L’ékole autrichienne en argentine ?
Avec l’élection de « Janvier-Mil & i » à la tête de l’exécutif
argentin, on ouvre une nouvelle ère de la science économique.
Jusque-là, la « pensée politique » était dominée par les Keynésiens. Depuis toujours, en passant par l’ékole et la fac, je n’ai jamais entendu parler que de « relance » dans la bouche de nos « sachants » et notre endettement collectif (et public) n’aura cesser de crever les plafonds, bousculer les records, dépasser des sommets sans que ça ne leur retombe sur la tronche : C’est le « petit-trou-Duc » qui vote qui paye les pots cassés, mais « ces messieurs », persistaient à claquer en gabegies inutiles du pognon qu’ils n’avaient pas.
À croire que pour exister, il faut d’abord « dépenser » et ne jamais rembourser quoique ce soit pour réemprunter de quoi payer ses dettes, n’est qu’un détail d’intendance !
Passons, on a toute de même eu des « monétaristes » et les « Chicago-boys »
(dirigés un temps par « Chrichri-la-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas »,
avant de devenir secrétaire d’État au commerce extérieur et d’aligner une série
de déficits commercial du pays qui ne s’est toujours pas arrêtée), qui se sont
imposés dans quelques États des « ricains », mais pas trop longtemps :
Les « crises » les auront obligés à gérer au mieux les déséquilibres
financiers engendrés par les keynésiens.
Parce que c’est bien, « les crises » : Ça t’oblige à ne pas être « orthodoxe ».
Et ne pas être « orthodoxe », quand on n’a pas un radis vaillant devant soi, c’est se soumettre aux « ploutocrates » du moment, de ceux qui se réunissent de temps en temps à Davos, par exemple, mais qui règlent leurs affaires à travers la Trilatérale ou encore dans l’entre-soi discret du « groupe Bilderberg », des banques centrales et quelques institutions internationales plus visibles.
Sauf que là, on aura eu droit un discours prononcé lors du Forum
économique mondial de Davos, justement, ce 17 janvier dernier, par le premier
président ouvertement libertarien (et accessoirement argentin), porté au
pouvoir par un ras-le-bol généralisé de la « dictature-démocratique »
qui enfonçait ce pays-là tous les jours, par la force des choses et l’incurie
des « sachants » porteurs de théories inutiles.
Moâ, j’adore quand les dogmes s’effondrent sous leur propre poids de konneries !
Là, les argentins sont disposés à faire l’expérience d’une nouveauté « démocratique-populiste », ce qui est nouveau sous ces latitudes australes…
Et c’est pour moâ l’occasion de revenir sur les racines intellectuelles de
son engagement politique, à savoir l’école économique autrichienne (ce qui va
faire plaisir à « Hervé », « Vlad », « Christophe M.
» et quelques-uns de mes lecteurs qui voulaient que je regarde avec le prisme
de ma « foulosophie » personnelle et légendaire cette version-là du « monde
en marche »)…
Cette tradition de pensée a été fondée à Vienne par Carl Menger, Eugen von
Böhm-Bawerk et Friedrich von Wieser, mais s’est surtout enrichie tout au long
du XXème siècle, en particulier par les travaux de Ludwig von Mises
et Friedrich Hayek.
Seul ce dernier a été récompensé par le Prix Nobel d’économie en 1974.
Prônant un libéralisme radical, cette hétérodoxie longtemps marginalisée séduit aujourd’hui de nombreux esprits et pas les moindres…
« Janvier-Mil & i » n’a de toute façon jamais fait mystère
de ses inspirations, loin de là. Dans ses interviews, il s’est souvent référé à
un disciple américain de Mises, l’anarcho-capitaliste Murray Rothbard, qui voit
dans l’existence de l’État la source même de toutes les inefficacités
économiques et de la destruction de l’éthique de la liberté.
Un qui n’a pas totalement tort, même s’il faut rendre à César ce qui lui appartient, à savoir que les États, s’ils existent depuis si longtemps, c’est qu’ils rendent des services dont on ne saurait se passer utilement…
Cependant, lorsque « Janvier » dénonce, à Davos, les dangers de
l’interventionnisme, vante les mérites d’une concurrence entrepreneuriale ou s’attaque
au concept de justice sociale, il mobilise plus particulièrement des idées d’Hayek.
Selon Hayek, lorsque les prix sont réglementés, manipulés par des interventions
arbitraires et autoritaires, ils ne peuvent plus jouer leur rôle, à savoir celui
de synthétiser des connaissances potentiellement dispersées dans des millions
de cerveaux individuels.
Devenant incapables d’incorporer la même somme d’intelligence sociale que s’ils étaient libérés de tout dirigisme, ils ne flèche plus les ressources vers les meilleures allocations : C’est d’ailleurs le paradoxe de l’interventionnisme qu’Hayek met en évidence dans son livre le plus célèbre, « La Route de la Servitude » de… 1944.
Le prix d’un bien ou d’un service sur un marché, c’est l’arbitre synthétique de toutes les connaissances collectives et individuelles.
Y toucher, le corriger, le contraindre, c’est se rendre aveugle et invalide à diriger et prendre les bonnes décisions.
C’est notamment ce qui me fait actuellement hurler à ma petite-échelle, avec les lois Egalim, comme si quelques sachants feraient mieux que la multitude…
Quelle fatuité arrogante !!!
Pour Hayek, dans une situation de complexité aussi forte que la nôtre,
aucun État ne peut assurer l’ordre économique.
Du fait des effets pervers engendrés par ses propres actions, l’État serait par définition incapable d’atteindre les buts qu’il se fixe. Il crée alors une nouvelle réglementation pour corriger les dégâts de la précédente (on en est à Egalim trois en deux ans et on cause déjà d’un quatrième volet), produisant alors un nouveau déséquilibre qu’il essaie de corriger par une intervention supplémentaire.
S’engage alors une course sans fin vers toujours plus de réglementation.
Et d’étape en étape, la vie tout entière devient bureaucratisée au nom du contrôle et d’une soi-disant prévisibilité.
Les normes s’accumulent (et bloque les péages avec des tracteurs).
L’ordre spontané est remplacé par une économie administrée qui ne produirait qu’inefficacité, gaspillage et contradictions.
Je dirai ruine et désolation…
L’économie, entravée, désorientée, découragée, produit de moins en moins de richesses et appauvrit tout son monde.
Je ne sais pas vous, mais on en fait l’expérience tous les jours.
Il faudra d’ailleurs que je revienne sur ce scandale du mal-logement qui
trouve son origine dans les initiatives étatiques (mais c’est un lourd travail
tellement il y en a…) ou encore ces SDF qui ne mangent pas à leur faim alors qu’on
jette un aliment sur deux produit pour nourrir les hommes et les bestiaux…
Après tout, la CECA (l’ancêtre de l’Europe du Charbon et de l’Acier) aura tué nos aciéries, fermer nos mines de charbon, vendu notre sidérurgie et notre métallurgie aux indiens et autres aliens : On n’est même plus capable de forger les ailettes des turbines de nos centrales électriques…
Pour Hayek, la « prétention à la connaissance », c’est-à-dire la volonté
de nos « sachants » d’ignorer leur propre ignorance, afin d’intervenir
toujours plus, est la source du déclin des économies capitalistes occidentales.
L’économie planifiée s’est effondrée avec le Mur de Berlin, mais nous avons
toujours un commissaire au plan depuis la Libération du pays[1].
Tel est globalement le message hayekien adressé par l’argentin dans son discours de Davos.
Mais pas seulement : Cette situation d’interventionnisme
discrétionnaire, gouverné par les rapports de forces institutionnels, serait
aussi le fruit d’un clientélisme politique : Un soutien électoral qui se
monnaye en échange de subsides, de protections, de revenus arbitrairement
accordés par les autorités publiques et les banques centrales. Le commencement
de la corruption qui peut atteindre des niveaux apocalyptiques dans certains pays,
jusqu’à les tuer économiquement…
Des individus se coaliseraient pour obtenir de l’État un niveau de richesses qu’ils sont incapables de réaliser par leurs propres efforts productifs.
Ainsi à Davos, « Mil & i » a dénoncé des castes privilégiées et parasitaires qui se drapent d’une identité communautaire pour légitimer leurs revendications : « Ne vous laissez pas intimider ni par la caste politique ni par les parasites qui vivent de l’État. Ne vous soumettez pas à une classe politique qui ne cherche qu’à se perpétuer au pouvoir et à maintenir ses privilèges. »
À se demander à quel auditoire il croyait s’adresser…
Après tout, à cette réunion de « ploutocrates-non-élu » (sauf
par Dieu, parce que chez les hérétiques huguenots, les feujs – mais chez eux c’est
aussi de naissance – et les mahométans, quand tu es riche, c’est que tu es
désigné du doigt du Divin créateur pour avoir reçu Sa grâce : C’est comme
ça qu’ils se reconnaissent… ce qui ouvre également des devoirs, ne soyons pas
vache !), ils ne sont là que pour perpétuer leur pouvoir d’argent et en
faire le meilleur usage pour « toute l’humanité » (présente et future,
naturellement…)
Bref, il défonce là avec rage les portes ouvertes…
Que c’est assez drôle pour que j’en fasse ce billet, finalement !
Ces groupes soi-disant dénoncés se serviraient idéologiquement auprès de l’opinion
du concept de « justice sociale » (qui pour, Hayek n’est rien d’autre
qu’un mirage car impossible à définir objectivement) pour transférer dans leurs
poches une richesse créée par autrui.
Ce système de prédation encourage ses victimes à s’organiser elles-mêmes en communautés revendicatrices pour échapper à la spoliation.
Et sous le prétexte d’une plus grande égalité, chacun finit par voler tout le monde, dans une forme de parasitisme destructeur du lien social.
En étouffant la création de valeur, cette redistribution généralisée animée par la recherche de rentes (le « rent-seeking ») conduit tout droit l’économie dans des trappes à pauvreté.
Ce qui n’est pas totalement faux non plus, sauf à paraître un peu caricatural, façon « Pravda » qui dénoncerait les « cartels » de la drogue, par exemple…
Pour Hayek, la solution passe par un strict retour à l’État de droit, et
au rétablissement d’un marché libre, véritablement efficace car inspiré par l’esprit
entrepreneurial.
En effet, le marché n’est rien d’autre que l’expression monétaire des échanges individuels réalisés grâce aux découvertes des entrepreneurs.
Ainsi, « Mil & i » cite volontiers Israel Kirzner, un disciple de Hayek, qui explique que les entrepreneurs sont la clef de voûte d’une concurrence définie comme une procédure de découverte : « Les partisans de la justice sociale partent de l’idée que l’ensemble de l’économie est un gâteau qui peut être partagé différemment, mais ce gâteau n’est pas donné, c’est une richesse qui est générée dans ce quel Kirzner appelle un ‘‘processus de découverte’’.
Si le bien ou le service offert par une entreprise n’est pas
désiré, cette entreprise fait faillite, à moins qu’elle ne s’adapte à la
demande du marché.
Si elle fabrique un produit de bonne qualité à un prix attractif, elle se portera bien et produira davantage.
Le marché est donc un processus de découverte dans lequel le capitaliste trouve la bonne direction au fur et à mesure. »
C’est notablement plus complexe que ça, mais ça reste assez basique…
Parce que le gâteau n’est pas figé, mais croît ou décroît en fonction du
travail réalisé par les hommes au fil du temps.
Ce que devrait refléter d’ailleurs la masse monétaire (des monétaristes qui s’indignent d’une décorrélation génératrice d’inflation qui appauvrit les parts de gâteaux…)
Je m’arrête là, parce que si tout est effectivement lié, on y est encore après-demain… et j’ai un roman d’été à terminer avant de faire une bible des théories économiques…
En débusquant les opportunités cachées, en ajustant en permanence les
activités de la façon la plus décentralisée possible à l’évolution des savoirs
et des besoins, les entrepreneurs seraient les « héros de l’économie moderne »,
comme le proclamait aussi la romancière Ayn Rand, autre compagne de route de l’école
autrichienne.
Tous ces auteurs défendent la « fertilité de la liberté » : L’information véhiculée par le marché à travers les découvertes entrepreneuriales encourage une complexité des activités et un niveau de division du travail qui est l’unique manière de faire survivre et cohabiter pacifiquement des populations sur une grande échelle.
Non, pas nécessairement : C’est aussi et d’abord une question d’espace et de densité des ressources disponibles…
Faisant d’un « ennemi » un « ami », seul l’échange marchand (la « catallaxie
» dans le langage hayekien) peut assurer une complémentarité généralisée des
intérêts entre les êtres humains au sein d’« ordres étendus » ayant permis d’accroître
la population et le revenu par tête dans des proportions inouïes.
« Janvier-Mil & i » l’a souligné à l’envi dès le début de son discours pour mettre en valeur les accomplissements historiques d’un capitalisme libéré de ses entraves que seuls les nains du rachis peuvent encore nier : « Croyez-moi, il n’y a personne de mieux placé que nous, Argentins, pour témoigner de ces deux questions.
Lorsque nous avons adopté le modèle de la liberté – en 1860 –
nous sommes devenus en trente-cinq ans la première puissance mondiale ;
tandis que lorsque nous avons embrassé le collectivisme, au cours des cent
dernières années, nous avons vu comment nos citoyens ont commencé à s’appauvrir
systématiquement, jusqu’à tomber au 140ème rang mondial. »
Bé oui, c’est quand même plus paisible de vivre sans rien foutre que de
voir prendre des risques et de bosser parfois pour des prunes…
Toutefois tout chez l’argentin n’emprunte pas à l’école autrichienne.
Sans doute Hayek aurait-il été loin de partager son mélange de rhétorique nationaliste, de fondamentalisme religieux et d’objectivisme moral. Les positions du président argentin sur l’avortement font bien plus appel à « McDo-Trompe » et à l’ultra droâte « ricaine », de celle qui donne des boutons avec son « national-populisme » qu’au libéralisme subjectiviste autrichien.
On peut aussi relever une vision primaire du thème des externalités (comment intégrer au marché les conséquences non voulues de son fonctionnement, telles que la pollution atmosphérique par exemple), une analyse simpliste des mécanismes d’interaction sociale et l’absence de réflexion sur les coûts de la liberté parallèlement à ses gains.
C’est d’ailleurs le moment où le nouveau président argentin est confronté
à une première vague de contestations dans son pays et c’est aussi l’occasion
de poser des questions capitales : Son élection correspond-elle vraiment à un
désir des Argentins de bénéficier d’un authentique libéralisme entrepreneurial
et d’assumer individuellement les risques de la compétition ?
Ou sont-ils le jouet de circonstances particulières et de quelques « mains invisibles » qui espèrent restaurer un libéralisme conservateur, soucieux de reconstituer des rentes de la propriété laminées par une inflation de plus de 200 %, et qui n’hésitera pas à s’affranchir des règles de la concurrence si elle menace des intérêts corporatistes ?
À chacun sa réponse, mais on la lira dans l’avenir du pays…
Car sa présidence sera aussi l’occasion d’examiner une question rarement
traitée par les libéraux, qui est de savoir s’il est possible de construire un
libéralisme entrepreneurial dans un pays indépendamment des autres.
À l’heure où l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a décidé la mise en place d’un impôt minimal pour les plus grandes entreprises, on doit se demander si le libéralisme d’une nation inscrite dans la division internationale du travail est viable si ses partenaires commerciaux ne respectent pas les mêmes règles du jeu.
Déjà, au sein de l’UE, c’est d’un compliqué de jouer « collectif » avec des égos démultipliés et des grandes gueules démesurées…
En effet, malgré les discours de campagne, on ne voit guère l’Argentine s’affranchir de relations d’échanges avec des pays comme la Chine ou le Brésil ou plus directement de ses voisins les plus proches, quand ce n’est pas avec l’UE (et son envie de traiter avec le Mercosur…)
Pour ma part, je rappelle ne pas croire qu’un dogme quelconque puisse favoriser
ou desservir la fortune (au sens de destinée) d’un individu, d’un groupe, d’un peuple
ou d’un pays.
C’est plutôt l’inverse : Les peuples se servent des dogmes pour « habiller », expliquer, les opportunités qui se présentent et qu’ils exploitent sur le moment.
On le voit bien avec ces bédouins assis sur leurs éponges à pétrole, par exemple.
Rien de plus…
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
[1] Je sais, j’y ai gagné mes premières feuilles de paye du temps de « Roro-Card » et c’est actuellement « Bébé-Roux »…
Jusque-là, la « pensée politique » était dominée par les Keynésiens. Depuis toujours, en passant par l’ékole et la fac, je n’ai jamais entendu parler que de « relance » dans la bouche de nos « sachants » et notre endettement collectif (et public) n’aura cesser de crever les plafonds, bousculer les records, dépasser des sommets sans que ça ne leur retombe sur la tronche : C’est le « petit-trou-Duc » qui vote qui paye les pots cassés, mais « ces messieurs », persistaient à claquer en gabegies inutiles du pognon qu’ils n’avaient pas.
À croire que pour exister, il faut d’abord « dépenser » et ne jamais rembourser quoique ce soit pour réemprunter de quoi payer ses dettes, n’est qu’un détail d’intendance !
Parce que c’est bien, « les crises » : Ça t’oblige à ne pas être « orthodoxe ».
Et ne pas être « orthodoxe », quand on n’a pas un radis vaillant devant soi, c’est se soumettre aux « ploutocrates » du moment, de ceux qui se réunissent de temps en temps à Davos, par exemple, mais qui règlent leurs affaires à travers la Trilatérale ou encore dans l’entre-soi discret du « groupe Bilderberg », des banques centrales et quelques institutions internationales plus visibles.
Moâ, j’adore quand les dogmes s’effondrent sous leur propre poids de konneries !
Là, les argentins sont disposés à faire l’expérience d’une nouveauté « démocratique-populiste », ce qui est nouveau sous ces latitudes australes…
Seul ce dernier a été récompensé par le Prix Nobel d’économie en 1974.
Prônant un libéralisme radical, cette hétérodoxie longtemps marginalisée séduit aujourd’hui de nombreux esprits et pas les moindres…
Un qui n’a pas totalement tort, même s’il faut rendre à César ce qui lui appartient, à savoir que les États, s’ils existent depuis si longtemps, c’est qu’ils rendent des services dont on ne saurait se passer utilement…
Devenant incapables d’incorporer la même somme d’intelligence sociale que s’ils étaient libérés de tout dirigisme, ils ne flèche plus les ressources vers les meilleures allocations : C’est d’ailleurs le paradoxe de l’interventionnisme qu’Hayek met en évidence dans son livre le plus célèbre, « La Route de la Servitude » de… 1944.
Le prix d’un bien ou d’un service sur un marché, c’est l’arbitre synthétique de toutes les connaissances collectives et individuelles.
Y toucher, le corriger, le contraindre, c’est se rendre aveugle et invalide à diriger et prendre les bonnes décisions.
C’est notamment ce qui me fait actuellement hurler à ma petite-échelle, avec les lois Egalim, comme si quelques sachants feraient mieux que la multitude…
Quelle fatuité arrogante !!!
Du fait des effets pervers engendrés par ses propres actions, l’État serait par définition incapable d’atteindre les buts qu’il se fixe. Il crée alors une nouvelle réglementation pour corriger les dégâts de la précédente (on en est à Egalim trois en deux ans et on cause déjà d’un quatrième volet), produisant alors un nouveau déséquilibre qu’il essaie de corriger par une intervention supplémentaire.
S’engage alors une course sans fin vers toujours plus de réglementation.
Et d’étape en étape, la vie tout entière devient bureaucratisée au nom du contrôle et d’une soi-disant prévisibilité.
Les normes s’accumulent (et bloque les péages avec des tracteurs).
L’ordre spontané est remplacé par une économie administrée qui ne produirait qu’inefficacité, gaspillage et contradictions.
Je dirai ruine et désolation…
L’économie, entravée, désorientée, découragée, produit de moins en moins de richesses et appauvrit tout son monde.
Je ne sais pas vous, mais on en fait l’expérience tous les jours.
Après tout, la CECA (l’ancêtre de l’Europe du Charbon et de l’Acier) aura tué nos aciéries, fermer nos mines de charbon, vendu notre sidérurgie et notre métallurgie aux indiens et autres aliens : On n’est même plus capable de forger les ailettes des turbines de nos centrales électriques…
Tel est globalement le message hayekien adressé par l’argentin dans son discours de Davos.
Des individus se coaliseraient pour obtenir de l’État un niveau de richesses qu’ils sont incapables de réaliser par leurs propres efforts productifs.
Ainsi à Davos, « Mil & i » a dénoncé des castes privilégiées et parasitaires qui se drapent d’une identité communautaire pour légitimer leurs revendications : « Ne vous laissez pas intimider ni par la caste politique ni par les parasites qui vivent de l’État. Ne vous soumettez pas à une classe politique qui ne cherche qu’à se perpétuer au pouvoir et à maintenir ses privilèges. »
À se demander à quel auditoire il croyait s’adresser…
Bref, il défonce là avec rage les portes ouvertes…
Que c’est assez drôle pour que j’en fasse ce billet, finalement !
Ce système de prédation encourage ses victimes à s’organiser elles-mêmes en communautés revendicatrices pour échapper à la spoliation.
Et sous le prétexte d’une plus grande égalité, chacun finit par voler tout le monde, dans une forme de parasitisme destructeur du lien social.
En étouffant la création de valeur, cette redistribution généralisée animée par la recherche de rentes (le « rent-seeking ») conduit tout droit l’économie dans des trappes à pauvreté.
Ce qui n’est pas totalement faux non plus, sauf à paraître un peu caricatural, façon « Pravda » qui dénoncerait les « cartels » de la drogue, par exemple…
En effet, le marché n’est rien d’autre que l’expression monétaire des échanges individuels réalisés grâce aux découvertes des entrepreneurs.
Ainsi, « Mil & i » cite volontiers Israel Kirzner, un disciple de Hayek, qui explique que les entrepreneurs sont la clef de voûte d’une concurrence définie comme une procédure de découverte : « Les partisans de la justice sociale partent de l’idée que l’ensemble de l’économie est un gâteau qui peut être partagé différemment, mais ce gâteau n’est pas donné, c’est une richesse qui est générée dans ce quel Kirzner appelle un ‘‘processus de découverte’’.
Si elle fabrique un produit de bonne qualité à un prix attractif, elle se portera bien et produira davantage.
Le marché est donc un processus de découverte dans lequel le capitaliste trouve la bonne direction au fur et à mesure. »
Ce que devrait refléter d’ailleurs la masse monétaire (des monétaristes qui s’indignent d’une décorrélation génératrice d’inflation qui appauvrit les parts de gâteaux…)
Je m’arrête là, parce que si tout est effectivement lié, on y est encore après-demain… et j’ai un roman d’été à terminer avant de faire une bible des théories économiques…
Tous ces auteurs défendent la « fertilité de la liberté » : L’information véhiculée par le marché à travers les découvertes entrepreneuriales encourage une complexité des activités et un niveau de division du travail qui est l’unique manière de faire survivre et cohabiter pacifiquement des populations sur une grande échelle.
Non, pas nécessairement : C’est aussi et d’abord une question d’espace et de densité des ressources disponibles…
« Janvier-Mil & i » l’a souligné à l’envi dès le début de son discours pour mettre en valeur les accomplissements historiques d’un capitalisme libéré de ses entraves que seuls les nains du rachis peuvent encore nier : « Croyez-moi, il n’y a personne de mieux placé que nous, Argentins, pour témoigner de ces deux questions.
Sans doute Hayek aurait-il été loin de partager son mélange de rhétorique nationaliste, de fondamentalisme religieux et d’objectivisme moral. Les positions du président argentin sur l’avortement font bien plus appel à « McDo-Trompe » et à l’ultra droâte « ricaine », de celle qui donne des boutons avec son « national-populisme » qu’au libéralisme subjectiviste autrichien.
On peut aussi relever une vision primaire du thème des externalités (comment intégrer au marché les conséquences non voulues de son fonctionnement, telles que la pollution atmosphérique par exemple), une analyse simpliste des mécanismes d’interaction sociale et l’absence de réflexion sur les coûts de la liberté parallèlement à ses gains.
Ou sont-ils le jouet de circonstances particulières et de quelques « mains invisibles » qui espèrent restaurer un libéralisme conservateur, soucieux de reconstituer des rentes de la propriété laminées par une inflation de plus de 200 %, et qui n’hésitera pas à s’affranchir des règles de la concurrence si elle menace des intérêts corporatistes ?
À chacun sa réponse, mais on la lira dans l’avenir du pays…
À l’heure où l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a décidé la mise en place d’un impôt minimal pour les plus grandes entreprises, on doit se demander si le libéralisme d’une nation inscrite dans la division internationale du travail est viable si ses partenaires commerciaux ne respectent pas les mêmes règles du jeu.
Déjà, au sein de l’UE, c’est d’un compliqué de jouer « collectif » avec des égos démultipliés et des grandes gueules démesurées…
En effet, malgré les discours de campagne, on ne voit guère l’Argentine s’affranchir de relations d’échanges avec des pays comme la Chine ou le Brésil ou plus directement de ses voisins les plus proches, quand ce n’est pas avec l’UE (et son envie de traiter avec le Mercosur…)
C’est plutôt l’inverse : Les peuples se servent des dogmes pour « habiller », expliquer, les opportunités qui se présentent et qu’ils exploitent sur le moment.
On le voit bien avec ces bédouins assis sur leurs éponges à pétrole, par exemple.
Rien de plus…
[1] Je sais, j’y ai gagné mes premières feuilles de paye du temps de « Roro-Card » et c’est actuellement « Bébé-Roux »…
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