La
bataille de « Boomerkar »
Avertissement
:
Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure
construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Nous
sommes au carrefour de la bataille qui va vous permettre de capturer le
vaisseau amiral de la flottille de Landditsy à proximité des peuplades à
évacuer et dont vous allez prendre la charge.
Je crois
qu’on arrive un peu avant le moment où l’amiral fait face à une mutinerie. Lui
vient d’avoir un… comment dire ? Un « contact » avec un de ses
ancêtres qui lui fournit un contrordre d’assaut des plus crédibles.
Ses
officiers ne sont pas du même avis.
Nous
intervenons à ce moment-là pour créer une confusion.
Avec la
technique des sauts dans le passé, je n’ai aucun mal à échapper à leurs
agressions et je vais pouvoir mettre hors d’état de nuire leurs drones spatiaux
de combat.
Et puis
je vous propulse au sein même du vaisseau de commandement, juste avant sa mise
en phase de combat.
– Et
comment ça ?
– Mais
avec votre scaphandre préféré ! Vous connaissez, non ? »
Il parle de quoi, là, le mutant ?
Paul ne se voit pas du tout traverser le vide spatial
sur toute la distance en tenue de plongeur. Avec des palmes en sus pour mieux se
mouvoir !
« Vous n’y
êtes pas. Vous l’avez déjà utilisé entre la Normandie et l’Algérie sur votre
planète. Souvenez-vous ! »
Quoi ? Le « truc » qui ne lui a pas
empêché de se fouler la cheville ? (1)
« –
Attendez, Steph… Moi, là je ne comprends pas très bien. Votre… organisation m’a
déjà fait faire deux séjours dans mon propre passé. L’un justement avec ce
« bidule » mal commode…
– Oh, il
a été réparé et même décoré. Il a l’avantage d’avoir été conçu à vos mesures.
– …
Peut-être, mais malcommode tout de même
et l’autre dans une sorte de camping-car. Sans le « machin ».
– Votre
premier saut dans le passé s’accompagnait simultanément d’un déplacement
vectoriel dans l’espace à trois dimensions. Pour cela, à moins de disposer d’un
engin incroyablement vorace en énergie comme notre véhicule actuel, le tout
pour déplacer un simple « moucheron », on peut procéder via
l’équipement d’un scaphandre équipé comme vous l’avez fait la première fois et
d’une série de relais pré-positionnés.
Vous vous
souvenez de ce que vous avez pris pour un OVNI en arrivant au-dessus de votre
lieu de largage en parachute ? »
Oui.
« – Eh bien
il y en avait un au-dessus de votre cave – l’agent Birgit aura profité des
conditions météorologiques pour le dissimuler – pour faire la liaison. C’est
beaucoup moins vorace en énergie et ça ne perturbe pas trop les champs à
proximité.
C’est
exactement la manœuvre que nous avons préparé pour vous.
À
l’occasion de votre second saut vers votre passé, vous n’avez pas eu besoin
d’un déplacement géographique. Souvenez-vous, vous avez pris un aéronef pour
vous rendre dans votre désert et George vous a attendu sagement exactement au
même endroit qu’à votre départ pour la phase de retour.
C’est son
camping-car qui a sauté dans le passé, puis est revenu, avec vous à son bord à
l’aller comme au retour.
– Mais
lui, comment il est arrivé là ?
– Par la
route.
– Par la
route ?
– Oui,
exactement. Son véhicule est arrivé par la voie normale, avec relai, pour
sauter ensuite dans son passé sans mouvement sur la planète. Il a reçu consigne
de se rendre à votre lieu de rendez-vous par la route de votre époque. Et une
fois qu’il a accompli sa mission, il a fait le chemin en sens inverse.
– Les
mêmes relais que je vais devoir poser sur mon prochain parcours ?
– Pas
tout-à-fait. Les vôtres sont des balises. Elles sont composées de deux parties.
La première cartographie précisément l’endroit où elle est larguée. Elle
calcule donc la route empruntée. C’est assez facile. Elle remet ces données à la
seconde partie qui part faire le chemin inverse pour être recueillie par les
véhicules qui vous suivent. Tout simple.
Et durant
votre propre retour à vous, vous les ramassez, pour les détruire, les rendre
inactives, effacer leurs données, les rendre irrécupérables pour fermer le
parcours.
–
Personne ne peut les pirater ?
– Si
naturellement. Mais justement, je reste sur place pour empêcher tout départ
inopiné de « pirates » de la légion. Jusqu’à votre retour. Il faut
vous dire que puisque nous ne détruisons pas le véhicule dont vous allez vous
emparer, ne serait-ce que pour ne pas non plus sacrifier inutilement des êtres
vivants qui y sont cantonnés, ceux-ci resteront dans les parages pendant
quelques temps à bord d’un second véhicule, dit de secours, positionné à
quelques « heures-lumière » en périphérie de ce système stellaire.
Même si
finalement, je vous attendrai non pas vraiment à votre point de départ, mais à
votre cinquième étape pour, à la fois faciliter votre retour à votre époque, et
être certain que personne ne vous suive depuis les bords de la galaxie, dès
qu’ils seront partis.
Vous ne
ferez donc pas 258 sauts, mais 253 avant de me rejoindre. »
Très élaboré : Paul va donc d’abord jusqu’aux
« bords de la galaxie ».
« – En cinq
trajets, effectivement. Mais ensuite, ça va beaucoup plus loin…
– Euh
autre chose Steph. Il faut que je vous dise que si j’ai bien compris la Miss
Birgit, pour ce type d’usage de votre … scaphandre, il faut que je fasse corps
avec lui et qu’il s’agit que je sois totalement enduit d’une sorte de gel
hydrosoluble de façon… jusqu’à intime !
Et moi,
ça me met dans un état impropre à enfiler ledit bidule.
– C’est
prévu. Je vous ai dit que nous avions pensé à votre confort. Vous serez
accompagné de trois cyborgs très élaborés, chargés de votre sécurité, aptes à
satisfaire à tous vos désirs et à géométrie variable…
– À
géométrie variable ? Qu’est-ce donc que cette diablerie ?
– Vous
pourrez leur donner l’aspect et la forme que vous désirerez. Ce n’est pas
infini, mais ils ont un catalogue assez considérable en mémoire. Vous verrez.
Faites-en
bon usage le temps de votre parcours.
Je vous
présente « Alpha », « Bêta » et « Gamma » ! »
Entrent alors trois formes d’humanoïde de taille
identique, revêtues chacun d’une combinaison gris-argenté et ajustée, mais qui
diffèrent par la forme et la couleur de ce qui ressemble à un épiderme : Alpha
est pâle, Bêta est de la couleur caramel un peu cramé et Gamma à l’aspect d’un
asiatique !
« Des
robots… » fait Paul sur un ton dépité.
Pas très féminin d’aspect, en plus…
« Je ne peux pas
faire mieux. Désolé. Mais je vous assure que vous en serez très content pour
assouvir toute votre … bestialité.
Vous
pouvez aller l’équiper ! » fait-il aux cyborgs.
La bataille qui suit est conforme à la fois au
déroulement des événements qui se sont déroulés en ce lieu perdu dans l’espace,
et à ce qui était donc prévu dans les annales de la Garde.
La tactique du Gouverneur Stéphane est simple :
puisqu’il connait très précisément le déroulé et les lieux exacts de ses
interventions, il n’a aucun mal à faire une succession de saut sur la flèche du
temps. De « T », il interrompt les circuits qui l’ont propulsé depuis
son époque, disons « T + 1.000 », pour revenir à « T » dans
un second saut, mais pas tout-à-fait au même endroit. Puis interrompre à
nouveau les « phases », pour passer à « T + 1.000 » et
ainsi de suite.
D’ailleurs, entre chaque « saut », il peut
très bien se passer plus de temps que l’instantanéité apparente en
« T » ne l’exige, par exemple « T + 1.000 » plus « 1 »
ou « 2 », mais peu importe.
Le tout consiste à se présenter à faible distance
devant la partie la plus faible du vaisseau-robot à détruire, à savoir les tuyères
de ses moteurs restées « ouvertes » pour pouvoir se mouvoir et manœuvrer,
avant que l’alerte « combat » ne déclenche les protections
habituelles de champs d’énergie et de déclenchement de feu automatique.
Steph, choisi le moment juste avant le premier tir de
semonce à recevoir : il n’aura pas été le premier à faire feu…
Là, il dégage une bouffée à haute densité de matière
et antimatière simultanément depuis ses tourelles d’assaut, focalisée sur la
partie visée, en même temps que les réacteurs de son vaisseau produit une
accélération compensatrice : c’est que c’est assez « massif » et
à grande vélocité pour avoir un effet « recul » non négligeable.
En général, le dégagement d’énergie sur la cible est
particulièrement destructeur et déstabilise le vaisseau-automatique-cible.
Il assure ensuite la destruction finale par deux
autres tirs du même genre et coupe les circuits de phase temporelle, avant que
les morceaux du véhicule détruit ne viennent polluer son environnement immédiat
au risque de collision.
C’est rapide et imparable, et il recommence sur la
cible suivante.
Compte tenu du parcours pour le moins lent des signaux
électromagnétiques et des photons émis à l’occasion de ces
« décharges » d’énergie, la bataille semble s’écouler sur plusieurs
équivalents-heures, voire équivalents-jours pour un observateur un peu éloigné.
Mais reconstitués, tous ces mouvements créent une
impression de saturation, d’autant plus facilement qu’il n’y a pas de trace du
tireur en déplacement d’une de ses cibles à une autre.
C’était ce qui était arrivé à Paul à Biskra : un
seul bonhomme, mais ils étaient finalement quatre à faire le coup de feu contre
les geôliers de Florence (2).
Là, il n’en verra pas vraiment les effets, ou pas
grand-chose.
Paul se retrouve en effet propulsé, dès avant la
mutinerie dans les entrailles d’une machine dotée d’un champ de gravitation
léger et artificiel.
Un dédale de couloirs, de portes, avec quelques
escaliers à franchir, guidé par les cyborgs qui semblent connaître les lieux
comme le fond de leur poche… qu’ils n’ont pas.
Pour déboucher dans la salle de commandement alors en
plein drame.
L’apparition inopinée de Paul fait son effet.
Il faut dire qu’avec tous les liserés dorés rajoutés
sur son scaphandre, Paul se fait l’impression d’être déguisé en sapin de
noël !
Et comme prévu, il est obligé de faire feu à deux
reprises sur les « augmentés » du bord, alors qu’il a armé et
déverrouillé son arme favorite pendant leur parcours dans les couloirs du
vaisseau. Un mystère, ce 11,43 qui le suit depuis la Normandie…
Des « filles » d’après ce qu’il a pu en comprendre
des explications antérieures de Steph.
Que ça ne se voit vraiment pas trop, finalement :
aucune rondeur « attractive » à se mettre sous la macula.
Hors le fait que leur apparence est plutôt
« rabougrie », pas très grande sans toutefois être des naines,
métissées à des degrés divers, un peu comme « Bêta », s’agitant dans
un langage incompréhensible mais retraduit par Alpha, alors que Gamma se charge
de traduire ses propres ordres et indications à lui dans leur logorrhée à elles,
elles ont la particularité d’être totalement imberbe, pour ne pas avoir un seul
poil visible : pas de cheveu, pas de cils ni de sourcils !
Le reste, il ne sait pas encore.
Ce n’est pas que ce soit « moche », mais ce
n’est vraiment pas très sexy du tout.
D’autant que leur visage reste ovale, avec des yeux
très écartés au plus large de « l’ovalité », avec un nez assez
affreux, équipés de narines épatées mais pareilles à celle des félins, qui se
dessine à partir du tiers du visage et tombe jusqu’au-dessus de la bouche sans
lèvre et assez large pour barrer le milieu du dernier tiers du visage.
Globalement, les bras sont manifestement plus longs
que chez un Sapiens et les jambes plus courtes, pour un buste taillé en forme
de tonneau…
Et manifestement, Paul leur fait le même effet, mais
inverse, avec sa propre pilosité apparente et son aspect… humanoïde
archaïque et musclé !
Pas de quoi en rire…
Cela dit, il fait venir l’amirale Landditsy dans son
ex-poste de commandement et lui donne ses instructions. Pas contente du tout l’amirale.
Mais elle obtempère sans résistance. Qui serait vaine : Paul a encore cinq
étuis parfaitement opérationnels dans son chargeur.
Et il se retrouve affublé d’un pilote nommé Axel.
Une bouille plutôt plus moche que celles de ses
copines – sans aucun cheveux ce qui lui donne un air de cancéreuse – tachetée
de points de rousseur, au visage creusé par ce qui pourrait être des traces
d’acné juvénile, dotée d’une voix plutôt grave et rauque, qui a l’air paniquée
à l’idée de se faire violer.
Ou quelque chose comme ça…
Elle est grosse et molle des parties-molles :
« Vraiment pas mon style ! »
Et puis il est entouré par Alpha et Gamma, pendant que
Bêta contrôle l’évacuation du reste de la troupe des légionnaires à jeter
par-dessus bord.
« Je veux
faire le tour du propriétaire. »
Il aurait parlé chinois…
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