Pour nous offrir une analyse pertinente…
Même si ce n’est pas « décapent » et en tout
cas pas irréfragable, on peut quand même noter qu’en s’impliquant directement
dans la guerre que la Russie livre à l’Ukraine, la Corée du Nord renforce l’axe
qu’elle forme avec la Russie et la Chine, ce qui d’ailleurs suscite
l’inquiétude de la Corée du Sud et du Japon.
Dès lors, ces deux derniers pays se rapprochent de l’Otan comme l’ont fait la Suède et la Finlande.
Du coup, les théâtres européen et asiatique sont plus interconnectés que jamais.
C’est ce qui apparaît désormais plus nettement et nous rapporte la « trouveuse » qui inspire ce billet.
On se souvient qu’en octobre 2024, la révélation de la
présence de militaires Nord-coréens sur le front russo-ukrainien et de
leur engagement aux côtés des forces russes dans la guerre de haute intensité
déclenchée par « Poux-tine » a suscité un choc et un vrai malaise.
Dans les mois suivants, les services de renseignement de Séoul et de Kiev ont d’ailleurs évoqué le déploiement de jusqu’à 12.000 soldats Nord-coréens dans la région russe de Koursk, où avait alors lieu une incursion ukrainienne, candidats à se faire tailler des croupières par les soi-disant « néonazis » locaux.
Ou quand des régimes autoritaires disent vouloir piétiner ceux d’un autre siècle : Il y en a qui ne se décident décidément pas à vieillir….
Cet envoi de troupes combattantes a révélé l’ampleur
de la coopération militaire russo-nord-coréenne et la proximité existante entre
les deux régimes depuis la visite de « Poux-tine » en Corée du Nord
en juin 2024.
Il était déjà établi que Pyongyang livrait des armes et des munitions à Moscou, mais le flou persistait sur le contenu de leur partenariat stratégique et de leur engagement de défense mutuel.
L’analyse la plus courante était qu’en échange de ses livraisons d’armements, « Kim-Tout-fou » escomptait des transferts de technologies et d’expertise pour ses programmes d’armes. Ceci sans négliger une indispensable assistance économique et un approvisionnement dans les domaines de l’énergie et des denrées alimentaires.
On sait désormais que ce
« deal » inclut également l’envoi de
militaires Nord-coréens sur le théâtre ukrainien.
Un millier d’entre eux
auraient été tués et 3.000 sérieusement
blessés durant les trois premiers mois de leur déploiement.
Ces chiffres très élevés s’expliqueraient par leur
manque de familiarité avec le combat actif mais aussi par leur exposition en
première ligne par le commandement russe… qui en a abusé.
Cinq mille spécialistes du génie et mille démineurs Nord-coréens
auraient également rejoint la région de Koursk à partir de septembre 2025.
Parallèlement, le nombre d’ouvriers Nord-coréens envoyés sur les chantiers de construction russes augmente, révélant un peu plus combien les renforts humains que Pyongyang envoie sans s’inquiéter de leur emploi s’avèrent profondément nécessaires pour une Russie qui épuise sa population.
Et dont on sait qu’elle coûte cher alors qu’elle aura bien entamé sa transition démographique avec un peu d’avance sur tout le monde.
D’ailleurs, à titre personnel, je m’inquiète : Il
y a manifestement un lien de cause à effet qu’on ne veut pas m’expliquer entre
le déclin de la natalité dans un pays et son régime politique qui se referme
sur lui-même…
Où sont les causes, où sont les effets ?
Pour autant, on peut estimer qu’un contingent de 12.000
soldats et officiers constitue une quantité dérisoire pour un pays comme la
Corée du Nord, qui dispose de plus d’un million d’hommes sous les drapeaux.
D’autant que cette implication n’a pas vraiment changé le cours de la guerre russo-ukrainienne.
Mais elle n’a pas non plus incité les États européens à s’engager davantage militairement, par crainte de provoquer une escalade russe.
C’était peut-être l’effet recherché, en tout cas à Moscou…
L’année 2025 aura vu tergiverser les occidentaux alors que les États-Unis entamaient un désengagement stratégique assumé avec l’arrivée opérationnelle de « Trompe » à la Maison Blanche, confortant directement la posture russe jusqu’à en devenir le porte-drapeau des exigences moscovites pour un cessez-le-feu…
C’est en Asie, à Séoul comme à Tokyo, que cette
présence militaire Nord-coréenne sur le théâtre européen a probablement suscité
le plus d’inquiétudes et a été perçue comme une menace directe et sérieuse.
On peut aussi y voir le résultat du fiasco diplomatique de l’administration « Trompe » (la première) sur le dossier Nord-coréen, amplifié par l’arrivée en 2022 de l’ultra-conservateur Yoon Suk-yeol à la tête de la Corée du Sud (pays en transition démographique bien entamée, une fois encore…).
Celui-ci, à peine nommé, avait adopté une ligne particulièrement offensive face à Pyongyang, n’hésitant pas à évoquer l’éventualité que son pays se dote de capacités nucléaires.
Ces dernières années, humilié par l’absence de
résultats après ses deux rencontres au sommet avec « Trompe » en 2018
et en 2019, alors qu’il espérait une levée partielle des sanctions, le
dictateur Nord-coréen n’a eu de cesse de reprendre une stratégie de
provocation, notamment vis-à-vis de la Corée du Sud, bouc
émissaire tout désigné de sa perte
de face qui a l’avantage « tactique » d’être « sur place »…
En plus, ils parlent la même langue, ce qui facilite
les choses !
L’épisode de « Conard-virus » et la fermeture totale du régime de 2020 à 2021 n’auront fait qu’accentuer ce retour de balancier vers une diplomatie extrême dont la multiplication des tirs de missiles balistiques tout au long de 2022 aura été une manifestation spectaculaire.
Le rapprochement avec la Russie, autre « paria », lui
aussi sous embargo et en quête de munitions, aura permis à « Kim-Tout-fou »
de raffermir sa stature d’homme d’État et de se
poser en allié indispensable de Moscou.
La chaîne de causalités politico-diplomatiques qui
aura conduit à cette situation, à bien des égards impensable, ne fait
qu’arrimer davantage la sécurité de l’Europe à celle de l’Indopacifique (où la « Gauloisie-Tahitienne »
a encore une présence pluriséculaire).
Une équation qui n’a pas été clairement analysée par l’Union européenne et beaucoup de ses États membres, en dépit des ambitions dans le domaine de la sécurité et de la défense affichées dans les nombreuses stratégies indopacifiques publiées à Bruxelles ces dernières années (dont celle de la « Gauloisie-Ruinée », de l’UE, de la « Teutonnie-atone » et des « Bataves-flamands »).
L’environnement diplomatico-militaire de ce
rapprochement russo-nord-coréen n’est pas sans rappeler la guerre de Corée dans
laquelle l’alliance entre Kim Il-sung (le grand-père de l’actuel dirigeant Nord-coréen)
et Joseph Staline a joué un rôle majeur. Ce conflit emblématique de la guerre
froide, à savoir la guerre de Corée, a pérennisé la partition de la péninsule
en deux régimes distincts, fortement opposés, tout en redistribuant les
équilibres stratégiques régionaux.
Les États-Unis se retrouvaient durablement ancrés en Asie de l’Est et leurs deux principaux alliés, le Japon et la Corée du Sud, constituaient un front mobile autour d’un bloc communiste formé par la Corée du Nord, l’Union soviétique et la Chine maoïste. La différence majeure aujourd’hui réside dans le fait pour Washington, qu’à l’époque, l’Asie constituait un théâtre secondaire par rapport à la primauté stratégique du « monde occidental »… atlantiste.
Or, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les
administrations « ricaines » successives n’ont de cesse de réaffirmer
l’identité pacifique des États-Unis et l’importance décisive des enjeux indopacifiques.
Mais si l’administration « Trompe-bis », focalisée sur la Chine –
rival systémique – monnaye désormais son assistance à ses alliés européens, le
Japon et la Corée du Sud se montrent particulièrement proactifs dans leur
soutien multidimensionnel à l’Ukraine.
La question se pose désormais en Corée du Sud de savoir si le voisin du Nord mène en Russie une guerre par procuration et comment y répondre.
En se servant de l’Ukraine pour se rapprocher de la Russie, Pyongyang opérationnalise ses moyens conventionnels, peu rodés au combat réel, en envoyant ses troupes s’aguerrir sur le front russe.
Conjuguant à terme capacités nucléaires, balistiques et conventionnelles, le régime des Kim gagne en crédibilité face à l’alliance Washington-Séoul-Tokyo : Il démontre ainsi qu’il n’est plus dans une logique de survie mais d’affirmation de puissance aux côtés de ses pairs !
Ce qui change tout…
D’autant que durant des années, Pékin a fait ce qu’il
fallait en termes d’assistance humanitaire et économique pour éviter que le
régime Nord-coréen ne s’effondre et que les États-Unis n’en profitent pour
orchestrer avec la Corée du Sud une « réunification » en leur faveur.
Désormais, la Chine doit jouer le même rôle vis-à-vis de la Russie et éviter que celle-ci ne s’épuise dans sa guerre d’agression. Le soutien Nord-coréen est donc bienvenu, dans la mesure où Pékin ne peut trop ouvertement aider Moscou. En revanche, la Chine s’irriterait de ne pas être en position dominante au cœur de cette nouvelle construction triangulaire autour duquel se construit l’alternative supposée multipolaire proposé au « Sud-Global » et aux « BRICS++ » qui tentent de se fédérer.
Il n’en reste pas moins que la réalité de cette forte
conjonction d’intérêts entre la Chine, la Russie et la Corée du Nord –
illustrée notamment par la première rencontre simultanée entre leurs leaders,
le 3 septembre dernier à Pékin, à l’occasion d’un défilé commémorant le 80ème
anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale (on vit encore et toujours
dans un passé dépassé… ce qui évite d’avoir à faire un bilan sur les futurs
annoncés !) – renvoie à une coalition d’opportunité particulièrement
dangereuse pour la sécurité européenne.
Des réalités que ni Bruxelles, ni Washington n’ont su, ou voulu prendre en compte pour le second, pour qui l’aide militaire à Kiev s’est en définitive muée en opportunité commerciale.
Plus fondamentalement, le rapprochement entre la
Chine, la Russie et la Corée du Nord (auquel les cercles stratégistes « ricains »
rajoutent l’Iran sous l’acronyme CRINK, China, Russia, Iran, North Korea, à vos
souhaits !) tend à constituer un front anti-occidental face à un ensemble
euro-atlantique fragmenté.
Il affirme d’ailleurs un certain niveau de cohérence alors que les États-Unis n’entendent plus assumer leur rôle de leader traditionnel du libéralisme international.
Aux côtés de la Chine et de la Russie, la Corée du Nord contribue ainsi au narratif d’un Sud prenant sa revanche contre un Nord donneur de leçons et pratiquant les doubles standards quant au respect du droit international.
Et le phénomène le plus marquant résultant de la
constitution de l’axe Russie-Corée du Nord-Chine est la porosité entre les
théâtres asiatique et européen, les pays d’Asie s’impliquant désormais
davantage dans les questions de sécurité européenne.
L’intérêt grandissant de Séoul et de Tokyo envers l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et leur souci d’accroître la coopération avec l’Alliance en élargissant les interactions conjointes à travers le mécanisme de Dialogue Otan-pays partenaires de l’Indopacifique (Australie, Corée du Sud-Japon-Nouvelle-Zélande) en témoigne.
L’ancien président Yoon (il a été destitué en avril 2025) a manifesté son soutien à l’Ukraine dès 2022 par une aide humanitaire et économique massive, y compris en livrant des équipements militaires non létaux de protection.
La Corée du Sud, qui est un acteur industriel très actif en matière d’exportation d’armements, a diversifié son aide militaire en livrant des équipements lourds (munitions, chars, lance-roquettes multiples) à plusieurs pays européens – Norvège, Finlande, Estonie et principalement la Pologne, comme elle fidèle allié des États-Unis au sein de l’Otan.
La coopération industrielle en matière d’armement entre Séoul et Varsovie devrait par ailleurs se poursuivre, permettant à la Corée du Sud de participer durablement à la sécurité de l’Europe et, plus largement, à celle de l’Otan.
Mais la question demeure : Le Japon et la Corée
du Sud peuvent-ils s’impliquer davantage dans la guerre russo-ukrainienne et
contribuer à une sortie de crise qui déboucherait sur des négociations
équilibrées ?
S’il est de plus en plus difficile de nier l’impact de la guerre en Ukraine sur les équilibres stratégiques en train de se redéployer en Asie et de maintenir des partenaires comme la Corée du Sud et le Japon en marge de l’Otan, il devient ambigu de ne pas prendre en compte leurs capacités à renforcer les efforts européens en faveur de la résistance ukrainienne.
Quant à nier la réalité d’un front commun regroupant Russie, Corée du Nord et Chine, ça serait une grossière erreur d’appréciation stratégique qui peut se retourner contre la sécurité européenne alors que le discours chinois sur la gouvernance mondiale s’impose de plus en plus au sein du « Sud Global », notamment autour des « BRICS++ ».
Reste à ouvrir les yeux, « vendre » l’idée à l’opinion publique des démocraties déjà passablement aveuglée et manipulée par les trolls russes et chinois… justement !
Mais c’est encore un autre sujet…
Comme quoi, quand ces dames de « sciences-Pô »
s’occupent d’autres choses que des fripes de leur contemporaines, elles restent
tout aussi intéressantes et … éclairantes à défaut d’être dirimantes !
Pour
mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ
RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE «
NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
Dès lors, ces deux derniers pays se rapprochent de l’Otan comme l’ont fait la Suède et la Finlande.
Du coup, les théâtres européen et asiatique sont plus interconnectés que jamais.
C’est ce qui apparaît désormais plus nettement et nous rapporte la « trouveuse » qui inspire ce billet.
Dans les mois suivants, les services de renseignement de Séoul et de Kiev ont d’ailleurs évoqué le déploiement de jusqu’à 12.000 soldats Nord-coréens dans la région russe de Koursk, où avait alors lieu une incursion ukrainienne, candidats à se faire tailler des croupières par les soi-disant « néonazis » locaux.
Ou quand des régimes autoritaires disent vouloir piétiner ceux d’un autre siècle : Il y en a qui ne se décident décidément pas à vieillir….
Il était déjà établi que Pyongyang livrait des armes et des munitions à Moscou, mais le flou persistait sur le contenu de leur partenariat stratégique et de leur engagement de défense mutuel.
L’analyse la plus courante était qu’en échange de ses livraisons d’armements, « Kim-Tout-fou » escomptait des transferts de technologies et d’expertise pour ses programmes d’armes. Ceci sans négliger une indispensable assistance économique et un approvisionnement dans les domaines de l’énergie et des denrées alimentaires.
Parallèlement, le nombre d’ouvriers Nord-coréens envoyés sur les chantiers de construction russes augmente, révélant un peu plus combien les renforts humains que Pyongyang envoie sans s’inquiéter de leur emploi s’avèrent profondément nécessaires pour une Russie qui épuise sa population.
Et dont on sait qu’elle coûte cher alors qu’elle aura bien entamé sa transition démographique avec un peu d’avance sur tout le monde.
Où sont les causes, où sont les effets ?
D’autant que cette implication n’a pas vraiment changé le cours de la guerre russo-ukrainienne.
Mais elle n’a pas non plus incité les États européens à s’engager davantage militairement, par crainte de provoquer une escalade russe.
C’était peut-être l’effet recherché, en tout cas à Moscou…
L’année 2025 aura vu tergiverser les occidentaux alors que les États-Unis entamaient un désengagement stratégique assumé avec l’arrivée opérationnelle de « Trompe » à la Maison Blanche, confortant directement la posture russe jusqu’à en devenir le porte-drapeau des exigences moscovites pour un cessez-le-feu…
On peut aussi y voir le résultat du fiasco diplomatique de l’administration « Trompe » (la première) sur le dossier Nord-coréen, amplifié par l’arrivée en 2022 de l’ultra-conservateur Yoon Suk-yeol à la tête de la Corée du Sud (pays en transition démographique bien entamée, une fois encore…).
Celui-ci, à peine nommé, avait adopté une ligne particulièrement offensive face à Pyongyang, n’hésitant pas à évoquer l’éventualité que son pays se dote de capacités nucléaires.
L’épisode de « Conard-virus » et la fermeture totale du régime de 2020 à 2021 n’auront fait qu’accentuer ce retour de balancier vers une diplomatie extrême dont la multiplication des tirs de missiles balistiques tout au long de 2022 aura été une manifestation spectaculaire.
Une équation qui n’a pas été clairement analysée par l’Union européenne et beaucoup de ses États membres, en dépit des ambitions dans le domaine de la sécurité et de la défense affichées dans les nombreuses stratégies indopacifiques publiées à Bruxelles ces dernières années (dont celle de la « Gauloisie-Ruinée », de l’UE, de la « Teutonnie-atone » et des « Bataves-flamands »).
Les États-Unis se retrouvaient durablement ancrés en Asie de l’Est et leurs deux principaux alliés, le Japon et la Corée du Sud, constituaient un front mobile autour d’un bloc communiste formé par la Corée du Nord, l’Union soviétique et la Chine maoïste. La différence majeure aujourd’hui réside dans le fait pour Washington, qu’à l’époque, l’Asie constituait un théâtre secondaire par rapport à la primauté stratégique du « monde occidental »… atlantiste.
La question se pose désormais en Corée du Sud de savoir si le voisin du Nord mène en Russie une guerre par procuration et comment y répondre.
En se servant de l’Ukraine pour se rapprocher de la Russie, Pyongyang opérationnalise ses moyens conventionnels, peu rodés au combat réel, en envoyant ses troupes s’aguerrir sur le front russe.
Conjuguant à terme capacités nucléaires, balistiques et conventionnelles, le régime des Kim gagne en crédibilité face à l’alliance Washington-Séoul-Tokyo : Il démontre ainsi qu’il n’est plus dans une logique de survie mais d’affirmation de puissance aux côtés de ses pairs !
Ce qui change tout…
Désormais, la Chine doit jouer le même rôle vis-à-vis de la Russie et éviter que celle-ci ne s’épuise dans sa guerre d’agression. Le soutien Nord-coréen est donc bienvenu, dans la mesure où Pékin ne peut trop ouvertement aider Moscou. En revanche, la Chine s’irriterait de ne pas être en position dominante au cœur de cette nouvelle construction triangulaire autour duquel se construit l’alternative supposée multipolaire proposé au « Sud-Global » et aux « BRICS++ » qui tentent de se fédérer.
Des réalités que ni Bruxelles, ni Washington n’ont su, ou voulu prendre en compte pour le second, pour qui l’aide militaire à Kiev s’est en définitive muée en opportunité commerciale.
Il affirme d’ailleurs un certain niveau de cohérence alors que les États-Unis n’entendent plus assumer leur rôle de leader traditionnel du libéralisme international.
Aux côtés de la Chine et de la Russie, la Corée du Nord contribue ainsi au narratif d’un Sud prenant sa revanche contre un Nord donneur de leçons et pratiquant les doubles standards quant au respect du droit international.
L’intérêt grandissant de Séoul et de Tokyo envers l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et leur souci d’accroître la coopération avec l’Alliance en élargissant les interactions conjointes à travers le mécanisme de Dialogue Otan-pays partenaires de l’Indopacifique (Australie, Corée du Sud-Japon-Nouvelle-Zélande) en témoigne.
L’ancien président Yoon (il a été destitué en avril 2025) a manifesté son soutien à l’Ukraine dès 2022 par une aide humanitaire et économique massive, y compris en livrant des équipements militaires non létaux de protection.
La Corée du Sud, qui est un acteur industriel très actif en matière d’exportation d’armements, a diversifié son aide militaire en livrant des équipements lourds (munitions, chars, lance-roquettes multiples) à plusieurs pays européens – Norvège, Finlande, Estonie et principalement la Pologne, comme elle fidèle allié des États-Unis au sein de l’Otan.
La coopération industrielle en matière d’armement entre Séoul et Varsovie devrait par ailleurs se poursuivre, permettant à la Corée du Sud de participer durablement à la sécurité de l’Europe et, plus largement, à celle de l’Otan.
S’il est de plus en plus difficile de nier l’impact de la guerre en Ukraine sur les équilibres stratégiques en train de se redéployer en Asie et de maintenir des partenaires comme la Corée du Sud et le Japon en marge de l’Otan, il devient ambigu de ne pas prendre en compte leurs capacités à renforcer les efforts européens en faveur de la résistance ukrainienne.
Quant à nier la réalité d’un front commun regroupant Russie, Corée du Nord et Chine, ça serait une grossière erreur d’appréciation stratégique qui peut se retourner contre la sécurité européenne alors que le discours chinois sur la gouvernance mondiale s’impose de plus en plus au sein du « Sud Global », notamment autour des « BRICS++ ».
Reste à ouvrir les yeux, « vendre » l’idée à l’opinion publique des démocraties déjà passablement aveuglée et manipulée par les trolls russes et chinois… justement !
Mais c’est encore un autre sujet…
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
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