Car
il est loin d’être terminé…
… tellement ils aiment ça, tellement que c’est trop bon, tellement que ça
se prolonge !
L’article 50 du traité est pourtant clair : Deux ans, pas plus, et
même beaucoup moins quand on se « tire à sec » (ce qu’envisageait
comme « si facile » à mettre en œuvre « Marinella-tchi-tchi »
à une époque lointaine…), donc juin 2018 et on ne devait même plus en parler.
Mais non, pas avec les belles-anglaises incendiaires : Elles aiment
entendre dire « ne me quitte pas » (surtout à Bruxelles, sur les
traces du grand Jacques Brel…), elles sont telles qu’on se demande si elles vont oui ou non
claquer la porte un de ces jours.
Déjà, ils ont eu « du mal à démarrer », sonné par tant d’impétuosité.
Première échéance retenue : 29 mars 2019.
Ça laisse large le temps de se mettre en ordre de bataille.
Sauf que ça coince « aux entournures » : Belfast ne veut
pas d’une frontière « en dur » entre les deux Irlande (Dublin n’est
pas vraiment emballé non plus par l’idée…) mais ne veut pas non plus entendre
parler de « frontière » même molle, avec Londres… des fois qu’elle se « durcisse »
au fil du temps !
Et comme ils sont en position de tout faire capoter, faute de majorité
claire au Parlement, on repousse au 12 avril.
Et devinez quoi, le 10 avril, in
extremis, là où Londres demandait quelques semaines de plus, on repousse l’échéance à six mois, au 31 octobre, contre l'avis de « Jupiter » (et de « Déesse-khâ » qui la ramène alors que personne ne lui demande rien) qui se prend un coup de pied au kul au passage !
Mais il en reste une fixée au 22 mai… avec effet au 30 juin.
Comme c’est délicieux de se faire peur à braver l’inconnu…
C’est dans cet intervalle que ça va prendre sa forme finale.
Pourquoi le 31 octobre ?
Parce que c’est le lendemain que la nouvelle Commission européenne prend
ses fonctions… désignée au préalable, suite à la prise de fonction des nouveaux
eurodéputés issus des élections du 23 au 26 mai.
D’ici là, plusieurs hypothèses.
1 – Les britanniques ne participent pas aux élections de mai.
Mais pour ça, il faut qu’ils se mettent d’accord entre eux pour valider
soit l’accord déjà rejeté par trois fois, soit de décider de sortir sans
accord…
Soit de renoncer au Brexit !
Et devinez quoi ?
S’ils vont y participer, figurez-vous que, soit les
« ramainers » vont te vous envoyer une flopée d’eurodéputés
totalement différents de ce qu’ils sont encore aujourd’hui, tellement ceux-là
restent tous incompétents pour avancer.
D’autant que le corps électoral britannique se sera partiellement
renouvelé avec l’arrivée de « jeunes » électeurs, pas du tout
« brexiters » et la disparition équivalente de beaucoup de
« vieux » éteints par la limite d’âge…
De quoi infirmer le résultat du référendum, provoquer de nouvelles
élections législatives et de renoncer au Brexit…
Mais on n’y est pas encore.
Pour moi, c’est une chance sur deux…
Soit ils envoient des eurodéputés qui confirment leur détestation de l’UE
et les voilà siégeant en juillet à Strasbourg pour foutre le boxon !
Combien de temps ?
Normalement, tout un mandat, ce qui rend complètement absurde leur
présence dans l’hémicycle alsacien : Un pied dedans, le reste dehors si le
Brexit est finalement acté en droit et en fait, avec ou sans accord de sortie.
T’imagines une seconde l’eurodéputé britannique obligé de demander un visa
d’entrée à chacune des réunions de l’Assemblée ?
Hein, ce sont eux qui ne voulaient pas du passeport européen de libre
circulation dans l’UE et ils ne sont même pas dans l’espace Schengen depuis si
longtemps…
C’est un peu comme si on demandait aux Russes, aux Algérie, aux Turcs et
je ne sais qui encore d’autres jusqu’à Pékin de nous envoyer des eurodéputés
pour voter les budgets, élire les membres de la Commission et prendre des décisions stratégiques…
Il serait donc logique (à 100 %) qu’ils ne participent pas et ça va se
jouer dans quelques jours.
2 – Mais justement, la logique et les britanniques, surtout en politique,
c’est un peu le mariage de la carpe et du lapin : Il y a tellement
d’intérêts divergents que les jeux de hasard y sont un business florissant.
Ils parient sur tout, même sur ce qui ne les concerne pas : Une
véritable industrie.
Dans tous les cas, ils adorent mettre le boxon chez les autres :
Après eux, le déluge !
« Wait and see » qu’ils en disent.
Donc deuxième échéance, la formation de la Commission d’où ils sont
exclus.
Ça va fâcher leur impérial orgueil.
S’ils envoient des eurodéputés « remainers » qui viendront
siéger le 1er juillet à Strasbourg, il n’y a aucune raison (notamment
juridique) qu’ils ne participent pas à l’élection des commissaires.
Mais s’ils sortent le 31 octobre, même s’ils parviennent à refourguer un
commissaire, il ne siègera pas à Bruxelles !
Kafkaïen ou ubuesque, à votre choix…
Résultat : Une sous-chance sur deux qu’on puisse voir ce délicieux spectacle un
jour ou l’autre.
3 – Sauf si justement « Théière-Mais » tient là le prétexte pour
convoquer un second référendum sur le « Brexit » qui la fera annuler
sa décision de mars 2017.
Elle est contre cette idée, mais voilà une hypothèse marrante à envisager, malgré ce que je viens d’en dire, tous
lassés par tant de tergiversations, le « Brexit » est confirmé.
C’est alors soit le « no deal », soit des élections législatives
anticipées.
Et là encore deux résultats possibles (tellement les choses restent
nébuleuses même dans leurs esprits) : Soit elle a enfin une majorité
claire et le deal est voté avant le 30 octobre, le Royaume-Uni devient un
membre de l’Espace Économique Européen et douanier comme un autre (et ces autres ne
s’en portent pas plus mal), et il y aura un « back-stop » en mer
d’Irlande ; soit elle n’en a pas et c’est l’hypothèse d’un « no-deal »…
Qui fait tellement peur à tout le monde qu’on en repousse les échéances
par étapes successives !
En bref, on recule pour mieux sauter, mais personne n’est vraiment décidé
à sauter…
Il n’y a qu’à constater les hésitations autour de la formation dudit
accord de sortie : À croire qu’ils ne veulent pas vraiment sortir !
Un jeu de poker-menteur assez fabuleux, finalement.
Et on a vu ce 10 avril une fracture de plus se dessiner chez les 27, entre
les partisans d’un court report menés par « Jupiter » et les
défenseurs d’un délai plus long, alors que « Théière-Mais » a affirmé
que « nous pouvons encore sortir le 22
mai ».
Elle peut, mais le veulent-ils ?
Il en reste qui qui restent « optimistes » : Le Royaume-Uni
devra se comporter « de manière
constructive et responsable » pendant la période supplémentaire qui lui a
été accordée. Londres devra aussi « s’abstenir
de toute mesure susceptible de compromettre la réalisation des objectifs de l’Union
».
Un diplomate européen avait notamment suggéré que Londres puisse renoncer
à son droit de veto, mais ça n’a pas été retenu : Le Royaume-Uni gardera «
tous ses droits et ses obligations »
d’États membres d’emmerder le monde, a souligné « McDonald Tustusk »,
comme depuis 40 ans.
Mais on en dit que Londres « ne
désignera pas de commissaire européen, mais pourra prendre part à la nomination
du nouveau président de la Commission, car le vote a lieu à la majorité
qualifiée au Conseil ».
Déjà plus là, mais encore « nuisibles », « des informations techniques et juridiques apportées par la Commission
ont montré que les possibilités pour le Royaume-Uni de prendre en otage les
institutions de l’Union sont très réduites. Mais nous devrons rester attentifs
», aura expliqué le Premier ministre belge qui se veut rassurant.
Alors, les ailes coupées ou pas ?
L’accord trouvé prévoit également un « point
d’étape » lors d’un sommet européen fin juin : « Ce ne sera pas une session de négociation », a prévenu le président
de la Commission européenne « J-C. Bunker ».
« Le moment crucial de décision sera
en octobre », a-t-il ajouté. Si le Royaume-Uni est encore effectivement
membre de l’UE en octobre, cela impliquera que les Britanniques aient participé
aux élections européennes fin mai.
S’ils ne l'ont pas fait, le Royaume-Uni « devra sortir le 1er juin sans accord », a souligné le
Premier ministre irlandais Leo Varadkar, conformément à ce qui est prévu dans
les conclusions du sommet, comme pour confirmer mon propre propos…
Notez un détail : Dans leur déclaration, les Européens se sont bien
gardés de préciser que le 31 octobre constituait le couperet final.
Et pour cause : Il est posé le 1er juin…
La « Gauloisie-intransigeante » était en effet catégorique quant
à la nécessité d’empêcher le Royaume-Uni de peser sur les futures décisions stratégiques
concernant l’Union européenne. Quant à la négociation sur l’avenir du budget
européen, elle ne devrait rentrer dans le vif qu’après cette date, ce qui
permet d’évacuer l’autre grande inquiétude qu’exprimait « Jupiter »
qui aura surpris et agacé ses partenaires.
Après le premier tour de table, il s’est retrouvé largement isolé. À
l'opposé, un groupe emmené par Berlin, Madrid, Dublin et La Haye militait pour
l’extension la plus longue possible, qu’il considérait comme la plus efficace
pour faire pression sur Londres.
Une ligne plus dure : « On
assume une forme de fermeté », lâchait un proche de « Jupiter ».
Il a raison, laisser couler les délais, c’était s’enfoncer dans le « wait
and see » et le « démerden sie sie ! » qui aurait chahuté l’UE
pendant des années…
Il a pris le risque, quitte à être soupçonné, par certains, d’arrière-pensées
de politiques internes.
Bé oui, le risque se profile d’une « Union Européenne » des
« casseurs-exiters » de l’UE qui sortirait des urnes fin mai…
Finalement, le piège du « Brexit » continue de se refermer sur l’UE :
Non seulement les prochains sommets européens continueront d’être pollués par
ce sujet, mais la boîte de Pandore des extensions à répétition est désormais
ouverte, sans qu’une véritable fin soit en vue.
Londres est ainsi parvenu à obtenir une nouvelle concession, sans avoir
effectué de percée politique en vue d’une approbation de l’accord de divorce.
Et c’est là qu’il convient de se demander « à qui profite le
crime »…
Si le brexit avec ou sans accord ne profite à personne entre l’UE et l’UK,
à qui profite ce « flou » persistant ?
Quelques éléments de réponse : Si ce flou persiste, ce n’est pas plus
à l’avantage des britanniques ni à celui de l’Union.
Les seuls « vainqueurs » sont pour l’heure les Chinois et les
Américains.
Dans une moindre mesure les Russes qui continuent à exporter leur gaz aux
Allemands malgré les sanctions économiques…
Tous souhaitent une Europe divisée : Unie, elle leur fait peur !
Tous souhaitent une Europe divisée : Unie, elle leur fait peur !
L’Américain continue de son côté à mettre en coupe-réglée l’OPEP (Iran
sanctionné et Venezuela incapable de fournir du courant électrique) en jouant
sur les prix du baril et exigeant toujours plus de quotas là où il est devenu
exportateur net d’or-noir… sans être soumis à ces mêmes quotas !
Et pour un long moment…
D’autant mieux que le pétrole continue de se payer en dollar américain
dans les ports de chargement et qu’il a fait rentrer dans le rang sa FED qui
n’ose plus rien lui refuser (taux bas, émissions sans limite de monnaie) tant
qu’il n’y a pas d’inflation malgré le « plein-emploi » (qui devait
refaire monter les taux…).
Et les Chinois partent à la conquête de l’Afrique par la mer, du continent
sud-américain à travers le pacifique, mais s’offre aussi le culot d’ouvrir sa
« route de la soie » à travers le continent et achètent des ports en
méditerranée pour aller à la conquête de l’UE qui reste… « floue »…
Il y a tout lieu de penser que dans ces conditions, on n’a pas fini de
causer du « Brexit ».
Je résumais vendredi dernier en affirmant qu’il y a une chance sur deux qu’il
n’y aura pas de Brexit avant plusieurs années, voir jamais, sauf si l’UE trouve
un accord douanier, portant sur les biens et personnes d’ici l’année prochaine.
Mais il y a peu de chance : Ils vont avoir eu trois ans pour y penser
et le mettre en place avec le résultat que l’on constate.
Et une chance sur deux pour que les britanniques lassent tout le monde à
ne rien décider et de continuer à tirer la couverture à eux, pour finir par un « exit »
sans deal d’ici deux à trois ans !
Ce qui change totalement la stratégie de « mon boss à moâ ».
Mais j’espère me tromper : J’aspire à me tirer de là le plus vite
possible et de prendre enfin une retraite méritée, vue ma faible espérance de
vie à venir.
Alors que pour l’heure je suis « renouvelé » sine die dans mes fonctions londoniennes.
Figurez-vous, j’en ai marre de manger du poulet, du poisson et des œufs,
picoler de la bière, sans le moindre bout de camembert à l’horizon arrosé d’un « bon
coup de rouge »…
Un peu de « détachement » des affaires courantes (et surtout
britanniques) m’irait le mieux du monde pour mes vieux jours qui s’amenuisent.
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