Un récit abracadabrant
Avertissement
:
Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure
construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Gustave revient sur la folle-prédiction de Paul. Comment un gamin,
déniaisé par une pucelle qui pourrait être sa mère peut-il devenir président de
la république dans quelques mois ?
C’est totalement impensable !
À ce moment-là, on est en pleine phase finale de la campagne des primaires.
Et les sondages sont en faveur de Jouppette qui sera selon toute vraisemblance opposé
à Krasosky. Normalement, les courbes du chômage flirtant avec le degré zéro
après avoir crû indéfiniment durant plus de cinq ans, Landau tiendra sa
promesse et se représentera pour défendre son bilan très incertain pour autant.
La présidentielle se jouera donc non pas comme une revanche de 2012, mais
comme un duel du premier tour où le vainqueur sera élu contre la peste-blonde.
Car pour le moment, seule celle-ci est assurée d’arriver au second tour.
Et tous les autres candidats – il est prévu une primaire des verts,
probablement une union PCF/FdG plus quelques farfelus tel Cheminant, DuViaduc-Planplan
et quelques autres – ne feront que de la figuration, profitant de l’occasion
pour vendre un peu de leur bouquin-programme…
Même LeMer en a fait un, un pavé illisible, d’autant qu’à l’oral, il
s’emmêlera volontiers les pédales dans les chiffres : un mauvais, pas encore
mûr.
Et Jouppette ne peut pas rater l’investiture du parti. Les partisans de
Krasosky sont persuadés du contraire, mais plus personne ne veut de leur
champion, qui persiste à polluer le paysage et le discours politique dans
l’opinion après son quinquennat catastrophique de 2007/2012.
Donc, Monkrac, il est hors-jeu d’emblée dans cette lutte de titans.
Et pourtant, à la fin du mois de novembre, Jouppette s’est effondré,
bavant en direct à la télé, avec un score irrattrapable au premier tour des
primaires au profit de Billion, l’ex-premier ministre de Krasosky.
Le pire des scénarii. À partir de ce moment-là, toutes les semaines,
absolument toutes les semaines, il aura été la cible de « nouvelles
révélations » sur sa façon de « jouer avec les lignes jaunes »,
non pas de la loi, mais de l’éthique, à défaut de la morale la plus élémentaire.
Et comme il a une défense de nul, de menteur impénitent qu’il se révèle,
il ira se faire piétiner dans les poubelles de l’Histoire, relayé en cela par
un appareil judiciaire particulièrement célère pour ouvrir information judiciaire
sur information judiciaire et distiller le cancer de la suspicion sur son
honnêteté d’homme public.
Incroyable et, incrédule, il se fera massacrer fin avril dans les urnes de
façon pitoyable.
« Paul, expliquez-moi ?
Vous aviez une boule de cristal ? Vous avez cultivé un don de double-vue
pendant votre absence ? »
Pas du tout.
Et sa réponse, extorquée à coup de « revenez-y », n’apporte rien de plus : « J’ai eu l’occasion d’avoir
quelques contacts qui en savent beaucoup plus long sur ce qui se préparait ! »
Frappé, le patron ! Comment croire à un coup à trois bandes et même
plus que ça dès le mois de juin ?
« – Comment ça ?
– Si je vous raconte, vous allez me
prendre pour un cinglé.
– Dites toujours, commandant »
dixit l’amiral sur le ton impérieux des ordres donnés.
Paul n’est plus sous les ordres de l’amiral. C’est même plutôt l’inverse.
Invariablement, la réponse reste négative.
Il faudra attendre le mois d’août 2017 pour commencer à comprendre. Le
biographe de Paul de Bréveuil, alias « Charlotte », met en ligne un
récit qui relève de la plus pure science-fiction elle-même accommodée à une
sauce de « haute-fantaisie ».
Et qui de toute façon ne répond même pas à la question posée de la « préscience »
du boss.
Gustave avait rencontré le bonhomme à déjeuner en milieu de journée à
« La Closerie des Lilas », un certain 13 juillet 2014 (1). Une époque
où tout aurait pu basculer.
C’est depuis un des rares à savoir que les deux personnages existent et ne
se confondent pas en un seul, sans pouvoir, à vrai dire, faire le lien entre
les deux. Un lien qui existe pourtant, à n’en pas douter.
Et l’astuce de ce « I-Cube », le biographe, reste néanmoins de
relater les dossiers hyper-secrets de la République dans lesquels Paul de
Bréveuil évolue au fil du temps, en les « romançant ».
Il l’avait expliqué calmement. Sereinement.
Le premier, le plus important, le fondateur, « Opération
Juliette-siéra » (2) touchait à un énorme secret de la
« ripoublique » des années Thiermirandiennes.
D’ailleurs, le dernier en ligne (3), exactement au moment où le capitaine
de frégate de réserve Paul de Bréveuil disparaissait de la circulation, venait
d’être mis en ligne et terminait la
série sur le même thème.
Là encore, c’était totalement hallucinant puisque Paul de Bréveuil aurait
été « parachuté » dans le passé, en août 1990.
Une époque où Gustave, sortant de l’école navale, allait être affecté à
son premier poste de commandement pour y faire ses preuves dans un territoire
ultra-marin.
La marine, n’est-ce pas, ça n’a pas de frontière bien établie.
Si la première partie relevait de la science-fiction – pensez, le voyage
dans le temps et dans le passé ! – les autres détails, notamment ceux de
la CISA restent vrais : Gustave peut en témoigner pour y avoir pris sa
part.
En septembre 2017, le monde a changé à la veille des élections générales
et germaniques.
Évidemment, Gustave aura suivi les publications aoûtiennes de ce
« biographe » là.
Racontant non plus un voyage sur la flèche du temps vers le passé, mais cette
fois-ci vers le futur !
Un futur lointain.
Très lointain semble-t-il. Sans plus de précision.
Et curieusement en se raccrochant à de vieux feuillets mis en ligne en
2008.
Ce qui donne corps encore un peu plus à ce récit abracadabrant :
comment un auteur, si s’en était un, même à l’imagination débordante, peut-il
mettre en ligne – même s’il prétend que ces « posts-là » ne sont pas
de lui – neuf ans plus tôt un récit qui dépasse l’entendement uniquement pour
les reprendre en rebondissant dessus et « inventer » une nouvelle
histoire ?
Ce n’est plus du talent ou du génie, c’est de la prémonition prodigieuse !
Qui peut se dire que dans 9 ans – presqu’une décennie – il fera ça comme
ça et pas autrement, et de le mettre en scène ?
Personne, il faut bien le reconnaître.
On ne sait même pas si demain on est toujours vivant ou non.
Alors dix ans comme ça, tous les jours, ça relève de la démence :
personne ne peut le faire.
D’autant que c’est une évidence : si I-Cube peut écrire l’avenir
« ex-post », après que les événements qu’il rapporte ce soient passés,
avec assez de détails pour rendre ses récits crédibles, même à travers d’un ou
de plusieurs romans, comment Paul de Bréveuil soi-même pouvait savoir pour la
campagne présidentielle, avant qu’elle n’aboutisse ?
Il avait dit, à propos de la concession des droits de la CISA sur sa base
de données « qu’il savait », alors qu’il est resté coupé du monde
pendant 5 mois ?
Hallucinant…
Un plus un donnant en général deux et à partir de deux points, on peut
tracer une droite, mais seulement à partir de trois points une seule courbe, le
troisième événement, enfin plutôt le premier, c’est cette histoire de
disparition.
Étonnante.
Le monde entier perd Paul de Bréveuil en juin 2016 entre les deux rives de
l’atlantique.
On sait qu’il a embarqué sur le vol de New-York.
Il est même invité dans le cockpit de l’avion.
Mais il ne débarque pas. Ou s’il débarque, non seulement il n’apparaît à
aucun contrôle, mais il n’embarque pas pour son vol suivant, billet payé. Ni
sur aucun autre.
Pas une seule trace sous aucun portique de contrôle de sécurité. Et ce
n’est pas faute d’avoir cherché.
Et le voilà qui, cinq mois plus tard réapparaît au milieu d’un autre
océan, en naufragé miraculé et amnésique.
Amaigri, notablement vieilli, qui refuse toute procédure d’interrogatoire,
mais une fois revenu à « ses affaires » donne la preuve à Gustave
qu’il est assez loin d’être un amnésique qui aurait besoin de soins.
Il a des choses à dire, à raconter.
Et le peu qu’il énonce relève de la « magie-noire ».
Certes, son assurance sur les élections présidentielles, mais il y en aura
d’autres, notamment dans le cadre des « enquêtes de Charlotte » qui
déboulent de temps à autre à la CISA : il a la solution d’énigmes à partir
de rien. Que parfois il en faudra des semaines d’enquête et d’un travail de
fourmi pour la confirmer.
D’ailleurs, s’en rendant compte, il se fera moins disert, comme si ça
l’ennuyait.
Manifestement, il a changé : il s’est passé quelque chose qu’il ne
veut pas dire et que ne raconte pas non plus son biographe…
Il faut dire qu’il se remet à travailler sur son projet de « Nivelle
003 ». Le « 001 » aura eu une courte vie, mais bien remplie.
Un démonstrateur hypersonique usiné seulement pour valider l’idée de bords
d’attaque d’un bolide en céramique.
Un premier vol catastrophique qui a failli perdre la machine et son
pilote, la faute à des défauts de conceptions de la motorisation mixte – à la
fois turboréacteur couplé à deux statoréacteurs –, des parties mobiles des
ailes mal dimensionnées et de la programmation du logiciel du pilotage
automatique défaillant.
Mais une belle machine qui valide le procédé et fera plusieurs vols.
D’après le « biographe », elle en fera un second pour faire
revenir l’avion à ses ateliers d’origine dans l’Ardèche.
Puis un troisième qui boucle un tour du monde, par les pôles et en 12
heures (4) validant au-delà de tout espoir le concept.
Un quatrième ensuite au large de Toulon pour faire dégager deux navires
russes qui font « hippodrome » devant la rade au moment des
événements en Ukraine (5).
Enfin deux dernières fois, quand il a été volé par un équipage pirate et justement le 14 juillet 2014, quand il a été récupéré (6).
Enfin deux dernières fois, quand il a été volé par un équipage pirate et justement le 14 juillet 2014, quand il a été récupéré (6).
Là Gustave s’en souvient très bien, puisqu’il est à bord : un sacrée
machine qui a le défaut de ne pas savoir virer facilement à pleine puissance et
préfère naviguer « tout droit ».
Le « 002 » a été fabriqué en Chine. Beaucoup plus gros, il
bénéficie d’une innovation – qui n’en est pas vraiment une, sauf dans son
application à ce cas-là – le « Gel-Birgit », afin de protéger les
céramiques, façonnées d’une seule pièce pour les parties chaudes, destiné à
repousser au plus loin les plasmas qui se forment au contact d’avec les couches
raréfiées de gaz dans les vols emportant une rentrée dans la haute atmosphère à
très haute vitesse.
Il a fait deux vols d’essai, juste pour savoir si la machine répond à son
cahier des charges à basse vitesse (subsonique) et altitude
« normale ».
En revanche, c’est un avion suborbital. Il peut monter en très haute
altitude, hors de l’atmosphère (plus de 100 km) et même au-delà, capable donc
de mettre un jour en orbite un satellite, à condition que celui-ci soit équipé
de son propre propulseur d’apogée pour lui donner l’impulsion nécessaire à sa
satellisation définitive, soit quelques 1.000 m/s supplémentaires.
Comme en aura dit Paul « il
peut se mettre en orbite. Mais il n’a plus assez de carburant pour redescendre
sur le plancher des vaches dans des délais raisonnables. »
Le « Gel-Birgit » fait parfaitement son office et Paul, avec un
équipage réduit, fait un nouveau tour du monde en quelques heures, d’est en
ouest, à latitude constante pour revenir là où il a décollé.
En chine.
Un prototype qui a plusieurs années d’avance sur les projets de Musk et
ses fusées Falcon, sur ceux des associés de Paul Allen et de quelques autres
encore qui visent à réutiliser tout ou partie du lanceur lui-même. Pour juste à
refaire les pleins et encore, pas avec n’importe quel carburant : du
kérosène qualité « aviation » et une grosse bombonne d’oxygène
liquide comme comburant, qu’on trouve facilement sur n’importe quel aéroport
civil.
Une sacrée performance qui n’aura pas de suite immédiatement.
Les chinois ne disposent pas d’ingénieurs qualifiés en nombre suffisant pour
poursuivre, mobilisés qu’ils sont par le développement de leurs propres avions
en concurrence d’Airbus – avec qui ils ont pourtant une usine exploitée en
commun sur le sol de l’empire du milieu – et les avionneurs américains.
L’espace n’est pas la priorité, mais passe d’abord par l’aviation militaire,
avant même l’aviation civile.
Et l’ambition de Paul est de s’attaquer à la conception du
« 003 », un engin orbital, totalement récupérable et nettement plus
gros, pouvant emporter des charges lourdes sur orbite.
Avec son milliard d’euros tiré de la concession des fichiers et logiciels
de la CISA, sans faire de bruit, il en a désormais les moyens.
Est-ce la raison pour laquelle il se montre moins présent ou son côté
taciturne inhabituel est-il dû à autre chose que les équations de vol qui se
bouscule dans la tête ?
Des rappels intéressants et nécessaires pour les lecteurs qui découvrent ce roman.
RépondreSupprimerApparemment, deux lignes de coquilles que je n’ai pas su comment corriger dans la mise en ligne sur mes blogs (en gras) :
1/ Alerte éthique :
http://www.alerte-ethique.com/roman-ultime-r%C3%A9cit/
2/ Alerte éthique
http://www.alerte-ethique.fr/tags/Roman%20Ultime%20R%C3%A9cit/
Bien à vous !...
Haddock
D’autant que c’est une évidence : si I-Cube peut écrire l’avenir « ex-post », après que les événements qu’il rapporte ce soient passés, avec assez de détails pour rendre ses récits crédibles, même à travers d’un ou de plusieurs romans, comment Paul de Bréveuil soi-même pouvait savoir pour la campagne présidentielle, avant qu’elle n’aboutisse ?
Il avait dit, à propos de la concession des droits de la CISA sur sa base de données « qu’il savait », alors qu’il est resté coupé du monde pendant 5 mois ?
Hallucinant…
« Un plus un donnant en général deux et à partir de deux points, on peut tracer une droite, mais seulement à partir de trois points une seule courbe, »
le troisième événement, enfin plutôt le premier, c’est cette histoire de disparition.
Étonnante.
Merci pour cette lecture attentive.
SupprimerPourtant relu deux fois avant mise en ligne...
Corrigerais peut-être plus tard.
Bien à vous !
I-Cube