On commence par l’Europe
Elle est traversée par divers « courants »
qui pourraient déboucher sur des crises importantes. Tout d’abord, le pouvoir
politique dans l’UE post-Brexit n’est pas encore fixé.
On peut toutefois considérer qu’il s’agira d’une
poursuite de l’hégémonie « Teutonne » et de l’émergence de la « Gauloisie-Jupitérienne »
comme rivale de celle-ci, à moins d’une division entre une Europe « Gallo-Teutonne »
à l’Ouest et une Europe centrale menée par la Pologne ne prenne le dessus. Mais
ça demandera du temps à décanter.
C’est le second scénario qui se dessine depuis quelques
mois…
D’autant que « l’Initiative des trois mers », soutenue
par les États-Unis et dirigée par la Pologne, va poursuivre sa montée en
puissance en matières géopolitique, militaire et économique : Il s’agit
bien sûr pour les États-Unis d’empêcher tout rapprochement non approuvé par
Washington entre l’Europe occidentale et la Russie à travers ce mécanisme assez
peu médiatisé en « Gauloisie-des-médias-libres ».
Je rappelle que « l’Initiative des trois mers »
(ITM), aussi connu comme l’Initiative des mers Baltique, Adriatique et de la
mer Noire (IMBAMN), est un forum de pays de l’est de l’Union européenne et d’Europe
centrale qui vise à créer un dialogue nord-sud sur une variété de questions
affectant les États membres.
Les douze membres, pour la plupart des pays de l’ancien
Bloc de l’Est, s’étaient réunis pour leur premier sommet à Dubrovnik en 2016.
L’UE constitue également un des angles du triangle
économique mondial, complété par les États-Unis et la Chine, mais il faut
s’attendre à ce que les États-Unis fassent pression sur l’UE pour qu’elle
prenne ses distances avec la Chine, suite à la conclusion de la « première
phase » de leur accord commercial plus étendu.
À moins qu’elle n’assume sa propre possible guerre
commerciale contre « McDo-Trompe ».
Ce qui pourrait constituer une « urgence »
si celui-ci était réélu en novembre prochain…
Ses initiatives unilatérales en agacent plus d’un et
le principe de l’extraterritorialité du droit (et de la politique étrangère) américain(e)
est une violation flagrante du principe de souveraineté des nations…
Il en est même question depuis récemment dans les
relations sises au sein de l’Otan…
Et ces « tensions » pourraient bien déboucher
sur des « troubles à l’ordre public » jusqu’en « Gauloisie-impériale »,
voire des actes terroristes sous fausse bannière comme déjà en 2015 et année
suivante qui visaient à déstabiliser « Tagada-à-la-fraise-des-bois ».
Or, celui-ci, il faut le lui reconnaître, a
magnifiquement répliqué avec son « G80 » aux abords de la place de la
République et son engagement au Sahel dans lequel s’enlise depuis la troupe…
Quelle sera la réaction de « Jupiter » ?
Elle marquera probablement son quinquennat, bien plus dans
son « acte II » que dans sa première partie qui n’est pas franchement
probante…
On attend donc le « coup de téléphone » de « 4
heures du matin » pour en juger…
Fausse-bannière et justement en Amérique du Nord, la période
d’élection présidentielle constitue systématiquement un moment très sensible en
matière de politique étrangère américaine : Le président sortant (s’il y en a
bien un cette fois-ci) essaye en général d’éviter de se faire prendre dans des
missions controversées à l’étranger, cependant que l’opposition fait tout son
possible pour le pousser à commettre une intervention en vue de faire baisser
ses chances de réélection.
Déjà la procédure d’impeachment s’enlise depuis la
flambée du dossier iranien…
D’un autre côté, il semble que « Trompe »
ait besoin d’une guerre pour se faire réélire : Le peuple ne vote pas
contre un président en guerre, et lui mène la sienne, jusque-là à coup de « twists »
et désormais à coup de drones armés…
Et il en mène sur plusieurs fronts : Sur les
exhortations de son homologue mexicain, « Trompe » a remis dans sa
poche sa décision controversée de désigner les cartels de drogue comme
terroristes, mais il pourrait la ressortir cette année pour améliorer ses
chances de réélection, en dépit des conséquences qu’une telle décision
pourraient engendrer dans les relations bilatérales avec le Mexique.
Par ailleurs, il est probable que la mise en œuvre de l’accord
« USA/Canada/Mexique » porte des impacts très positifs sur les
économies des trois pays impliqués, chose qui, conjuguée avec une stabilisation
relative de la situation au Mexique, pourrait propulser « Trompe »
vers un deuxième mandat, en particulier sur le dossier de l’immigration
illégale motivée par des raisons économiques vers les États-Unis…
C’est à suivre.
Au sud du continent, une possible diffusion du «
printemps sud-américain » est envisagée par les analystes.
L’éclatement à différents niveaux d’une révolte
authentiquement populaire dans plusieurs pays d’Amérique du Sud au cours des
derniers mois de l’année 2019 peut se diffuser sur le reste du continent et la
question qui occupe l’esprit de la plupart des observateurs étant de savoir si
le Brésil de Bolsonaro sera épargné par ce scénario.
Le continent reste en pleine crise économique larvée
mais difficile…
Aucun doute que la guerre hybride fomentée par les
États-Unis d’Amérique à l’encontre des gouvernements multipolaires-socialistes
de cet hémisphère-là va se poursuivre en 2020, avec le Venezuela, Cuba et le
Nicaragua en cibles de premier plan, suite à la réussite de l’opération de
changement de régime sur Morales, le président de Bolivie allié de ces pays, en
2019.
Dès lors, à l’arrière de ses réussites géopolitiques
de la décennie écoulée, les États-Unis vont tâcher d’institutionnaliser leur
hégémonie fortement rétablie sur l’Amérique latine, au travers d’accord
commerciaux bilatéraux bloc à bloc entre l’Alliance Pacifique, et le Mercosur,
afin de créer une méga-région pro-États-Unis.
Sur le continent africain, il faudra affronter la
crise des États faillis en Afrique de l’Ouest : Le triangle des frontières
Mali-Burkina Faso-Niger est devenu le nouveau « Syrak », au sens où cet espace
constitue une zone stratégique, sans loi mais très étendue, comprenant des
millions de personnes, déstabilisée par les menaces terroristes.
Les conséquences pourraient déboucher sur une réaction
en chaîne d’États faillis et de crises migratoires.
Par ailleurs l’Éthiopie va connaître des élections en
2020, qui sont largement décrites comme les plus libres et les plus justes de
l’histoire récente de ce pays. Mais le risque est que les lignes de fracture
ethnoreligieuses exacerbées par le premier ministre Abiy, lauréat du prix Nobel
de la paix, s’approfondissent à l’issue de l’élection et plongent le pays dans
une totale « Balkanisation ».
Quant au conflit de Cabo Delgado au Mozambique dont on
attribue les causes à des terroristes étrangers, à des insurgés locaux, ou à
une combinaison des deux, semble voué à s’empirer en 2020.
Ce qui pourrait porter à conséquences en matière de
sécurité sur le plan régional : La communauté Est-africaine est une voisine
proche, mais aussi sensible sur le plan mondial, le pays hébergeant d’immenses
projets d’extraction de Gaz naturel liquéfié…
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ça passera ou
ça cassera pour le « néo-ottomanisme » turc !
La grande ambition stratégique de la Turquie, visant à
rétablir sa sphère d’influence historique, sera mise à l’épreuve en
Méditerranée orientale, avec d’une part la construction de l’oléoduc GRISCY par
ses rivaux régionaux, et d’autre part, au-delà les étendues maritimes d’Afrique
du Nord, sur le dossier incertain de la survie des autorités pro-Ankara à
Tripoli.
Il se peut que ça ne plaise pas à tout le monde et que
ce pays connaisse à son tour un ultime renversement de régime qui
conduirait peu ou prou à sa dislocation : On verra bien…
On peut aussi espérer une baisse d’intensité des
guerres en Syrie et au Yémen qui pourrait déboucher sur un accord tacite de
l’ensemble des parties prenantes, tant intra qu’extrarégionales (on pense à la
Russie, à la Chine et aux États-Unis dans cette seconde catégorie) quant à un
nouveau statu quo régional, qui pourrait même connaître l’influence de
l’« Accord du Siècle » de « Trompe ».
Des étapes, petites mais bien réelles, ont été actées
au cours des dernières semaines dans la perspective d’une réconciliation du
Conseil de Coopération du Golfe, entre le Qatar et ses partenaires dans
l’organisation (en premier chef, l’Arabie Saoudite et les Émirats-Arabes-Unis),
mais ce processus pourrait n’en être qu’à ses débuts, et le débouché final sera
corrélé aux liens futurs de Doha avec Ankara.
Tout comme la rivalité en Chiites et Sunnites autour
du Golf peut parfaitement embraser la région…
En Russie, « Poux-Tine » va devoir
recalibrer son exercice d’« équilibrage » si il veut espérer poursuivre
cette stratégie de manière crédible, suite à son pivotement vers l’Inde, et
suite à l’hypothèse très sérieuse d’une vente de missile supersoniques à des
prétendants sur la Mer de Chine, comme les Philippines.
La situation de confiance avec la Chine, durement
gagnée au cours des deux décennies passées, en dépend donc.
Quant à l’Asie centrale ex-soviétique, elle poursuit
son intégration régionale tous azimuts dans la lignée des réformes pragmatiques
en matière de politique étrangère pratiquées par le nouveau président de
l’Ouzbékistan, qui ont établi une atmosphère de confiance facilitant la
participation volontaire de ces pays à l’OTSC, à l’OCS et aux « Nouvelles
routes de la soie ».
Le Bélarus va, de son côté, se voir pressé de choisir
entre, d’une part, rester membre des processus d’intégration menés par la
Russie, ou d’autre part s’associer aux processus soutenus par les États-Unis et
l’UE (« initiative des trois mers » y compris) : Ce qui n’est pas là la
résultante d’une « ingérence russe » mais simplement l’échec du « numéro
d’équilibriste » en 2019.
Pareillement les États Baltes pourraient facilement
être déstabilisés si Moscou parvient à régler le problème du Donbass en Ukraine
et normaliser ses relations avec Kiev.
En Asie du sud, un accord de paix afghan déclencherait
un changement radical : On assisterait à un vrai changement de paradigme
en matière géostratégique régionale, si les États-Unis réussissaient à conclure
un accord de paix avec les Talibans, qui conjuguerait la montée en puissance
des parties prenantes multipolaires dans cet État enclavé perclus par la
guerre, avec un basculement de l’approche régionale US, d’un axe militaire vers
un axe économique.
On assistera également très probablement à une
expansion du corridor économique Chine-Pakistan en direction du Nord, de
l’Ouest et du Sud, courant 2020, l’État pivot mondial du Pakistan commençant
lentement mais sûrement à intégrer cette vision dans son approche stratégique
générale.
En revanche, les tentatives du parti BJP au pouvoir
d’imposer, en Inde, une « Hindu Rashtra » à l’État constitutionnel séculaire
ont provoqué un niveau de tumulte ethnique, religieux, séparatiste et politique
sans précédent depuis la tristement célèbre « urgence » de l’Inde au cours des
années 1975-1977.
La situation va sans doute empirer, l’État redoublant d’efforts
en matière de violences, et l’économie poursuivant son déclin.
En Asie orientale, le « Couloir maritime
Vladivostok-Chenal » (VCMC) va faire monter l’influence de l’Inde sur le
grand Est de la Russie, et une percée dans la conclusion d’un accord de paix
russo-japonais pourrait en faire autant pour Tokyo, les deux nations asiatiques
alliées pouvant aller jusqu’à inviter la Russie à rejoindre leur « Couloir de
croissance Asie-Afrique » (AAGC).
On peut imaginer, sans savoir ni quand, ni même si,
les États-Unis et la Chine conviendront d’une « seconde phase » de leur accord
commercial élargi, cette variable étant d’une influence considérable quant à
leurs relations en 2020, ainsi que sur l’état de leurs économies.
Mais s’ils n’aboutissent pas, le commerce mondial en
sera longtemps perturbé, ce qui aura un impact négatif sur les économies de la
région.
En revanche, nul ne sait vraiment ce que fera la Corée
du Nord, mais tout recul sur son engagement symbolique à la dénucléarisation
pourrait porter à des conséquences très déstabilisantes pour la région, du fait
de la réaction que cela pourrait engendrer de la part des États-Unis, en
particulier notamment si « Trompe » accuse la Chine d’exercer de
supposées pressions sur son partenaire pour qu’il « se comporte mal ».
Ce qui aura des conséquences négatives à la fois sur
la Corée du sud et le Japon qui se débat toujours avec une économie « sans
croissance », malgré les nombreux plans de relance qui se succèdent sans
effet.
En Océanie, les missiles supersoniques pourraient
perturber l’« l’équilibre des pouvoirs » en Mer de Chine du Sud : Les
intérêts importants qu’ont la Russie et l’Inde à vendre leurs missiles de
croisières supersoniques produits conjointement, à des États entretenant des différends
territoriaux avec la Chine, pourraient complètement remettre en cause l’«
équilibre des pouvoirs » qui a jusqu’ici empêché l’éclatement d’une guerre,
tout comme pourrait le faire toute tentative américaine de les dépasser en
livrant le même type d’armement dans la région.
D’ailleurs, en Birmanie, l’État est connu mondialement
comme la région où les efforts contre-terroristes menés par l’armée en 2017
avaient amené à l’exode de plus d’un demi-million de « Rohingyas ».
Mais à présent c’est devenu le dernier front en date
dans la longue guerre civile, l’« armée Arakan » y ayant mené des assauts tout
au long de l’année 2019.
Par ailleurs, la compétition sino-australienne dans le
Pacifique Sud visant à gagner l’influence sur cette région du monde, encouragée
qu’est l’Australie dans ce jeu par les États-Unis d’Amérique dont on lui promet
jusqu’à l’intégration dans l’Otan, puisse voir baisser son intensité en 2020 : La
constellation de petits États insulaires à faible population continuera de
faire l’objet d’une attention mondiale accrue.
Enfin, il est probable en 2020 que les organisations
d’intégration régionales seront d’une importance plus grande que jamais : La
plus grande partie du monde fait de nos jours partie de blocs d’intégrations
politiques et/ou économiques régionaux, ce qui amène à l’émergence de relations
entre blocs en opposition aux relations purement internationales, comme vecteur
de changement mondial.
La stratégie de Kissinger consistant à « diviser
pour mieux régner » devient relativement plus facile à mener qu’au cours
des quelques années passées, du fait du développement de plusieurs lignes de
failles entre l’Europe occidentale et centrale, entre la Turquie et ses
voisins, entre la Chine et l’Inde, et le vacillement de l’« exercice
d’équilibre » russe, parmi d’autres.
Le « grand partenariat eurasiatique » constitue le
meilleur espoir du supercontinent afin de réduire les conséquences
déstabilisantes des résurgences de la stratégie ravivée « de divisions »,
réside dans l’intégration par le GEP russe du supercontinent, sur une base
bloc-à-bloc.
Sa réussite dépend cependant fortement de la Russie et
de la décision de l’Inde de s’allier ou de contrer ce projet…
Mais tous ces éléments, vous les connaissez déjà
(enfin… normalement) puisqu’il s’agit de votre avenir.
Reste l’inconnue « climatique » (ce que les
diplomates vont en faire), notamment après les incendies gigantesques en
Australie (et après ceux de Californie et de l’Amazonie) : Il sera assez
facile aux « Réchauffistes » de vous faire avaler l’amalgame et de
pousser les opinions publiques à de réelles avancées à l’occasion de la COP 26
qui… n’auront de toute façon aucun effet immédiat avant plusieurs décennies…
La question principale restera donc le pétrole
en 2020.
La panique des marchés provoquée par le « son du
canon » autour du Golfe pourrait être déclencheur de « la crise »
que les gourous vous présentent à la fois comme inévitable et catastrophique
pour l’économie mondiale.
Personnellement, j’ai abandonné cette idée là à d’autres
(depuis le temps que nous nous trompons tous et parce que les banques centrales
ont trouvé et expérimenté avec succès la solution : Faire couler des
tsunamis de monnaies…).
Je constate seulement la course effrénée vers de « nouvelles
technologies » des « déplacements & mobilités » (hommes et
marchandises), notamment en Europe. Qui elles auront un coût himalayesque… à
supporter par les « sans-dents »…
Et qui sont le germe vers plus de « démocrature-appliquée ».
Ce sont les « cycles de la vie » : On
va se régaler et pleurer en même temps…
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