Réforme des retraites : Le « premier-sinistre »
fait enfin sa présentation
Il était temps, parce qu’à force de ne rien en dire –
voire de dire tout, son contraire et n’importe quoi – à son sujet, ça aura fini
par enflammer les esprits et fait braver, par les « braves-gens », le
froid et la pluie à piétiner le pavé dans des embouteillages monstres autour
des grandes villes.
Des villes seulement : Pour les autres, tout va
bien…
800.000 qu’ils se sont comptés, mieux que ce qu’ils
espéraient : On est loin des « Gilets-jaunes »…
Notez que jeudi dernier, c’était au contraire « un
délice » de circuler en « tas de-boue-à roulettes » à « Paris-sur-la-plage »…
et je ne m’en suis pas privé, pour une fois : Qualité de l’air impeccable,
on pouvait polluer à qui mieux-mieux en puant « la clope et le diesel ».
J’adore ces moments-là.
Hélas, ils sont trop rares : Le lendemain, j’ai
marché (c’est bon pour la santé) sous mon chapeau ; samedi ces kons de
banlieusards ont voulu forcer les portes de la kapitale pour faire leurs
courses de Noël (comme quoi, ça turbine quand même dans le pays) et c’était le
boxon : J’ai mis 30 minutes pour aller de Chatelet à la Seine assis au
chaud et en bus (il doit y avoir moins de 200 mètres…) et dimanche j’ai
seulement doublé mes temps de parcours en évitant le centre de la ville… en
voiture : Je déménageais.
Dans ce pays, les moutons sont décidément stupides :
On leur dit de faire grève (à quelques-uns seulement) et cette poignée-là fait
caguer tout le monde, sans même qu’on leur dise pourquoi ils doivent faire
grève, puisque personne n'en sait rien dans leurs rangs !
Comme je vous l’ai expliqué, personne ne vous cause encore
du « hold-up
du siècle » sur les réserves financières de certains régimes « indépendants »,
ce qui est la vraie raison du mécontentement des syndicats qui vont se voir « voler »
la gestion de ces pactoles-là.
Que les avocats, les notaires et quelques autres fassent
grève pour éviter de se faire dépouiller, encore, je comprendrais, mais les
cheminots et les traminots, ça n’a plus rien à voir : Quoiqu’il soit
décidé pour ces derniers, de toute façon c’est vous qui payez, par la
cotisation ou par l’impôt et la taxe, il n’y a pas à tortiller.
Alors certes, il y a aussi un bras de fer « politique » :
Imaginez-vous seulement un instant que la rue fasse « plier » ou
reculer le gouvernement et c’est le quinquennat de « Jupiter » qui
est terminé prématurément, façon « eau-de-boudin » !
Donc il a été décidé que les « arbitrages »
seront présentés aujourd’hui : Il faut aller devant le Conseil Économique,
Social et Environnemental pour tout savoir.
Et ce n’aura pas été sans un dernier effort de
concertation avec manifestations à l’appui. Mais sauf rive gôche, ça roulait encore. Hier c’étaient encore les syndicats de « premier de cordée »
à être reçus et écoutés.
Le dialogue de sourds se poursuit donc car dans Le JDD
le chef du gouvernement s’est dit « déterminé » à mener « jusqu’à son
terme » le projet de système universel de retraite par points : Un
volontarisme qui n’a pas déstabilisé le secrétaire général de la CéGéTé
affirmant, dans le même journal : « Nous tiendrons jusqu’au retrait » de
la réforme.
Bien vu…
Naturellement, à Matignon, ils cherchent « le
coin » à enfoncer dans l’unité du mouvement syndical pour pouvoir avancer
sans ni reculade ni esquive : « La CGT, Sud et la FSU sont arc-boutés
sur le retrait du projet. Mais il est possible de rallier certains syndicats,
comme la CFDT, la CFTC et l’UNSA en leur donnant certains gages. À la CFDT, le
gouvernement peut accorder des mesures sur la pénibilité et les carrières
longues, auprès de la CFTC, il peut donner des concessions sur les droits
familiaux et à l’UNSA, il peut présenter des garanties salariales en faveur des
enseignants » en disait encore un « spécialiste ».
Pas certain sans avoir à faire « exploser »
le principe d’universalité du projet…
On rappelle à l’occasion qu’en 1995, « Ni-Cole-Nota »
s’était fait conspuer par sa base en approuvant le plan « Juppette ».
Pour autant, l’hypothèse d’un recul du gouvernement
sur ce dossier est totalement improbable : « S’il empruntait cette voie,
Macron serait sûr de ne pas être réélu lors de la prochaine présidentielle en
2022. D’autant qu’il a été élu sur la promesse de transformer le pays »,
mais élu avec seulement 20 % des électeurs…
Et puis il y a les derniers « couacs » (et
je ne cause même plus de la polémique et des voltes-faces sur « l’âge
pivot » ou la « clause grand-père », voire sur les reports de l’entrée
en vigueur de la réforme à venir), mais déjà un coup de poignard quand le si
rigolo « sinistre de l’intérieur, de l’ordre public et des cultes » avait
promis de maintenir le régime particulier de ses flics (et on ne vous raconte
pas les « militareux »), ce serait autour des cadres à très haut
salaire de bénéficier des « largesses d’esprit » du gouvernement…
J’adore, je vous dis.
La réforme des retraites, pour ce qu’on en sait
jusque-là, prévoit un plafond : Celui des 10.000 euros par mois. Les
cotisations des salaires au-delà de ce seuil, qui correspond à 120.000 euros par
an, sont réduites mais n’ouvrent pas le droit à des points de retraite :
Un cadeau aux assurances privées « surcomplémentaires »…
Quoique, au-delà de 120.000 euros/an, une partie (celle
« non-réduite ») des cotisations viendront financer le régime
universel.
Comme l’assurance-maladie/maternité…
Un plafond existe déjà mais de 320.000 euros et qui ne
concernerait que 300.000 personnes considérées comme « cadres à hauts revenus »
qui inquiète la CGC, leur syndicat.
Et l’inquiétude vient surtout de la caisse des
retraites des cadres, l’Agirc-Arrco. En fait, la réforme prévoit que tout droit
de retraite cotisé avant la réforme, donc actuellement, doit être intégralement
versé une fois la réforme passée, ce qui paraît juste et équitable.
Mais ainsi faisant, l’Agirc-Arrco craint de ne pas avoir
assez de finances pour payer les retraites des cadres à hauts salaires si la
réforme est appliquée immédiatement pour eux.
L’idée serait alors, pour les cadres à hauts salaires,
d’étaler la réforme sur plusieurs années, ce qui leur permettrait de cotiser un
peu moins chaque année et donc de lisser le système. Mais, de fait, cela
impliquerait une inégalité avec les autres salariés du privé et du public.
Alors que les salariés du privé cotiseront directement par points, si la
réforme passe, les cadres gagnant plus de 120.000 euros et qui ont de fait, une
vie plus confortable, auront un régime spécial durant une quinzaine d’années.
« Coup de poignard » systémique, en vue au « principe
d’universalité » présenté comme la « clé-d’ogive » de la réforme…
Pour le reste, je ne m’en fais pas trop : Au
moment de la bascule dans le régime universel, la valorisation des carrières
déjà accomplies sera stratégique pour les cheminots, les fonctionnaires, les
jeunes salariés du privé.
Plusieurs solutions sont déjà envisagées pour qu’ils
ne perdent pas au change.
En bref, on va vers une « universalité » qui
avait déjà volé en éclat au moment de la mise en place du « régime général »
à l’issue de la dernière guerre mondiale.
Autre « astuce » qui courait dans les allées
du pouvoir jusqu’à encore récemment, c’est l’idée « d’offrir » à
certains salariés un « coup de pouce » au démarrage, une sorte de «
cadeau de bienvenue » au moment de la conversion en points de leurs droits
acquis, afin de compenser les pertes qu’ils risquent de subir lors de la
bascule dans le régime universel. En fait, cette piste est en discussion depuis
quelques mois avec les partenaires sociaux, dans le cadre de la concertation
avec le gouvernement. « C’est un chantier qui demande pas mal de travail d’usinage
afin de bien placer le curseur de la juste valorisation. Il est dommage que le
haut-commissariat, qui a des solutions à proposer, ne l’ait pas fait lors des
discussions catégorielles menées avec divers métiers depuis septembre »,
regrette la CFDT.
Principaux bénéficiaires d’un tel cadeau : Les jeunes !
Qui seraient perdants avec la règle de conversion
choisie par le « haut-commissaire » : Au moment d’arrêter les
comptes, en théorie au 31 décembre 2024, il est prévu de compter les droits
acquis en se basant sur les six derniers mois pour les fonctionnaires, et les
25 meilleures années pour les salariés du privé.
Ils seront ensuite convertis en points.
Or, six mois de salaire au bout de dix ans et six mois
au bout de quarante ans, cela n’a pas du tout la même valeur…
Même injustice pour un jeune en galère dans le privé,
qui a du mal à entrer sur le marché du travail, qui alterne CDD et chômage pas
toujours indemnisé : son début de carrière sera mal valorisé.
J’en sais quelque chose moi qui ai liquidé « mes
droits » récemment.
Et le phénomène aura été accentué depuis mon
commencement de carrière, d’autant que le temps d’études aura augmenté.
Quant aux périodes de « reconversions », n’est-ce
pas…
Il faut dire que démarrer dans la vie avec une
maîtrise de philosophie ou d’histoire, ce n’est pas non plus la panacée pour
sortir de chez ses parents…
Les salariés du privé bénéficieraient toutefois d’un « adoucissement » :
Un assuré né en 1980 qui n’aurait travaillé que vingt et un an et demi, soit
une demi-carrière (la durée de cotisation nécessaire pour obtenir le taux plein
étant de 43 ans), on lui calculerait le salaire de référence sur les 12,5
meilleures années. Cela permettrait d’éliminer les années de « vaches
maigres ». Il n’en reste pas moins que ces années-là, moins rentables,
auraient peut-être toutes été écartées en fin de carrière si l’ancien régime
avait perduré.
Autres grands perdants, les fonctionnaires et les
salariés au statut, dont la pension est dopée par les six derniers mois de leur
carrière. À la SNCF et à la RATP, en particulier, les salaires sont modestes,
mais avec des augmentations importantes avant le départ à la retraite. À l’inverse,
le traitement des enseignants a tendance à plafonner en fin de carrière. En
revanche, comme ils ont peu de primes, ils auront moins de droits à pension
dans le futur régime universel.
Un problème qu’un « cadeau de bienvenue » pourrait également
contribuer à résoudre.
Mais qui paiera, au juste ?
« On peut retoucher la photographie des droits
acquis afin de les majorer et d’éviter que certains salariés ne soient lésés
». Deux solutions étaient envisagées : Soit un coefficient majorant les points
pour certains assurés, soit une liquidation sur la base d’une « carrière
fictive ». Il faut pour cela construire des projections de carrières selon la
profession, puis prendre en compte le salaire moyen attendu sur une carrière
complète, ce qui va demander du temps et de la concertation.
Or, après deux ans et demi de tergiversation, on en n’a
plus.
Et personne ne nous dit jamais qui paiera toutes ces « rustines-là »…
Car l’autre « grand problème » qui n’est
plus évoqué, c’est « l’équilibre financier » (cotisation/pension) du
futur régime dans les années qui suivent ce quinquennat-là, comme si le
gouvernement y avait déjà renoncé.
Étonnant, non ?
Notez que ce n’est pas le premier à faire l’impasse
depuis « Roro-Card » qui vous avait « inventé » la CSG (qui
depuis aura enflé et élargi son assiette devenue « universelle »). La
CRDS aura également rempli son office et écrasé la « dette sociale »…
dans une poignée d’années.
Autrement dit, l’aspect général du futur régime n’aura
pas du tout l’aspect « universel » dont il voulait se parer à l’origine,
mais bien d’une « machinerie » bigarrée à souhait, caviardée de « niches-sociales »,
tel un panier en osier tressé et percé qui laissera passer l’eau par mille
orifices.
Résultat d’un pays décidément « irréformable ».
Je plains « nos jeunes », qui entrent
tardivement sur le marché de l’emploi, par l’entrée de service quand ce n’est
pas par la fenêtre ou les issues de secours, qui vont « cotiser comme des bœufs »
et se retrouver épuisés en fin de carrière chaotique à survivre avec des nèfles
aux crochets de leurs propres enfants…
Car inutile de vous dire que l’évolution naturelle d’un
régime, par points ou non, c’est de toujours cotiser plus et plus longtemps,
pour percevoir toujours moins et moins longtemps : Logique.
Sauf s’ils peuvent enfin « capitaliser ».
Mais là encore, personne n’en parle : Bien trop
explosif !
À eux de le faire de façon individuelle avec ce qu’il
leur restera en fin de mois.
« Achète du « durable ». Ton
logement, certes, mais il faut pouvoir le revendre en cas de déménagement. Et
place ton épargne dans de la terre ce n’est pas encore trop cher : Un jour
où l’autre, la ville rattrapera ton lopin de terrain et là tu feras tes
plus-values et t’achèteras des rentes. Si en plus, c’est sur un support
exonéré, tu es gagnant. »
Mais vous ne l’entendrez pas aujourd’hui au CESE.
Probablement même au contraire les « journées de grève » (non cotisées)
et les empêchements qui vont avec pourraient croître dans la mauvaise humeur
attisée par des syndicalistes amères (et rancuniers) d’avoir perdu leur bras de
fer, car ce n’est pas « à la rue » de gouverner.
On va voir ça.
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