« J.C. » n’est plus…
Et c’est ma « Môman-à-moâ-même » qui se
souvient avoir dansé avec lui dans ses « jeunes années » : « Un
prétentieux ! » qui cherchait un « bon parti ». Il aura trouvé la « Bernie », ex-de l’Institut-Catho comme ma Môman, qu’aura également croisée sa cousine-germaine Marie-France à science-Po (cousine qui aura épousé un sup-télécom...) La compétition était aride même au-delà du cercle des carabins où tout le monde se connaissait dans la « bonne-société » des élites ! Une époque où les bacheliers se comptaient seulement en une ou deux dizaines de milliers, pas plus.
Il faut dire que Jacques et ma Môman sont nés la même année, le même
mois et la même semaine… Et c’est un de plus qui part avant elle !
Elle commence à les collectionner malgré son crabe qui
lui bouffe son sommeil et sa bonne humeur.
Mais les rapprochements s’arrêtent là : Elle est
né dans le 9ème arrondissement de « Paris-sur-la-plage »,
lui dans le 5ème, clinique Sainte-Hilaire, comme le « cousin-Jean »
(Tiberi).
Quant à moâ, j’ai collé ses affiches pour différentes
campagnes, dont la première municipale parigote : Il était déjà « en
froid » avec « Giskar-A-la-Barre » et avait le soutien de « mon
papa-à-moâ » (celui qui me fait encore « frémir » quand je l’évoque…),
et si le « cousin Jean » a soutenu l’appel des 43 contre « Chat-ban »,
c’est grâce à mon « papa-à-moâ », ce qui aura permis au « Chi »
d’être parachuté tête-de-liste dans le 5ème.
Une entreprise de « félons ».
Mais comme le « cousin Jean » en était déjà
un à l’égard de Capitan…
Passons…
Le « Chi » avait la jeunesse pour lui, le
langage clair et était un chouilla plus grand que moâ. J’ai suivi.
J’ai surtout aimé sa démission de Matignon. Je ne
votais pas, mais déjà je ne supportais pas « sa Sublime Suffisance »
(à ne pas confondre, même s’ils sont du même moule et du même, bois avec « Bat-la-mou »
et ses chaussettes cardinalesques !)
Je n’ai pas du tout apprécié son « Appel de Cochin »,
mais comme il était revenu dessus, j’ai su pardonner et j’ai continué à coller
ses affiches jusqu’à ce jour de 1981 entre-deux-tours où nous avions reçu consigne
de « ne pas faire campagne ».
Manœuvre qui aura été réitérée à la fin de la campagne
des municipales parigotes, où nous pouvions battre le candidat « soce »
dans le 12ème avec peu d’effort : Les « félons »
frappaient de nouveau, pas question de soutenir le « bâfreur de pizzas »
(et bien sûr encore moins la « Panaf’-à-roulette »).
Les rancœurs qui finissent dans les poubelles de l’Histoire,
mais pourrissent le quotidien du plus grand nombre…
J’ai rendu ma carte, bien sûr.
J’ai longtemps gardé des contacts, notamment pour
alerter sur « Bling-bling » qui jetait le pays entre les bras de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »,
mais je constate que j’étais encore le seul à être en avance sur l’Histoire.
Re-passons : La page est définitivement tournée.
Le « Chi » rejoint mon « Papa-à-moâ »
(celui qui…) dans son cimetière Montparnasse l’issu d’un G30 improvisé.
Il avait pour lui sa clope au bec resquillant au
portique de la RATP, ses pieds sur la table, ses mains dans les poches de son
costume « trois-pièces » : C’était un bon vivant, toujours souriant,
mais aussi un « serial-killer » en politique.
Et une seule ambition : « Son boulot de dans
deux ans » dixit « supermenteur », qu’il a fini par avoir.
Pour en faire quoi ?
Son premier mandat aura été phagocyté par « Tonton-Yoyo »
(qui aura fait tâche dans le déferlement d’hommages), la faute à une konnerie
de « Juppette » et « Vil-pain » et le second n’aura pas été
meilleur pour le pays, loin de là.
Tout juste le refus d’aller faire la peau de « Saddam »
en Irak, et avec panache il faut bien le reconnaître, le refus du survol du
territoire par les bombardiers « ricains » qui allait « donner
la leçon au libyen » et quelques autres encore, mais il est resté « solidaire »
au premier rang en 2001.
Il fallait en avoir pour préparer en même temps la
réintégration du pays dans l’Otan…
On vous vante un style, sa simplicité dans les gestes
et dans les mots, et même sa gourmandise.
En fait, c’était un « bon vivant » parfois
très grivois, paillard, limite grossier.
Une rondelle de saucisson par-ci, une gorgée de bière
par-là, il ne boudait pas son plaisir avec des formules qui sont parfois
restées dans les mémoires, comme en 2005 lorsqu’il reste ébahi devant un
parterre de vaches salers : « Ce ne sont pas des bovins, ce sont des chefs-d’œuvre
! »
Ça avait tout de même plus de classe que le « kass’-toi-pôv’-kon »
de son successeur ! Car lui, c'était plutôt le genre « Connard ! Enchanté, moi c’est Chirac ! »
C’est probablement ce qu’il faudra en retenir, et ce
que j’en retiens : Ses bons mots.
« Qu’est-ce qu’elle me veut de plus cette ménagère
? Mes couilles sur un plateau ? » en parlant de « Maggy »…
Le Sun titrera le lendemain : « Le Premier ministre
français est ordurier ».
Tellement « ordurier » que 34 ans après, ce
sont les anglais qui ne savent plus comment se défaire du sparadrap européen…
« Une famille avec un père de famille, trois ou
quatre épouses, et une vingtaine de gosses, qui gagne 50.000 francs de
prestations sociales, sans naturellement travailler ! », et d’ajouter « si
vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le
palier devient fou ».
Il parlait de quoi, là ? Du kebab ou de la
sardine-grillée de la concierge hispanique ?
J’ai bien aimé la formule, de 1992, « Allons boire
à nos femmes, à nos chevaux et … à ceux qui les montent »
Grivois, vous dis-je…
À Jérusalem, son coup de chaud : « Qu’est-ce
qu’il y a encore comme problème ? Je commence à en avoir assez ! What do you
want ? Me to go back to my plane, and go back to France ? (…) This is
not a method. That is provocation. Please you stop now ! » à l’adresse du
service d’ordre israélien assurant sa protection à l’occasion d’un bain de
foule.
Et lui l’abracadabrantesque affaire des cassettes-Méry :
« Je suis indigné par le procédé, indigné par le mensonge, indigné par
l’outrance… Il doit y avoir des limites à la calomnie (…) Aujourd’hui on
rapporte une histoire abracadabrantesque ». Formule, empruntée à Rimbaud, qui
aurait été soufflée « Vil-pain-de-Gaz-Ou-l’Eau » qui avait des
lettres.
Un an plus tard, interrogé sur la polémique autour du
financement de ses voyages privés en tant que maire de Paris entre 1992 et 1995,
il use cette fois d’une onomatopée pour dissiper les soupçons. « Donc pour
vous, les sommes se dégonflent ? », interroge PPDA. « Ce n’est pas
qu’elles se dégonflent, c’est qu’elles font pschitt, si vous me permettez cette
expression ».
Et effectivement, elles ont fait pschitt, comme toutes
ses autres casseroles…
Et puis il se sera fait un ennemi-létal de « Bling-bling »,
le revenu de parmi les félons (ce doit être dans les gènes de ce parti qui fut le
mien) : « Il n’y a pas de différends entre le ministre des Finances et
moi, pour une raison simple : c’est que notamment s’agissant de la dépense, je
décide, et il exécute ».
Il aurait mieux fait de le laisser dans sa fange « Neuillyssoise-sur-Seine »,
ça aurait éviter l’épisode « Tagada-à-la-fraise-des-bois » en « Capitaine
de pédalo ».
Mais comme il aura déjà tué « Giskar-A-la-Barre »
en surjouant « Mythe-errant », on le savait prêt à toutes les félonies
pour achever sa destinée et « Bling-bling » aura été un
excellent élève…
Naturellement, tout le monde sait qu’une de ses
formules préférées reste « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre
»
Ou encore « Les emmerdes, c’est comme les
cons, ça vole toujours en escadrille ». Grivois, trivial, paillard.
Mais vous aurez aussi oublié : « On fait
des cadeaux avant les élections, et on décide les impôts tout de suite après »…
pour les financer !
Ou, « Dans une campagne électorale, quand vous
voyez un buffet il faut manger. Quand vous voyez des toilettes, il faut y
aller. »
Et « La choucroute ? C’est matin, midi et
soir »
Je crois que ma préférée reste, en parlant de son « ami
de trente-ans » (encore un félon), sa « Suffisance-cardinalesque » : « Ce
type, c’est quand même un remède contre l’amour, non ? »
Ou peut-être : « J’apprécie plus le pain,
le pâté, le saucisson que les limitations de vitesse ».
Son héritage (oublié par l’actuel premier sinistre).
Bref, Notre-Dame ne l’accueillera pas mais il va faire
ce midi sa dernière sortie à Saint-Sulpice, l’église dans le 6ème où
j’ai fait ma « profession de foi » en aube blanche et je n’irai pas :
Le quartier sera bouclé…
Requiem in pace… tu nous auras bien fait marrer tout de même.
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