Vous
êtes foutus et ça ne se soigne pas !
Il aura donc fallu des mois de grand débat pour que le gouvernement s’aperçoive
qu’il y a un ras-le-bol fiscal dans le pays : « Une immense exaspération fiscale », je ne vous la refais pas.
Bien vu les gars, ce n’était pas évident.
Le miracle va-t-il avoir lieu ?
Les impôts vont-ils enfin baisser ? Oui : « Nous devons baisser plus vite les impôts ».
Chouette.
Et en plus, pour baisser les impôts, ils ne vont pas augmenter les taxes,
mais ils ont aussi compris qu’il fallait baisser les dépenses publiques :
Le scoop de la décennie !
Ce grand débat est plein de surprises : On a eu « Jupiter »
qui marchait sur l’eau. Cette semaine on aura « Jupiter » Père Noël.
« Un immense besoin de justice
et d’équité ».
Concrètement, ces dizaines de milliers d’idées exprimées sont-elles
réalisables, envisageables ou totalement idéalistes ?
Révision obligée :
« Les impôts et taxes sont trop élevés
(…) et l’effort fiscal est mal réparti.
»
Une meilleure transparence sur l’utilisation des impôts est également
demandée par 48 % des contributions à la plateforme.
Autre préoccupation forte : L’accentuation de la lutte contre la fraude et
l’évasion fiscale via l’interdiction des paradis fiscaux et la hausse de la
taxation du capital.
C’est beau les utopies.
Je rappelle que hors quelques « niches » (presse, agriculture)
les paradis fiscaux n’existent « ailleurs » que parce qu’il y a des « enfers
fiscaux » ici…
– ISF : Le rétablir ?
10,3 % des contributions libres y sont favorables. Mesure réalisable,
encore faut-il la volonté politique. Dans l’immédiat l’exécutif attend un
premier bilan, fin 2019, de sa réforme de l’ISF.
Censée permettre de booster l’investissement des entreprises, la
transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) représente un
manque à gagner de 3 milliards d’euros par an pour l’État. Mais certains, à
Bercy, se montrent déjà sceptiques vis-à-vis de son éventuel rétablissement :
« Ce ne serait pas cohérent avec le
programme présidentiel du candidat Macron » en dit-on avant d’évoquer la
perte de crédibilité qui en découlerait : « Changer
en permanence les règles freine les investissements. »
Exit.
– Impôt sur le revenu : Tous payeurs ?
34,7 % des contributions libres sont en faveur d’un impôt sur le revenu
(IR) pour tous. Élargir l’assiette de l’IR arrive en tête des réponses en
faveur d’une fiscalité « plus juste et
efficace ».
Dans les faits, cette mesure ne peut voir le jour pour la simple raison
qu’elle existe déjà : « Tout le
monde paye l’impôt ».
Que ce soit au travers de la TVA lors d’un achat, de la CSG (contribution
sociale généralisée) ou de la CRDS (contribution à la réduction de la dette
sociale), chacun s’acquitte, sans le savoir, de l’impôt : « Un salarié au smic non imposable paie chaque
mois un impôt sur le revenu de 9,7 % à travers la CSG et la CRDS, soit plus
d’une centaine d’euros ».
D’ailleurs, l’IR pèse « peu » (73 milliards d’euros encaissés en 2018)
face à la TVA (157 milliards d’euros en 2018) et la CSG (116 milliards d’euros
en 2018).
Exit.
En revanche, une baisse de l’IR, demandée par 17,5 % des contributions,
est tout à fait envisageable, rendue si facile avec la retenue à la source pour
avoir des effets immédiats.
Les « classes moyennes » étant les plus pressurisées, « Jupiter »
pourrait proposer une baisse de l’imposition visant les classes moyennes en
rendant l’impôt plus progressif. « Pas
besoin de créer une nouvelle tranche qui serait mal perçue. Il suffirait de
réduire les taux d’imposition intermédiaires qui pénalisent les revenus des
classes moyennes. »
– TVA : Vers une baisse ?
28,2 % des contributions souhaitent une baisse de la TVA, dont 13 %
veulent cette baisse, voire une suppression, sur les produits de première
nécessité.
Une mesure très difficile à mettre en œuvre.
Premièrement, les taux de TVA sont encadrés par une directive européenne
et ne peuvent être diminués sans l’accord unanime des 27 pays de l’Union
européenne.
Deuxièmement, le manque à gagner pour l’État serait énorme : « Baisser d’un point la TVA équivaudrait à une
perte de 2,6 milliards d’euros pour l’Etat ». On chiffre le coût à plus de
14 milliards d’euros rien que pour passer du taux réduit actuel (5,5 %) sur les
produits de consommation courante à 0 %.
Son impact ? « Limité, voire nul. La
baisse de TVA dans la restauration a permis en 2009 aux restaurateurs de
refaire leurs marges sans aucun gain pour les consommateurs », rappelle-t-on.
Les « sachants » de Bercy soulignent le manque de cohérence d’une
telle mesure : « Comment être crédible
dans notre lutte contre le dumping fiscal en Europe si on en fait nous-mêmes
avec une TVA à 0 % ? »
En revanche, des baisses ciblées seraient plus facilement envisageables
comme dans les transports ou l’électricité (où la part consommation est taxée à
20 %), dont les tarifs réglementés doivent justement augmenter de 5,9 % en
juin…
– Niches fiscales : Les raboter ?
11,8 % des contributions appellent à supprimer les niches fiscales. À
défaut de toutes les supprimer, en remettre à plat certaines est tout à fait
faisable. Mais qui dit suppression d’une niche, dit augmentation d’impôt…
Or, « Jupiter » a formellement exclu toute hausse d’impôt.
Dès lors, raboter des niches fiscales semble difficile à envisager dans le
contexte actuel, même si les 474 niches fiscales recensées l’an dernier
représentent près de 100 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État, ce
serait autant d’augmentation.
Notez que ça effacerait d’un coup d’un seul les déficits.
Quant aux niches fiscales dédiées aux particuliers, elles s’élèvent à 14
milliards. Mais elles profitent majoritairement aux plus riches : « 9 % des contribuables les plus riches »
en captent « 7 milliards d’euros ».
« Si on baisse d’un milliard d’euros
ces niches, on peut baisser les tranches d’impôts sur le revenu des gens qui
gagnent 1.700 à 1.00 € par mois de 184 € en moyenne ».
Pas sûr que l’exécutif l’entende de cette oreille tant le dossier est
explosif.
On va à mon sens vers un encadrement, sous condition de revenu…
– Allocations chômage : Revoir les règles ?
52 % des contributions libres au grand débat voudraient revoir le système
d’attribution des aides sociales. Parmi elles, certaines sont particulièrement
ciblées comme les indemnités chômage (21,3 %) ou encore le RSA (14,1 %).
Autant de sujets actuellement dans le viseur du gouvernement.
Il faut rappeler que syndicats et patronats ont bruyamment échoué à
réformer ensemble les règles de l’Assurance-chômage. Le gouvernement va
reprendre la main et un décret est attendu d’ici fin juin.
Objectif : Réaliser 3 à 3,9 milliards d’économie sur trois ans sur les
comptes de l’Unedic et s’attaquer à la multiplication des contrats courts.
Autre chantier en cours : celui de la création du « revenu universel d’activité », sorte de guichet unique censé
centraliser les demandes de versements de prestations sociales (la prime
d’activité, le RSA mais aussi l’aide personnalisée au logement) et rendre
automatique certaines aides.
– Santé : Priorité aux plus âgés ?
27,8 % des contributions libres estiment que la santé devrait être un
sujet prioritaire, tout comme, pour 16,9 % des personnes consultées, l’aide aux
personnes âgées.
16,1 % des contributeurs estiment qu’ils seraient même prêts à payer
davantage d’impôts pour améliorer notre système de soins…
« Ces résultats seront pris en
compte notamment dans l’élaboration de la loi sur la prise en charge de la
dépendance dont les premières mesures sont attendues cette année »,
assure-t-on au ministère dont la « sinistre » a promis mi-mars des « solutions immédiates et à long terme ».
Prévention du vieillissement, inclusion sociale, métiers du grand âge,
statut des aidants et bénévoles sont autant de thèmes qui doivent être abordés
d’ici la fin de l’année dans le cadre de ce texte.
– Services publics : Comment retrouver le contact ?
« La deuxième exigence, c’est une
exigence de fraternité, de proximité, de lien quotidien », estime le
Premier sinistre.
Traduction : Pour réduire la fracture territoriale entre Paris et les
grandes métropoles d’une part et les villes petites et moyennes d’autre part,
il faut adapter les services publics afin qu’ils redeviennent des services de
contact et pas uniquement numériques.
Pas de « grand chambardement » en vue mais « le déploiement d’une culture de simplicité » en guise de rappel à
l’ordre des grandes administrations à qui revient la mission d’exécuter les
politiques publiques.
Pas de réponse précise aux souhaits des Français beaucoup plus
catégoriques : Des fonctionnaires trop nombreux, l’alignement du statut de la
fonction publique sur le privé et même, pour 5 % d’entre eux, la suppression de
l’ENA.
En revanche, beaucoup s’inquiètent de la raréfaction des services publics
de santé, hospitaliers et médicaux et appellent de leurs vœux un plus grand
nombre de « maisons de services publics », de services publics itinérants, et de
fonctionnaires « polyvalents ».
Un « truc » qui fonctionne bien en Russie à bord de « trains-villages »
qui circulent à travers tout le pays.
Et puis moâ, j’adore le retour des « polyvalents » : Une spécialité
fiscale d’antan…
– Institutions : Une démocratie plus participative ?
La troisième exigence soulignée par le chef du gouvernement est « l’exigence démocratique », condition sine qua non pour réconcilier le peuple
avec ses dirigeants.
Selon les restitutions des débats, les « Gauloisiens »
souhaitent une reconnaissance du vote obligatoire (23 %), une sanction de
l’abstention (28 % environ : J’en suis !) et une dose de
proportionnelle (74 % : Je n’en suis pas…).
En revanche, on l’a déjà pointé, pas d’enthousiasme autour du RIC, le
référendum d’initiative citoyenne plébiscité par les gilets jaunes, mais le
désir d’une plus grande participation à l’élaboration de la loi par le biais
d’assemblées citoyennes.
Ces revendications semblent avoir été entendues par le « Premier sinistre »
qui a inclus dans ce chapitre une clarification du « mille-feuille territorial
» et a prôné la mise en place d’une « démocratie
participative au long cours. »
Une démarche qui passe par la création « d’outils démocratiques plus délibératifs qui existent déjà au niveau
local » (le référendum d’initiative locale ?) mais qu’il faudra rendre plus
accessibles.
Très attendue la suppression des privilèges des anciens présidents et autres
élus de la République n’a pas été évoquée.
Le non-cumul des mandats n’est pas remis en cause : 64 % des contributeurs
à la plateforme considèrent que c’est une « bonne
chose ».
Quant à la baisse du nombre de parlementaires, elle est toujours
plébiscitée : 86 % des contributeurs à la plateforme la réclament. Une position
partagée par 7 % des contributions libres liées au thème « démocratie » dans
les cahiers citoyens.
Quant au vote blanc, 69 % des participants sont favorables à sa prise en
compte, mais seulement 4 % souhaitent qu’il puisse conduire à invalider une
élection.
Alors à quoi cela va-t-il servir, d’autant qu’il y a déjà des minima pour
valider une élection.
En comparaison, 57 % des contributeurs à la plateforme en ligne se
déclarent favorables au vote obligatoire.
La décentralisation a bonne presse, à en croire les réponses sur la
plateforme en ligne : 86 % de répondants estiment qu’il y a trop d’échelons
administratifs, 68 % citent « la commune » comme la collectivité dont ils se
sentent le plus proches et 45 % des contributeurs à la plateforme estiment qu’il
faut donner plus d’autonomie aux fonctionnaires de terrain.
Reste la question du Sénat, hautement explosive politiquement : 20 % des
contributeurs en ligne proposent de le supprimer, ainsi que le Conseil
économique, social et environnemental (Cese).
L’immigration, elle, n’est que très peu évoquée.
Dommage pour tous les « souverainistes » et « parti nationaliste »…
Pollution ?
62 % des contributeurs à la plateforme affirment donc que leur vie
quotidienne est déjà touchée par le changement climatique (canicules, événements
climatiques…) et 86 % pensent pouvoir contribuer à protéger l'environnement. Diverses
solutions émergent : Une taxation du kérosène, l’interdiction des pesticides,
particulièrement du glyphosate, l’amélioration et la promotion des circuits courts,
le développement du tri, des transports collectifs, du covoiturage ou encore
des pistes cyclables et du vélo…
Ce monde si merveilleux qui est le nôtre !
Car il existe néanmoins une « défiance » sur une éventuelle nouvelle
fiscalité écologique chez 56 % des contributeurs à la plateforme en ligne.
– Transports publics : Développer les transports en commun ?
Mobilisés sur des ronds-points, d’accord, mais les « Gauloisiens »
ne sont pas tous accros à la bagnole : Ils lâcheraient bien le volant s’ils le
pouvaient.
Selon les chiffres donnés par le gouvernement, 43 % estiment que
développer les transports en commun serait une vraie solution pour le climat.
Sauf que des petites lignes de train, jugées non rentables, sont menacées de
disparition.
« La loi d’orientation des mobilités
(LOM), censée donner la priorité aux
transports en commun de proximité, et actuellement discutée au Sénat, s’avère
décevante », signale-t-on. Parmi les travaux prévus dans le sillage de
cette loi, « beaucoup de rocades urbaines
sûrement nécessaires mais cela va remettre toujours plus de voitures sur les
routes ».
La « porte-la-parole » « Sainte-Diable » a d’ailleurs convenu
que sur la question des trains du quotidien, le texte devrait bientôt « aller plus loin ».
– Pollueur payeur : Taxer le kérosène des avions ?
Faire payer la transition écologique, oui… mais par les gros pollueurs !
La taxe carbone sur les carburants étant vue comme injuste, beaucoup de proposent
d’« aller plus loin dans le principe
pollueur-payeur ».
Cela pourrait prendre la forme d’une redevance sur les poids lourds :
Pas grave, vous la retrouverez « dans votre gamelle »…
Les gouvernements « Air-Eau » et « Menuet-Valse »
s’étaient cassé les dents sur cette écotaxe, contestée par les Bonnets rouges. Sans
même compter les 800 millions d’indemnités à Ecomouv’.
Notez que c’était une idée de « Bord-l’eau », reprise par « Fifi-le-souteneur »
du temps de « Bling-Bling » : Un bail !
L’autre piste avancée lors des consultations serait de taxer les trajets
d’avions très émetteurs en CO2 (en altitude).
C’est impossible sur les vols internationaux parce que la « Gauloisie-aérienne »
a signé avec près de 200 pays la Convention de Chicago. Mais rien ne l’empêche
pour les vols intérieurs…
Le Brésil, les États-Unis, le Japon ou encore les Pays-Bas ont déjà
franchi ce pas.
« On prend prétexte de
l’international pour ne pas faire bouger les lignes en France »,
insiste-t-on au réseau « action climat ». « Il faut au contraire taxer dans nos frontières pour initier un
mouvement européen et mondial. »
On peut toujours le croire : Je me vois très bien voler d’Orly à
Calvi en passant par Milan ou Amsterdam. Ce sera forcément moins cher que de
polluer un peu plus…
« Cette base de données est un
trésor national qui concentre la parole de Français. »
Ce n’est pas de moi, mais ça reste très vrai, parce que ça a le mérite d’exister.
Sauf que je rappelle que ça ne collecte que l’avis de 3,4 % des électeurs…
Pas du tout l’ensemble de la population.
Ce n’est donc pas « parole d’évangile » et c’est là que vous
êtes foutus : Si nos « sachants » partent sans réfléchir sur les
pistes ainsi balisées, ça va devenir une catastrophe nationale.
C’est d’ailleurs pour ça qu’on a mis les « politiques »
au-dessus des experts-technocrates quand il s’agit de prendre une décision d’intérêt
général.
Par malchance on oublie trop souvent cet impératif des sociétés
développées.
Les autres, ma foi, ils font ce qu’ils veulent, même si ça ne leur réussit
pas trop en général…
On va voir comment « Jupiter » va endosser son costume de « Président »
après avoir abandonné sa défroque de « technocrates-sachant-tout »…
S’il l’abandonne…
Et puis on y reviendra.
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