La
loi alimentation ne pénalise pas le pouvoir d'achat des consommateurs !
Loin de là puisque tout va mieux au pays des Lumières et de l’Immensissime-Intelligence-Naturelle
de vos « sachants ».
Le déficit public est plus réduit qu’ils ne l’avaient prévu (savent même
pas compter, les « sachants », ou quoi ?), l’endettement public
s’est stabilisé (même si les plus obtus d’entre eux admettent un léger
accroissement), l’inflation est toujours contenue (même avec une flambée des
prix des « dépenses contraintes », y compris le gasoil devenu
désormais plus cher que le super), les recettes fiscales augmentent à un rythme
soutenu (de celles qui vous sont ôtées jusque dans « votre gamelle ») tel qu’ils auraient pu l’anticiper,
et la croissance décolle (grâce au 10 milliards injectés pour calmer les
« Gilets Jaunes », [politique de relance keynésienne] qui n’en ont
pas tous trop vu la couleur, mais peu importe…) et attendez-vous à ce que le
taux de chômage baisse d’ici fin avril, quand on aura les chiffres du premier
trimestre (après qu’on ait pu les passer au papier-de-verre abrasif) !
Tout va beaucoup mieux, finalement, puisqu’on vous le dit !
Et tout cela, bien sûr, c’est grâce aux « sachants-conseillers »
de « Jupiter » (qui démissionnent à tour de bras…)
Sachez-le, « le relèvement du
seuil de revente à perte a fait monter les prix des grandes marques ».
Et seulement ceux-là.
Or, le « Gauloisien-malin » n’est pas si kon que ça : Le
client de supermarchés se s’est adapté.
On attend d’en savoir plus sur les « volumes vendus » au bout du
bout…
Youpi, c’est sans incidence notable sur votre pouvoir d’achat, puisqu’on
vous le dit !
En fait, un mois après son entrée en vigueur, la réponse intéresse au plus
haut point les professionnels des produits de grande consommation qui se ruent
sur leurs indicateurs, tout comme le gouvernement.
Les Cassandre de l’inflation n’ont pas manqué, à l’instar de Michel-Édouard
Leclerc (patron de l’enseigne
poursuivi par ailleurs par les gendarmes de la consommation) qui a combattu le
relèvement de 10 % du seuil de revente à perte : La réalité des instituts
d’études apporte un démenti cinglant et manifeste aux prévisions les plus
alarmistes !
Puisqu’on vous le dit, qu’est-ce que vous allez vous imaginer d’autre
!
La guerre des prix aurait tout simplement changé de terrain : Elle
est passée des stars des rayons que sont le Coca-Cola et le Nutella aux marques
de distributeurs.
Le client a suivi et adapté son panier. Au final, s’il dépense plus, c’est
surtout parce qu’il achète de la meilleure qualité.
Ah bon ?
Il dépense plus pour se nourrir ?
Allons donc : Il achète de la « qualité » dans les
« premiers prix », tiens donc !
Tellement logique comme démarche : Plus de merde dans ta gamelle et
tu survis…
En revanche, Nielsen et IRI s’accordent sur ce constat : Les références
les plus diffusées ont vu leurs étiquettes le plus grimper !
Oh ?
Tiens donc, comme c’est bizarre…
Puisqu’on vous dit que vous n’avez pas été « pénalisés » !
La hausse est mesurée à 3,9 % pour le « Top 100 » entre janvier
et février.
Punaise de gourgandine, presque 4 % en moins de pouvoir d’achat et vous
n’avez rien perdu !
Fabuleux le « trisomie-appliquée »…
Les prix de l’épicerie salée, de l’épicerie sucrée et des alcools ont décollé.
Mais non, mais non, puisqu’on vous affirme le contraire…
IRI calcule même et de son côté l’inflation à un an : Depuis février
2018 et il compte une hausse des prix de 4,14 % sur les 1.000 références
les plus diffusées, avec des pics à 13 % pour les beurres (mais non !!!),
5,90 % pour les apéritifs et 5,81 % pour les colas…
Que des nèfles, puisqu’on vous l’affirme !
Ces « sachants-experts-là » constatent tout de même que le
relèvement du niveau de vente à prix coûtant a bien haussé les prix mais
seulement des « best sellers ».
Flûte, justement les produits dont vos « nichées » raffolent…
Mais les mêmes viennent vous expliquer aussitôt que le consommateur s’est
rattrapé ailleurs.
Ouf !
« Les hausses de prix observées sur
les références les plus vendues sont compensées en partie par les
baisses sur les marques de distributeurs », vous savez la même crotte,
sortie des mêmes usines de l’industrie-agroalimentaire de référence (vérifiez
donc les identités des sites affichées sur les emballages…), mais sans la
marque du fabricant.
Car, conformément aux déclarations des enseignes, les tarifs des marques
de distributeur cœur de gamme ont baissé, en l’occurrence de 0,18 % en un mois.
« Et même de 0,33 % au sein des
supermarchés », indique le spécialiste en stratégie prix chez Nielsen.
En quatre semaines, de fin janvier à fin février, l’inflation totale sur
environ 15.000 produits ne s’élève donc qu’à… 0,2 %.
Et d’affirmer que « Le Top 100 »
ne représente que 5 % des ventes.
Ceci expliquant cela.
Il a sûrement raison, puisqu’on vous le dit (bande de râleurs insatiables) :
+ 4,14 % sur le « top 1.000 », mais + 0,2 % sur le « top
15.000 ».
Notons tout de suite que dans un supermarché alimentaire « normal »,
tout le monde vend la même chose.
Ce qui fait la différence, ou comment une enseigne attire plus qu’une
autre, ce sont les rayons vins, fruits et légumes, viande et poissonnerie à la
coupe (quand il y en a) et le fromage à la découpe (quand il y en a).
Les fleurs, c’est beaucoup plus rare et ça ne concerne que quelques
« très grandes surfaces » qui font aussi dans le blanc, le brun, le
textile et la bricolerie : Là on a bien les 15.000 références (et parfois
plus).
Sans ça, ED, à la belle époque, n’avait que 600 références disponibles
(les caissiers ne pouvaient pas assimiler plus que ça sans se tromper et après
un long entrainement : C’était avant les étiquettes
« codes-barres »), un supermarché « normal » entre 2 et
4.000 références selon sa surface et vous n’en achetez régulièrement qu’à peine
une cinquantaine…
Pour précision, les mêmes Nielsen et compagnie savent que vous connaissez
le prix d’une dizaine de références (habituelles) et que tous clients
confondus, on estime à seulement 400 le nombre de « prix à
travailler » sur 4.000.
Le reste, tout le monde s’en fout.
Mais ces « sachants-là », ils te font un panier à 15.000
références toutes confondues pour sortir leur « + 0,2 % ».
C’est-y pas magnifique, tout ça ?
IRI propose toutefois un recul d’un an et observe en particulier l’inflation
des produits que les gens achètent (la demande) plus volontairement, par
opposition à celle de l’offre.
La société d’étude pointe alors une hausse des prix de + 1,25 % sur un an
(et non pas « + 0,2 % », dont l’essentiel (+ 1,10 %) sur les grandes
marques !
Insensible… puisqu’on vous le dit !
Pour autant, ils reconnaissent que leur panier type de la ménagère,
composé de 40 catégories de produits, monte de + 2,2 % entre février 2018 et
février 2019 ! Et de calculer que l’addition s’élève à 94,20 euros contre 92,20
euros douze mois auparavant.
Bref, pas d’impact sur le porte-monnaie, puisqu’on vous le dit !
Pas d’affolement : La loi n’y est pour rien !
Puisqu’on vous le dit.
Les analystes expliquent cette différence par la montée en gamme, ce qu’ils
appellent la « valorisation ». D’autres parlent de « premiumisation ».
« Il y a toujours le même nombre de
litres de lait dans le chariot, mais parmi elles plus de lait bio »
résume-t-on chez IRI.
Or cette valorisation vaut pour + 1,3 %, et l’inflation pure pour seulement
+ 0,9 %.
Mais puisqu’on vous le dit : On oblige à vendre 10 % plus cher, mais
ça n’a pas d’impact, enfin voyons !
Vous êtes crétins ou quoi ? C’est « scientifique » !
D’ailleurs, ils vont plus loin : La loi alimentation a bien produit
une inflation.
Ah oui ?
Elle n’était que de + 0,56 % en février 2018 sur les produits de grande
consommation et les produits frais en libre-service. Elle a été de + 1,25 % en
février 2019, dont + 1,10 % pour les grandes marques.
Insensible, puisqu’on vous le dit…
Et d’en conclure que tout cela ne freine pas les dépenses des
« Gauloisiens-friqués », car ceux-ci affirment toujours plus leur
préférence pour des produits de meilleure qualité plus onéreux en moyenne.
Par conséquent, l’esprit des États généraux de l’alimentation qui visait à
accompagner ce « consommer mieux » est parfaitement respecté.
Félicitations !
En revanche ce que ne disent pas les instituts d’étude c’est si « la
répartition du surcroît de valeur ajoutée » (le racket légalisé) se
répartit équitablement entre les acteurs
de l’agroalimentaire, distributeurs, industriels et agriculteurs.
C’était pourtant l’objectif qu’on nous avait présenté comme pour soutenir
les producteurs…
Pas de chance !
Mais chut : Ça marche, puisqu’on vous le dit !
Il ne faut pas être grand-clerc pour déjà savoir : Les distributeurs
ont réclamé des efforts aux industriels pour arriver à un tel résultat.
Et ceux-là en ont demandé autant aux producteurs agricoles, forcément…
Les « promos » et autres « animations des points de
vente » vont s’épuiser (une obligation désormais légale) et on revient peu
à des prix « tout en un », coûts des promotions et mises en avant
inclus dans le tarif de base.
Et à mon sens, les cocus de cette loi-là, ce sont bien les agriculteurs
(qui n’en peuvent plus…).
Quand même kon, quoique vous en disent les « sachants ».
Reste plus que deux choses pour vous faire venir acheter votre camelote
dans le très dense réseau de distribution qui maille le paysage (il y a plus de
magasins alimentaires d’importance que de bureaux de poste…) :
– La « carte de fidélité » avec bon d’achat des enseignes. Et
comme vous vous en rendez peut-être compte, quand elles vous offrent 1 ou 2 %
de remise sur vos achats, c’est un grand maximum. Ils sont tous « au
taquet » et garde les marges nouvelle (obligées) pour équilibrer leurs
comptes…
– Les « innovations » de produits (forcément nouveau) qui vont
monter en puissance.
Obligé : On tue le produit de base pour lui substituer un produit
« tout neuf » et tellement meilleur et attractif !
Seulement voilà, l’effet ne va se faire sentir que sous un délai d’un
semestre : Le temps nécessaire d’inventer « l’innov’ », la
marketer, l’emballer, la promouvoir. Parfois il faut un an et la concurrence
(et l’espionnage industriel) est rude !
J’ai même vu un « client » qui avait mis trois ans pour
« inventer » et mettre au point sa « potée auvergnate » à
base de viande chevaline : Un flop, naturellement, mais financé par le
crédit-impôt-recherche…
Vos impôts, finalement.
Ceci dit, vous en viendrez de plus en plus à vous nourrir de
« premier prix » ou de marque distributeur : Si les prix
augmentent, même de façon insignifiante (c’est ce qu’on veut que vous
compreniez, puisque c’est une « bonne loi jupitérienne »), vos
revenus n’augmentent pas à la même allure et vous devez déjà faire face à vos
« dépenses contraintes » (gaz, fioul, électricité… + 5 % ?),
charges d’assurance personnelle civile, immobilières, etc.
Faudra bien faire des arbitrages après avoir puisé dans votre épargne de
précaution (flambée des dépôts préventifs sur vos comptes d’épargne à vue
constatée en février…).
On en reparlera donc à l’occasion de « nouvelles études » à
venir signalant une paupérisation de tout le monde (sauf les premiers de
cordées, naturellement), puisque c’est ce vers quoi on tend irrésistiblement…
Et de mon côté, je me pose la question de savoir si tôt ou tard, les
meilleurs circuits de distribution ne sont pas, oui ou non, ceux de la
distribution directe.
J’entends des réseaux comme Thiriet ou Picard (Guerlain et beaucoup d’autres
comme les clubs de foot, etc…) qui ne vendent que leur propre production :
Eux n’ont pas de souci de promotion ou d’animation de leurs ventes, puisqu’ils
maîtrisent toute la chaîne… du froid !
Évidemment, il faut financer la « boutique de quartier » avec
les marges, mais après tout, c’est déjà le cas des pompistes… qui n’ont plus de
marges depuis une éternité…
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