Pour quel bilan ?
Il y a deux ans, à la même date, on ne donnait pas cher de l’avenir de
l’Ukraine en tant que nation indépendante avec des institutions autonomes et
une autorité légitime à les contrôler.
La Russie de « Poux-tine » avait décidé de libérer le pays de ses derniers « occupants nazis », d’éradiquer toute opposition à la sécession de la Crimée, qu’il convenait d’ailleurs d’arrimer solidement à la « Mère-patrie », en lui offrant en plus un accès pérenne à l’eau douce depuis le Dniepr.
Au passage, conforter les populations russophones des oblasts de Louhansk et Donetsk, dans leur autonomie historique à pouvoir travailler les sous-sols riches en matières premières, c’était un bonus.
Et faire de la mer d’Azov un lac russophone aurait été la cerise sur le gâteau.
Avec un pouvoir politique « à la botte » à Kiev, c’était sans
souci : Regardez donc comment les populations du Bélarusse vivent
heureuses, en paix et en harmonie !
C’est si facile d’accepter la tutelle bienveillante de Moscou et ça ne coûte rien qu’à la « Russie-éternelle »…
Bref, c’était marqué comme ça dès les premiers jours et ça ne serait même pas douloureux : Les soldats du contingent russe avait déjà pris des RDV galants avec des Ukrainiennes qui n’attendaient que ça.
Ils seraient accueillis à bras (cuisses) ouvert(e)s, c’était une évidence !
Juste une formalité à envisager, de quelques jours, le temps de décapiter le pouvoir en place pour le remplacer par des « hommes sûrs » qui piaffaient d’impatience de l’autre côté de la frontière et parfois même sur place !
Que peut bien espérer un pays lilliputien face à la seconde puissance
militaire mondiale ?
Juste prier pour que ça ne dure pas trop longtemps et que ce ne soit pas trop difficile à supporter.
Deux ans plus tard, après une hécatombe en homme et matériel, les choses
ne se sont pas du tout passées comme prévu. On y est toujours : Certes la
mer d’Azov est désormais un « lac russe », mais ça reste très
précaire…
Certes, l’eau douce arrive en Crimée, mais c’est celle du Don.
Certes, une large bande de terre relie la Crimée à la « Mère-patrie », mais reste sous le feu des armes ukrainiennes à longue portée.
Certes les villes de Louhansk et Donetsk sont « libérées » mais sont toujours à portée de canon d’ukrainiens déchaînés.
Mais les populations russophones sont à l’abri, les enfants recueillis et tous sont détenteurs de passeport russe.
Les adultes vont même voter pour leur Président-salvateur le mois prochain !…
Mais la Russie ne peut pas perdre, ses dirigeants en sont convaincus.
Le pays s’est mis en mode « économie de guerre » et l’Ukraine s’épuise : 6 millions de réfugiés, une hécatombe en homme et matériel, peut-être deux fois moins que la Russie, mais comme la Russie c’est 6 à 10 fois plus que ce que peut aligner l’Ukraine, ça n’a pas d’importance.
Et surtout, les alliés du Kremlin ne font pas de difficulté à venir aider l’effort de guerre, alors que l’Otan, qui jusque-là reste solidaire, s’inquiète de l’allié objectif, « l’idiot utile » comme en dirait Lénine, en la personne de « McDo-Trompe » qui sera élu, forcément, au moins aussi bien que « Poux-tine » : L’heure est aux « nationalpopulistes », c’est le cours de l’Histoire évident.
En bref, là où l’Otan comptait épuiser la « Sainte-Russie-éternelle » dans un long bras de fer, sans avoir à engager ses trouffions comme lors de la « chute du Mur », c’est l’Otan qui doute désormais de ses capacités à garder de si longues frontières…
Parce que quoi, l’Iran aura activé ses « obligés » en Palestine
et par conséquent, comme prévisible, « Net-à-Yahoo » sera tombé dans
le piège d’une tentative vigoureuse d’éradication du « Ramasse » de
la bande de Gaza, telle que même les houthis du Yémen menace la paix en Mer
Rouge !
Fabuleuse réaction en chaîne des « solidarités » avec l’État hébreu : C’est le deuxième front qui soulage l’armée russe, en attendant un troisième à ouvrir en Mer de Chine.
Qui s’ouvrira probablement avec la déconfiture espérée de l’Ukraine…
Bref, tout est lié chez les stratèges du Kremlin.
Du coup, parfaitement conscient de ces enjeux, une conférence
internationale sur la sécurité qui s’est tenue à Munich du 16 au 18 février
dernier… sans les russes…
Les Européens ont plus que jamais ressenti l’urgence de réagir, alors que les 60 milliards d’aide « ricaines » sont toujours bloqués au Congrès et que la mort d’Alexeï Navalny, survenue le 16 février ainsi que l’exécution en Espagne d’un pilote d’hélicoptère russe déserteur, a pu témoigner une nouvelle fois à la face du monde de la brutalité du régime russe.
Sauf que…
Le 24 février 2022, les armées russes se jetaient sur l’Ukraine, comme on
faisait ce genre de choses autrefois en Europe, en déversant des troupes en
masse et en faisant fi de tout souci du droit international ou des droits de
l’homme.
Peu de temps après l’attaque, les atrocités de Butcha signaient le retour de la barbarie sur le vieux continent en même temps que celui du « crime d’agression ».
On n’en oublie ce qui est le plus grave…
« Vlad-Poux-tine » a célébré cet anniversaire à sa façon, en donnant le 9 février une interview fleuve à l’un de ses admirateurs de la sphère « trompiste » (son allié objectif, son « idiot de Lénine » à lui), l’animateur de télévision américain Tucker Carlson.
J’ai dit que nous y reviendrons…
Parmi les moments d’anthologie de cet exercice, il y a cette question sur
les motifs de l’invasion russe. Carlson demande à au patron de cette
« opération militaire spéciale » si c’est bien pour devancer une
attaque de l’OTAN contre la Russie qu’il a déclenché l’invasion. Et,
étonnamment, tournant le dos à sa rhétorique habituelle, le chef du Kremlin
dément cette lecture et consacre une demi-heure à un exposé historique – naturellement
biaisé – afin d’expliquer que l’Ukraine n’existe pas en dehors de son rattachement
à la Russie !
Alors qu’on pourrait soutenir exactement l’inverse, à savoir que la Russie est peut-être avant tout une construction politique Tsariste.
Mais bon, je ne suis pas historien patenté…
Je constate surtout qu’on dit que la Russie « poux-tinienne »
conteste « l’ordre libéral international » issu de la Seconde Guerre
mondiale. Elle lui préfère et promeut un ordre « autoritaire
multipolaire ». Et c’est exact que son rejet de la souveraineté nationale
des anciens sujets de l’Empire soviétique (voire de l’empire russe) revient en
fait à contester l’un des principes reconnus en droit international depuis le
traité de Versailles, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Dans sa vision du monde, c’est un directoire des grandes puissances qui peut établir la paix, une sorte de Congrès de Vienne 2.0 dans lequel l’Autriche-prussienne, la « Perfide Albion », la « Gauloisie-olympique », et la « Russie-éternelle » de 1814-15 seraient remplacées par la Chine, les États-Unis, la Russie et éventuellement l’Inde.
Ni plus ni moins…
Et dans ce nouveau concert des Grands à l’échelle mondiale, les Européens tiendraient le rôle des principautés « teutonnes » ou des États « ritaliens » lors du congrès de Vienne, celui de comparses ou de monnaie d’échange.
Sauf que l’UE est désormais plus riche et plus peuplée que la Russie.
Dans son entretien avec Carlson, « Poux-tine » reprend son
argumentaire sur la Russie brimée dans son droit à disposer d’une « sphère
d’influence » par différentes mesures mises en œuvre par les Occidentaux au
cours des vingt dernières années, et notamment l’expansion continue de l’OTAN.
Au passage, il feint de croire que l’accession de l’Ukraine à l’Organisation atlantique a été actée au sommet de Bucarest en 2008, comme si à cette date la « Teutonnie » et la « Gauloisie-olympique » n’avaient pas justement bloqué ce projet.
Comme le sourd qui n’entend que ce qu’il veut, le myope ne voit que ce qu’il a envie de voir…
Il est vrai que dans son esprit ces deux pays n’ont pas plus de poids que
les royaumes de Bavière ou de Saxe dans les arrangements entre Grands du
Congrès de Vienne. Et les Européens – du moins certains d’entre eux – n’ont pas
voulu voir venir les aspirations néo-impérialiste de l’État profond russe.
Qui aurait pu être criant à partir de 2008 et l’agression contre la Géorgie, en plus de celle de 2014 avec l’annexion de la Crimée… Mais bon, le myope qui ne veut pas voir, il y en également dans les chancelleries occidentales.
En revanche, après deux années de guerre féroce, l’Ukraine existe toujours.
Et l’agression dont elle a été victime a en réalité marqué l’acte de baptême
d’une nation réclamant son droit à la souveraineté au même titre que les autres,
en plus d’avoir élargi le périmètre de l’Otan.
D’après les sondages, le soutien aux forces politiques pro-russes est passé de près de 40 % en 2013 à 18-20 % avant le début de la guerre, puis à 3-5 % en août 2023 : Les régions historiquement plus favorables à la Russie, à l’Est et au Sud, n’ont désormais plus de doute sur leur appartenance à l’Ukraine !
Ajoutons que désormais, plus personne ne peut contester l’aspiration des
Ukrainiens à faire partie de l’Europe et de la communauté transatlantique, ce
qui n’était pas encore gagné l’international et contesté en interne depuis avant
les événements de la place Maïdan.
Un grand pas en avant, grâce à l’action décisive de « Poux-tine ».
L’UE aura répondu présente à cette demande par l’ouverture historique de négociations d’adhésion lors du Conseil européen des 14-15 décembre 2023 ; le déblocage de 50 milliards d’aide financière à l’Ukraine par l’UE au Conseil Européen le 1er février 2024 montre que la Hongrie d’Orban peut monnayer son soutien mais ne peut faire blocage à ce mouvement.
La création du Conseil OTAN-Russie lors du sommet OTAN de Vilnius les 11-22 juillet 2023 marque également une première étape du rapprochement avec l’Alliance.
Mais tout cela suppose avant tout de parvenir à stopper le conflit en cours…
Tant qu’il dure, l’intégration n’avancera pas : Et justement Moscou fait désormais partie des gens qui « veulent durer », n’ayant pas pu jusque-là être décisif…
D’autant que cette situation de « prolongations » fait naître un
vent de pessimisme notamment depuis l’échec relatif de la contre-offensive
ukrainienne, puis les atermoiements du soutien américain et les difficultés des
Européens à accroître leur aide militaire ou simplement à tenir leurs promesses
en ce domaine.
Zelenski lui-même vient de faire état de la difficulté de ses troupes à tenir certains secteurs du front.
Mais ça ressemble surtout à une manœuvre qui s’apparenterait à jouer à l’âne pour avoir du foin…
Devant la résistance acharnée des Ukrainiens, les Occidentaux se sont mis
à fournir des armes à Kiev, avec plus de prudence qu’il n’y parait cependant,
par peur de tout risque d’escalade. Et toujours avec un temps de retard sur
l’action, mais à la fin en renforçant les chances de Kiev de mettre en échec
l’agresseur.
Entre avril et septembre 2022, on l’oublie souvent, mais l’Ukraine a reconquis plus de la moitié des territoires occupés par la Russie au moment de son avancée maximale. Elle contrôle aujourd’hui 82 %. Le manque de succès de la contre-offensive ukrainienne de l’année dernière qui succédait à l’échec initial de l’offensive russe sur Kiev et à l’incapacité des Russes à maintenir leurs conquêtes à Kharkiv et à Kherson, aura par conséquent modifié l’équation stratégique dans un sens défavorable aux Ukrainiens.
Désormais, une guerre de positions qui est aussi une guerre d’attrition
domine le champ de bataille « fixé », gelé, paralysé par d’immense
champs de mines.
Les Ukrainiens ont dû céder la place forte d’Avdiivka, dans le Donbass, mais les Russes ne progressent que très lentement.
Même si elle perd beaucoup de soldats, la Russie dispose d’une supériorité évidente en termes d’hommes et d’artillerie – redevenue curieusement « la reine des batailles » en absence de toute supériorité aérienne de l’un et de l’autre des belligérant (l’Ukraine par défaut d’armée de l’air, la Russie n’ayant pas réussi à écraser la DCA adverse).
Actuellement, les Ukrainiens tirent 2.000 obus par jour contre 5.000 pour les Russes (ou plus selon les moments). Toutefois, grâce à un meilleur renseignement et à une précision supérieure, l’artillerie ukrainienne est plus efficace.
Les Ukrainiens ont par ailleurs marqué des points dans d’autres domaines, avec le reflux surprise de la marine russe en mer Noire et des avions russes descendus, voire certaines frappes en profondeur, y compris sur les capacités d’extraction du pétrole russe.
Les frappes russes sur les villes et les infrastructures ukrainiennes ne sont pas parvenues jusqu’ici à désarticuler la résistance du pays. Et la bataille centrale reste cependant à ce stade celle du théâtre terrestre. Or, une guerre d’attrition peut se perdre. C’est ce qui est arrivé à l’armée allemande en 1918 par exemple.
Dans le même temps la société civile est réticente à une mobilisation de
grande ampleur. L’éviction par M. Zelenski du populaire chef d’État-Major, le
général Zaloujny, pourrait laisser des traces, même s’il a eu lieu dans de
meilleures conditions que prévu.
Rien de tel évidemment du côté russe, où l’on s’apprête à réélire, triomphalement « Vlad-Poux-tine ». Encore que, là aussi, les autorités ont manifestement des doutes sur la popularité de la guerre, ce qui les conduit à manier avec prudence la perspective d’une nouvelle mobilisation partielle.
Et puis l’élimination de toutes les oppositions « sérieuses » persiste et reste symptomatique d’un pouvoir qui se sent faible…
Elles privilégieront sans doute l’appel au volontariat. La « disparition » de Navalny, au terme d’un lent assassinat est un signal adressé aux courants de l’opinion russe tentés par le rejet du régime. Elle ne laisse en tout cas guère de doute sur le lien entre la nature de plus en plus répressive du régime et l’agressivité extérieure de celui-ci.
Les quelques oligarques qui restent en vie, après l’hécatombe des années 2020 dans leurs rangs, un peu partout autour de la planète, sont priés de soutenir un régime politique qui mange ses fils et soutiens.
Jusqu’à quand ?
L’année 2024 sera donc difficile pour les Ukrainiens. Beaucoup dépendra de
Washington, d’abord de la capacité de l’administration Biden à surmonter
l’opposition des Républicains à la Chambre, ensuite du résultat des élections
présidentielles de novembre. Celles-ci pourraient, tout le monde le pense,
ramener « McDo-Trompe » à la Maison Blanche. Et même en cas de
réélection de « Bail-dan », le blocage actuel des institutions
américaines laissent craindre une Amérique devenue « dysfonctionnelle ».
L’Europe de son côté semble prendre conscience de la gravité de l’heure : Les Européens savent, ou pressentent, qu’un effondrement de l’Ukraine couplé à un retour de « Trompe » serait une catastrophe pour la sécurité européenne.
C’est le sens à donner à la signature en quelques semaines de trois accords de sécurité bilatéraux et à l’identique, courcircuitant à la fois l’UE et l’Otan, successivement entre l’« UK-planétaire », la « Teutonnie-impériale », la « Gauloisie-olympique » et l’Ukraine.
Le message qu’adressent ces documents est que les pays qui soutiennent l’Ukraine s’engagent à le faire sur le long terme, et à augmenter leur soutien (3 milliards d’euros pour la « Gauloisie-olympique » par ailleurs ruinée, en 2024).
D’autres États devraient suivre, puisque ces accords bilatéraux matérialisent les « garanties de sécurité » que les pays du G7 et 25 autres se sont engagés à fournir à Kiev.
Les « Nippons-du-soleil-levant » viennent ainsi d’annoncer une aide de 15 milliards d’euros par an.
L’allocution qu’a prononcée le président « Jupiter » en recevant
Zelenski à l’Élysée le 16 février constitue à cet égard une indication
importante : On peut y voir une évolution majeure dans l’approche du chef
de l’État où il n’est plus question dans ses propos des erreurs du passé
commises par les Occidentaux, où est dénoncée au contraire l’émergence d’un « récit
fantasmé pour remettre en cause les frontières de l’Union soviétique, ce qui
est une menace pour l’Europe, le Caucase, l’Asie centrale ».
Notre président a dressé ainsi le constat d’une « nouvelle phase » dans laquelle la Russie s’est engagée, une phase dans laquelle elle est devenue une menace cruciale pour l’Europe et « un acteur méthodique de la déstabilisation du monde ».
Sauf qu’elle l’est devenue depuis au moins 2008… et qu’il était temps d’ouvrir les yeux.
Mieux vaut tare que jamais, dit-on…
C’est explicitement à un sursaut de l’Europe qu’appelle ainsi le président, qui doit d’ailleurs s’étendre, selon ses vœux, à l’ensemble de la communauté internationale.
Mais là, il aura bien du mal : Les contre-feux des fantasmes autour des BRICS (qui vont « s’élargir », c’est dire le succès de la formule) ont été entretenus depuis bien longtemps par la Russie pour contrecarrer les effets de ce sursaut qui arrive bien tard…
Notez que les Européens ont été brillamment aidés par « McDo-Trompe »
qui a pris l’habitude de se tirer des balles dans le pied depuis ses rencontres
avec « Kim-tout-fou » : Dans cette prise de conscience des
Européens, ses récentes déclarations de candidat sont assez formidables (« Je
dirai à Poutine de faire ce qui lui plait aux Européens qui ne paient pas assez
pour l’OTAN ») comptent sans doute pour beaucoup.
Ces propos ont dominé l’atmosphère inquiète de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich, au cours de laquelle le chancelier Teuton a lui aussi appelé à un « sursaut de l’Europe ».
Et cela intervient au moment où Kiev sont contraints de se replier sur une stratégie avant tout défensive, même s’il existe un volet offensif avec des frappes et des sabotages stratégiques sur les arrières russes.
Il n’y a pas de hasard. L’agression russe après la crise du « Conard-virus »
a creusé un écart entre l’Ouest et les États émergents – le fameux « Sud
global » comme on dit. Cet écart est considérablement accru par la guerre
entre Israël et le « Ramasse ». Ce conflit persistant au
Proche-Orient fait donc le jeu de la Russie : Étant donné l’impopularité
du soutien occidental à Israël dans le Sud global, il rend encore plus
difficile la stratégie initiale d’isolement de la Russie et notamment une
stratégie de lutte contre les contournements des sanctions.
Or, plus la guerre se prolonge, moins les Occidentaux pourront se dispenser d’une telle stratégie, sauf à laisser « Poux-tine » continuer à financer sa guerre par la reconversion de son économie vers la Chine, l’Inde et plus généralement le Sud global.
Aussi, pour bien faire, il faudrait que cesse les exactions contre les gazaouis : Elles cesseront quand, comme je vous te l’avais dit dès le début octobre, la bande de Gaza ne sera plus qu’un tas de ruines… rendues inhabitables.
Alors, la Russie pourrait refluer… en Ukraine, mais également en Syrie, comme ailleurs et comme cela a été le cas en Afghanistan dans un autre millénaire.
Un pays à visées impérialistes ne nécessite pas qu’une armée surpuissante
par rapport à ses voisins immédiats : Il faut que, quand les armes se
taisent, l’administration civile suive et prenne le relai avec l’assentiment
des populations soumises.
Ce qu’aucun « empire » n’a su faire depuis les Carolingiens…
Et les Russes parmi les premiers : « Poux-tine » l'aura oublié et les résultats de son « aventure » restent nuls et même profondément négatifs …
La Russie de « Poux-tine » avait décidé de libérer le pays de ses derniers « occupants nazis », d’éradiquer toute opposition à la sécession de la Crimée, qu’il convenait d’ailleurs d’arrimer solidement à la « Mère-patrie », en lui offrant en plus un accès pérenne à l’eau douce depuis le Dniepr.
Au passage, conforter les populations russophones des oblasts de Louhansk et Donetsk, dans leur autonomie historique à pouvoir travailler les sous-sols riches en matières premières, c’était un bonus.
Et faire de la mer d’Azov un lac russophone aurait été la cerise sur le gâteau.
C’est si facile d’accepter la tutelle bienveillante de Moscou et ça ne coûte rien qu’à la « Russie-éternelle »…
Bref, c’était marqué comme ça dès les premiers jours et ça ne serait même pas douloureux : Les soldats du contingent russe avait déjà pris des RDV galants avec des Ukrainiennes qui n’attendaient que ça.
Ils seraient accueillis à bras (cuisses) ouvert(e)s, c’était une évidence !
Juste une formalité à envisager, de quelques jours, le temps de décapiter le pouvoir en place pour le remplacer par des « hommes sûrs » qui piaffaient d’impatience de l’autre côté de la frontière et parfois même sur place !
Juste prier pour que ça ne dure pas trop longtemps et que ce ne soit pas trop difficile à supporter.
Certes, l’eau douce arrive en Crimée, mais c’est celle du Don.
Certes, une large bande de terre relie la Crimée à la « Mère-patrie », mais reste sous le feu des armes ukrainiennes à longue portée.
Certes les villes de Louhansk et Donetsk sont « libérées » mais sont toujours à portée de canon d’ukrainiens déchaînés.
Mais les populations russophones sont à l’abri, les enfants recueillis et tous sont détenteurs de passeport russe.
Les adultes vont même voter pour leur Président-salvateur le mois prochain !…
Le pays s’est mis en mode « économie de guerre » et l’Ukraine s’épuise : 6 millions de réfugiés, une hécatombe en homme et matériel, peut-être deux fois moins que la Russie, mais comme la Russie c’est 6 à 10 fois plus que ce que peut aligner l’Ukraine, ça n’a pas d’importance.
Et surtout, les alliés du Kremlin ne font pas de difficulté à venir aider l’effort de guerre, alors que l’Otan, qui jusque-là reste solidaire, s’inquiète de l’allié objectif, « l’idiot utile » comme en dirait Lénine, en la personne de « McDo-Trompe » qui sera élu, forcément, au moins aussi bien que « Poux-tine » : L’heure est aux « nationalpopulistes », c’est le cours de l’Histoire évident.
En bref, là où l’Otan comptait épuiser la « Sainte-Russie-éternelle » dans un long bras de fer, sans avoir à engager ses trouffions comme lors de la « chute du Mur », c’est l’Otan qui doute désormais de ses capacités à garder de si longues frontières…
Fabuleuse réaction en chaîne des « solidarités » avec l’État hébreu : C’est le deuxième front qui soulage l’armée russe, en attendant un troisième à ouvrir en Mer de Chine.
Qui s’ouvrira probablement avec la déconfiture espérée de l’Ukraine…
Bref, tout est lié chez les stratèges du Kremlin.
Les Européens ont plus que jamais ressenti l’urgence de réagir, alors que les 60 milliards d’aide « ricaines » sont toujours bloqués au Congrès et que la mort d’Alexeï Navalny, survenue le 16 février ainsi que l’exécution en Espagne d’un pilote d’hélicoptère russe déserteur, a pu témoigner une nouvelle fois à la face du monde de la brutalité du régime russe.
Sauf que…
Peu de temps après l’attaque, les atrocités de Butcha signaient le retour de la barbarie sur le vieux continent en même temps que celui du « crime d’agression ».
On n’en oublie ce qui est le plus grave…
« Vlad-Poux-tine » a célébré cet anniversaire à sa façon, en donnant le 9 février une interview fleuve à l’un de ses admirateurs de la sphère « trompiste » (son allié objectif, son « idiot de Lénine » à lui), l’animateur de télévision américain Tucker Carlson.
J’ai dit que nous y reviendrons…
Alors qu’on pourrait soutenir exactement l’inverse, à savoir que la Russie est peut-être avant tout une construction politique Tsariste.
Mais bon, je ne suis pas historien patenté…
Dans sa vision du monde, c’est un directoire des grandes puissances qui peut établir la paix, une sorte de Congrès de Vienne 2.0 dans lequel l’Autriche-prussienne, la « Perfide Albion », la « Gauloisie-olympique », et la « Russie-éternelle » de 1814-15 seraient remplacées par la Chine, les États-Unis, la Russie et éventuellement l’Inde.
Ni plus ni moins…
Et dans ce nouveau concert des Grands à l’échelle mondiale, les Européens tiendraient le rôle des principautés « teutonnes » ou des États « ritaliens » lors du congrès de Vienne, celui de comparses ou de monnaie d’échange.
Sauf que l’UE est désormais plus riche et plus peuplée que la Russie.
Au passage, il feint de croire que l’accession de l’Ukraine à l’Organisation atlantique a été actée au sommet de Bucarest en 2008, comme si à cette date la « Teutonnie » et la « Gauloisie-olympique » n’avaient pas justement bloqué ce projet.
Comme le sourd qui n’entend que ce qu’il veut, le myope ne voit que ce qu’il a envie de voir…
Qui aurait pu être criant à partir de 2008 et l’agression contre la Géorgie, en plus de celle de 2014 avec l’annexion de la Crimée… Mais bon, le myope qui ne veut pas voir, il y en également dans les chancelleries occidentales.
D’après les sondages, le soutien aux forces politiques pro-russes est passé de près de 40 % en 2013 à 18-20 % avant le début de la guerre, puis à 3-5 % en août 2023 : Les régions historiquement plus favorables à la Russie, à l’Est et au Sud, n’ont désormais plus de doute sur leur appartenance à l’Ukraine !
Un grand pas en avant, grâce à l’action décisive de « Poux-tine ».
L’UE aura répondu présente à cette demande par l’ouverture historique de négociations d’adhésion lors du Conseil européen des 14-15 décembre 2023 ; le déblocage de 50 milliards d’aide financière à l’Ukraine par l’UE au Conseil Européen le 1er février 2024 montre que la Hongrie d’Orban peut monnayer son soutien mais ne peut faire blocage à ce mouvement.
La création du Conseil OTAN-Russie lors du sommet OTAN de Vilnius les 11-22 juillet 2023 marque également une première étape du rapprochement avec l’Alliance.
Mais tout cela suppose avant tout de parvenir à stopper le conflit en cours…
Tant qu’il dure, l’intégration n’avancera pas : Et justement Moscou fait désormais partie des gens qui « veulent durer », n’ayant pas pu jusque-là être décisif…
Zelenski lui-même vient de faire état de la difficulté de ses troupes à tenir certains secteurs du front.
Mais ça ressemble surtout à une manœuvre qui s’apparenterait à jouer à l’âne pour avoir du foin…
Entre avril et septembre 2022, on l’oublie souvent, mais l’Ukraine a reconquis plus de la moitié des territoires occupés par la Russie au moment de son avancée maximale. Elle contrôle aujourd’hui 82 %. Le manque de succès de la contre-offensive ukrainienne de l’année dernière qui succédait à l’échec initial de l’offensive russe sur Kiev et à l’incapacité des Russes à maintenir leurs conquêtes à Kharkiv et à Kherson, aura par conséquent modifié l’équation stratégique dans un sens défavorable aux Ukrainiens.
Les Ukrainiens ont dû céder la place forte d’Avdiivka, dans le Donbass, mais les Russes ne progressent que très lentement.
Même si elle perd beaucoup de soldats, la Russie dispose d’une supériorité évidente en termes d’hommes et d’artillerie – redevenue curieusement « la reine des batailles » en absence de toute supériorité aérienne de l’un et de l’autre des belligérant (l’Ukraine par défaut d’armée de l’air, la Russie n’ayant pas réussi à écraser la DCA adverse).
Actuellement, les Ukrainiens tirent 2.000 obus par jour contre 5.000 pour les Russes (ou plus selon les moments). Toutefois, grâce à un meilleur renseignement et à une précision supérieure, l’artillerie ukrainienne est plus efficace.
Les Ukrainiens ont par ailleurs marqué des points dans d’autres domaines, avec le reflux surprise de la marine russe en mer Noire et des avions russes descendus, voire certaines frappes en profondeur, y compris sur les capacités d’extraction du pétrole russe.
Les frappes russes sur les villes et les infrastructures ukrainiennes ne sont pas parvenues jusqu’ici à désarticuler la résistance du pays. Et la bataille centrale reste cependant à ce stade celle du théâtre terrestre. Or, une guerre d’attrition peut se perdre. C’est ce qui est arrivé à l’armée allemande en 1918 par exemple.
Rien de tel évidemment du côté russe, où l’on s’apprête à réélire, triomphalement « Vlad-Poux-tine ». Encore que, là aussi, les autorités ont manifestement des doutes sur la popularité de la guerre, ce qui les conduit à manier avec prudence la perspective d’une nouvelle mobilisation partielle.
Et puis l’élimination de toutes les oppositions « sérieuses » persiste et reste symptomatique d’un pouvoir qui se sent faible…
Elles privilégieront sans doute l’appel au volontariat. La « disparition » de Navalny, au terme d’un lent assassinat est un signal adressé aux courants de l’opinion russe tentés par le rejet du régime. Elle ne laisse en tout cas guère de doute sur le lien entre la nature de plus en plus répressive du régime et l’agressivité extérieure de celui-ci.
Les quelques oligarques qui restent en vie, après l’hécatombe des années 2020 dans leurs rangs, un peu partout autour de la planète, sont priés de soutenir un régime politique qui mange ses fils et soutiens.
Jusqu’à quand ?
L’Europe de son côté semble prendre conscience de la gravité de l’heure : Les Européens savent, ou pressentent, qu’un effondrement de l’Ukraine couplé à un retour de « Trompe » serait une catastrophe pour la sécurité européenne.
C’est le sens à donner à la signature en quelques semaines de trois accords de sécurité bilatéraux et à l’identique, courcircuitant à la fois l’UE et l’Otan, successivement entre l’« UK-planétaire », la « Teutonnie-impériale », la « Gauloisie-olympique » et l’Ukraine.
Le message qu’adressent ces documents est que les pays qui soutiennent l’Ukraine s’engagent à le faire sur le long terme, et à augmenter leur soutien (3 milliards d’euros pour la « Gauloisie-olympique » par ailleurs ruinée, en 2024).
D’autres États devraient suivre, puisque ces accords bilatéraux matérialisent les « garanties de sécurité » que les pays du G7 et 25 autres se sont engagés à fournir à Kiev.
Les « Nippons-du-soleil-levant » viennent ainsi d’annoncer une aide de 15 milliards d’euros par an.
Notre président a dressé ainsi le constat d’une « nouvelle phase » dans laquelle la Russie s’est engagée, une phase dans laquelle elle est devenue une menace cruciale pour l’Europe et « un acteur méthodique de la déstabilisation du monde ».
Sauf qu’elle l’est devenue depuis au moins 2008… et qu’il était temps d’ouvrir les yeux.
Mieux vaut tare que jamais, dit-on…
C’est explicitement à un sursaut de l’Europe qu’appelle ainsi le président, qui doit d’ailleurs s’étendre, selon ses vœux, à l’ensemble de la communauté internationale.
Mais là, il aura bien du mal : Les contre-feux des fantasmes autour des BRICS (qui vont « s’élargir », c’est dire le succès de la formule) ont été entretenus depuis bien longtemps par la Russie pour contrecarrer les effets de ce sursaut qui arrive bien tard…
Ces propos ont dominé l’atmosphère inquiète de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich, au cours de laquelle le chancelier Teuton a lui aussi appelé à un « sursaut de l’Europe ».
Et cela intervient au moment où Kiev sont contraints de se replier sur une stratégie avant tout défensive, même s’il existe un volet offensif avec des frappes et des sabotages stratégiques sur les arrières russes.
Or, plus la guerre se prolonge, moins les Occidentaux pourront se dispenser d’une telle stratégie, sauf à laisser « Poux-tine » continuer à financer sa guerre par la reconversion de son économie vers la Chine, l’Inde et plus généralement le Sud global.
Aussi, pour bien faire, il faudrait que cesse les exactions contre les gazaouis : Elles cesseront quand, comme je vous te l’avais dit dès le début octobre, la bande de Gaza ne sera plus qu’un tas de ruines… rendues inhabitables.
Alors, la Russie pourrait refluer… en Ukraine, mais également en Syrie, comme ailleurs et comme cela a été le cas en Afghanistan dans un autre millénaire.
Ce qu’aucun « empire » n’a su faire depuis les Carolingiens…
Et les Russes parmi les premiers : « Poux-tine » l'aura oublié et les résultats de son « aventure » restent nuls et même profondément négatifs …
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
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