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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 1 septembre 2019

Chapitre XLIII – Londres

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Paul jette un œil sur sa montre bracelet : « On va arriver d’ici un quart d’heure. D’autres questions ? » interroge-t-il son vis-à-vis.
« Moi ! » s’interpose Alexis.
« Pourquoi vous dites tout ça à un espion russe ? »
Parce que ce sont des informations « ouvertes ».
« Elles sont accessibles sur Internet en quelques clics. Et si vous aviez lu le blog de l’autre « ice-cube », vous en sauriez même beaucoup plus… »
« Mais ce sont des romans » s’interpose le capitaine Igor. « Vous venez de le dire ! »
Et heureusement que ce sont des romans !
« Comme ça ils ne sont pas pris très au sérieux… Et pourtant ! »
 
« En attendant, je vais vous dire comment j’ai rencontré Lady Joan. C’est sur l’indication d’un directeur de la CIA. J’avais alors la mission de récupérer des fonds perdus par la République depuis quelques années. Personne ne savait s’ils existaient, sauf les présidents américains, père et fils[1], parce qu’eux aussi en ont vu passer par conteneurs entiers de billets à l’effigie de l’oncle Sam à l’occasion d’une guerre à laquelle votre pays n’a pas participé. »
Paul parle de la guerre Irako-koweïtienne[2]… Et il faut dire qu’à ce moment-là, entre la retraite d’Afghanistan et la chute du mur de Berlin, le tout entre deux « révolutions de velours », sans effusion de sang, les Russes n’en avaient pas vraiment les moyens de faire autrement.
« Il se trouve que c’est elle qui gérait très honnêtement cet argent malhonnêtement acquis sur le dos des Irakiens pour le compte du président français d’alors.
J’ai eu du mal à l’identifier, mais elle n’a pas fait de difficulté : le plan originel conçu par ce président-là avait été éventé par la réforme du quinquennat. »
De quoi Paul parle-t-il ?
« Peu importe. Nous avons remis de l’ordre dans le dispositif et ça a financé au total les trois Plans d’Investissement pour l’Avenir successifs de mon pays[3].
Cela dit, pour que vous ne soyez pas complétement stupides en sa compagnie, cette femme-là m’a fait faire une bonne affaire, en même temps qu’elle a pu récupérer les fonds investis dans les affaires de Lord McShiant, le savant aux machines surnuméraires qui ne fonctionnent pas.
Et puis j’ai continué sur ma lancée. Vous devez avoir ça dans vos dossiers sur moi dans votre service capitaine. »
Igor voit à peu-près et seulement pour partie de quoi veut parler Paul de Bréveuil.
Alexis, pas du tout.
 
À la descente du convoi, le capitaine Igor s’éclipse juste un instant pour rejoindre les agents du service qui doivent l’escorter. Il leur précise ses instructions et rejoint ses compagnons de voyage en accélérant le pas.
Ils poursuivent dans le taxi qui roule vers Saint-Paul’s Cathedral.
« Une femme remarquable à laquelle j’ai confié récemment la gestion de mes avoirs. Je vous explique en deux mots. Mes « séjours insolites » ne sont pas que vers le futur d’où je peux « lire » le présent. Ils ont été aussi vers le passé. J’ai eu deux fois l’occasion à ce jour de me jeter dans le passé. En fait pas vraiment la première fois[4], mais tout de même.
En revanche, la seconde fois[5], j’ai puisé dans « ma cagnotte » résiduelle pour faire un « bon coup » sur le dos du marché et depuis, mon « agent traitant » de la DRM a réussi à démultiplier dans mon dos ces valeurs en vendant le logiciel « BBR ».
Et parce que j’ai souvenir des cours délirant des cryptomonnaies, Lady Joan a encore multiplié ces avoirs et une nouvelle fois en jouant en bourse sur mes indications[6].
Vous suivez ? »
Pas du tout…
Aucun des deux d’ailleurs.
 
« Aujourd’hui, je signe un chèque de 6 milliards de Livres-Sterling pour acquérir une petite compagnie navires de croisière un peu en difficulté en vue de la remonter pour quelle me fasse un peu de rentes.
Je vais en avoir besoin pour assurer mon quotidien. »
Lady Joan est censée expliquer le détail de l’opération, sans pour autant en connaître la destination finale.
« Vous allez être des témoins privilégiés… »
6 milliards, c’est une somme s’étonne Alexis.
« Presque 10 milliards d’euros en comptant les frais de remise à niveau des navires. De la menue monnaie, mais qui va permettre de loger mon personnel aux Chagos dans des conditions acceptables. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre et pas plus les compétences indispensables. »
Et puis s’adressant au capitaine Igor : « Je sais que vous allez vouloir m’envoyer des ingénieurs-espions, comme les chinois et les américains. Je préviens tout de suite, je filtre impitoyablement… »
Mais pourquoi les faire assister à cette comédie qui peut se réaliser sans témoin ?
« Pour Alexis, ma biographe officielle, ça fait partie de son boulot. Pour vous, capitaine, c’est pour que vous rentriez avec des biscuits à proposer à vos chefs, mais surtout pour envoyer un troisième message à vos autorités : vous me foutez la paix. Je peux faire tout seul au moins dans cette phase préparatoire. J’en ai les moyens.
Si après, vous vous êtes comportés comme des partenaires respectueux de cette injonction personnelle, alors une fenêtre peut s’ouvrir pour vos autorités.
Compris ? »
Riche, comme échange en juge Igor…
« Vous évoquez quoi, au juste ? »
Les prochaines échéances électorales concernant la France…
Noté.
 
« Si je comprends bien, je me laisse guider… »
C’est exactement ça.
« Il y a une carotte, mais souvenez-vous, il y a deux coups de bâton à venir. Et il peut y en avoir d’autres si vous recommencez des opérations délirantes comme celle visant faussement les Skripal.
Vous le constatez : pas la peine d’être tordu pour obtenir ce que vous vouliez savoir. »
Et il voulait savoir quoi, demande Alexis ?
« Vous suivez, jeune-fille ou quoi ? Ils voulaient savoir ce que je mijote aux Chagos. Je mijote, mais ils me foutent une paix royale – d’autant que c’est un territoire royal de sa Majesté très britannique – jusqu’au moment où ce sera en voie d’être ouvert à tout le monde. »
Paul redoute quoi ?
« De perdre du temps en foutaiseries, style l’affaire Skripal, l’enlèvement de Charlotte et d’Aurélie, en sabotages et divers empêchements. On aura notre lot de retards, comme tout projet « hors normes », pas la peine d’en rajouter.
Et je vais vous dire, Capitaine, ça vaut aussi pour les autorités britanniques, les américains et même mes compatriotes. Mais tous ceux-là, exceptée la CIA, sont moins « tordus » que vous et votre paranoïa congénitale ! »
Ils arrivent, suivis de voitures de plusieurs véhicules banalisés. Forcément des agents russes, filochés eux-mêmes et naturellement par des agents du MI6 qui scrute « leur agent » en territoire britannique, surtout quand il se promène avec un espion russe qui ne se cache même pas et vont rendre visite à une Lady, membre des Lloyd’s…
 
« Je vais vous dire, le principal emmerdeur que je vais devoir remettre sur les rails, c’est Elon Musk à travers son Hyperloop. Mais celui-là se cassera les dents, lui aussi, moyennant quelques concessions. »
Le gars des fusées et des voitures électriques ?
« Exactement. Je vais devenir un concurrent de ses fusées et de quelques milliardaires qui œuvrent dans le même secteur un peu en amateur, et ça ne va pas leur plaire.
Forcément. »
 
La bâtisse est cossue, posée entre plusieurs tours de bureaux et Lady Joan est toujours aussi délicieuse avec sa crinière toute blanche qu’elle agite en de savants coups de tête, sûre de ses charmes, ignorant presque la pauvrette en quasi-guenille qui accompagne les deux hommes.
« How do you do ! Ainsi c’est vous l’espion de la grande Russie qui empoisonne nos exilés jusqu’ici ? Ravie de faire votre connaissance ! » fait-elle en tendant sa main pour y recevoir un baise-main qui ne viendra pas.
Une façon comme une autre de mettre mal à l’aise ceux qu’elle considère comme des importuns, pas de son monde à elle…
Paul, quant à lui, a droit à une paire de bises sonnantes et presque trébuchantes sur les joues : « Ravie de te revoir, my dear french stalion ! Tu es superbe dans ton bel uniforme… Nos visiteurs vous ont précédé de quelques minutes et leurs solicitors relisent les contrats. »
Alors allons-y…
 
Tout le monde se présente dans la grande salle de réunion décorée en style victorien flamboyant, lourds lustres au plafond élevé, meubles en chêne et en tek, bibelots assortis, toiles de maître aux murs, et on se demande ce que fait ce civil russe aux yeux bleus qui annone à peine l’anglais, assis en face d’un type âgé qui est venu lui aussi en uniforme de la marine britannique, mais avec trois étoiles aux épaulettes et sur les manches…
« C’est mon témoin, » précise Paul en anglais pour détendre l’atmosphère.
Ce qui en soi n’est pas faux.
Mais la langue de Shakespeare n’est pas d’un usage très courant pour Alexis qui est rapidement larguée alors que la capitaine Igor à l’air de suivre sans intervenir.
Et puis, pour faire durer le plaisir, alors que les parapheurs circulent déjà pour signature, les dernières ergoteries du moment commencent, comme pour meubler une réunion où tout a été millimétré.
Quid des affrètements en cours ?
Ils vont continuer selon le calendrier prévu en annexe.
Et les contrats de fournitures en cours ?
Idem, même s’il n’est pas certain que leur courtier restera le même aux prochaines échéances.
Quid du personnel ?
« Vous le savez bien, il est repris dans son intégralité. Seulement vous constatez dans le calendrier prévisionnel que nous allons devoir « remettre à niveau » l’ensemble de la flotte. Ce qui va demander des immobilisations en chantier naval. À cette occasion, la plupart des personnels navigants seront mis en disponibilité, avec offre de réembauche à l’occasion.
Forcément, le personnel administratif au sol verra son activité se réduire au fil des mises en chantier. Mais ça devrait bien se passer : ils seront reclassés.
Tout ce que je veux, c’est que les saisons prévues soient assurées. »
Et après ?
 
« Je l’ai déjà affirmé : les ferrys vont être transformés les premiers. Les petites unités de croisières ensuite pour terminer par les deux grosses unités des Caraïbes, par roulement. »
Quel chantier ?
« Pas d’a priori. Au mieux disant. »
Et l’architecte ?
« Les plans sont déjà quasi-dessinés. En réalité, ils vont servir de cahier des charges. Après, ce sera au plus… « motivé » pour faire au mieux. »
Paul n’est pourtant pas du métier… mais ça paraît raisonnable.
« Je suis bien entouré… » rassure-t-il.
De toute façon, ces gars-là, représentant quelques familles d’actionnaires affréteurs historiques de la compagnie cédée, se croient encore les héritiers d’une tradition séculaire d’armateur, très attachée au « savoir-faire » du pays dans le domaine maritime.
Alors qu’ils ne sont que la ruine de leur glorieux passé, sans avoir jamais été capables de rivaliser avec la Cunard, l’INC, Sun Cruises ou quelques autres survivantes dans ce monde si étroit : ils sont en fait ravis de se séparer de leur petite flotte et des embarras qu’elle procure au quotidien, pour se partager le pactole qu’ils en retirent après plusieurs générations, la leur étant devenue trop nombreuse pour faire vivre tout le monde.
 
Les signatures sont échangées, le chèque que signe Lady Joan sur son compte des Lloyd’s est remis au juriste du groupe cédant et tout le monde se sépare après quelques poignées de mains et autres salutations.
« Well, tu restes dîner ? » demande Lady Joan en français.
Non, Paul repart à Heathrow avec Alexis.
Ah, dommage…
« J’ai du travail qui m’attend aux Chagos. Merci pour cette courte halte et tout le travail que cela représente. D’autant que c’est toi qui demeures ma gérante commanditée pour le reste à suivre de cette branche d’activité-là : tu as de quoi faire pour plusieurs mois. On se revoit d’ici quelques semaines. Mais je reste toujours en ligne à ta disposition pour ce qui est de l’intendance… »
Déçue, la belle.
 
« Alors, capitaine, des questions ? » demande Paul une fois sur le trottoir.
« Plusieurs, parce que je ne comprends pas ce que je faisais là à vous regarder faire le pingouin au milieu de ces dinosaures d’un empire maritime révolu… »
Eux venaient de tourner la dernière page de leur aventure familiale commencée dans un autre siècle, refermant définitivement leur livre.
« Vous, vous êtes venus voir une partie du commencement d’une autre aventure, très loin de vos préoccupations d’espion aux aguets : je fais des affaires à mille lieues des délires géopolitiques de ce monde en furie. Vous avez vu concrètement l’un des aspects, je vous ai dit l’essentiel et pas plus sur un autre aspect.
Franc-jeu, camarade ! À vous d’en faire autant, de passer mes messages et d’en tirer le meilleur ! »
Il manque un détail.
Lequel ?
 
« Pour quelle raison le Novichok n’a-t-il pas tué toute la ville ? »
Mais parce que ça n’en était pas…


[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Opération Juliette-Siéra » aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit – suite » aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles » (tome II) aux éditions I3
[5] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… aux éditions I3
[6] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit – suite » aux éditions I3

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