Ce que la mode nous dit de la Russie.
Vous l’aviez peut-être deviné, je reste un esprit libre qui aime à varier ses sources et qui est capable « d’adapter » ses convictions du moment aux conditions exogènes du moment au fil de mes découvertes du réel…
Du moment que ça n’heurte pas de plein fouet mes convictions profondes à devoir faire des 180° en permanence, j’aime à « m’enrichir » l’esprit.
Bon d’accord, il y a quelques êtres sur cette planète à qui je ferai bien des trous dans la peau, histoire de les faire souffrir assez pour qu’ils gagnent leur paradis avant de rendre leur âme damnée et satanique à leur créateur, mais ils ne sont pas très nombreux… Et puis pour l’essentiel, ils sont déjà morts sans avoir su à quoi ils avaient ainsi échappé…
En bref, je suis tombé l’autre jour sur un « papier » publié par « Sciences-Pô » Paris-sur-la-Seine » – Sorbonne Business School, parce que je reste dans leurs listes de diffusion…
Il s’agit d’une « trouveuse » qui, forcément, s’est penchée sur les fripes qui sont vendues à Moscou, là où moâ je m’interroge toujours sur les raisons pour lesquelles les héritiers de la famille Mulliez, celle qui aura créé l’enseigne « Haut-Chant », est restée en Russie à l’époque où tout le monde participait au boycott général…
Vous ne le savez probablement pas mais « Haut-chant » est né d’une reconversion de site. Gérard Mulliez, c’est à l’époque un « fileux » qui hérite de l’entreprise de prêt-à-porter Phildar dans un pays qui file de la laine, de la soie, et du lin en pagaille. Or, en 1961, sa première épicerie s’installe pour une reconversion dans une usine désaffectée de l’entreprise de papa.
Une idée, comme ça : Le bâtiment était trop grand pour faire « pharmacie », alors il a fait épicier. Globalement, c’est le même métier, mais les marges ne sont pas les mêmes…
D’une superficie de 600 m², ce magasin était situé dans le quartier des Hauts-Champs, à Roubaix (Nord) à qui l’enseigne doit son nom. Une « boutique » qui a dû être abandonnée dans les années 1980, car il faisait de la concurrence à celle qui avait été construite à Leers et qui sera rachetée par le groupe Intermarché.
Et puis le bâtiment fut rasé pour laisser place à un magasin plus moderne en 2003.
Depuis, « Haut-chant » aura connu des hauts et des bas, pas mal de réussite dans un environnement concurrentiel… « dynamique », avec des enseignes comme « Carrouf’ », Inter, Leclerc, mais également des disparus comme « Continent » et ses « Champion », Rallye, Casino and Co, Cora et quelques autres comme La Moderne et des coopérateurs comme Système U qui aura réussi à placer un des ses anciens Présidents au « ministère de la vie pas chère » en la personne de Papin… qui n’aura d’autres urgences que d’assurer des marges aux distributeurs en faisant la guerre au hard-discounters chinois, au moins dans le Tex-Mail, le 5ème rayon, bazar et non alimentaire…
Bref, « Haut-Chant » a un avenir, mais désormais, seulement à Moscou !
Histoire fabuleuse pour des bourgeois « chtimis », finalement.
Mais ce n’est pas le sujet de ma « Trouveuse » de « Sciences-Pô ». Elle, c’est une femme, et les femmes, l’épicerie, les boîtes de conserves et les bouteilles d’huile, ce n’est pas forcément leur bonheur. Le leur, c’est l’apparence – bijoux, maquillage, régime minceur, fripe – dont le secteur de la mode – là elles s’y entendent.
Une activité qui a été profondément affectée par les sanctions décrétées à l’encontre de la Russie au cours de ces dernières années, puisque c’est notre sujet, pour dépasser un peu nos recherches sur ce que nous révèlent les statistiques de chemins de fer russes.
La plupart des marques occidentales ont également quitté le pays, et réciproquement, les marques locales n’ont plus accès aux marchés occidentaux. Contournement des sanctions aidant via le recours à des importations en passant par des pays tiers (Turquie, Péninsule arabique, etc.), développement des compagnies locales et arrivée sur le marché russe d’acteurs issus de pays qui y étaient auparavant peu présents : À l’instar des autres secteurs économiques, l’univers de la mode russe se transforme, mais le modèle occidental continue de fasciner en Russie.
En attendant un éventuel retour de la Russie dans la communauté des nations, la vie de la mode continue dans ce pays. Avant 2022, la Fashion Week de Moscou était sponsorisée par Mercedes-Benz. Depuis trois ans, le gouvernement de Moscou a repris l’organisation d’une semaine de la mode désormais indépendante des partenaires occidentaux (dernière édition en août 2025).
Par ailleurs, une Fédération internationale de la mode des « BRICS+ » (l’avenir du genre humain d’après « Poux-tine » et quelques autres) a vu le jour, pour donner suite au sommet de Moscou de l’organisation, tenu en octobre 2024.
Dans un contexte de fortes tensions, la mode devient donc un objet politique à part entière – bien au-delà de sa dimension artistique ou économique.
Pour mémoire, les enseignes occidentales ont rapidement investi la Russie (auparavant fermée) lors de son ouverture démocratique dans les années 1990.
Le nouveau millénaire a été marqué par une certaine forme de glamour et d’extravagance, tant dans les vêtements que dans les attitudes. C’était une époque de « nouveaux riches » et de « paillettes à tout-va ».
Nous on avait « Bling-bling » et sa Rolex à 50 berges, depuis il aura tâté de la prison et restera à vieillir avec ses rancœurs mal digérées pour le reste de sa vie.
Une époque résumée par le mot russe de « perebor » (« faire sonner toutes les cloches de l’église en même temps »), autrement dit l’idée d’un style qui n’hésitait pas à « en faire trop » – une esthétique que décrit la journaliste Evelina Khromtchenko en 2008 dans son ouvrage « Russian Style » comme exubérante.
Aujourd’hui, toute cette insouciance est bien loin (et « Bling-bling » aura rejoint les bras de « Carlita one », pas l’avion qu’il nous a fait acheter, mais la mère de sa dernière gamine).
Deux exemples parmi d’autres le démontrent : Pendant l’hiver 2023, des jeunes filles en Europe occidentale et aux États-Unis ont lancé une tendance sur « Tik-tak-Tok-Toé » et « Amstram-gramme-pic-et-pic-et-collégramme », celle de la « Slavic Girl », devenue rapidement très populaire. Fourrure, diamants, talons hauts et maquillage flamboyant : Ce phénomène a provoqué des remous un peu partout dans le monde.
Et une partie des internautes y a vu la propagation d’un imaginaire russe honni.
En novembre 2022, la maison Dior a même été critiquée pour avoir adopté dans une de ses campagnes une scénographie qui incorporait des éléments d’inspiration russe, présentés dans un décor de type slave avec de la neige et des bouleaux.
Ces éléments ont entraîné une série de commentaires négatifs sur « Amstram-gramme-pic-et-pic-et-collégramme ». Et peu après, la façade d’une boutique Dior à Kiev a été recouverte de graffitis accusant la marque de soutenir la Russie !
C’est dire…
En parallèle du recul du soft power de la mode russe, l’écosystème de la mode et de l’habillement en Russie a été profondément modifié par le conflit. Les sanctions occidentales ont entraîné le départ temporaire ou permanent de nombreuses marques internationales : Uniqlo, Marks & Spencer ou encore H&M ont complètement quitté le marché, résiliant leurs partenariats avec les franchisés et leurs baux commerciaux en Russie.
Beaucoup de marques occidentales ont vendu leurs parts russes à des entreprises locales. Le groupe Inditex (Zara) a revendu ses filiales opérationnelles russes à une société émiratie, Daher Group.
Les marques ont changé de nom (Zara est devenue MAAG, Bershka est devenue Ecru, Pull&Bear est devenue DUB). Ces nouvelles boutiques ne vendent plus les produits d’Inditex, mais commercialisent désormais leurs propres lignes de vêtements, fabriquées notamment en Chine et au Pakistan.
Toutefois, dans le segment du luxe, le choix des grandes marques occidentales a plutôt été de suivre une stratégie du gel que de partir complètement. Les sanctions européennes contre la Russie interdisent la vente, le transfert et l’exportation d’articles de luxe d’une valeur supérieure à 300 euros vers la Russie.
« Nous vous informons que notre boutique est temporairement fermée pour des raisons techniques. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions de votre compréhension. Nous attendons avec impatience de pouvoir vous accueillir de nouveau et restons toujours à votre disposition », peut-on lire depuis trois ans sur les vitrines des boutiques de luxe à Moscou, dont les grandes maisons européennes continuent à payer le loyer.
En outre, l’enjeu ne se limite pas au marché russe lui-même : En septembre 2025, Brunello Cucinelli a vu son action chuter de 15 % après qu’un fonds activiste spécialisé dans la vente à découvert (Morpheus Research) a publié une enquête affirmant que la marque continuait d’opérer en Russie malgré les sanctions – des allégations immédiatement contestées par la maison.
C’était une manip boursière de vente à découvert assez classique…
En réalité, les grands acteurs du luxe ne vendent plus rien en Russie, mais conservent leurs emplacements dans les zones commerciales les plus convoitées. La rue Stoletchnikov Pereoulok, équivalent moscovite de la rue du Faubourg Saint-Honoré, est encore remplie de boutiques Chanel, Hermès, Gucci, etc.
Et le soir, plusieurs s’illuminent. Dans la vitrine d’Hermès, une belle scénographie est même toujours visible.
Les autorités russes favorisent désormais les importations parallèles, permettant de vendre des produits importés sur le territoire russe sans forcément disposer de l’autorisation de la marque.
Les entreprises russes s’adressent pour cela à des intermédiaires turcs, chinois, voire d’Europe de l’Est.
Certaines marques occidentales ont aussi conservé leurs boutiques, ainsi que l’activité commerciale via des partenaires indépendants, sous licence de fabrication. Parmi elles, on retrouve Benetton, Guess, Giorgio Armani… ou encore Cacharel Paris et Lacoste, présents dans une dizaine de boutiques ou points de vente à Moscou.
D’autant que de nouvelles marques arrivent également sur le marché russe : En deux ans et demi, les marques turques sont ainsi devenues les leaders parmi les nouveaux arrivants sur le marché russe, tandis que la Chine et l’Italie se partagent la deuxième place.
Il faut avouer que la décision de plusieurs grandes maisons européennes de restreindre l’accès à leurs produits pour les citoyens russes a été très mal perçue par la clientèle russe. Ainsi, Chanel, par exemple, a exigé à certaines clientes russes de signer une déclaration attestant qu’elles n’emporteraient pas leurs achats en Russie, condition nécessaire pour finaliser la vente.
Toutefois, les plus aisés peuvent toujours contourner les sanctions grâce à des services de conciergerie. Mais la disparition de l’expérience en boutique, essentielle dans l’univers du luxe, a conduit une partie de la clientèle à se tourner vers les marques locales.
Du coup, de nombreuses marques russes tirent parti du vide laissé par les enseignes occidentales.
Les premières sanctions, en 2014, ont poussé les entrepreneurs et créateurs russes à prendre conscience de la nécessité de développer la production locale en substitution aux importations.
En 2022, avec le départ des géants de la mode étrangère, les entrepreneurs locaux, qui ont l’avantage de bien connaître la demande de la clientèle dans leur propre pays, ont été prêts à prendre le relais.
Les exemples de succès économiques les plus frappants concernent surtout le segment du mass market.
Un exemple marquant : La marque Lime connaît une expansion rapide et occupe la niche laissée par Zara, avec un chiffre d’affaires qui a triplé entre 2021 et 2023.
Mais quel avenir pour les marques de créateurs ? La reconfiguration du marché a plutôt favorisé l’essor de labels qualifiés de « niches », tels que Choux, Walk of shame, Rogov, Glumkimberly, Lesyanebo, Monochrome ou Ushatava, entre autres.
Avant les événements de 2022, la top-model Bella Hadid portait les ensembles de Lesyanebo, et Monochrome collaborait avec Reebok.
Aujourd’hui, ces marques profitent de leur succès en Russie tout en espérant le retour du pays sur la scène mondiale.
Et la véritable question est de savoir si ces labels seront capables de rivaliser avec les grandes maisons européennes si celles-ci reviennent un jour sur le marché russe.
Car malgré le contexte actuel, les esprits russes restent tournés vers l’Occident. Les Russes continuent de considérer les diplômes internationaux, du moins dans le domaine des études de mode, comme les plus prestigieux.
Et même si les Russes se sont vite adaptés à la consommation locale disponible, ils n’ont pas décidé de tourner le dos à l’Occident ni à sa culture.
Bien au contraire et ils entendent le discours de « Poux-tine » qui leur explique que la Russie ne veut pas faire la guerre à l’Occident, mais qu’il a hâte que les « néonazis » ukrainiens déposent les armes dans une « opération spéciale militaire » qu’il fallait bien faire pour que les russophones du Donbass et alentours, des frères, des cousins, aient droit à leur langue et culture : Il ne pouvait pas les abandonner !
Tout le monde l’entend bien en Russie…
Et parfois ailleurs mais c’est un autre sujet.
Moâ, ce que j’aurai retenu c’est que l’enseigne « Haut-chant », si elle reste présente à travers quelques franchisés et filiales en Russie, elle va disparaître en « Gauloisie-prospère » après la reprise d’une partie des crevards de Casino, pour devenir des « Intermarché » et des « Netto »…
Y’a-t’il un lien de cause à effet ou seulement une convergence inopportune ?
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
Vous l’aviez peut-être deviné, je reste un esprit libre qui aime à varier ses sources et qui est capable « d’adapter » ses convictions du moment aux conditions exogènes du moment au fil de mes découvertes du réel…
Du moment que ça n’heurte pas de plein fouet mes convictions profondes à devoir faire des 180° en permanence, j’aime à « m’enrichir » l’esprit.
Bon d’accord, il y a quelques êtres sur cette planète à qui je ferai bien des trous dans la peau, histoire de les faire souffrir assez pour qu’ils gagnent leur paradis avant de rendre leur âme damnée et satanique à leur créateur, mais ils ne sont pas très nombreux… Et puis pour l’essentiel, ils sont déjà morts sans avoir su à quoi ils avaient ainsi échappé…
En bref, je suis tombé l’autre jour sur un « papier » publié par « Sciences-Pô » Paris-sur-la-Seine » – Sorbonne Business School, parce que je reste dans leurs listes de diffusion…
Il s’agit d’une « trouveuse » qui, forcément, s’est penchée sur les fripes qui sont vendues à Moscou, là où moâ je m’interroge toujours sur les raisons pour lesquelles les héritiers de la famille Mulliez, celle qui aura créé l’enseigne « Haut-Chant », est restée en Russie à l’époque où tout le monde participait au boycott général…
Vous ne le savez probablement pas mais « Haut-chant » est né d’une reconversion de site. Gérard Mulliez, c’est à l’époque un « fileux » qui hérite de l’entreprise de prêt-à-porter Phildar dans un pays qui file de la laine, de la soie, et du lin en pagaille. Or, en 1961, sa première épicerie s’installe pour une reconversion dans une usine désaffectée de l’entreprise de papa.
Une idée, comme ça : Le bâtiment était trop grand pour faire « pharmacie », alors il a fait épicier. Globalement, c’est le même métier, mais les marges ne sont pas les mêmes…
D’une superficie de 600 m², ce magasin était situé dans le quartier des Hauts-Champs, à Roubaix (Nord) à qui l’enseigne doit son nom. Une « boutique » qui a dû être abandonnée dans les années 1980, car il faisait de la concurrence à celle qui avait été construite à Leers et qui sera rachetée par le groupe Intermarché.
Et puis le bâtiment fut rasé pour laisser place à un magasin plus moderne en 2003.
Depuis, « Haut-chant » aura connu des hauts et des bas, pas mal de réussite dans un environnement concurrentiel… « dynamique », avec des enseignes comme « Carrouf’ », Inter, Leclerc, mais également des disparus comme « Continent » et ses « Champion », Rallye, Casino and Co, Cora et quelques autres comme La Moderne et des coopérateurs comme Système U qui aura réussi à placer un des ses anciens Présidents au « ministère de la vie pas chère » en la personne de Papin… qui n’aura d’autres urgences que d’assurer des marges aux distributeurs en faisant la guerre au hard-discounters chinois, au moins dans le Tex-Mail, le 5ème rayon, bazar et non alimentaire…
Bref, « Haut-Chant » a un avenir, mais désormais, seulement à Moscou !
Histoire fabuleuse pour des bourgeois « chtimis », finalement.
Mais ce n’est pas le sujet de ma « Trouveuse » de « Sciences-Pô ». Elle, c’est une femme, et les femmes, l’épicerie, les boîtes de conserves et les bouteilles d’huile, ce n’est pas forcément leur bonheur. Le leur, c’est l’apparence – bijoux, maquillage, régime minceur, fripe – dont le secteur de la mode – là elles s’y entendent.
Une activité qui a été profondément affectée par les sanctions décrétées à l’encontre de la Russie au cours de ces dernières années, puisque c’est notre sujet, pour dépasser un peu nos recherches sur ce que nous révèlent les statistiques de chemins de fer russes.
La plupart des marques occidentales ont également quitté le pays, et réciproquement, les marques locales n’ont plus accès aux marchés occidentaux. Contournement des sanctions aidant via le recours à des importations en passant par des pays tiers (Turquie, Péninsule arabique, etc.), développement des compagnies locales et arrivée sur le marché russe d’acteurs issus de pays qui y étaient auparavant peu présents : À l’instar des autres secteurs économiques, l’univers de la mode russe se transforme, mais le modèle occidental continue de fasciner en Russie.
En attendant un éventuel retour de la Russie dans la communauté des nations, la vie de la mode continue dans ce pays. Avant 2022, la Fashion Week de Moscou était sponsorisée par Mercedes-Benz. Depuis trois ans, le gouvernement de Moscou a repris l’organisation d’une semaine de la mode désormais indépendante des partenaires occidentaux (dernière édition en août 2025).
Par ailleurs, une Fédération internationale de la mode des « BRICS+ » (l’avenir du genre humain d’après « Poux-tine » et quelques autres) a vu le jour, pour donner suite au sommet de Moscou de l’organisation, tenu en octobre 2024.
Dans un contexte de fortes tensions, la mode devient donc un objet politique à part entière – bien au-delà de sa dimension artistique ou économique.
Pour mémoire, les enseignes occidentales ont rapidement investi la Russie (auparavant fermée) lors de son ouverture démocratique dans les années 1990.
Le nouveau millénaire a été marqué par une certaine forme de glamour et d’extravagance, tant dans les vêtements que dans les attitudes. C’était une époque de « nouveaux riches » et de « paillettes à tout-va ».
Nous on avait « Bling-bling » et sa Rolex à 50 berges, depuis il aura tâté de la prison et restera à vieillir avec ses rancœurs mal digérées pour le reste de sa vie.
Une époque résumée par le mot russe de « perebor » (« faire sonner toutes les cloches de l’église en même temps »), autrement dit l’idée d’un style qui n’hésitait pas à « en faire trop » – une esthétique que décrit la journaliste Evelina Khromtchenko en 2008 dans son ouvrage « Russian Style » comme exubérante.
Aujourd’hui, toute cette insouciance est bien loin (et « Bling-bling » aura rejoint les bras de « Carlita one », pas l’avion qu’il nous a fait acheter, mais la mère de sa dernière gamine).
Deux exemples parmi d’autres le démontrent : Pendant l’hiver 2023, des jeunes filles en Europe occidentale et aux États-Unis ont lancé une tendance sur « Tik-tak-Tok-Toé » et « Amstram-gramme-pic-et-pic-et-collégramme », celle de la « Slavic Girl », devenue rapidement très populaire. Fourrure, diamants, talons hauts et maquillage flamboyant : Ce phénomène a provoqué des remous un peu partout dans le monde.
Et une partie des internautes y a vu la propagation d’un imaginaire russe honni.
En novembre 2022, la maison Dior a même été critiquée pour avoir adopté dans une de ses campagnes une scénographie qui incorporait des éléments d’inspiration russe, présentés dans un décor de type slave avec de la neige et des bouleaux.
Ces éléments ont entraîné une série de commentaires négatifs sur « Amstram-gramme-pic-et-pic-et-collégramme ». Et peu après, la façade d’une boutique Dior à Kiev a été recouverte de graffitis accusant la marque de soutenir la Russie !
C’est dire…
En parallèle du recul du soft power de la mode russe, l’écosystème de la mode et de l’habillement en Russie a été profondément modifié par le conflit. Les sanctions occidentales ont entraîné le départ temporaire ou permanent de nombreuses marques internationales : Uniqlo, Marks & Spencer ou encore H&M ont complètement quitté le marché, résiliant leurs partenariats avec les franchisés et leurs baux commerciaux en Russie.
Beaucoup de marques occidentales ont vendu leurs parts russes à des entreprises locales. Le groupe Inditex (Zara) a revendu ses filiales opérationnelles russes à une société émiratie, Daher Group.
Les marques ont changé de nom (Zara est devenue MAAG, Bershka est devenue Ecru, Pull&Bear est devenue DUB). Ces nouvelles boutiques ne vendent plus les produits d’Inditex, mais commercialisent désormais leurs propres lignes de vêtements, fabriquées notamment en Chine et au Pakistan.
Toutefois, dans le segment du luxe, le choix des grandes marques occidentales a plutôt été de suivre une stratégie du gel que de partir complètement. Les sanctions européennes contre la Russie interdisent la vente, le transfert et l’exportation d’articles de luxe d’une valeur supérieure à 300 euros vers la Russie.
« Nous vous informons que notre boutique est temporairement fermée pour des raisons techniques. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions de votre compréhension. Nous attendons avec impatience de pouvoir vous accueillir de nouveau et restons toujours à votre disposition », peut-on lire depuis trois ans sur les vitrines des boutiques de luxe à Moscou, dont les grandes maisons européennes continuent à payer le loyer.
En outre, l’enjeu ne se limite pas au marché russe lui-même : En septembre 2025, Brunello Cucinelli a vu son action chuter de 15 % après qu’un fonds activiste spécialisé dans la vente à découvert (Morpheus Research) a publié une enquête affirmant que la marque continuait d’opérer en Russie malgré les sanctions – des allégations immédiatement contestées par la maison.
C’était une manip boursière de vente à découvert assez classique…
En réalité, les grands acteurs du luxe ne vendent plus rien en Russie, mais conservent leurs emplacements dans les zones commerciales les plus convoitées. La rue Stoletchnikov Pereoulok, équivalent moscovite de la rue du Faubourg Saint-Honoré, est encore remplie de boutiques Chanel, Hermès, Gucci, etc.
Et le soir, plusieurs s’illuminent. Dans la vitrine d’Hermès, une belle scénographie est même toujours visible.
Les autorités russes favorisent désormais les importations parallèles, permettant de vendre des produits importés sur le territoire russe sans forcément disposer de l’autorisation de la marque.
Les entreprises russes s’adressent pour cela à des intermédiaires turcs, chinois, voire d’Europe de l’Est.
Certaines marques occidentales ont aussi conservé leurs boutiques, ainsi que l’activité commerciale via des partenaires indépendants, sous licence de fabrication. Parmi elles, on retrouve Benetton, Guess, Giorgio Armani… ou encore Cacharel Paris et Lacoste, présents dans une dizaine de boutiques ou points de vente à Moscou.
D’autant que de nouvelles marques arrivent également sur le marché russe : En deux ans et demi, les marques turques sont ainsi devenues les leaders parmi les nouveaux arrivants sur le marché russe, tandis que la Chine et l’Italie se partagent la deuxième place.
Il faut avouer que la décision de plusieurs grandes maisons européennes de restreindre l’accès à leurs produits pour les citoyens russes a été très mal perçue par la clientèle russe. Ainsi, Chanel, par exemple, a exigé à certaines clientes russes de signer une déclaration attestant qu’elles n’emporteraient pas leurs achats en Russie, condition nécessaire pour finaliser la vente.
Toutefois, les plus aisés peuvent toujours contourner les sanctions grâce à des services de conciergerie. Mais la disparition de l’expérience en boutique, essentielle dans l’univers du luxe, a conduit une partie de la clientèle à se tourner vers les marques locales.
Du coup, de nombreuses marques russes tirent parti du vide laissé par les enseignes occidentales.
Les premières sanctions, en 2014, ont poussé les entrepreneurs et créateurs russes à prendre conscience de la nécessité de développer la production locale en substitution aux importations.
En 2022, avec le départ des géants de la mode étrangère, les entrepreneurs locaux, qui ont l’avantage de bien connaître la demande de la clientèle dans leur propre pays, ont été prêts à prendre le relais.
Les exemples de succès économiques les plus frappants concernent surtout le segment du mass market.
Un exemple marquant : La marque Lime connaît une expansion rapide et occupe la niche laissée par Zara, avec un chiffre d’affaires qui a triplé entre 2021 et 2023.
Mais quel avenir pour les marques de créateurs ? La reconfiguration du marché a plutôt favorisé l’essor de labels qualifiés de « niches », tels que Choux, Walk of shame, Rogov, Glumkimberly, Lesyanebo, Monochrome ou Ushatava, entre autres.
Avant les événements de 2022, la top-model Bella Hadid portait les ensembles de Lesyanebo, et Monochrome collaborait avec Reebok.
Aujourd’hui, ces marques profitent de leur succès en Russie tout en espérant le retour du pays sur la scène mondiale.
Et la véritable question est de savoir si ces labels seront capables de rivaliser avec les grandes maisons européennes si celles-ci reviennent un jour sur le marché russe.
Car malgré le contexte actuel, les esprits russes restent tournés vers l’Occident. Les Russes continuent de considérer les diplômes internationaux, du moins dans le domaine des études de mode, comme les plus prestigieux.
Et même si les Russes se sont vite adaptés à la consommation locale disponible, ils n’ont pas décidé de tourner le dos à l’Occident ni à sa culture.
Bien au contraire et ils entendent le discours de « Poux-tine » qui leur explique que la Russie ne veut pas faire la guerre à l’Occident, mais qu’il a hâte que les « néonazis » ukrainiens déposent les armes dans une « opération spéciale militaire » qu’il fallait bien faire pour que les russophones du Donbass et alentours, des frères, des cousins, aient droit à leur langue et culture : Il ne pouvait pas les abandonner !
Tout le monde l’entend bien en Russie…
Et parfois ailleurs mais c’est un autre sujet.
Moâ, ce que j’aurai retenu c’est que l’enseigne « Haut-chant », si elle reste présente à travers quelques franchisés et filiales en Russie, elle va disparaître en « Gauloisie-prospère » après la reprise d’une partie des crevards de Casino, pour devenir des « Intermarché » et des « Netto »…
Y’a-t’il un lien de cause à effet ou seulement une convergence inopportune ?
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
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