Mais on
ne peut pas tout voir dans le cadre étroit de cette rubrique !
Puis vint une nouvelle ère… celle désormais s’imposant dans tous les recoins de nos vies comme « l’ère numérique », sans que l’on en mesure vraiment l’étendue bien que pressentant combien les changements portés par le terme s’annoncent importants.
Notez qu’on aura été les premiers au monde à avoir des « 3615 Ulla » et des sites de rencontres surtaxés avec le minitel 3617 et 3619.
Mais c’est passé de mode depuis…
Et puis le 3619 était une façon occulte de financer les campagnes électorales sur fonds publics : Tu prenais une mairie et tu y mettais deux ou trois téléphones sur « 3619 mon micro parti », ni vu ni connu. À 5 balles la minute, ça faisait 7.200 francs par jour qui passaient dans la poche de ton site payés par le kontribuable local…
Le lieu de la rencontre ne saurait pourtant être anodin.
Entre les sites de rencontre dédiés ou simplement communautaires, ils ont pour point commun de placer la personne en quête de partenaire sexuel face à un nombre très grand de possibles contacts… qu’elle ou il ne rencontrera pourtant peut-être jamais.
D’ailleurs les « belles d’une nuit » l’ont bien compris et se sont engouffrées dans le créneau comme la petite-vérole s’abattait sur le bas-clergé, évitant ainsi le délit de racolage sur la voie publique et de devoir passer la nuit au ballon…
En droit, le consentement est particulièrement lié à la relation contractuelle, renvoyant alors à la manifestation de volonté de chacune des parties.
Puis s’affranchissant de ce cadre, la notion a gagné bien d’autres domaines du droit, « l’idée sous-jacente (étant) que le consentement comme manifestation de la volonté d’une entité juridique (personne physique ou personne morale) crée une situation qui peut entraîner, pour cette entité, des obligations, voire un détriment ». Ainsi, parmi ces domaines, les regards se portent notamment sur le droit pénal au sein duquel la question des violences et infractions sexuelles polarise aujourd’hui le débat public.
Dans ce débat, la question du consentement préoccupe bien des juristes mais tient aussi une place très spécifique au regard des usages multiples qui en sont faits dans des champs non juridiques, tels qu’en philosophie, en sociologie ou encore en politique.
La symbolique de cette rencontre semble presque anachronique, face à une notion qui n’a pas eu besoin du numérique pour exister.
Pourtant, le numérique bouleverse à bien des égards le consentement amoureux.
« Consommer » des relations affectives modifierait-il le rapport à soi et à sa propre liberté, et dès lors, à la notion de consentement ?
Telles sont les questions que des « chercheurs » se posent (pour le moment ils n’ont rien trouvé pour se tourner vers les juristes).
Quelle est alors l’incidence de ce choix sur le consentement ?
Quelles sont les limites du consentement donné en ligne ?
Et, au-delà, consentir « en ligne », est-ce aussi consentir « hors ligne » ?
Et je leur ai fourni le lien vers la « clc » pour formaliser juridiquement tout ça[1] : C’est cadeau, ma propre participation volontaire et « benêt-vole »…
Car je voulais bien leur proposer mon concours expérimenté de la question, mais en fait, je vais attendre les résultats de leurs études pour mieux pouvoir en rigoler !
Si ça avait été le cas, vous ne seriez pas là à me lire !
(Ou alors simplement le fruit hasardeux de purs accidents biologiques non-désirés…)
La pratique de la séduction est aussi vieille que l’humanité elle-même, mais elle n’a pas toujours été désignée en ces termes : Au Moyen Âge, les chevaliers « courtisaient », à la Renaissance, les galants « contaient fleurette ».
D’ailleurs, ce dernier terme est né d’un anglicisme, « flirt », et son histoire est une aventure intime, faite de billets doux et de murmures secrets, témoin privilégié de l’évolution des mœurs.
Les dames, bâillonnées par des conventions sociales strictes – abstinence, passivité, virginité –, sont contraintes qu’un célibataire vienne « coqueter » à leurs oreilles pour donner libre cours à leurs émois.
Vers la fin du XIXème siècle, toutefois, le déséquilibre entre les sexes semble se combler du fait de l’émancipation progressive des femmes : Droit au divorce, déclin des unions arrangées et, bientôt, accès au droit de vote puis à la contraception.
C’est l’époque à laquelle on peut apercevoir, dans les petites annonces (le Chasseur gauloisien, Libé et quelques autres) ou les rayonnages des librairies, des guides pratiques consacrés à la « science amoureuse », déclinaison assez tardive des manuels de bonnes manières apparus sous l’Ancien Régime.
Et à l’heure des « cyber-drague » (cf. § 1 ci-avant) ses conseils pourraient bien être toujours pertinents.
Mais pas tous…
Le texte commence en effet sur une remarque très pragmatique : Les femmes ne peuvent dépendre de la chance ou de l’instinct pour conquérir un partenaire, « mais d’un plan bien élaboré, d’une connaissance approfondie des points vulnérables de l’homme ».
Principal point faible du mâle : Son égocentrisme !
Pour gagner l’attention d’un garçon, conseille le texte, il est inutile de parler de soi : Il faut lui parler de lui, encore et toujours.
Son ego sera si flatté qu’après avoir épuisé l’inventaire de ses forcément très nombreuses qualités, « il puisera dans son imagination des révélations également admirables, mais pas nécessairement vraies ».
Lorsqu’on atteint un mensonge, on touche au but.
On peut désormais rajouter le foot, les bagnoles, le tiercé…
Et tant pis si la discussion s’appauvrit !
« Il vous paraîtra difficile au début de vous intéresser à des sujets arides, dont vous savez peu et dont vous vous souciez peu. Toutefois, si vous suivez cette règle, vous rencontrerez moins de difficultés : n'écoutez pas tant ce qui se dit que celui qui le dit. »
Une stratégie qui fonctionne encore et toujours…
Après avoir, à coups de compliments et de battements de cils admiratifs, conduit l’homme aux portes de la dépendance affective – puisqu’il reçoit rarement une telle estime de la part de ses pairs –, il faut s’en désintéresser complètement et « encourager l’attention de plusieurs autres jeunes hommes et, pendant une semaine ou deux, éviter toutes les rencontres avec l’exaspérant ».
Patience, donc.
Kate a fait mariner William bien plus longtemps que ça…
La culpabilité prend alors le relais…
« Dire qu’il a fait pleurer cette petite créature au cœur brisé ! Quelle brute il a été pour oublier quel petit oiseau frêle et tendre elle était. (…) Il peut, il doit, il veut, gagner assez d’argent pour prendre soin d’elle correctement. »
Ah, l’amour…
Sauf que la beauté n’est pas toujours synonyme d’attractivité. « Tant que l’œil, le teint, l’allure et les manières donnent une impression de santé fraîche et joyeuse, la perfection des traits et de la forme est relativement sans importance » savait-on déjà…
C’est justement « une apparence enfantine » qui, d’après l’auteur, explique le fait que « tant d’hommes épousent des filles de dix ou quinze ans plus jeunes qu’eux au lieu d’épouser des femmes de leur âge ».
Je m’inscris en faux : C’est juste une question de goût de luxe prononcé des pouliches qui cherche un « papy-sugar » pour ne pas avoir à se donner le mal de vivre dans « l’incertitude bancaire » (de celle qui bloque vos comptes sans prévenir…)
C’est marrant, il ne propose pas l’équitation : Il faut dire que c’est le canasson qui fournit l’essentiel de l’effort !
Et puis du temps de ma grand-mère, il ne fallait pas sortir, ou alors recouverte de pied en cape pour éviter de perdre au soleil le hâle blanchâtre et romantique que s’imposaient les jeunes-filles de bonne famille…
C’est curieux : D’abord ce conseil n’a jamais été validé par l’académie des sciences médicales, ensuite l’heure est plutôt au rajout d’implants démesurés.
Une mode !
D’après le texte, les hommes ne sont intéressés que par les créatures inoffensives qui semblent nécessiter leur protection virile et immédiate.
Ce qui reste à voir…
Il ne faut pas non plus avoir à se trainer avec un boulet…
« Au lieu de susciter le mépris de son incapacité, ce besoin apparent de la protection d’un homme fait appel aux sentiments les meilleurs et les plus nobles. (…) En fait, c’est son apparence de délicatesse, de fragilité et de faiblesse qui fait qu’un homme pense que la femme est belle. »
Ah ?
« Si vous voulez attirer l’attention d’un homme », ajoute le guide, « la chose à faire est de lui donner l’occasion de jouer le rôle du mâle supérieur et puissant, de jouer à un petit jeu dans lequel vous êtes la femme fragile et tendre, et lui le héros qui vient à son secours. »
On dirait le portrait de John Wayne…
Même dans les années 1920, les rencontres entre membres du sexe opposé étaient difficiles à nouer. Il fallait savoir nager dans un tissu de conventions sociales très codifié.
Le conseil de l’auteur est de fréquenter les salons, les théâtres, aller à l’église (le temple chez les huguenots-hérétiques…) chaque dimanche, et élargir au maximum son cercle de connaissances.
« Plus votre cercle social sera vaste, plus grand sera le nombre d’hommes que vous pourrez rencontrer, et donc plus probable sera le fait de rencontrer celui qui vous est destiné. »
Là, je ne suis pas d’accord : La fille moche est un excellent « faire-valoir ».
C’est elle qui tiendra la bougie pendant que l’autre… etc.
En revanche, je conseille aux prétendantes de surtout faire le vide de « ses amies » à lui : C’est autant de concurrentes en moins…
Konnerie à l’heure de la cyber-drague…
Notamment parce qu’il oublie une chose captivante dans la séduction d’un homme par une femme : Elle doit être capable de rire de toutes ses blagues, sans exception, même les plus nulles, même si elle ne les comprend pas !
C’est lui envoyer un signal important : « On dit que femme qui rit est déjà à moitié dans ton lit ». Or, la seule chose qui compte vraiment pour Monsieur, c’est justement de « purger le jonc » et ça se passe en général dans un lit !
Le reste, c’est de la littérature…
Et c’est une perspective plutôt réjouissante, tant que les « cyber-poupées » ne remplacent pas le vide affectif des générations montantes !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. https://flibustier20260.blogspot.com/2016/05/reprise-du-post-du-23-mai-2011.html
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