Le concept du tout à « 15 minutes à pied ou à
vélo ».
J’espère que vous vous souvenez, parce que ce n’est pas si lointain que
ça.
C’est le fameux concept dystopique de la « villes de 15 minutes », développé en 2015 par un urbaniste « Gauloisien-olympique » qu’on avait pris pour un hurluberlu : Moâ qui ai vu naître les « villes nouvelles », Évry, Cergy, Les Ulis, plus quelques autres en périphérie de Conflans, Sarcelles & Cie, et qui sais combien il est difficile d’y vivre à force d’aligner les konneries urbanistiques (et juridiques : C’est par ce biais là que j’ai découvert le phénomène), je ne suis plus étonné de rien, même pas des « villes verticales », concept inventé par Le Corbusier, notamment à Marseille.
L’idée aura fait son chemin dans le monde entier en moins de 10 ans : « Paris-olympique », Melbourne et Copenhague cherchent à rendre leurs quartiers plus agréables à vivre et à réduire l’utilisation de la voiture pour limiter la pollution, la bonne excuse, le bon mobile : Vivre de « mobilités douces » dans un paradis bisounours, le must du progrès social & démocratique !
Et en plus, c’est « écololo », le label indispensable quand on se veut moderne…
Sauf que… vous vous souvenez également que pour d’autres, cette idée
ressemble à un complot visant à confiner les gens chez eux, à restreindre leurs
déplacements et leurs libertés individuelles, quitte à ce qu’ils
s’autodélivrent des autorisations limitées dans le temps et l’espace pour
rompre, un peu seulement, leur « garde-à-vue domiciliaire » !
« Dystopie en 15 minutes », « les quartiers de 15 minutes sont des prisons climatiques », après celles réputées « sanitaires », les réactions ont été nombreuses et épidermiques.
Certains sont même allés jusqu’à insinuer que ces prétendus confinements avaient déjà commencé.
Ainsi, un débat aura été particulièrement vif dans la ville d’Oxford, au
Royaume-Uni. Le conseil municipal a annoncé un plan de filtrage du trafic
visant à réduire le nombre de voitures traversant le centre-ville.
Et ce plan prévoyait que les habitants devaient demander des autorisations pour circuler dans certaines rues. Cela a créé une grande confusion et a alimenté la désinformation selon laquelle les gens seraient confinés dans leur quartier et qu’ils auraient besoin d’une autorisation du gouvernement pour en sortir : Retour à l’URSS des bonnes années, quoi !!!
L’affaire avait pris une telle ampleur que des manifestants se sont même
rassemblés à Oxford pour protester contre l’initiative. Les autorités locales
ont dû publier un communiqué expliquant qu’elles n’allaient pas confiner
physiquement les gens.
Et les membres du conseil municipal ont déclaré avoir reçu de nombreuses menaces de mort.
Alors qu’à Londres, ils ont réinventé les barrières d’octroi (disparues en « Gauloisie-olympique » dans les années trente du siècle précédent), sous forme de péage, comme à New-York ou à San Francisco : Les péages sont sur les ponts d’accès…
Notez qu’à « Paris-olympique », « Sœur-Âne » fait mieux : Elle supprime les places de parking sur la chaussée publique, qu’elle ne peut s’empêcher de louer un bras pour celles qui restent, en interdisant la création de parking souterrain en ville…
Alors qu’à Calvi, ils installent des horodateurs sur les parkings des plages sous la pinède, mais seulement l’été… comme en ville !
Notez qu’à Tokyo, c’est l’inverse : Pour acheter une voiture, tu es obligé de justifier d’avoir une place de parking au préalable…
Bref, comme tout ça n’a pas bien fonctionné, « ils » nous
remettent une couche figurez-vous. D’abord, le concept n’est pas abandonné ne
serait-ce que pour sauver la planète d’elle-même et les
« petits-z’oziaux-écololos » et tout et tout : On n’arrête pas
de nous balancer des études catastrophiques démontrant la nocivité de la pollution
atmosphérique qui se chiffre en dizaines de milliers de morts tous les ans (qu’il n’y aura bientôt plus de
place dans les cimetières « parigots-olympiques » mais il n’y a
toujours qu’un seul crématorium dans la ville-lumière) : Bientôt, à les
entendre, il n’y aura plus de parigots…
Et l’idée des « ayatollahs-écololos », ça reste de limiter la
place de la voiture en centre-ville, parce qu’ils ont les idées courtes, au
lieu de faciliter la fluidité, le dépose-minute et la multiplication des
parkings souterrains et faire sauter les bouchons d’accès aux portes de la
ville avec le tramway et un plan de circulation aberrant encombrés de couloirs
à vélos en plus de ceux des bus (alors qu’à l’origine ils devaient se partager
la même chaussée).
Vous rendez-vous compte, une seule voie de pénétration sur l’avenue du Général Leclerc entre la sortie de l’autoroute du soleil et l’église de Saint-Pierre de Montrouge : Même la deuxième DB n’aurait jamais pu libérer Paris !
Mais tout ça heurtait l’opinion dominante (qui doit bien avoir des raisons
d’exister) que ça serait préjudiciable au commerce de proximité.
« No parking, no business », c’est bien connu.
Soit pour livrer le client, soit pour qu’il vienne faire son picking sur place lui-même…
Alors on rebalance des « études » qui veulent démontrer l’inverse.
Et c’est là que c’est drôle…
C’est qu’en mars 2024, des associations de commerçants ont été obligé de
saisir le Conseil d’État pour s’insurger contre la future piétonnisation de la
Presqu’île de Lyon : Ils ont voulu d’un maire écololo, ils l’ont n’est-ce
pas.
Les mesures de ce type se multiplient dans une volonté « d’apaiser les centres-villes » pour les rendre plus agréables et y réduire la pollution. Mais elles génèrent quasi systématiquement une levée de boucliers de la part des commerçants qui y sont implantés.
Forcément, c’est le pain de leur bouche qu’on leur retire…
Déjà frappés par une concurrence croissante du commerce en ligne et des zones commerciales périphériques – qui se traduit par un taux de vacance commerciale (vitrines vides) qui a fortement augmenté dans la plupart des villes « gauloisiennes-olympiques » –, même de taille plus que moyenne, ils voient toute mesure de réduction de la place de la voiture (piétonnisation, stationnement…) comme une menace supplémentaire à la bonne marche de leurs affaires.
Pas de business, des locaux vides, un foncier qui se dégrade et qui paye en plus avec les taxes locales (foncières et séjours) les délires des maires qui n’aiment décidément pas les gens et leur préfèrent les « petit-z’oziaux »…
Alors, on sort mes grands moyens pour faire passer la pilule. Pour
répondre aux difficultés du commerce de centre-ville, deux écoles se font ainsi
face. La première, souvent prônée par les commerçants, consiste à faciliter la
circulation et le stationnement automobile en espérant drainer des clients
éloignés. La seconde, au contraire, propose de travailler sur l’ambiance
urbaine, en reprenant de l’espace à la voiture au bénéfice des piétons, en
misant sur le fait que ces derniers auront davantage tendance à venir s’y
promener et y consommer.
Mais sûrement pas y acheter ses meubles-meublants, voire carrément son pack d’eau de source pour la semaine…
C’est que sur ce sujet sensible où opinions et ressentis dominent, rares
sont les études qui se sont penchées sur la mobilité des clients qui
fréquentent les commerces de centre-ville pour objectiver le débat.
Quelques-unes existent toutefois, menées à Rouen, à Lille ou encore à Nancy.
Rouen, un boxon coupé en deux par la Seine… Lille, un désert hors une ou deux places. Quant à Nancy, à part la place Stanislas et quelques rues alentour, tout le monde file vivre et faire ses courses en périphérie, dans les centres commerciaux surdimensionnés…
Or, miracle, toutes ces « études » mettent en évidence les mêmes
constats : La plupart des clients qui vivent à proximité des commerces,
viennent majoritairement à pied et en transport collectif et appellent de leurs
vœux des espaces apaisés et une place restreinte de la voiture.
Il faudrait être kon pour aller faire ses achats ailleurs, plus loin, en train ou en avion voire en voiture, si le commerçant est au pied de chez soi, non ?
De leur côté, les commerçants surestiment systématiquement l’usage de l’automobile par leurs clients. En fait ceux-là ne peuvent plus accéder au centre-ville : Ils vont déjà ailleurs.
Les grandes enseignes de la distribution l’ont bien compris : J’ai même vu le cas, à Gasny pour être précis, du mek qui draine deux bouts de département avec son Intermarché. Il est devenu le pape de la région seulement avec un grand parking…
Donc, parce qu’ils sont interdits d’accès, l’idée selon laquelle les
clients se rendraient massivement en centre-ville pour y consommer, depuis leur
périphérie, est forcément mal fondée : Dans les grandes villes, 84 % des
habitants de la ville-centre achètent majoritairement dans cette même
ville-centre, alors que très peu de résidents de la périphérie viennent pour
leurs emplettes. Logique.
Comme les centres-villes se vident de leurs habitants, les commerces y mourront tous tôt ou tard. Ne restera que les « administrations » au sens large, et peut-être quelques guichets de banque…
Le tiers qui reste exclusivement subventionné par l’impôt…
Et plus spécifiquement à Lille, l’étude terrain révèle ainsi que 63 % de
la clientèle du centre-ville vit intra-muros et 6 % en première couronne, soit
70 % très proche du centre.
Même bilan à Nancy où 57 % de la clientèle habite dans la ville et 89 % dans la métropole, sachant que cette dernière est particulièrement resserrée.
À Nantes, enfin, 53 % des consommateurs du centre-ville vivent dans la ville.
C’est la ghettoïsation des « avantages acquis ».
Dans les villes moyennes (de 10 à 100.000 habitants), on observe globalement une tendance similaire : 25 % seulement des habitants de la périphérie consomment majoritairement dans la ville-centre : Ils sont déjà interdits de séjour avec leur mobilité… douce !
Le commerce de centre-ville est donc condamné parce que la ville n’est plus attractive par ses commerces, sauf le luxe et les spécialités…
Ça tombe bien, ceux-là on les marges en conséquence pour pouvoir financer les loyers « centre-ville »…
Deuxième constat, la plupart des consommateurs du cœur des grandes villes
s’y rendent à pied, mode de déplacement qui arrive en général devant les
transports collectifs puis la voiture.
À Lille, la marche constitue ainsi le mode de déplacement de 42 % des clients, les transports en commun 28 % et la voiture 21 %.
À Nantes, ces parts s’élèvent respectivement à 27 %, 38 % et 21 %.
À Saint-Omer, qui ne compte que 13.000 habitants, près de 40 % des clients viennent à pied et tout de même 60 % en voiture.
Mais bon, on peut y accéder relativement commodément.
À « Paris-olympique », seulement 5 % des clients peuvent encore arriver
en voiture (après un long cheminement dans les embouteillages provoqués par les
feux tricolores, les voies étroites et les sens interdits), tandis que cette
part est d’environ un tiers dans les villes autour de 100.000 habitants.
Tous les autres vont ailleurs…
Et même dans une ville comme Cahors, qui compte 20.000 habitants, seuls 45 % des clients des commerces de centre-ville y vont en voiture, à égalité avec la marche.
Troisième observation, nous fait-on observer, les clients estiment qu’un
recul de la place de la voiture dans les centres-villes les inciterait à y
consommer davantage !
Voilà qui m’épate : La ville accessible en voiture serait donc un repoussoir !!!
Faut la trouver, celle-là…
C’est fantastique que de ne pas avoir déjà exiger de noyer toutes les rues de « Paris-olympique » avec les eaux de la Seine, comme à Venise !
Car dans plusieurs études, forcément qualitatives avec ses biais d’entrée,
des propositions ont été soumises aux badauds qui badinaient en vue d’améliorer
leur confort de badauds et l’attractivité des commerces en centres-villes : Transports
en commun, infrastructures cyclables, végétalisation, trottoirs plus larges, tout
y est passé.
Sauf que la facilitation de l’accès et du stationnement automobile ressortait systématiquement…
Aïe, n’est pas contradictoire, là ?
Et là, c’est Reims qui est gagnant avec un immense parking souterrain
place d’Erlon, en plein cœur du quartier piéton…
À Lille, seuls 23 % estiment que cette dernière modalité est prioritaire : La ville est déjà bien dotée de parkings souterrains.
Donc, puisque c’est satisfaisant, les trois quarts restants privilégient les autres pistes.
À Rouen également, la baisse du bruit et de la circulation sont plébiscitées quand 20 % seulement des réponses mentionnent le stationnement.
Il faut dire qu’il y a là encore plein de parkings souterrains en centre-ville
Même dans une ville comme Saint-Omer, où l’emprise de la voiture est
forte, ils ne sont que 39 % à citer l’accès et le stationnement automobile
comme une mesure prioritaire… parce qu’il y a également plein de possibilité de
se parquer aisément.
Pas comme à La Rochelle…
Autrement dit, dans ces villes-là, plutôt bien équipées, même chez ceux qui viennent en voiture, ce n’est pas forcément le plus important…
Ce qui, au fond, est compréhensible puisque tout consommateur (même automobiliste) devient piéton à un moment donné pour accéder à son commerce, nous rassure ces études qui démontrent le contraire de ce qu’elles veulent montrer.
D’ailleurs, « on » veut enfoncer le clou en nous assurant que le
constat « le plus important » pour comprendre la teneur des débats,
se trouve dans le fait que les commerçants surestiment largement la part de
clients qui viennent en voiture.
À cet égard, l'exemple le plus frappant est celui de Nancy, où les commerçants interrogés croyaient que 77 % de leurs clients venaient en voiture : C’est en réalité le cas de… 35 % d’entre eux.
Logique : Les autres n’y viennent pas…
Ils imaginaient également que les piétons ne représentaient que 11 % de leur clientèle, contre 39 % qui viennent à pied (puisqu’on vient de nous révéler que même une automobiliste devient piéton pour les derniers mètres…), et que 1 % s’y rendaient à vélo, alors que les cyclistes composent 13 % de leurs acheteurs.
Allez comprendre…
Il faut vous dire qu’à Nancy, l’unique Tramway est encore en travaux et que les abords des quartiers centraux depuis les axes autoroutiers sont largement mal pensés…
Une fois, je me suis même retrouvé sur la nationale vers Paris alors que je pensais rattraper l’autoroute, celui emprunté par les Teutons et les Luxembourgeois…
Et c’est là que se fondent les « sachants », pour justifier du
bienfondé de leur volonté de « pacifier la route » et rendre les
chemins aux « mobilités douces ».
Suivez le raisonnement : Puisque cette surestimation a pu être observée dans beaucoup d’autres villes il est donc peu surprenant que les commerçants craignent plus que tout les projets de réduction de la place de la voiture !
Or, cette surestimation comporte nécessairement une part de bluff : Surjouer le rapport de force dans l’espoir d’obtenir des compensations de la part de la municipalité, qu’ils en disent.
Tu parles : Quelle compensation ?
Et d’étayer que les raisons de ce biais sont diverses : En « Gauloisie-olympique »,
les commerçants font partie de l’affreuse catégorie socioprofessionnelle qui
utilise le moins les mobilités alternatives.
Eux-mêmes se déplaçant beaucoup en voiture, ils semblent calquer leur cas personnel sur l’ensemble de leur clientèle.
Admettons…
Autre explication à ce biais : Les automobilistes sont globalement assez «
râleurs » et expriment fréquemment leur mécontentement auprès des commerçants
vis-à-vis des conditions de circulation ou de stationnement.
Tu parles là encore : Ils votent avec leurs roues et vont ailleurs, tout simplement…
Il n’y a vraiment qu’à Île-Rousse qu’il est vraiment compliqué d’aller
chez ma boulangère : Ils changent les sens interdits régulièrement et
maintenant il faut faire le tour de l’immeuble pour acheter ses croissants
matinaux… alors qu’avant, tu te posais devant, le moteur même pas arrêté, et roule
ma poule !
Du coup, je pourrais faire partie de ses clients qui disent « on ne peut plus se garer dans le quartier » à peine la porte du commerce poussée.
Il paraît que les commerçants l’entendent cinq fois par jour. Pas parce que j’y vais 5 fois dans la journée, puisque je n’y vais plus…
Que même elle doit croire que je lui fais la gueule…
À Madrid, les commerçants ont dénoncé lors de l’instauration d’une ZFE une
perte de chiffre d’affaires consécutive de 15 %. Après analyse des données
réelles, le chiffre d’affaires du quartier avait en fait augmenté de 8,6 % au
bout d’un an.
Il faut dire qu’il y a du monde, beaucoup de monde et à toute heure, dans le quartier piéton entre les places Mayor et celle de la porte du soleil.
Mais peut-être n’est-ce plus les mêmes populations qui fréquentent ces quartiers piétons…
Et les seules voitures sont celles des flics qui font des « clock-clock » discrets pour se signaler dans ton dos au lieu des « deux-tons » hurlant des « parigots-olympiques »…
Un chiffre qui invite de toute façon à faire preuve de recul vis-à-vis du
discours des commerçants, et qui souligne la nécessité de mener des études
préalables aux projets de transformation de l’espace public.
Car ce qu’on ne dit pas dans ces études, c’est que les commerçants ne sont plus les mêmes : Avant, tu pouvais trouver un épicier, un pharmacien, un fripier, un quincaillier, un boucher. Maintenant tu trouves des marchands de souvenirs ou de bonbons…
C’est d’ailleurs ce qu’a fait la ville de Cahors, qui souhaitait réduire l’emprise de la voiture sur l’une de ses places : L’étude de terrain réalisée en amont a permis de désamorcer les craintes des commerçants.
Qui se sont eux aussi transformés au fil de la perte de leur chalandise coutumière qui n’est désormais et définitivement plus la même…
Quand bien même les automobilistes sont minoritaires parmi la clientèle du
centre-ville, leur poids n’est pas négligeable.
En réalité, il s’agit de sortir du cloisonnement entre piétons, automobilistes et utilisateurs de transport collectif. Souvent la plupart des automobilistes disent ainsi qu’il leur arrive de venir par d’autres moyens que la voiture.
Effectivement, quand je vais à Nancy ou même à Colmar, j’y vais désormais en train… mais à condition d’être certain d’être pris en charge par une « puissance invitante » motorisée !
C’est quand même plus commode…
À Lille, quand j’y vais encore en voiture, il paraît que seuls 13 % n’utilisent
que ce mode de déplacement pour venir en centre-ville : J’en fais partie
si je dois me déplacer en agglomération. Je me gare autour de la place du
Général de Gaulle et je vais à mes RDV. Et quand j’ai le temps, je vais jusqu’au
Furet du Nord…
Sans ça, j’y vais en une heure de TGV… si je ne suis pas trop chargé.
Autrement dit, 87 % des badauds empruntent un autre mode de transport pour y aller. La fréquentation du centre-ville y aurait en outre bondi de 15 % après la piétonnisation.
Pour les « sachants », dans leur trisomie appliquée, ce chiffre démontre qu’en compliquant – un peu – l’accès en voiture, la ville est en fait rendue beaucoup plus agréable pour tous. Ce que traduit une fréquentation accrue.
Pour venir conforter l’opinion des autistes, d’autres études ont été
menées à l’étranger et dressent le même constat. En Ibérie, quatorze villes
(petites, moyennes et grandes) ayant mis en œuvre des projets de piétonnisation
ont ainsi été analysées. Ces projets se sont systématiquement accompagnés d’une
augmentation significative du chiffre d’affaires des commerces, avec un effet
plus fort encore dans les petites villes.
Mais comme je vous l’ai dit, ce ne sont plus les mêmes commerces…
Aux États-Unis et au Canada, quarante-cinq études de cas menées sur des projets favorables à la marche, au vélo ou aux deux et dressent le même constat. Dans 90 % des cas, ils ont profité aux commerces et une toute petite proportion des cas d’usage aurait engendré une baisse du chiffre d’affaires, mais pas assez pour tuer les commerces à faible marge.
Et c’est seulement là tout l’enjeu des « centres-villes »…
Pourra-t-on encore y vivre dans quelques années, où deviendront-ils, pour
ceux qui en ont les moyens, que des sites touristiques fréquentés par des
passants qui passent pour visiter et s’offrir quelques colifichets et autres
souvenirs à rapporter loin de là, comme semble vouloir le démontrer les sites
emblématiques qui deviennent piéton ?
Je pense ainsi à la « Samar », grand magasin iconique aux 400.000 références, devenu une vitrine des enseignes du luxe…
On peut penser à ses confrères et néanmoins concurrents (le BHV, Le Bon Marché, Le Printemps, les Galeries Lafayette, Les Magasins réunis qui n’aura pas survécu…)
Les seuls qui tirent les marrons du feu « écolologique » du paradis socialiste que l’élu impose à ses électeurs, finalement, ce sont les bourgeois, les propriétaires du foncier.
Eux, ils touchent des loyers toujours plus élevés ce qui oblige à installer des métiers à « forte marge » dans leurs locaux pour pouvoir rester…
On l’a bien vu autour du quartier des Halles.
L’épicier, le louchebem, le traiteur, le pâtissier il part loin en banlieue, ou il fait comme chez moâ, dans le « raffiné », et le citadin doit pouvoir le rejoindre loin… en voiture ou avoir les moyens de son train de vie !
Bref, la ville se dépeuple de ses prolos et de ses classes moyennes :
C’est criant à London, comme à Rome et encore ailleurs…
Et les commerces évoluent en conséquence.
Tout ça au nom d’un concept, celui des « 15 minutes », qui n’a rien d’universel car il ne peut s’appliquer par exception que dans quelques territoires exigus !
Allez donc en causer dans les « déserts médicaux », à plus de 30 minutes d’une consultation médicale : On va vous rire au nez !
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
C’est le fameux concept dystopique de la « villes de 15 minutes », développé en 2015 par un urbaniste « Gauloisien-olympique » qu’on avait pris pour un hurluberlu : Moâ qui ai vu naître les « villes nouvelles », Évry, Cergy, Les Ulis, plus quelques autres en périphérie de Conflans, Sarcelles & Cie, et qui sais combien il est difficile d’y vivre à force d’aligner les konneries urbanistiques (et juridiques : C’est par ce biais là que j’ai découvert le phénomène), je ne suis plus étonné de rien, même pas des « villes verticales », concept inventé par Le Corbusier, notamment à Marseille.
L’idée aura fait son chemin dans le monde entier en moins de 10 ans : « Paris-olympique », Melbourne et Copenhague cherchent à rendre leurs quartiers plus agréables à vivre et à réduire l’utilisation de la voiture pour limiter la pollution, la bonne excuse, le bon mobile : Vivre de « mobilités douces » dans un paradis bisounours, le must du progrès social & démocratique !
Et en plus, c’est « écololo », le label indispensable quand on se veut moderne…
« Dystopie en 15 minutes », « les quartiers de 15 minutes sont des prisons climatiques », après celles réputées « sanitaires », les réactions ont été nombreuses et épidermiques.
Certains sont même allés jusqu’à insinuer que ces prétendus confinements avaient déjà commencé.
Et ce plan prévoyait que les habitants devaient demander des autorisations pour circuler dans certaines rues. Cela a créé une grande confusion et a alimenté la désinformation selon laquelle les gens seraient confinés dans leur quartier et qu’ils auraient besoin d’une autorisation du gouvernement pour en sortir : Retour à l’URSS des bonnes années, quoi !!!
Et les membres du conseil municipal ont déclaré avoir reçu de nombreuses menaces de mort.
Alors qu’à Londres, ils ont réinventé les barrières d’octroi (disparues en « Gauloisie-olympique » dans les années trente du siècle précédent), sous forme de péage, comme à New-York ou à San Francisco : Les péages sont sur les ponts d’accès…
Notez qu’à « Paris-olympique », « Sœur-Âne » fait mieux : Elle supprime les places de parking sur la chaussée publique, qu’elle ne peut s’empêcher de louer un bras pour celles qui restent, en interdisant la création de parking souterrain en ville…
Alors qu’à Calvi, ils installent des horodateurs sur les parkings des plages sous la pinède, mais seulement l’été… comme en ville !
Notez qu’à Tokyo, c’est l’inverse : Pour acheter une voiture, tu es obligé de justifier d’avoir une place de parking au préalable…
Vous rendez-vous compte, une seule voie de pénétration sur l’avenue du Général Leclerc entre la sortie de l’autoroute du soleil et l’église de Saint-Pierre de Montrouge : Même la deuxième DB n’aurait jamais pu libérer Paris !
« No parking, no business », c’est bien connu.
Soit pour livrer le client, soit pour qu’il vienne faire son picking sur place lui-même…
Alors on rebalance des « études » qui veulent démontrer l’inverse.
Et c’est là que c’est drôle…
Les mesures de ce type se multiplient dans une volonté « d’apaiser les centres-villes » pour les rendre plus agréables et y réduire la pollution. Mais elles génèrent quasi systématiquement une levée de boucliers de la part des commerçants qui y sont implantés.
Forcément, c’est le pain de leur bouche qu’on leur retire…
Déjà frappés par une concurrence croissante du commerce en ligne et des zones commerciales périphériques – qui se traduit par un taux de vacance commerciale (vitrines vides) qui a fortement augmenté dans la plupart des villes « gauloisiennes-olympiques » –, même de taille plus que moyenne, ils voient toute mesure de réduction de la place de la voiture (piétonnisation, stationnement…) comme une menace supplémentaire à la bonne marche de leurs affaires.
Pas de business, des locaux vides, un foncier qui se dégrade et qui paye en plus avec les taxes locales (foncières et séjours) les délires des maires qui n’aiment décidément pas les gens et leur préfèrent les « petit-z’oziaux »…
Mais sûrement pas y acheter ses meubles-meublants, voire carrément son pack d’eau de source pour la semaine…
Rouen, un boxon coupé en deux par la Seine… Lille, un désert hors une ou deux places. Quant à Nancy, à part la place Stanislas et quelques rues alentour, tout le monde file vivre et faire ses courses en périphérie, dans les centres commerciaux surdimensionnés…
Il faudrait être kon pour aller faire ses achats ailleurs, plus loin, en train ou en avion voire en voiture, si le commerçant est au pied de chez soi, non ?
De leur côté, les commerçants surestiment systématiquement l’usage de l’automobile par leurs clients. En fait ceux-là ne peuvent plus accéder au centre-ville : Ils vont déjà ailleurs.
Les grandes enseignes de la distribution l’ont bien compris : J’ai même vu le cas, à Gasny pour être précis, du mek qui draine deux bouts de département avec son Intermarché. Il est devenu le pape de la région seulement avec un grand parking…
Comme les centres-villes se vident de leurs habitants, les commerces y mourront tous tôt ou tard. Ne restera que les « administrations » au sens large, et peut-être quelques guichets de banque…
Le tiers qui reste exclusivement subventionné par l’impôt…
Même bilan à Nancy où 57 % de la clientèle habite dans la ville et 89 % dans la métropole, sachant que cette dernière est particulièrement resserrée.
À Nantes, enfin, 53 % des consommateurs du centre-ville vivent dans la ville.
C’est la ghettoïsation des « avantages acquis ».
Dans les villes moyennes (de 10 à 100.000 habitants), on observe globalement une tendance similaire : 25 % seulement des habitants de la périphérie consomment majoritairement dans la ville-centre : Ils sont déjà interdits de séjour avec leur mobilité… douce !
Le commerce de centre-ville est donc condamné parce que la ville n’est plus attractive par ses commerces, sauf le luxe et les spécialités…
Ça tombe bien, ceux-là on les marges en conséquence pour pouvoir financer les loyers « centre-ville »…
À Lille, la marche constitue ainsi le mode de déplacement de 42 % des clients, les transports en commun 28 % et la voiture 21 %.
À Nantes, ces parts s’élèvent respectivement à 27 %, 38 % et 21 %.
À Saint-Omer, qui ne compte que 13.000 habitants, près de 40 % des clients viennent à pied et tout de même 60 % en voiture.
Mais bon, on peut y accéder relativement commodément.
Tous les autres vont ailleurs…
Et même dans une ville comme Cahors, qui compte 20.000 habitants, seuls 45 % des clients des commerces de centre-ville y vont en voiture, à égalité avec la marche.
Voilà qui m’épate : La ville accessible en voiture serait donc un repoussoir !!!
Faut la trouver, celle-là…
C’est fantastique que de ne pas avoir déjà exiger de noyer toutes les rues de « Paris-olympique » avec les eaux de la Seine, comme à Venise !
Sauf que la facilitation de l’accès et du stationnement automobile ressortait systématiquement…
Aïe, n’est pas contradictoire, là ?
À Lille, seuls 23 % estiment que cette dernière modalité est prioritaire : La ville est déjà bien dotée de parkings souterrains.
Donc, puisque c’est satisfaisant, les trois quarts restants privilégient les autres pistes.
À Rouen également, la baisse du bruit et de la circulation sont plébiscitées quand 20 % seulement des réponses mentionnent le stationnement.
Il faut dire qu’il y a là encore plein de parkings souterrains en centre-ville
Pas comme à La Rochelle…
Autrement dit, dans ces villes-là, plutôt bien équipées, même chez ceux qui viennent en voiture, ce n’est pas forcément le plus important…
Ce qui, au fond, est compréhensible puisque tout consommateur (même automobiliste) devient piéton à un moment donné pour accéder à son commerce, nous rassure ces études qui démontrent le contraire de ce qu’elles veulent montrer.
À cet égard, l'exemple le plus frappant est celui de Nancy, où les commerçants interrogés croyaient que 77 % de leurs clients venaient en voiture : C’est en réalité le cas de… 35 % d’entre eux.
Logique : Les autres n’y viennent pas…
Ils imaginaient également que les piétons ne représentaient que 11 % de leur clientèle, contre 39 % qui viennent à pied (puisqu’on vient de nous révéler que même une automobiliste devient piéton pour les derniers mètres…), et que 1 % s’y rendaient à vélo, alors que les cyclistes composent 13 % de leurs acheteurs.
Allez comprendre…
Il faut vous dire qu’à Nancy, l’unique Tramway est encore en travaux et que les abords des quartiers centraux depuis les axes autoroutiers sont largement mal pensés…
Une fois, je me suis même retrouvé sur la nationale vers Paris alors que je pensais rattraper l’autoroute, celui emprunté par les Teutons et les Luxembourgeois…
Suivez le raisonnement : Puisque cette surestimation a pu être observée dans beaucoup d’autres villes il est donc peu surprenant que les commerçants craignent plus que tout les projets de réduction de la place de la voiture !
Or, cette surestimation comporte nécessairement une part de bluff : Surjouer le rapport de force dans l’espoir d’obtenir des compensations de la part de la municipalité, qu’ils en disent.
Tu parles : Quelle compensation ?
Eux-mêmes se déplaçant beaucoup en voiture, ils semblent calquer leur cas personnel sur l’ensemble de leur clientèle.
Admettons…
Tu parles là encore : Ils votent avec leurs roues et vont ailleurs, tout simplement…
Du coup, je pourrais faire partie de ses clients qui disent « on ne peut plus se garer dans le quartier » à peine la porte du commerce poussée.
Il paraît que les commerçants l’entendent cinq fois par jour. Pas parce que j’y vais 5 fois dans la journée, puisque je n’y vais plus…
Que même elle doit croire que je lui fais la gueule…
Il faut dire qu’il y a du monde, beaucoup de monde et à toute heure, dans le quartier piéton entre les places Mayor et celle de la porte du soleil.
Mais peut-être n’est-ce plus les mêmes populations qui fréquentent ces quartiers piétons…
Et les seules voitures sont celles des flics qui font des « clock-clock » discrets pour se signaler dans ton dos au lieu des « deux-tons » hurlant des « parigots-olympiques »…
Car ce qu’on ne dit pas dans ces études, c’est que les commerçants ne sont plus les mêmes : Avant, tu pouvais trouver un épicier, un pharmacien, un fripier, un quincaillier, un boucher. Maintenant tu trouves des marchands de souvenirs ou de bonbons…
C’est d’ailleurs ce qu’a fait la ville de Cahors, qui souhaitait réduire l’emprise de la voiture sur l’une de ses places : L’étude de terrain réalisée en amont a permis de désamorcer les craintes des commerçants.
Qui se sont eux aussi transformés au fil de la perte de leur chalandise coutumière qui n’est désormais et définitivement plus la même…
En réalité, il s’agit de sortir du cloisonnement entre piétons, automobilistes et utilisateurs de transport collectif. Souvent la plupart des automobilistes disent ainsi qu’il leur arrive de venir par d’autres moyens que la voiture.
Effectivement, quand je vais à Nancy ou même à Colmar, j’y vais désormais en train… mais à condition d’être certain d’être pris en charge par une « puissance invitante » motorisée !
C’est quand même plus commode…
Sans ça, j’y vais en une heure de TGV… si je ne suis pas trop chargé.
Autrement dit, 87 % des badauds empruntent un autre mode de transport pour y aller. La fréquentation du centre-ville y aurait en outre bondi de 15 % après la piétonnisation.
Pour les « sachants », dans leur trisomie appliquée, ce chiffre démontre qu’en compliquant – un peu – l’accès en voiture, la ville est en fait rendue beaucoup plus agréable pour tous. Ce que traduit une fréquentation accrue.
Mais comme je vous l’ai dit, ce ne sont plus les mêmes commerces…
Aux États-Unis et au Canada, quarante-cinq études de cas menées sur des projets favorables à la marche, au vélo ou aux deux et dressent le même constat. Dans 90 % des cas, ils ont profité aux commerces et une toute petite proportion des cas d’usage aurait engendré une baisse du chiffre d’affaires, mais pas assez pour tuer les commerces à faible marge.
Et c’est seulement là tout l’enjeu des « centres-villes »…
Je pense ainsi à la « Samar », grand magasin iconique aux 400.000 références, devenu une vitrine des enseignes du luxe…
On peut penser à ses confrères et néanmoins concurrents (le BHV, Le Bon Marché, Le Printemps, les Galeries Lafayette, Les Magasins réunis qui n’aura pas survécu…)
Les seuls qui tirent les marrons du feu « écolologique » du paradis socialiste que l’élu impose à ses électeurs, finalement, ce sont les bourgeois, les propriétaires du foncier.
Eux, ils touchent des loyers toujours plus élevés ce qui oblige à installer des métiers à « forte marge » dans leurs locaux pour pouvoir rester…
On l’a bien vu autour du quartier des Halles.
L’épicier, le louchebem, le traiteur, le pâtissier il part loin en banlieue, ou il fait comme chez moâ, dans le « raffiné », et le citadin doit pouvoir le rejoindre loin… en voiture ou avoir les moyens de son train de vie !
Et les commerces évoluent en conséquence.
Tout ça au nom d’un concept, celui des « 15 minutes », qui n’a rien d’universel car il ne peut s’appliquer par exception que dans quelques territoires exigus !
Allez donc en causer dans les « déserts médicaux », à plus de 30 minutes d’une consultation médicale : On va vous rire au nez !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
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