Préparatifs
Avertissement
:
Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure
construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Une bataille, même spatiale et cosmologique, menée par
la Garde, même contre des vaisseaux de guerre les mieux armés de la légion et
servis par des troupes et officiers au top de leurs compétences, c’est comme un
jeu d’enfant.
Absolument imparable !
Et pour cause.
Non seulement la Garde, qui vient du futur et maîtrise
les sauts « dans le passé », possède vraisemblablement les meilleurs
documents archivés de la vie de l’univers en plus de cartes du cosmos en quatre
dimensions, et il lui suffit alors de se conformer à « ce qui est déjà
marqué », puisque c’est marqué « comme ça », mais en plus le
mutant Steph l’Ultra, a par conséquent prévu de collecter des informations
essentielles, là encore en quatre dimensions et de façon très précise, de sa
propre intervention en disposant préalablement cinq sondes
« passives » orbitant autour du système Boomerkar en temps voulu.
C’est-à-dire « avant » l’arrivée de la
flottille de la Légion de l’amiral Landditsy.
Simple…
Ayant ainsi tout le déroulé des opérations, en trois
dimensions spatiales plus celle du temps qui avance de présents en présents, il
a pu prendre connaissance, presqu’intime, des opérations de la Légion qui a
d’abord consisté à chasser les Krabitz des planètes et étoiles
« extérieures », à la fois en usant de la puissance de destruction
des véhicules de sa flottille et en empoisonnant avec des cyanobactéries
extrêmement voraces et efficaces l’environnement des « touffes
d’herbe », vers Boomerkar, puis des planètes du système « Boomerkar »
vers les deux dernières avec pour ambition de finaliser son génocide à coup de « chocs
énergétiques ».
Et ses vaisseaux sont équipés pour ça.
Pour lui, il fallait faire rapidement, d’une part
parce que c’est la mission que la « Haute autorité » lui avait confiée
– et son avancement pouvait en être accéléré – mais aussi parce que la flotte
est mobilisée par ailleurs pour réduire la rébellion de Qarassa, ces peuplades
autochtones qui ne trouvent rien de mieux à faire, après être sorties de leurs
planètes, de s’enrichir en pillant et piratant le trafic de vaisseaux-cargos
qui circulent sur les lignes commerciales entre les diverses civilisations de
leur coin de la galaxie.
Un transfert rapide s’impose donc à ce moment-là.
Et il est pressé de réussir.
Les sondes de la légion n’ont pas su détecter les
« intrus » de la Garde, dissimulés dans les ceintures d’astéroïdes
éparpillées autour d’astres plus massifs, composant soit des satellites
naturels, soit des « protoplanètes » en devenir, comme il arrive
souvent.
Et les sondes de la Garde peuvent ainsi donner de
précieuses informations ensuite recoupées avec les autres données disponibles
en archive.
Paul de Bréveuil, alias « Charlotte »
participe à cette phase finale de la bataille.
Après son enlèvement et « son initiation »
par le « gouverneur Stéphane », à l’occasion de son repos, la machine
retourne à son présent. C’est-à-dire … dans le futur lointain.
Puis « ressaute » dans son passé, au moment
de la dite bataille sur les lieux de celle-ci. Dans l’intervalle, Paul, après avoir pris une
connaissance sommaire des événements qu’il va vivre, est prié de préparer son
intervention directement sur l’appareil de l’amiral Landditsy.
« – Mais
vous faites ça comment ?
– Je
crois que l’agent Birgit vous l’a déjà expliqué. Le saut vers le passé est très
encadré et n’existe que quand il est évident qu’une de nos machines a pu y
procéder.
– Que sont
devenus Birgit et George ?
– Je n’ai
pas à répondre à cette question, figurez-vous. D’autant que l’une d’entre-elle
relève de mon futur à moi-même. Que j’ignore.
– Comment
ça ?
– Birgit
appartient à mon passé. Un excellent élément antérieur à la création de la
Légion et par conséquent de la Garde.
–
Ah ?
– C’était
une « augmentée ». Elle a été, comme vous, enlevée à son époque, pour
réaliser votre jonction et piloter l’opération que vous avez vécue, la première
je crois, propre à votre époque et à l’enlèvement de votre… moitié à vous ! »
Une « augmentée »… Il va falloir qu’il
comprenne un jour ou l’autre.
« Les
« augmentées sont des homos, comme vous, comme moi, dont le génome est
« travaillé » par Sapiens. Ils ont des capacités physiques et
intellectuelles « augmentées » par différentes techniques
d’ingénierie notamment génétiques.
D’ailleurs,
je crois me souvenir que ces sciences du vivant apparaissent à votre époque et
vous allez même être projeté à votre époque, à votre retour de mission, pour
mettre un terme à l’une d’entre elle qui reste anticipée pour… votre époque. »
Pas sûr, pas sûr…
« – En
revanche George est probablement un cyborg de haute génération issu de mon avenir.
– Haute
génération ?
– Il me
semble qu’il a une conscience de lui-même et aurait été capable d’empathie.
Tout ce dont les nôtres ne sont pas encore capables à mon époque à moi.
– C’est
vrai qu’il m’a semblé être doté d’un certain sens de l’humour, de quelque
autodérision et a pris son pied à surfer sur les vagues du pacifique à mon
époque… à moi, quand il m’a balancé en pleine guerre du Koweït.
– Ah oui,
ce conflit interminable du Moyen-Orient de votre siècle…
– Et
alors ? Quelle différence entre « augmenté » et « amélioré » ?
– Les
« améliorés » sont des « augmentés » mais qui ont atteint,
par l’effet des progrès de l’ingénierie génétique, une relative
« immortalité ».
Nous
disons relative, parce que même pour nous, les « Ultras », nous ne
sommes pas vraiment immortels. Au moins autant qu’eux. Il arrive un moment de
notre existence où nous nous « endormons ».
Alors
certes, nos mémoires et matières peuvent être conservées indéfiniment et
« réactivées » n’importe quand, elles peuvent être également
dupliquées, clonées, répliquées, mais il nous arrive à tous de ne pas souhaiter
persister dans le monde des vivants.
Et nous
nous éteignons.
À noter
un détail qui reste important pour vous le Sapiens originel et … à peine
évolué.
La
différence physiologique entre nos quatre espèces tient à leur mode de
reproduction.
Vous, les
Sapiens et les « augmentés », êtes des vertébrés, sexués, vivipares. »
C’est un peu ça…
« Les
« améliorés » sont toujours des vertébrés, mais sont devenus des
« ovipares » asexués. »
Pardon ?
« – En fait
il n’y a qu’un seul sexe. Celui des femelles. Elles pondent des
« œufs », des ovules, tout-à-fait naturellement et en prélèvent
quelques-uns avant nidification pour les ensemencer avec des gamètes issues
d’autres ovules. C’est du génie génétique-appliqué.
– Eh
bien, ça doit être gai un monde pareil, je veux dire sans sexe !
– Une façon
comme une autre de goûter aux joies de l’existence. Et puis ça permet de
progresser sans sentiments négatifs, tels que l’envie, la jalousie, l’orgueil,
la luxure débridée qui génèrent souvent des querelles, des violences
colériques, des guerres et leurs atrocités. Des plaies de votre espèce Sapiens
si belliqueuse.
– Probablement…
Mais comment font-elles pour réaliser une gestation complète ?
– Oh,
ça ? Mais même à votre époque vous avez déjà mis au point des machines qui
font ça très bien !
– Ah
bon ? Je ne suis pas au courant…
– Alors
c’est que ça va venir.
– Et
vous, les « Ultras », qu’est-ce qui vous différencie ?
– Nous
somme également des ovipares, mais pour être à la fois des non-vertébrés et de
vrais hermaphrodites, nous sommes encore plus … autonomes. Nous nous dupliquons
par clonage et manipulation de cellules souches, éventuellement enrichies. Vous
remarquerez que ça nous met à l’abri des diverses distorsions comportementales
liées à vos natures torturées pour être avant tout bestiales.
Mais il
n’y a pas que ça. Par exemple, vous savez déjà que je reste sensible aux champs
dans lesquels nous sommes plongés. Vos sens à vous, les six, dont un est
formidablement atrophié, ne nous sont pas vraiment utiles. Et puis, il y a
d’autres mutations dont je bénéficie, qui nous séparent de votre espèce
particulière.
– Comme
quoi ?
– Juste
un exemple. J’ai un cortex comme le vôtre, mais ce qui vous sert de nerfs, qui
commandent vos muscles, vos organes, vous renseignent sur votre environnement
par vos sens, sont chez nous des prolongements de l’équivalent de vos neurones.
– Ah
oui ?
– Eh
oui !
–
Intéressant. Combien de mutations génétiquement stables entre moi et
vous ?
–
Plusieurs dizaines. Je vous rassure, toutes ces « variantes » peuvent
cohabiter. Pas toujours en harmonie, mais ça cohabite et se développe
normalement, surtout quand on intervient de temps en temps, bien évidemment.
–
Naturellement… Puisque vous disposez d’une « intime connaissance »
du, des déroulés historiques.
– Il n’y
en a qu’un seul. Seul l’avenir est incertain. Même si nous sommes rassurés sur
ce point, puisque nous-mêmes, nous recevons des « impulsions »
exactement comme vous. Venant de notre futur.
– Je
vois : une longue chaîne de savoirs sur les devenirs.
– Un seul
devenir, mettez-vous ça dans la tête, Paul.
– Et le
tout contrôlé par une organisation politique optimisée, je suppose ?
– Je n’ai
pas à vous en parler. Vous imaginerez bien que ce que vous voudrez. Sachez
seulement que l’univers est peuplé d’une quantité incroyable de formes de vie,
de la plus microscopique à la plus montreuse. Vous allez d’ailleurs en croiser,
de la taille d’un planétoïde. Pas toujours dangereuses, mais d’après mes
données, il va vous falloir faire usage des moyens de destruction de votre
vaisseau pour « ouvrir un passage » un laps de temps suffisant pour
faire passer les cargos-Krabitz et revenir. Étape 95.
– Étape
95 ?
– Je vous
explique. Vous allez prendre le vaisseau amiral de Landditsy avec mon aide.
C’est pour cette raison que je suis là. Après une courte bataille. Puis vous
allez ouvrir un chemin jusqu’au-delà de l’horizon de l’univers vers la matière
noire qui fera un excellent terreau pour les Krabitz, dont on peut imaginer
qu’ils vont pouvoir se développer sans limite.
En tout,
130 étapes par un cheminement qui nous échappe. Tout ce qu’on sait, c’est que
vous serez aidé d’un pilote de la légion, qui va vous guider jusqu’à la sortie
de la galaxie, puis que vous suivez ensuite les crêtes gravitationnelles vers
les points les plus froids de l’univers.
Vous
savez, ces déficiences, des faiblesses du rayonnement fossile. »
Paul en a déjà entendu parler. Mais pas des
« crêtes-gravitationnelles ».
« – La
gravitation universelle est une force d’attraction qui s’exerce sur la matière.
La matière n’est d’ailleurs qu’une cendre d’énergie. Qui dit
« attractivité » dit, selon les équations des symétriques,
« répulsion ». Et l’un comme l’autre de ses champs de force créent
des « vallées », où s’accumule la matière qui donne ces magnifiques
galaxies qui peuplent l’univers visible, et forment des « crêtes » là
où il n’y en a pas…
Ce sont
là où se trouvent les champs d’énergie les plus faibles qui finalement ont
l’avantage de ne recéler que très peu de matière et donc présentent très peu d’obstacles
à votre progression.
Vous retenez
tout ça, parce que je ne serai plus là pour vous le rappeler…
–
J’enregistre. Savez-vous que je ne sais pas vraiment piloter vos engins ?
–
Naturellement. Vous serez aidé en cela par un pilote de la légion, vous ai-je
précisé Axel.
– Un
otage ?
– Un
volontaire désigné d’office. Mais qui compte revenir. Vous pouvez lui faire
confiance.
Vous
poserez donc à chacune de vos étapes des balises qui traceront automatiquement
le parcours à faire pour tous les vaisseaux Krabitz qui vous suivront.
–
Pourquoi des étapes ?
– Pour
deux raisons : le cheminement le plus sûr dans l’espace n’est pas la ligne
droite. Il faut éviter les obstacles et l’engin dont vous allez vous emparer
est équipé pour, non pas les éviter, puisque lui va toujours tout droit, mais
pour les détecter. Vous verrez. Dès qu’il y a un problème sur la trajectoire,
les dispositifs de sécurité vous rendent maître de la manœuvre. Et puis, ils ne
sont pas non plus infaillibles : il faut les entretenir, les réparer, les
recharger. Ce qui impose des arrêts durant votre parcours, des étapes.
– 130
donc ?
– 129 en
réalité. Avec une mention spéciale pour le 95ème.
– Parce
que ?
– Vous
verrez bien une fois arrivé sur place. En revanche, une fois votre voyage
terminé, il vous faudra faire le chemin à rebours et vous ramasserez les
balises laissées à l’aller afin de fermer définitivement le passage vers le
nouveau lieu de vie des Krabitz.
C’est
pour cette raison que personne ne saura jamais, au moins jusqu’à mon époque, où
se ils se trouvent.
– Ok,
ok ! Je vois. Et maintenant, quel est donc le programme des
réjouissances ? »
À ce mot, le gouverneur-Stéphane éclate de rire, ce
rire si incroyable qui sort de son orifice buccal étroit et montre ses petites
dents-de-lait…
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