Ou l’immense chance d’être chrétien !
La seule religion au monde où le Fils de Dieu Soi-même
ressuscite d’entre les morts, ce n’est pas rien tout de même !
Certes, nous sommes toutes et tous « ses gamins »,
fait à son image, mais Lui revient d’entre les morts au troisième jour de son supplice.
Personne, pas même les « fausses religions »
ne fait mieux ou plus rapide.
Et nous, pour connaître le même sort, on est censé
attendre « la fin des temps »…
Comme le temps n’aura pas de fin, même si
paradoxalement il aurait eu un début, on peut toujours attendre !
J’emploie sciemment le conditionnel malgré les
certitudes de la cosmologie, car c’est un peu comme l’œuf et la poule :
Qui a commencé ?
Il faudrait ne rien en dire : Si le temps n’avait
pas existé, jamais, donc l’univers non plus, hypothétiquement pas même Dieu, est-ce
que le nombre Pi existerait dans son infini précision ?
Ou bien est-ce Dieu qui a inventé le nombre Pi, jusque
dans son infini précision et sans se tromper, ou est-ce qu’Il a dû composer
avec celui-ci dans son infinie puissance créatrice ?
Réfléchissez-y !
Mais je ne vais pas vous laisser découvrir les œufs en
chocolat déposés par les cloches de retour de Rome cette nuit au-dessus de chez
vous sans rien rajouter. Je vous laisse l’homélie du Saint-Père, le Pape
François Ier.
Je ne peux pas vous reproduire celle qu’il m’a
commandée cette année, secret ecclésiastique oblige, où il sera question de
guerre et de paix, mais celle de l’année dernière, encore marquée par le « Conard-virus ».
Qui vous raconte la belle histoire de ce moment unique
et la signification qu’il veut en donner, auxquels ils sont nombreux à ne pas y croire (les
gueux !) : C’est pourtant une évidence quand on se rend sur place !
« HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique Saint-Pierre - Autel de la Chaire
Les femmes pensaient trouver le cadavre à oindre, au
contraire elles ont trouvé un tombeau vide. Elles étaient allées pleurer un
mort, au contraire elles ont entendu une annonce de vie. C’est pourquoi, dit l’Évangile,
ces femmes « étaient remplies de frayeur et d’étonnement » (Mc 16, 8).
Remplies de frayeur, craintives, et remplies d’étonnement. Étonnement : ici
c’est une crainte mêlée de joie, qui surprend leur cœur à la vue de la grande
pierre du tombeau roulée et à l’intérieur un jeune homme avec un vêtement
blanc. C’est l’étonnement d’entendre ces paroles : « Ne soyez pas effrayées !
vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? il est ressuscité » (v. 6).
Et ensuite cette invitation : « Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez »
(v. 7). Accueillons-nous aussi cette invitation, l’invitation de Pâques
: allons en Galilée où le Seigneur Ressuscité nous précède. Mais que signifie «
aller en Galilée » ?
Aller en Galilée signifie, d’abord, recommencer. Pour
les disciples c’est retourner sur le lieu où, pour la première fois, le
Seigneur les a cherchés et les a appelés à le suivre. C’est le lieu de la
première rencontre, le lieu du premier amour. À partir de ce moment, ayant
laissé leurs filets, ils ont suivi Jésus, écoutant sa prédication et assistant
aux prodiges qu’il accomplissait. Pourtant, étant toujours avec lui, ils n’ont
pas compris complètement, souvent ils ont mal interprété ses paroles et devant
la croix ils ont fui, le laissant seul. Malgré cet échec, le Seigneur
Ressuscité se présente comme celui qui, encore une fois, les précède en Galilée
; les précède, c’est-à-dire se tient devant eux. Il les appelle et les invite à
le suivre, sans jamais se fatiguer. Le Ressuscité leur dit : “Repartons d’où
nous avons commencé. Recommençons. Je vous veux de nouveau avec moi, malgré et
au-delà de tous les échecs”. Dans cette Galilée, nous apprenons l’étonnement de
l’amour infini du Seigneur, qui trace des sentiers nouveaux à l’intérieur des
routes de nos défaites. Le Seigneur est ainsi : il trace des sentiers nouveaux
sur les routes de nos défaites. Il est ainsi, et il nous invite en Galilée à
faire cela.
Voilà la première annonce de Pâques que je voudrais
vous livrer : il est possible de toujours recommencer, parce qu’il y a toujours
une vie nouvelle que Dieu est capable de faire repartir en nous au-delà de tous
nos échecs. Même sur les décombres de notre cœur – chacun de nous sait, connaît
les décombres de son propre cœur – même sur les décombres de notre cœur Dieu
peut construire une œuvre d’art, même des fragments désastreux de notre
humanité Dieu prépare une histoire nouvelle.
Il nous précède toujours : sur la croix de la souffrance, de la
désolation et de la mort, comme dans la gloire d’une vie qui ressuscite, d’une
histoire qui change, d’une espérance qui renaît. Et en ces sombres mois de
pandémie, nous entendons le Seigneur ressuscité qui nous invite à recommencer,
à ne jamais perdre l’espérance.
Aller en Galilée, en second lieu, signifie parcourir
des chemins nouveaux. C’est aller dans la direction opposée au tombeau. Les
femmes cherchent Jésus au tombeau, elles vont faire mémoire de ce qu’elles ont
vécu avec lui et qui maintenant est perdu pour toujours. Elles vont ressasser
leur tristesse. C’est l’image d’une foi qui est devenue commémoration d’un fait
beau mais fini, seulement à rappeler. Beaucoup – nous aussi – vivent la “foi
des souvenirs”, comme si Jésus était un personnage du passé, un ami de jeunesse
désormais loin, un fait arrivé il y a longtemps, quand étant enfant je
fréquentais le catéchisme. Une foi faite d’habitudes, de choses du passé, de
beaux souvenirs de l’enfance, qui ne me touche plus, ne m’interpelle plus. Par
contre, aller en Galilée signifie apprendre que la foi, pour être vivante, doit
se remettre en route. Elle doit faire revivre chaque jour le début du chemin,
l’étonnement de la première rencontre. Et ensuite faire confiance, sans la
présomption de tout savoir déjà, mais avec l’humilité de celui qui se laisse
surprendre par les voies de Dieu. Nous avons peur des surprises de Dieu. En
général, nous avons peur que Dieu nous surprenne. Et aujourd’hui le Seigneur
nous invite à nous laisser surprendre. Allons en Galilée découvrir que Dieu ne
peut pas être rangé parmi les souvenirs de l’enfance mais qu’il est vivant,
qu’il surprend toujours. Ressuscité, il ne finit jamais de nous étonner.
Voilà la deuxième annonce de Pâques : la foi n’est pas
un répertoire du passé, Jésus n’est pas un personnage dépassé. Il est vivant,
ici et maintenant. Il marche avec toi chaque jour, dans la situation que tu
vis, dans l’épreuve que tu traverses, dans les rêves que tu portes en toi. Il
ouvre des chemins nouveaux où il te semble qu’il n’y en a pas, il te pousse à
aller à contrecourant par rapport au regret et au “déjà vu”. Même si tout te
semble perdu, s’il te plait, ouvre-toi avec étonnement à sa nouveauté : il te
surprendra.
Aller en Galilée signifie, en outre, aller aux
frontières. Parce que la Galilée est le lieu le plus éloigné : dans cette
région composite et variée habitent ceux qui sont plus loin de la pureté
rituelle de Jérusalem. Pourtant Jésus a commencé sa mission à partir de là,
adressant l’annonce à ceux qui mènent leur vie quotidienne avec peine,
adressant l’annonce aux exclus, aux personnes fragiles, aux pauvres, pour être
visage et présence de Dieu qui va chercher sans se lasser celui qui est
découragé ou perdu, qui va jusqu’aux limites de l’existence parce qu’à ses yeux
personne n’est dernier, personne n’est exclus. C’est là que le Ressuscité
demande aux siens d’aller, encore aujourd’hui, il nous demande d’aller en
Galilée, cette “Galilée” réelle. C’est le lieu de la vie quotidienne, ce sont
les routes que nous parcourrons chaque jour, ce sont les recoins de nos villes
où le Seigneur nous précède et se rend présent, justement dans la vie de celui
qui passe à côté de nous et partage avec nous le temps, la maison, le travail,
les peines et les espérances. En Galilée nous apprenons que nous pouvons
trouver le Ressuscité dans le visage des frères, dans l’enthousiasme de celui
qui rêve et dans la résignation de celui qui est découragé, dans les sourires
de celui qui se réjouit et dans les larmes de celui qui souffre, surtout dans
les pauvres et en celui qui est mis en marge. Nous nous étonnerons de la façon
dont la grandeur de Dieu se révèle dans la petitesse, de la façon dont sa
beauté resplendit dans les simples et dans les pauvres.
Voilà, alors, la troisième annonce de Pâques : Jésus,
le Ressuscité, nous aime sans limites et visite chacune de nos situations de
vie. Il a planté sa présence au cœur du monde et nous invite aussi à dépasser
les barrières, vaincre les préjugés, approcher celui qui est à côté chaque
jour, pour retrouver la grâce de la quotidienneté. Reconnaissons-le présent
dans nos Galilée, dans la vie de tous les jours. Avec lui, la vie changera. Parce
qu’au-delà de toutes les défaites, du mal et de la violence, au-delà de toute
souffrance et au-delà de la mort, le Ressuscité vit et le Ressuscité conduit
l’histoire.
Sœur, frère, si en cette nuit tu portes dans le cœur
une heure sombre, un jour qui n’a pas encore surgi, une lumière ensevelie, un
rêve brisé, va, ouvre ton cœur avec étonnement à l’annonce de la Pâque : “N’aie
pas peur, il est ressuscité ! Il t’attend en Galilée”. Tes attentes ne
resteront pas déçues, tes larmes seront séchées, tes peurs seront vaincues par
l’espérance. Parce que le Seigneur te précède toujours, il marche toujours
devant toi. Et, avec lui, toujours la vie recommence. »
Pas mal, n’est-ce pas ?
Joyeuses fêtes à toutes et tous (sauf les orthodoxes
qui fêtent tout ça la semaine prochaine…).
Profitez-en, il paraît qu’il va faire beau et presque
chaud.
Or, demain c’est « férié-carillonné », un
des rares week-ends « à rallonge » de l’année.
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