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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 18 février 2020

Le Sinn Fein veut un rôle majeur à Dublin

La branche politique de l’IRA en tête des élections législatives !
 
C’est passé un peu inaperçu en « Gauloisie-des-retraités », mais c’est un résultat historique. Époustouflant, même.
Il faut dire qu’avec un peu plus de 4,8 millions d’Irlandais (sans compter les 1,8 Irlandais du Nord), ils ont un mode de scrutin « un peu » compliqué pour élire leurs députés en charge de former et contrôler leur gouvernement : C’est de la proportionnelle intégrale !
Mais plus encore… parce qu’il n’y a pas de liste concoctée, arrêtée, bloquée, par les partis comme en « Teutonnie » ou à nos Européennes voire pour nos municipales, mais autant de listes que de circonscription (une quarantaine je crois) qui propose de 3 à 5 candidats… de tous les partis et tendances…
 
Dès lors, le système de vote est loin de ressembler au système que nous connaissons, celui à deux tours et par circonscription, quand personne n’obtient la majorité des votes au premier tour.
Chez nous, c’est un « vote majoritaire uninominal ».
Chez eux, ils n’en ont pas besoin puisque le système fonctionne sur la base d’un scrutin proportionnel, mais avec « panachage ». Et un système de « transfert de voix », pour les circonscriptions offrant plusieurs sièges (trois, quatre, ou cinq).
Autrement dit, chaque électeur fait son cocktail personnel !
Dans les faits, le jour du vote, ils se voient remettre une carte sur laquelle tous les candidats sont listés, par ordre alphabétique, avec s’ils le souhaitent leur photo et le logo de leur parti en face de leur nom.
Dans l’isoloir, l’électeur classe ses candidats : Il met un 1 en face de son premier choix, un 2 en face de son second choix, et ainsi de suite et il est libre de classer ainsi tous les candidats, de n’en choisir qu’un, ou de s’arrêter en cours de classement.
Je ne te raconte pas le boxon au moment du dépouillement : Normalement, ça prend une bonne semaine.
 
Car si ce système permet à l’électeur de pleinement exprimer ses souhaits, il fournit beaucoup de travail lors du décompte des voix. Les bulletins sont d’abord rassemblés et triés, les votes nuls sont éliminés.
Le quota est alors déterminé : Il est obtenu en divisant le nombre de votes valides par le nombre de sièges à pourvoir plus 1, puis en ajoutant 1. Par exemple, si 30.000 votes valides ont été enregistrés pour une circonscription offrant trois sièges, le quota est de 30.000 divisé par 4, plus 1, c’est-à-dire 7.501. Ce quota est le nombre de voix que les candidats doivent atteindre pour être élu. Il est ainsi impossible d’avoir plus de candidats au-dessus du quota que de sièges.
Par exemple, il est possible d’avoir trois candidats avec 7.501 voix (ou plus), mais il n’est pas possible d’en avoir quatre (même s’il est possible d’avoir quatre candidats avec 7.500 voix).
 
Le premier décompte commence alors. Si un candidat a obtenu suffisamment de voix pour atteindre ou dépasser le quota, il est élu. Son surplus de voix, la différence entre le nombre de voix reçues et le quota, est alors « transféré ». Par exemple, si le candidat A est élu avec 1.000 voix « de trop », et que pour 40 % des bulletins montrant A en premier choix, le candidat B figure en second choix, alors le candidat reçoit 400 voix. Cela se matérialise par le transfert de 400 bulletins pris au hasard.
Et si deux candidats dépassent le quota en même temps, on commence par celui qui a le plus important surplus.
Si la distribution de surplus ne permet pas d’élire un nouveau candidat, ou s’il n’y a pas de surplus, le candidat avec le plus faible nombre de voix est éliminé. Plusieurs candidats peuvent être éliminés à la fois s’il est clair que les transferts ne peuvent pas les « sauver ».
La totalité des votes des candidats éliminés sont transférés, suivant le même principe.
 
Le deuxième tour des décomptes commence alors. Le principe est le même, à la seule différence que le transfert ne s’effectue plus que sur les votes reçus au décompte précédent, et non plus sur la totalité.
Les décomptes se poursuivent ainsi de suite et aussi longtemps que nécessaire.
Il y a deux conditions pouvant mener à la fin du processus : Le premier est évident, tous les sièges sont pourvus. Le second se produit quand il ne reste plus qu’un candidat de plus que de sièges encore vacants et qu’il est clair qu’il ne peut plus rattraper les autres. Il est alors éliminé et les autres remportent les sièges.
Par exemple, dans une circonscription fournissant quatre élus, deux sièges ont été attribués après plusieurs séries de décomptes. Il reste donc deux sièges à pourvoir. À un moment, à force d’éliminations, si aucun candidat n’atteint le quota, on arrivera à trois candidats en lice. Alors, si le dernier candidat a plus de retard que ce que pourrait lui apporter d’éventuels transferts, il est éliminé et les deux autres sont élus.
Simple, n’est-ce pas.
Sauf qu’il faut compter deux à trois fois (et avec une bonne calculette…)
 
À ce jeu-là, samedi en huit c’est le Sinn Fein qui a fait la surprise.
D’autant mieux qu’à l’heure du « Brexit » que chacun pressent comme « dur », ni la réunification de l’Irlande ni le Brexit n’ont figuré au cœur de la campagne pour ces élections législatives-là.
Pourtant, le succès éclatant du Sinn Fein, parti dont la raison d’être, depuis sa fondation en 1905, est l’indépendance de la totalité de l’île vis-à-vis de la Grande-Bretagne, constitue manifestement la première réplique du tremblement de terre qu’a constitué le « Brexit ».
Qui ne concerne pas vraiment Dublin, mais plutôt Belfast et le sort de la frontière entre les deux Irlande, devenue plus ou moins évanescente…
 
Par conséquent et comme d’une ironie de l’Histoire, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, que ses promoteurs justifient par une exigence de souveraineté accrue, a déclenché en Irlande du Nord (rattachée à Londres) comme dans la République d’Irlande une poussée émancipatrice nourrie par l’indifférence, voire le mépris affiché par Londres, dont la petite île, largement pro-européenne, a fait l’objet pendant les négociations de divorce avec l’UE.
 
Les dirigeants du Sinn Fein – dont le nom signifie « nous-mêmes » en gaélique – s’attendaient si peu à ce triomphe qu’ils n’avaient présenté que 42 candidats pour les 160 sièges du Dáil Éireann (« Assemblée d’Irlande » en irlandais) qui est la chambre basse de l’Oireachtas.
(L’Oireachtas de l’État libre d’Irlande, en anglais, Oireachtas of the Irish Free State ; en irlandais : Oireachtas Shaorstát Éireann, c’est le parlement de l’État libre d’Irlande…)
Autrement dit, ils ont fait un « carton plein » !
 
Notez que ce système de vote préférentiel peut réserver des surprises lors de l’attribution des sièges. Mais le fait que le Sinn Fein arrive en tête (24,5 %) des premiers choix des électeurs balaie le quasi-monopole qu’exercent sur le pouvoir, depuis un siècle, les partis de centre droit Fine Gael et Fianna Fáil, eux-mêmes héritiers des protagonistes de la guerre civile des années 1920.
Depuis la création de l’État d’Irlande et le système électoral conduit immanquablement à l’existence de nombreux gouvernements de coalition.
À l’heure actuelle sept partis politiques sont représentés aux Oireachtas
 
Le scrutin s’est d’abord joué sur les enjeux économiques et sociaux. Bien des Irlandais, terriblement éprouvés par la crise financière des années 2007-2010, ne supportent pas de ne récolter aucun des fruits du formidable rebond du « tigre celtique » dopé par son dumping fiscal et l’implantation de multinationales.
Face à une terrible crise du logement et à la carence des services publics délaissés par un gouvernement ultralibéral, les électeurs ont été séduits par le programme du Sinn Fein : Gel des loyers, construction de HLM, taxation des sociétés et des riches, etc.
 
Des décennies durant, le Sinn Fein, branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant le conflit des années 1968-1998, associé au terrorisme, était largement considéré comme toxique en Irlande. Ce n’est désormais plus le cas.
L’élection de ce samedi-là représente un succès au long cours pour la stratégie de son ancien dirigeant Gerry Adams : En 1986, convaincu que les bombes ne suffiraient pas à obtenir la réunification, il a imposé au parti la fin du boycott des élections.
La signature de l’accord de paix de 1998 qui a mis fin à la violence, le tournant pro-européen du Sinn Fein et, plus récemment, son retrait au profit de la charismatique Mary Lou McDonald, trop jeune pour avoir participé à la lutte armée, constituent d’autres jalons vers l’émergence sur la scène électorale.
Une génération a donc passé…
Le « déclic ».
 
Manifestement, le Sinn Fein ne fait plus peur aux Irlandais. Ni la ferme défense des intérêts nationaux dans la négociation sur le « Brexit » ni les succès sur le front de l’emploi n’ont permis au premier ministre sortant, Leo Varadkar, d’obtenir un satisfecit.
La constitution du futur gouvernement apparaît par conséquent incertaine car les deux partis jusqu’ici dominants ont toujours exclu une coalition avec le « diable » Sinn Fein considéré par beaucoup comme une formation liée à la guerre contre la domination britannique en Irlande du Nord, un conflit qui aura fait environ 3.600 morts avant l’accord de paix de 1998.
Mais la percée du seul parti irlandais présent au nord comme au sud l’île, et du plus ardent défenseur de la réunification – il propose un référendum d’ici à 2025 –, revêt, au-delà des stratégies parlementaires du moment, une évidente signification historique.
 
Et dès le lundi, le Sinn Fein faisait savoir qu’il souhaitait un rôle majeur dans le prochain gouvernement irlandais.
Il a en effet battu les deux partis de centre-droit qui dominent la vie politique, doublant presque son vote par rapport aux dernières élections il y a quatre ans.
Or, présentant beaucoup moins de candidats, le Sinn Fein ne peut donc viser au mieux qu’une place minoritaire au sein du gouvernement. S’il obtient 37 sièges, juste derrière le Fianna Fail (crédité de 38 sièges), il bat pour la première fois le Fine Gael, parti de l’actuel Premier ministre Leo Varadkar (probablement 35 sièges).
La formation d’un gouvernement va être compliquée dans un parlement extrêmement divisé comptant 160 sièges.
 
Pourtant, les enquêtes d’opinions montraient que la percée du Sinn Fein s’explique aussi par les préoccupations des Irlandais pendant cette campagne. Et l’ex-vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) avait fait savoir avant le scrutin que la condition en vue d’une éventuelle coalition serait l’engagement de lancer immédiatement les travaux préparatoires à un référendum sur la réunification irlandaise qui se tiendrait dans un délai de cinq ans.
« Les gens veulent de nouvelles politiques et je crois que le Sinn Fein sera au cœur de cela », a déclaré, Mary Lou McDonald, tout juste 50 ans, la dirigeante du parti.
 
La formation de Leo Varadkar a réitéré son engagement de ne pas se coaliser avec la formation de « Mary Lou », alors que le Fianna Fail a indiqué qu’il discuterait avec le Sinn Fein, même s’il restait des obstacles importants à un tel rapprochement.
En cas de coalition entre deux des trois principales formations, il leur faudra encore et de toute façon le soutien d’autres députés ou de petits partis pour assurer une majorité.
Tâche compliquée.
Mary Lou McDonald a fait savoir qu’elle tenterait d’abord de déterminer s’il lui est possible de former une coalition de gauche, sans les deux partis de centre-droit, une hypothèse jugée extrêmement irréaliste. Mais c’est bien d’essayer.
Rappelons que lors des dernières élections en 2016, les discussions en vue de former un gouvernement ont duré dix semaines.
Et il peut s’en passer, des choses, en deux mois, notamment venues de Londres.
 
C’est donc autour de Pâques prochain que les Irlandais pourraient être amenés à écrire les plus belles pages de leur Histoire.
Vous n’étiez probablement pas né(e)s, mais vous vous souvenez (au moins autant que moâ) de cette guerre civile qui succéda au traité de Londres ratifié de peu par le Dáil Éireann en décembre 1921.
Une guerre qui aura opposé entre eux les indépendantistes irlandais divisés.
La majorité suit Arthur Griffith et Michael Collins, membres du premier gouvernement de l’État libre d’Irlande créé par le traité, et une minorité suit Éamon de Valera.
La guerre éclate après la victoire des partisans du traité aux élections de 1922.
Elle aura coûté la vie à près de 4.000 Irlandais en moins d’un an et se conclut par la victoire de l’État libre sur les partisans de Valera.
 
Rappelons que la guerre d’indépendance irlandaise qui a précédé cet épisode désolant de l’Histoire de l’Irlande, était une campagne de guérilla que mène déjà l’Armée républicaine irlandaise (IRA) contre la Police royale irlandaise (RIC), l’armée britannique et les Black and Tans, de janvier 1919 à juillet 1921 et qui aura fait 1.400 morts.
Le conflit avait commencé juste après la déclaration d’indépendance de la République irlandaise.
L’accord de décembre 1921 met fin à la domination britannique sur la plus grande partie de l’Irlande, et après une période de transition de dix mois supervisée par un gouvernement provisoire, l’État libre d’Irlande fut établi.
Cependant, six comtés au nord choisirent de rester au sein du Royaume-Uni en tant qu’Irlande du Nord avec leur propre parlement et ce seront probablement eux qui sont les cocus de l’Histoire un siècle plus tard.
Des combats finalement inutiles…
Après le cessez-le-feu, les violences politiques et religieuses (entre républicains et loyalistes, mais aussi entre catholiques et protestants) continuèrent en Irlande du Nord tandis que l’État libre d’Irlande plongeait sa guerre civile entre les partisans et les opposants du traité anglo-irlandais.
 
S’ils pouvaient se réconcilier et en plus se respecter, franchement, je serai très fier d’avoir vécu jusque-là.
Mais c’est aussi ouvrir une autre page de l’Histoire de l’UK : Les Écossais pourraient vraiment être poussés à créer une frontière au nord de l’Angleterre.
À part ça, Londres et « BoJo » veulent reconstruire l’empire britannique : Ils ont intérêts à progresser à très vive allure avant qu’il ne soit trop tard pour la Couronne.

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