». Mais ce succès réside aussi en grande partie dans la résonance des messages du mystérieux « Q » avec certaines communautés Gauloisiennes, notamment les communautés d’extrême droâte.
Le cœur du message de la mouvance QAnon promeut un combat contre une élite mondiale pédo-satanique fantasmée et une lutte contre un système mondial !
Des thèmes récurrents.
Cette perspective de lutte préexiste dans certains milieux, qui portent très haut ces messages.
Néanmoins, pour être plus précis, il y a deux raisons qui expliquent le succès de QAnon en « Gauloisie-éternelle » comme ailleurs : L’engagement contre la pédophilie d’un côté, auquel il est difficile de s’opposer, et la dimension ludique du mouvement de l’autre.
Concernant la première, le principal cheval de bataille de QAnon auprès des personnes non initiées, est la lutte contre la pédophilie et la défense de la petite enfance.
Cette cause permet de faciliter le recrutement, et d’atteindre une cible large.
L’adhésion à un message contre la pédo-criminalité est un mode opératoire qui leur est efficace : Lors des dernières manifestations des Gilets Jaunes et des anti-masques, les personnes aux profils QAnon qui s’y exprimaient parlaient uniquement de la pédophilie des élites.
Le cœur du message de la mouvance QAnon promeut un combat contre une élite mondiale pédo-satanique fantasmée et une lutte contre un système mondial.
Cette cause avait d’ailleurs été préemptée par quelques groupuscules d'extrême droâte auparavant.
La seconde raison du succès de QAnon est le format original d’interaction avec les messages du mystérieux « Q ». Celui-ci invite les adeptes à être proactifs et à effectuer leurs propres recherches pour essayer de démontrer le complot de l’élite internationale pédo-satanique. Cette idée est devenue le mantra de tous les adeptes de « Q ».
Ce qu’il y a de si efficace dans cette méthode, c’est qu’elle place chaque individu dans une position de pouvoir, comme un superhéros. C’est en cela qu’on peut parler de « gamification » du complotisme avec QAnon.
QAnon est ainsi la première mouvance complotiste qui repose sur un « complotisme participatif ».
Le sentiment d’appartenance à cette communauté se renforce à travers une hiérarchie instaurée : Les plus actifs à l’édification de cette cathédrale participative se nomment des « Qresearchers », à l’image d’un titre, ou d’un domaine de recherche officiel. Certains affichent même ces titres dans leurs compétences professionnelles Linkedin !
Néanmoins QAnon reste un mouvement assez marginal en « Gauloisie-des-lumières ». Les autorités Gauloisiennes doivent toutefois garder un œil attentif : Aux États-Unis, certains sont passés du militantisme de clavier à une violence réelle.
Le FBI a d’ailleurs assimilé le mouvement QAnon à une menace terroriste.
Il convient alors de veiller à ce que de telles dérives en « Gauloisie-des-Libertés » et en Europe n’évoluent pas dans le mauvais sens.
Tout un combat s’érige autour de la modération de contenu sur les plateformes des réseaux sociaux et la responsabilité qu’elles ont vis-à-vis de la visibilité de certains contenus complotistes qui sont mis en avant par leurs algorithmes.
En 2016 une note de « Fesses-book » dans le Wall Street Journal révélait que 64 % des personnes ayant rejoint des groupes « Fesses-book » extrémistes l’avaient fait sur recommandation des algorithmes de « Fesses-book », justement, et non de leur propre initiative : Les plateformes jouent donc un rôle important.
La suppression des pages QAnon par « Fesses-book » pose question. D’après un adage très connu aux États-Unis « freedom of speech is not the same as freedom of reach » : Il faut différencier la liberté d’expression de la liberté d’accélérer sa visibilité, ou sa viralité.
Les militants QAnon n’ont pas un droit inné à la sur-visibilité de leurs propos.
Additionnellement, extraire les QAnon de « Fesses-book » risque d’entraîner deux conséquences : La première est de les hystériser, les asseoir dans leur posture de victimes et les persuader qu’ils sont effectivement sur le point de découvrir une vérité qui fâche.
La seconde est d’enraciner les individus déjà adhérents dans des plateformes moins visibles, moins faciles à suivre en tant qu’observateur, et sur lesquelles prospèrent des communautés radicales (comme Gab, une plateforme sur laquelle on trouve des communautés antisémites, racistes et homophobes).
Dès lors, vous comprendrez mieux pourquoi les autorités de mon pays veulent « durcir » avec de nouveaux outils législatifs la lutte contre les « fakes-news » dont nous aura abreuver « McDo-Trompe » depuis quelques années (dont la loi Avia, retorquée par le « Cons-Cons »).
Pour ma part, en ce jour de souvenir d’une génération sacrifiée pour la Patrie, je m’inquiète : QAnon au Congrès, c’est comme le début du parti Nazi qui emporte une élection, un cancer qui va prospérer « de l’intérieur » au nom de la démocratie.
Dans moins d’une génération (d’une échéance électorale), nous y auront droit et les thèmes et circonstances vont être nombreuses pour que l’équivalent prospère sous les « ors de la République ».
On prend date…
Je rappelle à cette occasion que le « complotiste » a un « agenda-caché » qui vise à la déstabilisation de l’opinion publique en vue de détruite une ou des institutions, fruit de l’Histoire et des circonstances, qu’en général il ne comprend pas et du coup déteste (par ignorance).
Et le terrain des « compromissions » et corruptions actives internationales (et même nationales), le « mondialisme », restent propices à ce genre d’exercice.
C’est le thème du « Nos vies valent plus que leurs dividendes » qu’aura porté le « Front-de-gôche » et les « Staliniens » il y a quelques années de ça.
C’est dire qu’il y a de quoi faire.
Seulement, la plupart du temps, le « complotiste » se trompe dans la pertinence et la signification des « fils-rouges » qui traversent l’actualité.
Du coup il passe à côté des vraies corruptions, des vrais scandales qui émaillent la vie des « Nations-avancées » en ruinant l’honnête
citoyen et ainsi masquent sans le vouloir les vrais problèmes qui tombent dans
les oubliettes de l’Histoire au fil du temps.
Des « idiots-utiles » de Lénine (Vladimir Ilich Oulianov) qui finalement renforcent l’impunité des vampires du peuple.
Ils peuvent toujours s’agiter, ils rament finalement dans le camp des tyrans de notre époque par aveuglement et manque d’analyse.
Analyse systémique ET situationniste.
C’est comme ça.
Bonne fin de journée de commémoration à toutes et à tous !
I3
Ici même (et par ailleurs) par mes soins : Il aurait du mal à gagner les élections de 2020 s’il ne déclenchait pas un conflit armé, au moins de portée régionale.
Et il chauffait plusieurs marmites à cet effet : Iran (mais même « Saddam-Hussein » n’a pas pu gagner contre l’Iran), « Kim-tout-fou » (mais personne n’ira mourir pour jeter ce dictateur-là), Pékin (mais c’est bien gros à avaler…).
Mais l’État-profond n’en voulait pas, malgré nombre de « faux-kons » dans les couloirs de Washington…
Résultat si « McDo » a été bien médiocre dans sa victoire en quatre ans, il est nul dans sa défaite quatre ans plus tard.
Et nous, même s’il n’y a plus de poilu encore vivant (et plus que deux compagnons de la Libération) nous nous souvenons encore de toute une génération sacrifiée pour une guerre que personne ne voulait vraiment parce que bien inutile, pour avoir raté la paix et de devoir remettre le couvert une génération plus tard afin d’accoucher de l’UE dans la langueur des naissances difficiles et compliquées.
Néanmoins – je vous l’avais promis – les « Années Trompe » auront accouché d’un avatar aberrant qui émerge aux USA, avec l’arrivée de deux élues au Congrès « conservatrices », et pourrait bien porter les prémisses d’une invasion sur le continent européen dans les prochaines années.
L’Europe, c’est le terrain de jeux de bien des perversions (y compris Cathares) où des essais se succèdent avec peu de bonheur et bien des heurts et ils s’y essayent tous, y compris les « barbus » de l’EI.
Je veux parler que mouvement « QAnon ».
Avec Marjorie Greene, le mouvement QAnon fait ainsi son entrée au Congrès américain.
Ce sont des adeptes de théories conspirationnistes et racistes, et Marjorie Greene qui a des sympathies ouvertement avérées pour ce mouvement a été élue en Géorgie, faisant d’elle le premier soutien de la mouvance complotiste à passer les portes de la Chambre des représentants.
C’est d’autant plus curieux qu’elle est élue « Républicain », justement ceux-là qui ne fustige pas particulièrement le « Deep-State ».
Pour résumer à grands traits : Elle est blonde, femme d’affaires, fan de crossfit, bardée d’armes à feu, raciste et pro-QAnon.
Après une campagne électorale menée à bord de son 4x4 aux couleurs militaires, cette adepte de cette théorie conspirationniste à l’influence grandissante, a été élue cette semaine à la Chambre des représentants, dans le 14ème district de Géorgie.
Sa victoire était certes anticipée dans ce bastion républicain ultra-conservateur, alors que son adversaire démocrate a été contraint de déménager de son district et d’interrompre sa campagne.
Mais pour la première fois, une recrue de la mouvance aux accents délirants, qualifiée par le FBI de menace terroriste interne « susceptible de motiver des extrémistes nationaux à se livrer à des activités criminelles ou violentes », entre donc au Congrès.
A la tête d’une compagnie de construction avec son mari, Marjorie Greene élève ses trois enfants dans le 14ème district où elle a déménagé récemment pour pouvoir y être candidate. Cette pro-Trump invétérée a commencé à faire parler d’elle sur les réseaux sociaux, en apportant, notamment, son soutien à QAnon.
Selon ses adeptes, bien informés par un certain « Q », « McDo-Trompe » menait une opération de purge de grande envergure contre l’existence d’un soi-disant « État profond » (qu’il s’était mis à dos à force d’outrances) : Une élite sataniste et pédo-criminelle, composée notamment de membres du Parti démocrate et de stars hollywoodiennes, rien que ça…
« Q est anonyme mais il semble être pour le bien, il semble être totalement du côté de Trump et très haut placé », dit-elle dans ses inquiétantes vidéos, certaines compilées par CNN.
En août 2018, son ascension aboutit à sa victoire à la primaire républicaine locale que les leaders républicains ont accueillie avec un certain malaise. « Trompe », lui, l’a félicitée, la qualifiant de « future star républicaine ».
« Marjorie est forte en tout et n’abandonne jamais – une vraie GAGNANTE ! » écrivait alors le président qui refuse de condamner la mouvance extrémiste, ouvrant la voie à une montée en puissance de ces candidatures-là.
C’était sans compter les propos racistes de la nouvelle représentante – « Pour les Noirs, être dans des gangs et vendre de la drogue, c’est ce qui les anime. C’est le manque d’éducation qui les anime. Ce n’est pas un truc de Blancs » –, islamophobes – « Il y a une invasion islamique dans les bureaux de notre gouvernement » – ou antisémites.
Selon Marjorie Greene, le milliardaire hongrois Georges Soros, juif et âgé de 13 ans lorsque l’Allemagne a envahi son pays, a collaboré avec les nazis.
Rien de moins.
Ça situe le personnage…
Cette pro-gun et membre d’une association de défense des armes mène sans vergogne sa croisade haineuse pour « sauver l’Amérique et stopper le socialisme ».
Pour parler de la cheffe des démocrates Nancy Pelosi à la chambre des représentants, elle a utilisé la formule « that bitch » (« cette salope ») dans son discours de victoire en août.
Elle s'est également mise en scène sur « Fesses-book » tenant un fusil à côté d’images de trois représentantes démocrates – Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Rashida Tlaib – pressant les conservateurs « à passer à l’offensive contre ces socialistes qui veulent déchirer notre pays ».
« Fesses-book » a retiré la photo dès le lendemain.
Face aux critiques, la candidate républicaine a tenté de s’éloigner de ses propos sur QAnon : Dans une interview accordée à Fox News le 13 août, elle explique avoir « changé de direction » en « décidant d’être candidate pour le Congrès ».
La veille, sur « Twister », dans un post où elle reconnaît qu’elle a eu tort de croire qu’un missile avait frappé le Pentagone le 11 septembre 2001 (une autre théorie conspirationniste bien connue), elle ajoute pourtant : « Le problème est que notre gouvernement nous ment tellement pour protéger le deep state, qu’il est parfois difficile de savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas », faisant référence à QAnon.
On pourrait espérer que cette élection ne soit qu’une anomalie mais selon le New-York Times, au moins douze candidats républicains (qui n’ont pas été élus, eux) au Congrès ont exprimé un soutien plus ou moins appuyé à QAnon.
Née en 2017, la communauté QAnon dénonce l’existence d’un « État profond » qui dirige depuis des décennies les États-Unis en soutenant la pédophilie.
Dans les pas de « McDo-Trompe », depuis son investiture, les adeptes de cette mouvance font circuler un agrégat de thèses conspirationnistes, défendant que « Trompe » serait l’unique « sauveur » de l’humanité face aux « pédo-sataniques ».
Le nom du mouvement « QAnon » est d’ailleurs la contraction de la lettre « Q », le personnage mystérieux à son origine, et de l’expression « Anon », un raccourci pour « anonymous » (anonyme).
L’origine du phénomène « QAnon » se trouve dans les messages du mystérieux « Q », hébergés sur la plateforme « 8kun » développée par Jim Watkins. Il s’agit d’un forum très difficile d’accès, où se partagent des contenus pornographiques, haineux ou obscènes, mais aussi de simples messages humoristiques.
« 8kun » est une émanation de « 8chan », connu notamment pour être l’espace de communication des suprémacistes blancs qui y annonçaient leurs attaques terroristes avant de les commettre.
Avec la crise sanitaire, la communauté « QAnon » a augmenté au même rythme que le taux d’infections.
C’est sur ces forums que publie régulièrement le mystérieux « Q », à destination des adeptes QAnon.
Très peu de militants QAnon consultent ce forum directement, car il est illisible pour les personnes non initiées.
L’identification des messages de « Q » étant extrêmement difficile pour un lecteur qui n’en est pas familier, les messages de « Q » sont relayés sur des sites dérivés où ils deviennent plus accessibles. Parmi ces sites, on compte des plateformes liées à Jim Watkins lui-même, dont « Qmap.pub », aujourd’hui supprimée.
Sur ces sites plus faciles d’utilisation, des agrégateurs extraient les publications de « Q » depuis le site « 8kun » et les présentent de façon lisible. Ces sites de décryptage leur permettent d’atteindre une audience très supérieure à « 8kun » et constituent le principal canal d’information des militants convaincus de QAnon, qui les publient ensuite sur les réseaux sociaux plus traditionnels (tels que « Fesses-book » ou « You-t’entube »).
Si l’on observe l’effet du confinement sur la popularité du mouvement, on constate que les sites comme « Qmap.pub » ont reçu un pic d’audiences de 10 millions d’avril à juillet 2020. Si les utilisateurs de ces plateformes sont essentiellement américains (ils représentent deux tiers des audiences du site « Qmap.pub »), la « Gauloisie-impétueuse » arrive tout de même à la 3ème place, après les cousins Canadiens, mais mon pays est passée en première place durant l’été.
Au sein de l’écosystème du mouvement, les deux plateformes permettent une accélération de la circulation des informations. Plus particulièrement, les groupes « Fesses-book » sont des lieux d’incubation très significatifs d’activistes QAnon, comme c’est le cas pour d’autres mouvements décentralisés, comme les « Gilets Jaunes ».
Conscient de la mesure du problème, « Fesses-book » vient de réagir de façon radicale en annonçant le 6 octobre qu’il comptait supprimer tous les comptes, pages et groupes relayant des messages de QAnon.
Ce qui naturellement alimente et consolide l’opinion de ses adeptes d’être la victime de ce fameux « Deep-State ».
La propagation de la mouvance QAnon en « Gauloisie-complotiste » est elle due à des stratégies de diffusion depuis les États-Unis.
Toutefois, une partie du phénomène QAnon en « Gauloisie-cartésienne » a été nourrie par le Canada francophone. Ainsi un utilisateur réputé « complotiste » d’extrême droâte a traduit et francisé de nombreux contenus issus de QAnon, ce qui a eu un rôle significatif dans l’explosion de QAnon en « Gauloisie-sectaire ». Mais ce succès réside aussi en grande partie dans la résonance des messages du mystérieux « Q » avec certaines communautés Gauloisiennes, notamment les communautés d’extrême droâte.
Le cœur du message de la mouvance QAnon promeut un combat contre une élite mondiale pédo-satanique fantasmée et une lutte contre un système mondial !
Des thèmes récurrents.
Cette perspective de lutte préexiste dans certains milieux, qui portent très haut ces messages.
Néanmoins, pour être plus précis, il y a deux raisons qui expliquent le succès de QAnon en « Gauloisie-éternelle » comme ailleurs : L’engagement contre la pédophilie d’un côté, auquel il est difficile de s’opposer, et la dimension ludique du mouvement de l’autre.
Concernant la première, le principal cheval de bataille de QAnon auprès des personnes non initiées, est la lutte contre la pédophilie et la défense de la petite enfance.
Cette cause permet de faciliter le recrutement, et d’atteindre une cible large.
L’adhésion à un message contre la pédo-criminalité est un mode opératoire qui leur est efficace : Lors des dernières manifestations des Gilets Jaunes et des anti-masques, les personnes aux profils QAnon qui s’y exprimaient parlaient uniquement de la pédophilie des élites.
Le cœur du message de la mouvance QAnon promeut un combat contre une élite mondiale pédo-satanique fantasmée et une lutte contre un système mondial.
Cette cause avait d’ailleurs été préemptée par quelques groupuscules d'extrême droâte auparavant.
La seconde raison du succès de QAnon est le format original d’interaction avec les messages du mystérieux « Q ». Celui-ci invite les adeptes à être proactifs et à effectuer leurs propres recherches pour essayer de démontrer le complot de l’élite internationale pédo-satanique. Cette idée est devenue le mantra de tous les adeptes de « Q ».
Ce qu’il y a de si efficace dans cette méthode, c’est qu’elle place chaque individu dans une position de pouvoir, comme un superhéros. C’est en cela qu’on peut parler de « gamification » du complotisme avec QAnon.
QAnon est ainsi la première mouvance complotiste qui repose sur un « complotisme participatif ».
Le sentiment d’appartenance à cette communauté se renforce à travers une hiérarchie instaurée : Les plus actifs à l’édification de cette cathédrale participative se nomment des « Qresearchers », à l’image d’un titre, ou d’un domaine de recherche officiel. Certains affichent même ces titres dans leurs compétences professionnelles Linkedin !
Néanmoins QAnon reste un mouvement assez marginal en « Gauloisie-des-lumières ». Les autorités Gauloisiennes doivent toutefois garder un œil attentif : Aux États-Unis, certains sont passés du militantisme de clavier à une violence réelle.
Le FBI a d’ailleurs assimilé le mouvement QAnon à une menace terroriste.
Il convient alors de veiller à ce que de telles dérives en « Gauloisie-des-Libertés » et en Europe n’évoluent pas dans le mauvais sens.
Tout un combat s’érige autour de la modération de contenu sur les plateformes des réseaux sociaux et la responsabilité qu’elles ont vis-à-vis de la visibilité de certains contenus complotistes qui sont mis en avant par leurs algorithmes.
En 2016 une note de « Fesses-book » dans le Wall Street Journal révélait que 64 % des personnes ayant rejoint des groupes « Fesses-book » extrémistes l’avaient fait sur recommandation des algorithmes de « Fesses-book », justement, et non de leur propre initiative : Les plateformes jouent donc un rôle important.
La suppression des pages QAnon par « Fesses-book » pose question. D’après un adage très connu aux États-Unis « freedom of speech is not the same as freedom of reach » : Il faut différencier la liberté d’expression de la liberté d’accélérer sa visibilité, ou sa viralité.
Les militants QAnon n’ont pas un droit inné à la sur-visibilité de leurs propos.
Additionnellement, extraire les QAnon de « Fesses-book » risque d’entraîner deux conséquences : La première est de les hystériser, les asseoir dans leur posture de victimes et les persuader qu’ils sont effectivement sur le point de découvrir une vérité qui fâche.
La seconde est d’enraciner les individus déjà adhérents dans des plateformes moins visibles, moins faciles à suivre en tant qu’observateur, et sur lesquelles prospèrent des communautés radicales (comme Gab, une plateforme sur laquelle on trouve des communautés antisémites, racistes et homophobes).
Dès lors, vous comprendrez mieux pourquoi les autorités de mon pays veulent « durcir » avec de nouveaux outils législatifs la lutte contre les « fakes-news » dont nous aura abreuver « McDo-Trompe » depuis quelques années (dont la loi Avia, retorquée par le « Cons-Cons »).
Pour ma part, en ce jour de souvenir d’une génération sacrifiée pour la Patrie, je m’inquiète : QAnon au Congrès, c’est comme le début du parti Nazi qui emporte une élection, un cancer qui va prospérer « de l’intérieur » au nom de la démocratie.
Dans moins d’une génération (d’une échéance électorale), nous y auront droit et les thèmes et circonstances vont être nombreuses pour que l’équivalent prospère sous les « ors de la République ».
On prend date…
Je rappelle à cette occasion que le « complotiste » a un « agenda-caché » qui vise à la déstabilisation de l’opinion publique en vue de détruite une ou des institutions, fruit de l’Histoire et des circonstances, qu’en général il ne comprend pas et du coup déteste (par ignorance).
Et le terrain des « compromissions » et corruptions actives internationales (et même nationales), le « mondialisme », restent propices à ce genre d’exercice.
C’est le thème du « Nos vies valent plus que leurs dividendes » qu’aura porté le « Front-de-gôche » et les « Staliniens » il y a quelques années de ça.
C’est dire qu’il y a de quoi faire.
Seulement, la plupart du temps, le « complotiste » se trompe dans la pertinence et la signification des « fils-rouges » qui traversent l’actualité.
Du coup il passe à côté des vraies corruptions, des vrais scandales qui émaillent la vie des « Nations-
Des « idiots-utiles » de Lénine (Vladimir Ilich Oulianov) qui finalement renforcent l’impunité des vampires du peuple.
Ils peuvent toujours s’agiter, ils rament finalement dans le camp des tyrans de notre époque par aveuglement et manque d’analyse.
Analyse systémique ET situationniste.
C’est comme ça.
Bonne fin de journée de commémoration à toutes et à tous !
I3
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