Réapparition
inexplicable
Avertissement
:
Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure
construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
L’archipel est également à 15.037 km ou 9.344 milles, voire 8.120 nautiques
de New-York.
D’une superficie totale et dérisoire – 50 km² – on peut dire que « le volcanisme n’a eu aucune part à leur
formation ». Isolées à 1.200 milles nautiques au nord-est de Maurice
et à 700 milles marins au sud des Maldives, ces îles madréporiques sont fixées
entre les parallèles 04°41’ et 07°39’ sud et les méridiens 70°47’ et 72°41’
est. C’est dire qu’elles sont à une distance sensiblement équivalente des côtes
de l’Afrique orientale, des grands archipels indonésiens, de l’Australie, du
territoire irakien et du Proche-Orient – où se poursuit le conflit
israélo-arabe dans lequel sont impliqués, par le biais des menaces terroristes
islamistes, les États-Unis.
Les Chagos sont enfin ancrées à proximité de l’Asie du Sud où perdure une
rivalité de plus en plus préoccupante entre le Pakistan et l’Inde à propos du
Cachemire, province indienne à majorité musulmane revendiquée par les autorités
d’Islamabad.
Une échappatoire totalement improbable pour « Charlotte ».
Si les îles Chagos sont presque à égale distance des routes maritimes
traditionnelles, vitales pour les puissances industrialisées, elles sont
presque à mi-chemin du canal de Mozambique, qui est un bras de mer entre
l’Afrique orientale et Madagascar, et du détroit d’Ormuz, qui sert de voie de
passage obligée entre le golfe Persique et la mer d’Oman. Les Chagos sont
encore situées à proximité du détroit de Bab El-Mandeb (la porte des Pleurs)
qui met en communication la mer Rouge et l’océan Indien. Le groupe des Chagos
est enfin ancré dans le voisinage des goulots malais et indonésiens – notamment
les détroits de Lombok, de Malacca et de la Sonde – qui comptent parmi les
principaux « verrous » de cette partie du monde dès lors qu’ils
assurent le passage de tous les navires en provenance ou à destination des pays
de l’Extrême-Orient et des Philippines entre l’océan Indien et le Pacifique,
via la mer de Chine méridionale et la mer de Célèbes.
Des zones surveillées comme le lait sur le feu : difficile de passer
inaperçu pour quiconque.
C’est dire l’importance de ces îles sur le double plan géopolitique et
géostratégique pour les États-Unis, désormais capables d’intervenir – à partir
de la décennie 1970 – dans les moindres délais dans tous les recoins de cette
partie du monde.
Recouverts d’une végétation où dominent les filaos (casuarinas) et les
cocotiers, la soixantaine d’atolls et d’écueils coralliens émergent de quelques
mètres à peine au-dessus des flots (15 mètres pour le point culminant). Ils
sont rassemblés en six composantes principales, elles-mêmes éparpillées autour
du grand banc des Chagos qui s’étend sur 180 km d’est en ouest et de 120 km du
nord au sud. À l’exception de quelques récifs, ce banc est principalement un
atoll immergé d’une forme ovale irrégulière dont la couronne, « très accore vers le large », est
couverte par 7 à 20 mètres d’eau tandis qu’à l’intérieur, les profondeurs
peuvent croître jusqu’à 90 mètres.
Dans la partie septentrionale et l’extérieur du banc se détachent deux
mini-archipels : les îles Salomon ou Onze-Iles à l’est et Peros Banhos (27
îlots) à l’ouest.
Sont également postés en sentinelles mais sur la bordure immédiate du banc
des îlots qui ont été toujours inhabités : au nord, l’île Nelson ; à l’ouest,
les Trois-Frères, l’île de l’Aigle, flanquée de l’île aux Vaches marines, et
l’île Danger. Il faut encore mentionner au sud-ouest le groupe des îles Egmont.
Le climat de Diego Garcia est tropical. Il est caractérisé par son
humidité atmosphérique et ses températures modérées par les alizés. Les
précipitations atteignent cependant environ 2.500 millimètres par an. De par sa
proximité avec l'équateur, Diego Garcia n'est pas soumis au passage des
cyclones.
La végétation de Diego Garcia est représentée par une forêt tropicale
couvrant la totalité des terres émergées de l’atoll. Celle-ci est
essentiellement composée de cocotiers et de bois de fer.
Cette forêt est le lieu de vie de crabes, dont des crabes de cocotier, de
lézards, de geckos, d'insectes, d'oiseaux tropicaux ainsi que des poules et des
ânes retournés à l'état sauvage. Des espèces invasives se rencontrent sur Diego
Garcia telles le rat qui affectionne particulièrement les œufs d’oiseaux et de
tortues marines ce qui provoque d’importants dégâts parmi ces populations
animales.
La faune maritime est abondante avec plus de 700 espèces recensées qui
bénéficient des eaux parmi les plus pures au monde. Ces espèces aquatiques se
trouvent en grande majorité au niveau du récif corallien qui entoure les atolls
et qui compte parmi les récifs les plus sains du monde.
Enfin, dans la partie la plus méridionale de l’archipel mais très
nettement à l’extérieur du banc, pratiquement au cœur de l’océan Indien, émerge
la plateforme la plus vaste de l’archipel des Chagos par sa superficie (une
quarantaine de km²) et celle qui fut la plus peuplée jusqu’en 1971 : l’île de
Diego Garcia.
Son sort est lié par un traité. Après avoir décrété, dans son article 1er,
que le « Territoire demeurera sous
la souveraineté du Royaume-Uni », il dispose en effet dans son article
11 que « le gouvernement des États-Unis
et le gouvernement du Royaume-Uni prévoient que les îles resteront disponibles
pendant un laps de temps indéterminé afin de répondre aux besoins éventuels des
deux gouvernements en matière de défense. En conséquence, après une période
initiale de 50 ans, le présent accord demeurera en vigueur pendant une période
supplémentaire de 20 ans, à moins qu’un des deux gouvernements, deux ans au
plus avant la fin de la période initiale, notifie à l’autre sa décision d’y
mettre fin, auquel cas le présent accord expirera deux ans après la date de
cette notification ».
Passant outre aux objections formulées par les États riverains – notamment
par l’Inde et par le Sri Lanka – et concrétisant une intention exprimée dans ce
traité, les deux États occidentaux sont allés plus loin à la suite d’un
entretien au sommet à Camp David entre le Président américain Richard Nixon et
le Premier ministre britannique Edward Heath.
Dans un communiqué conjoint, daté du 15 décembre 1970, ils ont en effet
annoncé leur intention de signer un nouvel accord en vue d’installer, non une « base
militaire » proprement dite à Diego Garcia, mais une « station commune de communications par satellites » afin
de combler un vide dans le système de communications des États-Unis et de la
Grande-Bretagne dans une région hautement stratégique où la pénétration navale
soviétique était de nature à préoccuper, à l’époque, les deux pays.
Formellement conclu le 24 octobre 1972 et entré en vigueur le jour même,
le deuxième accord anglo-américain est appelé à rester en vigueur aussi
longtemps que le premier.
Le choix de Diego Garcia est compréhensible. Cette île est située à
proximité de quatre grandes masses continentales environnantes : Afrique,
Antarctique, Asie et Australie. Portant le nom d’un capitaine portugais qui la
découvrit en 1532, pratiquement inconnue du monde de la géostratégie avant
1965, très difficile à trouver sur un atlas normal et ne semblant pas, jusqu’à
cette date, digne de figurer dans l’Encyclopædia Britannica, Diego Garcia a été
choisie en raison de sa position privilégiée.
L’atoll est semblable à un « porte-avions
indestructible » posé à proximité duquel passent nécessairement tous
les navires et aéronefs qui veulent traverser l’océan Indien de part en part.
Mais ses caractéristiques physiques ont également été décisives pour les États-Unis
lorsqu’ils ont voulu installer une base militaire aux Chagos.
Étendue sur la quasi-totalité de la couronne d’un atoll allongé et presque
complètement fermé qui rappelle la forme d’un fer à cheval, Diego Garcia est la
plus vaste des îles Chagos avec sa superficie de quelque 40 km². Basse,
sablonneuse et sans relief, l’île s’étire sur 25 km. Dans sa partie la plus
resserrée, sa largeur est de l’ordre de 5 km (lagon compris).
Quant à la couronne récifale, elle a une épaisseur moyenne de quelques
centaines de mètres et une largeur maximale de 3 km. Elle abrite un immense
lagon interne – cas plutôt rarissime – dont la largeur extrême peut atteindre
10 km et la profondeur, 31 mètres.
Capable d’accueillir une véritable armada de navires de surface, y compris
des porte-avions, et de sous-marins nucléaires, le lagon n’est toutefois
accessible que par le nord.
Entièrement supportés par le gouvernement de Washington, les nouveaux
travaux d’aménagement tous azimuts ont eu pour objectif de créer une véritable
base militaire.
Au fil des ans, cette plateforme a été érigée au rang de complexe
aéronaval ultramoderne, permanent et polyvalent, destiné à servir bien au-delà
de 2016 – date d’expiration du bail initial de 50 ans – et pour lequel les
Américains ont déjà dépensé des centaines de millions de dollars, d’abord pour
son édification, puis pour son extension et, maintenant, pour son entretien et
son utilisation.
De fait, une décennie après avoir été l’un des pivots des raids aériens
dirigés contre l’Irak pendant la guerre du Golfe – lors de l’opération « Tempête
du désert » menée après l’invasion du Koweït par l’armée de Saddam Hussein
dans la nuit du 1er au 2 août 1990 –, la base de Diego Garcia est
devenue l’une des têtes de pont du dispositif militaire américain dans l’océan
Indien, lors la guerre engagée contre le gouvernement pro-taliban de Kaboul et
les membres opérationnels des réseaux islamistes de l’organisation Al-Qaida.
Concrètement, dans le cadre de l’opération « Liberté immuable »,
la base de Diego Garcia a été largement utilisée par l’aviation américaine –
notamment par les superbombardiers B-52 – qui a pilonné de jour comme de nuit
de vastes zones abritant les forteresses talibanes installées en Afghanistan
ainsi que les repaires des combattants d’Al-Qaida dans les grottes de la région
montagneuse de Tora Bora dans l’est du pays avant de les chasser du pouvoir le
12 novembre 2001 et d’installer un régime démocratique de transition à Kaboul
dès le 24 novembre suivant.
La création du TBOI en 1965 au mépris des droits des populations
autochtones et sa militarisation croissante à partir de la décennie 1970 ont,
dans une très large mesure, contribué à assurer la déstabilisation de la région
de l’océan Indien, devenue dès lors une « zone de convoitises » pour
les grandes puissances maritimes. Cependant, cette double initiative
occidentale et la riposte prévisible de l’URSS a suscité les critiques les plus
vives de la part des États riverains. Prenant de plus en plus conscience du
danger, ces derniers se prononcent pour la suppression des bases militaires
étrangères dans l’océan Indien et proposent, depuis 1971, la transformation de
cet espace en zone de paix.
Certes, la rivalité idéologique Est-Ouest a pris fin avec l’implosion en
1991 de l’Union soviétique en tant que superpuissance et État fédéral. Mais il
est clair aujourd’hui que cette fin heureuse et inattendue ne sonne pas pour
autant le glas de l’unique base américaine dans l’océan Indien.
Les autoroutes des hydrocarbures et des matières premières stratégiques
qui traversent l’océan Indien ne paraissent-elles pas trop importantes pour que
l’Aigle américain, conscient à la fois de son leadership aujourd’hui incontesté
et de ses responsabilités au niveau planétaire, ne se retire spontanément de
cette zone ?
Au moment où par ailleurs l’opinion publique américaine exige de nouveaux
résultats concrets, décisifs et surtout durables dans la « guerre contre
le terrorisme international anti-occidental » en général et contre le
terrorisme anti-américain en particulier après le renversement réussi du régime
des Talibans d’Afghanistan, les idées sur la « crédibilité » et la
« théorie des dominos » forgées par le Président Ronald Reagan et
reprises à son compte par le Président George Bush et leurs successeurs – Bill
Clinton et George W. Bush – ne vont-elles, pas de surcroît, continuer à
paralyser la vision que la superpuissance américaine a des risques d’un
changement en profondeur ?
Certes, dans la dernière résolution 56/16 relative à la création d’une
zone de paix dans l’océan Indien, l’Assemblée générale des Nations unies
« se déclare de nouveau convaincue
que la participation de tous les membres permanents du Conseil de sécurité et
des principaux utilisateurs maritimes de l’océan Indien aux travaux du Comité
spécial est importante et faciliterait grandement un dialogue bénéfique à tous
sur la voie de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région de
l’océan Indien ».
En raison précisément d’une opposition tenace des États-Unis, de la France
et de la Grande-Bretagne, la résolution 56/16 n’apporte concrètement rien de
nouveau en la matière par rapport au « vote historique » du 16 décembre
1971, de la résolution 2832 au profit des Chagossiens qui ne se comptent
qu’environ 4.000.
Ce qui ne pèse pas vraiment beaucoup…
Et Paul de Bréveuil réapparaît, comme si de rien n’était, à bord hors-bord
semi-rigide, en panne d’essence et récupéré par une vedette de patrouille
britannique, accompagné de trois « vahinés » locales particulièrement
maigres et dénutries, dont une très mal en point, 5 mois après sa disparition
depuis « l’autre côté du globe », lui aussi très amaigri et
légèrement vieilli.
Sommairement interrogé par les services américains qui reconnaissance en
lui « Charlotte », leur double médaillé du Congrès et de la Liberté,
il est très vite récupéré par les autorités britannique pour être aussi Pair du
Royaume, anobli par la reine pour ses activités autour des JO de 2012 de
Londres. (1)
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