Mais seulement pour « Paris-sur-la-plage »
Si on comptait encore 3.552 SDF dans les rues de la « kapitale-de-Gauloisie »,
fin janvier et « ils » ne savent plus comment faire face aux
centaines de milliers de personnes en recherche de logement intra-muros.
C’est simple : Ce n’est physiquement pas possible.
Pour rentrer dans une ville, il faut payer. Et donc
emprunter. Or, justement la Banque de Gauloisie s’affole…
Ils seraient ainsi 86.000 SDF dans tout le pays d’après
« Lyne-Sait-tout ».
La Fondation Abbé-Pierre en dénombre 141.500 mais on
avance parfois le chiffre de 200.000 qui dorment dans la froidure.
Et justement, le gouvernement (qui lit mes « petits-post »)
s’est réveillé la semaine dernière et dit vouloir remettre 200.000 logements
inoccupés sur le marché !
Je me marre, figurez-vous. D’où tirent-ils ses
chiffres ?
C’est « Juju-De-la-Normandie », le sinistre
chargé de la Ville et du Logement qui a lancé l’offensive à travers un plan
national pour inciter les propriétaires d’habitations vides à les louer…
Les gueux, va !
Et il annonce ne pas s’interdire d’avoir recours à la
réquisition à l’encontre des propriétaires récalcitrants, lui.
Ce chiffre correspondrait à la majorité des logements
vacants sur de longues durées et « son plan » vise principalement
trois zones tendues : le Nord, le Sud-Est et « l’Île-de-Gauloisie ».
Fier de lui il annonce que « c’est colossal
mais je l’ai lancé (…) parce que dans notre pays, personne ne peut
accepter qu’on ait autant de difficultés à se loger avec autant de logements
vacants. »
Bé oui, soyons logiques : On balance 40 milliards
de vos impôts pour « aider » le logement, mais on n’a sorti toujours
que 438.100 logements-neuf de terre l’année dernière.
Tout cela pose un certain nombre de questions car
selon les dernières données de « Lyne-sait-tout », 8,5 % des 36,6
millions de logements au pays sont vides, soit 3,1 millions de logements.
Avec des taux de vacance très élevés dans certaines
grandes villes comme à « Paris-sur-la-plage », Lugdunum et Lille.
Question de définition ? « Lyne-sait-tout »
définit le logement vide comme un logement qui n’est pas occupé au 1er
janvier de l’année : C’était facile à compter avec la taxe d’habitation. Si
personne ne doit la payer, c’est que le logement est inoccupé le 1er
janvier.
J’ai d’ailleurs fait le coup d’une photo d’appartement
vide avec un journal daté du début janvier pour ne pas avoir à payer ma
première taxe d’habitation…
J’étais jeune…
Au dernier pointage, c’est-à-dire en 2018, il y aurait
donc, sur le papier, 3,1 millions de logements inoccupés. Mais rien ne dit
qu’ils le restent toute l’année.
Car dans ces trois millions, on trouve un peu de tout :
« Il peut s’agir d’un logement proposé à la vente ou à la location,
d’un logement déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente
d'occupation, d’un logement en attente de règlement de succession, d’un
logement conservé par un employeur pour un usage futur au profit d’un de ses
employés ou encore d’un logement gardé vacant et sans affectation précise par
le propriétaire ».
Et les raisons invoquées par ces propriétaires
bailleurs qui ont renoncé à louer sont souvent très terre-à-terre : Un litige
avec le dernier locataire (ou un impayé, ou des dégradations) et une incapacité
à gérer un bien qu’ils ont reçu à l’occasion d’une transmission ou d’une
succession.
Certes, on meurt à un rythme soutenu en « Gauloisie-endeuillée »,
mais les volumes (et flux) ne correspondent pas vraiment avec les assertions
diffusées par le ministère…
Justement, « 200.000 logements du parc privé
sont structurellement vacants dans les territoires tendus », affirment-ils
à ce ministère-là.
En réalité, ils avancent des chiffres qu’ils maîtrisent
mal. Car il n’existe aucune donnée fiable sur le sujet.
Pourtant on peut s’appuyer sur les données fiscales
des taxes sur les logements vacants. Or, la dernière étude sérieuse, qui
remonte quand même à 2016, celle de l’IGF-CGEDD est assez claire sur ce point :
« Le parc privé de logements vacants est mal appréhendé par la
statistique publique. Le parc privé de logements durablement vacants est
surestimé ». Et d’expliquer qu’il existe un « décalage entre
le stock de logements vacants mesuré par les statistiques publiques et la
réalité de la vacance », celle-ci n’étant « toujours pas
suivie de façon régulière et transparente » puisque son évaluation
s’appuie sur des « mesures instantanées » et « sans
distinction de durée ».
L’étude, qui tente de démêler la vraie vacance de
celle liée à des facteurs temporaires, n’aboutit pas à 200.000, mais à… un peu
plus de 100.000 seulement.
Flop annoncé de « Juju ».
Lui, il s’en fout, il se tire en mairie prochainement…
En réalité, le parc de logements vacants serait
sensible à trois facteurs (ah les postiers…).
Premier facteur : Le ralentissement de la
construction. Les derniers chiffres confirment que le nombre des logements
construits a plutôt eu tendance à baisser au cours des dernières années, faute
d’acquéreurs/financeurs.
Il faut dire qu’on les comprend avec des rendements
parfois négatifs.
Deuxième facteur : Les inégalités des territoires. La
métropolisation et la tendance des pouvoirs publics à concentrer les crédits et
leurs efforts sur les zones les plus tendues (en supprimant par exemple la loi
Pinel dans les zones périurbaines) accentue la concentration des logements
vides dans des territoires délaissés.
Comme, dans la Nièvre, où la population est en
diminution rapide et où la vacance concerne 13 % des logements.
L’an dernier, « Lyne-sait-tout » dressait un
tableau de la vacance qui montrait qu’elle était supérieure au taux national de
7,9 % dans les départements les plus pauvres et les plus ruraux : Elle était
ainsi de 9 % dans l’Aisne et de 11 % dans l’Yonne.
Il n’y a pas de raison…
Troisième facteur : La législation. « Depuis
2000, l’accent des pouvoirs publics a été mis sur l’amélioration de la qualité
du parc, et la multiplication des normes techniques et environnementales a
rendu inutilisables un certain nombre de logements du parc existant »,
explique un professeur d’économie à Paris X-Nanterre-la-rouge et spécialiste du
secteur.
La loi créerait des logements inhabitables et donc,
par nature, inoccupables…
Bien vu !
Une tendance confirmée par l’étude de l’IGF-CGEDD, qui
montre que la part des logements considérés comme des passoires thermiques est
de 26 % parmi les logements de qualité médiocre, qui ne compte que pour 5 % du
parc total, tandis qu’elle n’est que de 5 % dans les logements dits de « Grand
luxe », qui correspondent à 12 % du parc total, pour être précis.
Et puis certes, le nombre total des logements vides augmente,
mais au même rythme, à peu près, que celui du parc total des logements
disponibles.
« Entre 1984 et 2016, le parc est passé de 1,8
à 2,9 millions. C’est une hausse d’un peu plus de 50 %. Mais dans le même
temps, le parc des logements vacants a augmenté, lui aussi, de 50 % ».
Des causes structurelles ou seulement conjoncturelles
?
Parce que de toute façon, un logement finit toujours
par être occupé : Si ce n’est par un locataire, c’est par un squatter.
Mais là, on sort totalement des statistiques…
Pas de chiffre à se mettre sous la dent : Un
phénomène qui passe sous les radars.
Dès lors le plan présenté par le gouvernement prévoit
la possibilité de réquisitionner des logements inoccupés. Mais le volet du plan
lié à la réquisition ne devrait pas viser les propriétaires particuliers, très
majoritaires dans le parc Gauloisien de logements. « Juju » le
reconnaît lui-même dans un entretien au Parisien : « Pour les
particuliers, il est très compliqué de réquisitionner car le droit de propriété
est, dans notre Constitution, l’un des plus protecteurs et c’est normal ».
Fume mon gars : Une annonce flatteuse envoyée
pour des prunes au-dessus d’un problème bien réel.
Drôle de façon de gouverner en « Jupiterie »
qui ressemble furieusement au « monde ancien ».
Parce que le dernier plan de remise sur le marché des
logements vacants, celui de « Cécilia-du-Flot-vert », l’ex-sinistre
de l’Égalité des territoires et du logement de 2012 à 2104, n’a donné aucun
résultat puisque le taux de logements vacants était passé, dans l’intervalle,
de 7,5 à 8,2 % du parc !
Gag et mauvaise solution…
Heureusement, elle a fini par être envoyée dans les
roses…
Depuis plusieurs mandatures, la chasse aux logements
vides est, en fait, la proposition de la dernière chance : Les cinq
derniers sinistres ont tenté de relancer la construction, mais l’objectif des
500.000 logements construits, qui assurerait un renouvellement minium du parc,
n’a jamais été atteint.
Il n’y a eu, bon an, mal an, qu’entre 320.000 et, l’an
dernier, 415.000 mises en chantier.
Les sinistres successifs se sont alors tournés vers la
réhabilitation des immeubles existants : Remettre aux normes les logements
qui n’y sont plus semblait la voie royale pour augmenter l’offre disponible.
Mais là encore, grosse déception.
D’autant qu’on se souvient encore de ces normes
débiles pour les ascenseurs qui ont plombé bien des copropriétés et assuré des
marges considérables aux ascensoristes (ou des mesures d’embellissement comme
les ravalements forcés…)
Et je ne vous raconte pas celles sur les handicapés :
Il a fallu élargir les couloirs des casernes de pompier (hein, un pompier en
fauteuil-roulant, ça percute sévère dans les ministères) et tout le monde a dû
s’équiper de rampe d’accès…
(Même parfois mes « ex-petites-crèches » :
Normal pour les poussettes, mais il y en avait une qui se terminait par un
escalier. Il a fallu faire une rampe de plusieurs dizaines de mètres qui surplombait
l’aire de jeux des gamins…)
Alors, en derniers recours, ils ont sorti de leur
chapeau leur troisième (et, hélas, dernier) lapin : La remise sur le marché des
logements inoccupés.
Est-ce le signe d’un prochain indubitable départ du
gouvernement du sinistre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires
et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du
logement ?
Car on peut se poser la question à quelques semaines
des municipales d’un plus que probable remaniement.
C’est un peu comme ces préfets qui vident les
parapheurs en signant n’importe quel arrêté en souffrance depuis leur arrivée
en fonction et sont mutés « par ailleurs ».
Une source inépuisable de contentieux devant les
tribunaux administratifs déjà encombrés.
En bref, personne n’a la solution. Tout ce qu’on sait,
c’est que les décisions « autoritaires » des sinistres n’ont aucun
impact positif sur le terrain : On manque toujours de logements et ceux qu’on
a construit anciennement ne sont déjà plus conformes.
Ceci dit, il en va aussi des « sans-logement » :
Tous veulent habiter en « centre-ville » (ou pas loin) et les
réservoirs de HLM vides sont en général plantés là où personne ne va, faute de
moyens de transport collectif (qui ne vont pas jusque-là pour rouler à vide
puisqu’il n’y a personne…).
Sans compter sur l’insolvabilité notoire desdits SDF,
même « aidés » avec vos impôts via les APL qui justement ont été
rabotées en début de mandat « Jupitérien »…
Finalement, il n’y a pas de hasard dans une politique
de gribouille : Il faut anticiper et non pas avoir les yeux rivés sur les
échéances électorales.
Et laisser faire l’initiative privée et locale au lieu
de décider de loin et de haut des mesures inefficaces, coûteuses qui ne
résolvent rien.
Mais de ce que j’en dis ou rien…
Dommage.
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