Le problème de l’habitat…
Après avoir vu mardi dernier l’état des lieux et les solutions ineptes qui
ne fonctionnent pas hier, faisons donc un petit tour sur les propositions de
quelques candidats.
Car depuis le début de l’année au moins les deux principaux candidats en
lice se sont illustrés par des propositions choc sur le logement qui viennent s’ajouter
à la liste des résolutions irréalistes et inefficaces pour résoudre le problème
du logement à Paris.
– Apport de 100.000 euros pour l’achat d’un logement !
La proposition a fait bondir la plupart des observateurs avec le risque d’inflation
des prix qu’elle induit dans une ville où le m² dépasse les 10.000 euros et où
la pénurie est forte…
Bé oui, c’est comme les APL dans les villes étudiantes : Le
propriétaire s’adresse à des jeunes insolvables mais subventionnés. Il ne se
gêne donc pas trop pour louer des crottes en centre-ville (une façon comme une
autre de récupérer ses impôts).
Et c’est sans compter l’impact budgétaire sur les finances de la ville : « Benne-Jasmin-Gris-veaux »
a déclaré que 20.000 logements pourraient être concernés pour un coût total sur
le mandat de 2 milliards d’euros (de vos impôts)…
Ce qui signifierait que quelques 3.500 transactions pourraient en
bénéficier.
Or, il y a eu selon les statistiques des notaires 45.000 transactions dans
l’ancien au 1er juillet 2019 (en cumul de 12 mois). La mesure risque
de créer bien des déceptions. Et la limiter aux seuls logements neufs serait
inéquitable compte tenu de l’étroitesse de ce marché-là.
Il faut également envisager le devenir de l’acquisition : Que se
passe-t-il si le propriétaire revend ? À qui ira la plus-value ? Le candidat
propose que la Ville prenne sa part sur la plus-value qui sera plafonnée autour
de 20 % du prix du bien. Ou que le primo-acquéreur rembourse ce qui ne serait
qu’un prêt sous condition d’emploi.
Mais cette promesse ouvre la voie à bien des contestations en fonction des
travaux qui seront entrepris par les occupants.
Et le second acquéreur aurait-il droit à la même prime ?
Et si non, alors pourquoi non ?
Finalement, dans un marché où le nombre de biens est constant, cette nouvelle
proposition revient à un jeu pernicieux en déplaçant les acquéreurs vers
d’autres secteurs privés intermédiaires.
Par ailleurs, la mesure qui semble s’inspirer de ce qui a été fait à
Toronto au Canada, n’a pas eu l'efficacité escomptée au pays de la feuille d’érable
et a eu seulement pour effet de repousser les classes moyennes hors du
centre-ville.
Si c’est ce qu’il veut, il y a lieu de douter…
Les super-riches au centre, entourés de « super-pôvres »
stationnés à proximité (pour mieux les servir) et tous les autres hors de la
ville : Magnifique, n’est-ce pas ?
– Créer 30.000 nouveaux logements intermédiaires ? L’autre
proposition est celle de l’actuelle mairesse de « Paris-sur-plage »
qui souhaite relancer le logement intermédiaire. On se demande pour quelle
bonne raison « Sœur-Âne » s’en était abstenue jusque-là…
Elle promet de mobiliser non pas deux, mais dix fois plus, soit 20
milliards d’euros sur la mandature pour relancer le logement intermédiaire.
Rappelons tout d’abord que si le logement intermédiaire s’est en partie
réduit à « Paris-sur-Seine », c’est justement en raison des
nombreuses reclassifications en logements sociaux qui ont ainsi lui permis jusque-là
d’afficher un satisfecit sur ses précédents engagements de booster le logement
social.
Cette fois il s’agit de mettre 1 milliard d’euros dans une société d’économie
mixte qui ira chercher des partenaires financiers (Caisse des dépôts, banques,
promoteurs, assureurs), avec lesquels la ville ira racheter des immeubles, les
transformer et les louer, et aussi les construire.
L’objectif est de faire ainsi 30.000 logements à des prix inférieurs « à
au moins – 20 % » par rapport à ceux du marché.
Admettons, mais reconnaissons que cette
proposition n’est pas vraiment nouvelle puisque déjà la Caisse des dépôts,
entre autres, se sont déjà engagés dans le logement intermédiaire, sous l’impulsion
de « Menuet-Valse ».
L’inconnue reste ici d’arriver à motiver des investisseurs institutionnels
alors que ceux-ci se sont retirés du marché locatif au moins pour deux bonnes raisons
: D’une part, un encadrement excessif des relations propriétaires-locataires à
leur détriment, et d’autre part de l’impossibilité de réaliser librement leurs
plus-values.
Or, dans la proposition de « Sœur-Âne », l’attribution des
logements continuera d’être très encadrée par la mairie, et d’autre part les
logements ne devront pas être vendus.
Deux options qui rendent a priori inintéressant le projet pour des
partenaires privés… Si ce n’est un véritable « repoussoir » !
En conclusion de ces trois posts, on peut constater qu’après l’APUR, de
2009 à 2014, le nombre de logements a augmenté à Paris, de 9.156, soit seulement
1.831 par an !
Un chiffre comparable aux 2.000 logements neufs sociaux et privés
construits chaque année, très inférieurs aux 5.800 logements sociaux que la mairie
de « Paris-sur-la-Seine » financerait par an et qui incluent des
rénovations et des reclassifications de logements privés et publics en HLM.
Rappelons que pour le seul « secteur privé », seulement 700
nouveaux logements sont vendus chaque année à « Paris-sur-la-page ».
Un nombre minuscule qui touche au ridicule comparé aux 40.000 ventes
annuelles réalisées dans l’ancien dans la capitale, et aux 33.000 logements
neufs vendus en Ile-de-Gauloisie par an !
Autrement dit un échec flagrant des dogmes que l’on persiste à vous
servir.
Si ce n’est pas de l’autisme-trisomique appliqué… quoi qu’est-ce
donc ?
Ces nouveaux logements sont très insuffisants pour fournir l’élasticité
nécessaire au marché, par exemple pour accueillir les milliers de financiers
que le gouvernement souhaite faire venir de Londres.
Qui de toute façon cherchent « du luxe »… question de standing !
Et puis constatons que comme dans toutes les situations de pénurie,
diverses démarches de marché noir se développent dans le domaine du logement
notamment public ou social, impossibles à maîtriser.
La situation dans le « Paris-Bobo-écololo » intra-muros est si
contrainte que tout activisme s’avère au minimum marginal voire totalement
contre-productif.
De considérable dépenses publiques (vos impôts) aboutissent encore et
toujours à aggraver la situation !
En réalités, le problème ne peut être résolu qu’en changeant d’échelle,
soit celle de « Das Groβ-Paris », soit celle de « l’Île-de-Gauloisie »,
en favorisant des trains de banlieue performants et autres moyens de transports
en commun qui resteront le seul moyen d’améliorer la situation du logement dans
la capitale.
Il n’y a pas d’autres solutions, mais on sait déjà qu’il s’agit d’une
impasse politique (et surtout syndicale) dès le moindre conflit social…
L’autre solution reste de déplacer la ville à la campagne au lieu de
vouloir faire entrer la campagne au cœur de ville. J’entends de prévoir des
bassins d’emploi vers les banlieues, là où les gens sont poussés à vivre et
travailler.
C’était l’idée des années « Pompidoliennes » et des
« villes-nouvelles » poussant dans les champs : On n’en a pas fait
assez, faut-il reconnaître.
Et souvent le foncier aura été gâché avec des zones à faible densité d’habitation
(un logement pour 200 à 1.000 m² de terrain dans des lotissements) qui s’est
étendu sans réelle concertation.
Là, c’est dû au plan d’occupation des sols et au PLD (Plafond Légal de
Densité).
Le plateau de Saclay, par exemple, pour l’heure « gelé », les
terrains au-delà des Ulis – de l’autre côté de la vallée de la Bièvre – quand
ce n’est pas au-delà de Eurodisney ou dans la « Plaine de Gauloisie »,
sont en attente du bon vouloir des « agricules » du secteur et de
leurs maires qui s’impatientent, depuis des générations, pour faire leurs
plus-values.
On attend quoi au juste ?
Les réseaux sont déjà tracés, restent denses et les entreprises s’y
installent depuis longtemps à la recherche d’espace accessibles.
Mais tout cela est loin du centre-ville.
Qui va devenir de plus en plus inaccessible : Guerre à l’automobile
et aux touristes en autocar, destruction de la moitié des places de parking
déjà programmée au profit de « zones verdoyantes » et piétonnes,
interdiction des moteurs diesel (sauf pour les bus et taxis ?), gel depuis
des années de création d’emplacements de parking dans les caves, sous-sols et
tréfonds de l’espace public, toutes choses qui favorisent finalement les
bourgeois friqués, ces populations qui ont les moyens d’une voiture de société
avec chauffeur… ou les VTC pour les « up-sider ».
Ce n’est plus de la trisomie appliquée, mais de la schizophrénie !
Car rendre la ville « inaccessible » pour le commun des mortels,
c’est la tuer à petit-feu et la transformer en ghetto pour rupins : Vive
le socialisme de « Sœur-Âne » et de ses clones (car
« Gris-Veau » en était un il y encore quelques mois seulement…) !
D’autant mieux que ça tue les commerces : Dès lors que les locaux en
rez-de-chaussée sont onéreux et exigus, ils sont difficilement exploitables. Et
comme sauf les riverains, on n’y accède de moins en moins bien, le chiffre
d’affaires se réduit, les loyers deviennent insupportables et les boutiques
ferment.
Comme elle ferme un tiers du temps long d’un bail commercial, les loyers
sont 33 % plus cher que ce qu’ils devraient être et c’est l’engrenage infernal…
Or, en chassant le commerce de proximité, on chasse aussi l’habitant et
celui qui reste, c’est celui qui a les moyens : Sûrement pas le Simcard
« aidé » (de vos impôts).
Mais c’est déjà un autre sujet…
Bref, un monde à l’envers alors que ça aurait été si simple et bien moins
coûteux de laisser faire les parigots : Elle aurait pu être belle ma
ville…
Dommage que le « bâfreur de pizza » ait voulu être parachuté coûte
que coûte à l’Hôtel de ville.
Ça aura été la porte ouverte à la démagogie « De-la-Nuesque » et
sa successeuse s’y accroche encore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire