Sortie du grand débat
Ça y est, le « Premier sinistre » aura rendu
publiques les conclusions du grand débat, au terme de la tournée des popotes de
« Jupiter ».
C’est marrant, ils n’ont même pas eu le temps de
dépouiller le 1,5 million de contributions et les comptes rendus des plus de
10.000 réunions qui se sont tenues, qu’ils savent (enfin) tout des attentes des
« Gauloisiens-impétueux ».
Permettez-moi d’en rester « tout-baba »
d’admiration !
Premièrement, 1,5 million de citoyens qui prennent la
parole sur invitation (et parfois « triés » à l’entrée) vont décider
du sort de 66 millions de personnes, là où les 44 millions d’électeurs – dont
environ la moitié ne se sont pas exprimés pour s’être abstenus lors des
derniers scrutins – ont déjà fait des choix pour le moins clair et renouvelé…
C’était « non » à la peste-blonde.
Un « non-choix »…
Résultat, « Jupiter » pas sorti de sa propre
cuisse s’est retrouvé « hors-sol » avec son équipe de branquignoles
qui n’ont aucune expérience (à quelques exceptions près, même si beaucoup ne
sont plus là pour en témoigner) du « terrain », qu’il en faille deux mois de débats pour des
conclusions que de toute façon les études et sondages avaient déjà pointées
régulièrement et avec persistance.
Pas mal l’idée aussi sotte que grenue que voilà !
Petite perle qui en témoigne quand on entend dire que
« On a pris conscience de la
situation de gens qui étaient jusque-là sous les radars », aurait assuré un
conseiller…
(Les radars, il va y en avoir de nouveaux sur perche,
nettement plus efficaces, mais contre les chauffards-routiers, « criminels
en puissance » qui s’ignorent : On verra ça demain !)
On aura claqué au passage 12 millions d’euros (de vos
impôts à vous) et ouvert large comme ça – mais ça ne se verra que plus tard –
un torrent de frustrations, pour s’entendre conclure que le
« Gauloisien » exprime « un
immense besoin de justice et d’équité » !
Mais si !
Que j’en suis « tout-baba », figurez-vous…
D’où cette sentence de Matignon qui persiste dans le
décalage : « Ce succès du grand débat
n’est pas celui du gouvernement, c’est celui de tous les Français. » C’est
beau et, surtout, ça ne coûte pas grand-chose de le proclamer : Si 1,5
millions de gauloisiens représentent « tous
les Français », bé la démocratie représentative a du souci à se
faire !
On va bientôt s’en passer durablement…
Que là, ça fait un moment que je le sais à vous le
clamer tout seul dans mon coin depuis l’année dépassée sans que ça
n’émeuve quiconque…
Deuxièmement, Ô surprise, les revendications
principales des « Gilets Jaunes » (nous y reviendrons dans un autre
post tellement c’est gratiné…), qui sont tout de même à l’origine de
l’opération de la « redécouverte du paysage politique » par vos élus,
sont très minoritaires parmi les attentes exprimées : Seulement 3,8 % des
contributions des cahiers de doléances réclament le retour de l’ISF et 1,5 %
appellent à l’instauration du RIC…
Ce sont seulement 6 % qui se prononcent pour une
révision à la baisse du statut des élus.
2,9 % la baisse de la CSG, 1,5 % la suppression des 80
km/h !
Que j’en reste « tout-baba »…
Un bel enterrement de première classe à suivre !
Tout ça pour ça ?
Un seul message ressort clairement des attentes :
Le pays aurait atteint la « tolérance
fiscale zéro » et d’en conclure que « nous devons baisser plus vite les impôts ».
Et pourtant, les impôts, ça rentre comme jamais…
Que franchement, j’en reste « tout-baba » par
tant de clairvoyance soudaine.
Moâ, j’avais vu ça depuis un long moment.
Je dois être le borgne parmi le royaume des aveugles,
pas possible autrement.
Troisièmement : Est-ce qu’on va enfin s’attaquer
au « vrai problème » ?
Plusieurs pistes sont avancées :
– Baisser l’Impôt sur le Revenu est la solution la
plus souvent mentionnée par les contributions.
C’est très drôle : Ça ne concerne qu’un peu plus
de 50 % de foyers fiscaux, les seuls « privilégiés ».
Les autres ne le paye pas…
On va peut-être « adoucir » la pilule pour
ces quelques « privilégiés » qui entrent pour la première fois dans
le « domaine de compétence » de l’IR, pas plus, pas mieux…
– Baisser la TVA est la piste n° 2 évoquée. Là, tout
le monde la paye.
Mais c’est aussi la principale source de financement
de l’État (50 % du total, plus de 75 % à Monaco…).
Alors que déjà, on aura assisté à une levée de
bouclier des « sachants », style « touche pas au
grisbi » !
Et puis soyez pas kons : Mettre les taux à zéro
sur les « produits de première nécessité », alors qu’elle n’est déjà
qu’à 5,5 %, ça passera quasiment inaperçu dans la mesure où la loi
« SRP-alimentation » vous en aura déjà repiqué 3,6 % à l’occasion de
la dernière étude-quantitative (mais il y en aura d’autres, notamment quand on
comptera l’absence de promotions…).
Que j’en reste une nouvelle fois « tout-baba » :
Personne n’a causé du taux de TVA à 2,1 % sur la presse et quelques
« médocs »…
Autre thématique : Baisser la dépense publique.
Ah oui, et comment ?
Bé pour 52 % des
« contributeurs-volontaires », il faudrait réviser les attributions d’aides
sociales !
C’est vrai que la réduction de 5 % des APL, par
exemple, ça s’est passé comme une lettre à la poste, tout le monde d’en
souvient bien…
Pour 24 % de contributeurs, il faut en passer par l’augmentation
du temps de travail : À mort les 35 heures payées 40 et les RTT !
Pour 22 %, il faut faire reculer de l’âge de la
retraite, quitte à ce que le grand manitou qui bagarre sur ce dossier
démissionne derechef (puisque lui n’en veut pas, se bornant à rester dans les
limites des promesses passées de « Jupiter »).
J’en deviens « tout-baba » imbibé, gorgé de
rhum : Ils sont où, là, les « Gilets jaunes », SVP ?
Et les « Insoumis », les
« Podemos », les « Nuits debout », mes « kamarades
staliniens » et quelques autres « progressistes »
autoproclamés ?
Pas invités à « kon-tribuer » !
Conclusion provisoire : Un vrai piège à
kons !
Souvenez-vous tout de même, ce « Grand Débat »
fut conçu comme une voie de sortie tactique à la rupture entre un Président et
sa vision et son « peuple » se sentant invisible, méprisé, parfois
humilié.
En rendant enfin la parole aux « Gauloisiens »,
l’objectif était de les « raccrocher aux wagons » du train des
réformes.
Or, manifestement, les conséquences de cet exercice
sont beaucoup plus profondes.
Le peuple s’est exprimé, il a dicté une feuille de
route et l’exécutif a « promis-juré-craché » qu’il en tiendrait
compte.
Bien.
Sauf que « Jupiter » guidant son peuple,
c’est sa fonction, son rôle, son statut institutionnel, en devient l’exécutant
des commandes passées directement par « ses sujets », pôvres mortels
qui « puent la clope et gasoil » !
Quelle déchéance en si peu de temps…
J’en reste encore « tout-baba »…
Parce que je n’y crois pas une seule seconde.
C’est naturellement du flan, une
« fake-news » depuis le démarrage, car le changement radical de
dynamique et de philosophie du pouvoir que cela implique, « Jupiter »
à la manœuvre, se retrouve immanquablement face à une « mission impossible »
: Répondre à chacun et concilier des demandes par nature contradictoires.
À la fois « aux ordres » mais condamné à
décevoir : Un piège fatal…
La preuve par ce premier inventaire en complet
décalage avec les attentes « de la rue » et des
« ronds-points » réunis !
Et alors là, il prend son temps pour recevoir poliment
« Théière-Mais », aller ensuite à Bruxelles grignoter quelques
frittes avec ses « copains/co-pines » en un breakfast convoqué de
façon extraordinaire et puis encore le week-end pour y réfléchir, laissant son
« premier sinistre » faire la leçon, d’abord aux
« Marcheurs-même-pas-en-rêve », puis aux deux chambres du Parlement,
en bon soldat de la « Jupitérie » qui lui échappe totalement (s’il
reste encore, c’est que la cantine ne doit pas être mauvaise… et que plus
personne ne veut servir de « cheville-ouvrière » à « Jupiter »)
et il va ensuite vous redonner la piqûre sur le ton « Je vous ai compris ! »
C’est dire que les compagnies de CRS et de
gendarmes-mobiles, la force « Sentinelle », auront encore du boulot
pour les semaines à venir.
En fait, la stratégie qui se dessine derrière ses
manœuvres tactiques, c’est de se servir des contradictions d’autrui – mal
formulées et inacceptables car inadaptables – pour se maintenir au pouvoir.
Et prolonger « ses » réformes qui ont pris
du retard sur le calendrier initial…
C’est d’ailleurs net quand on use des « forces de
l’ordre », non pas pour maintenir un semblant d’ordre sur la voie
publique, mais pour garantir « l’ordre » politique au pouvoir.
C’est comme ça que font tous les dictateurs de la
planète et « Jupiter » n’échappe pas à la règle.
Je vous donne un exemple de faux-fuyant
révélateur : Absolument rien sur la question des GAFAM et les monstres
transcontinentaux, ni dans les « revendications » ni dans le discours.
Rien sur la cohésion de la société. On notera juste
qu’« Éd.Fil-Lippe » s’est dit « déterminé
à rétablir l’équilibre entre les métropoles et les communes qui se trouvent à
l’extérieur des logiques métropolitaines ».
Les fermetures de classes, d’hôpitaux, de bureaux de
poste, de maternité, l’absence de crèches, les déserts de tout, rien, aucune
piste d’annonces…
Alors même que l’État apporte beaucoup trop de «
normes » et d’interdits, et pas assez de « solutions », rien sur la
« simplicité » de la machine administrative qui vous broie avec votre
propre pognon…
Ah si, un mot tout de même, sur les « femmes
isolées » qui ne touchent pas leur pension versées par leur
« ex »…
Gros éclat de rire de ma part : « Tout-baba »,
vous dis-je !
Mais vous aurez eu droit au : « Hésiter serait pire qu’une erreur, ce serait
une faute. Le besoin de changement est tel que tout conservatisme serait, à mes
yeux, impardonnable. »
Voilà qui est balancé !
Ce qui peut se traduire par « la récrée est
terminée, vous allez voir ce que vous allez voir ! »
Sortez vos crayons et vos chéquiers : Interro
écrite !
Ou encore : « Ce qui sera décidé sera décidé
et nous n’y reviendrons plus… »
Il faut dire que pendant ce temps-là, le monde entier,
lui, aura avancé à une cadence infernale.
On leur dira « MERCI » plus tard…
naturellement !
Moi je le dis « tout de suite » tellement
j’en suis devenu « tout-baba »…
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