Quand la science se demande ce qui pousse nos femmes à nous tromper.
Naturellement, elles, elles ont des réponses toutes faites du style
« tu en fais bien autant avec cette pouffiasse qui te file des
microbes » ou « il est quand même meilleur coup que toi ! »
voire encore « celui-là il n’est pas pingre au moins », sous-entendu
qu’il la couvre de bijoux et de fourrures alors que vous vous contentez de vous
verser quelques glaçons légèrement mouillés par un peu d’alcool fort avant de
vous avachir devant la télé, zapette à la main.
Il faut dire qu’à l’heure où #Metoo
fait évoluer les représentations du couple et de la sexualité, l’Ifop a mené
pour Gleeden une grande enquête (en avril 2019 auprès d’un échantillon de 5.026
femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus,
résidant en « Ritalie », en « Hispanie », en « Gauloisie »,
en « Teutonnie » et en « Britannie-Unie ») pour faire le
point sur une pratique qui constitue une transgression des préceptes moraux
pesant traditionnellement sur la sexualité féminine.
Car l’infidélité des femmes reste toujours plus choquante que celle de
hommes, et je ne sais pas pourquoi : Une fois qu’on a eu ce qu’on voulait,
je ne vois pas l’intérêt de réitérer « l’exploit » par ailleurs, ou
alors c’est qu’on n’a rien compris à rien.
Enfin, passons, ce n’est jamais qu’une opinion…
Peut-être une question de gène : On est toujours de la mère d’un
nouveau-né, le père, jamais…
Bé il se trouve que 77 % des femmes déclarent que leurs proches sont
généralement plus choqués quand c’est la femme qui est infidèle alors qu’elles
ne sont que 23 % à dire qu’il est choquant que ce soit l’homme qui trompe sa
partenaire.
Étonnantes !
Ce jugement plus sévère de l’adultère féminin transparaît également
lorsqu’on leur demande si elles sont plus choquées en apprenant que c’est
l’homme ou que c’est la femme qui a trompé l’autre dans différentes situations.
Ainsi, dans leur ensemble, les répondantes à l’enquête admettent par
exemple être sensiblement plus choquées par une infidélité féminine lorsque le
couple attend un enfant (55 %) ou lorsqu’il est séparé pendant plusieurs mois
(55 %).
Sur ce point d’ailleurs, les « Gaulosiennes » et les
« Teutonnes » semblent plus sévères à l’égard des comportements
extraconjugaux masculins, que les femmes méditerranéennes.
Curieux : Parce que quand elles se déchaînent, c’est le drame
méditerranéen dans toutes sa splendeur !
La science n’ayant pas de limite, elle signale également qu’au regard des
risques d’opprobre social qui pèsent plus fortement sur les « écarts de
conduite » féminins que masculins, l’étude « scientifique » montre
toujours une forte asymétrie entre les deux sexes en matière
d’extra-conjugalité en dépit d’une progression du nombre de femmes admettant
avoir déjà transgressé le principe d’exclusivité sexuelle dans une relation de
couple.
En 2019, elles sont en effet plus d’une sur trois (37 %) à admettre avoir
déjà fait l’amour avec une autre personne que celle avec laquelle elles étaient
en couple. C’est une progression au cours des 50 dernières années : 10 % en
1970, 24 % en 2001, 32 % dans la précédente enquête menée par Gleeden en 2014.
Malgré cet essor significatif de l’infidélité féminine, elle n’en reste
pas moins nettement inférieure à celle des hommes : 20 points d’écart avec les
hommes en « Hispanie » (30 %, contre 50 % chez les hommes), 22 points
en « Ritalie » (33 %, contre 55 % chez les hommes), 8 points en « Gauloisie »
(37 %, contre 45 % chez les hommes), 9 points au « Britannie-unie »
(33 %, contre 42 % chez les hommes) et 3 points en « Teutonnie » (43
%, contre 46 % chez les hommes).
Nettement plus « égaux » chez les
« hérétiques-huguenots » que chez les « papistes »…
Ceci dit, ça ne permet pas d’évaluer le risque de cocufiage féminin. Si la
proportion de femmes en couple ayant déjà couché avec quelqu’un d’autre que
leur partenaire actuel apparait identique en « Gauloisie » (14 %) et
en Europe (15 %) tout en progressant de manière significative par rapport à
2014 (+ 4 points), le plus intéressant à relever est la nature des facteurs
contribuant le plus à l’infidélité :
– Les femmes infidèles sont plus jolies que la moyenne et plutôt minces !
Vous êtes prévenus. Une grosse, moche et laide vous sera fidèle.
Quoique…
« Le capital physique et esthétique de la femme apparaît comme la
variable la plus importante au regard de la proportion beaucoup plus élevée de
femmes infidèles dans les rangs des femmes ayant un indice de masse corporelle
inférieur à la normale » précisent les chercheurs.
J’adore !
Bon, ce n’est pas une raison pour l’amocher plus que nécessaire, vous
rappelle-je.
– L’insatisfaction sentimentale et sexuelle constitue l’autre facteur
déterminant si l’on en juge par la proportion élevée de femmes infidèles parmi
les femmes insatisfaites de leur vie sentimentale (21 %) et de leur vie
sexuelle (22 %).
Un partenaire attentif (on n’a pas dit « hyperactif ») réduit
considérablement ce score : L’infidélité est deux fois moins forte chez les
femmes jugeant leur partenaire très attentif à leur plaisir que chez celles qui
trouvent qu’il n’est pas attentif.
Alors, au boulot, svp !
– Le capital social et culturel influe aussi avec des taux plus élevés parmi
les femmes les plus diplômées.
Les intellos… On dit bien « femme à lunettes, femme à
quéquettes ! »
La respectabilité sociale les rendrait moins sensibles (ce n’est qu’une
hypothèse) aux effets de réputation mais aussi aux opportunités de rencontre
que leur offre leur milieu social ou professionnel : Ce dernier impliquant une
forte mobilité ou des rencontres fréquentes qui favorisent généralement un
renouvellement des partenaires plus élevé que lorsque le milieu professionnel
présente peu de possibilités de rencontre.
Encore faut-il qu’elles n’aient pas la trouille de l’avion…
Car c’est vrai qu’on dit aussi « loin des yeux, loin du
cœur ! »
– Le lieu de résidence apparaît également comme un facteur favorisant la
fidélité puisque la proportion de femmes infidèles est plus élevée dans les
centres-villes des grandes agglomérations (20 %) qu’en milieu rural (10 %).
Là, c’est juste une question d’occasion et chacun sait que
« l’occasion fait le larron ! »
– Enfin les « Gauloisiennes » trompent d’autant plus souvent leur
conjoint quand ce dernier ne participe pas aux tâches ménagères : La proportion
d’infidèles étant trois fois plus élevée chez celles en faisant beaucoup plus
que leurs partenaires (17 %) que chez celles en faisant moins que leur conjoint
(10 %).
Achetez donc un lave-vaisselle et un robot cuisinier.
Lave-linge et aspirateur ne sont pas nécessairement à oublier…
En bref, le profil type de la « gauloisienne » infidèle est donc
une femme dotée d’un certain capital esthétique, social et culturel, évoluant
plutôt en milieu urbain et pour laquelle les aventures extra-conjugales
constituent un substitut à une vie de couple défaillante sur le plan sentimental
et/ou sexuel.
Autrement dit, elles sont « séduisantes »…
Car elles ont tout pour plaire.
Justement, dans les « jeux de rôle », la femme
« infidèle » ne se met-elle pas en scène pour séduire ?
Toutefois, au moins en « Gauloisie », mais également comme
ailleurs, l’infidélité féminine reste avant tout d’ordre fantasmatique : Une
femme sur deux admet avoir déjà fait l’expérience d’une forme d’infidélité «
psychique » (50 % parmi l’ensemble des Européennes interrogées, 52 % chez les « Gauloisiennes »)
comme par exemple avoir rêvé de faire l’amour avec une autre personne que son
conjoint (46 % chez les Européennes comme chez les « gauloisiennes »)
ou avoir fait l’amour avec lui en pensant à un autre (respectivement 29 et 27
%).
Euh… moi, c’est I-Cube, pas Jean-Marc…
La proportion de « Gauloisiennes » à admettre s’être déjà
masturbées en pensant par exemple à un « ex » est quant à elle en deçà (20 %)
de ce que l’on peut observer chez l’ensemble des Européennes interrogées (24
%), ce qui tient peut-être au fait que l’onanisme féminin, l’usage de la « PMS »
(pompe manuelle de sécurité) y est moins répandu qu’ailleurs.
À titre de comparaison, elles sont un peu plus d’une sur trois (36 % parmi
l’ensemble des Européennes interrogées, 35 % chez les « Gauloisiennes »)
à admettre s’être déjà livrées à une forme d’infidélité « physique » : Comme le
fait d’avoir échangé un baiser sans aller plus loin (31 % en Europe, 27 % en « Gauloisie »)
ou lécher ou sucer le sexe de quelqu’un sans aller plus loin.
Ce qui n’est déjà pas si mal…
Cette dernière expérience est globalement rare sauf en Grande-Bretagne (21
%) où il est vrai que les pratiques bucco-génitales sont généralement plus
répandues que dans les pays latins.
À nous les « petites-anglaises » ?
On peut considérer aussi qu’il existe d’autres formes d’infidélité parmi
lesquelles certaines sont purement virtuelles, via les réseaux sociaux ou les
nouveaux moyens de communication, en particulier chez les jeunes : 51 % des
jeunes de moins de 25 ans se sont ainsi déjà livrés à une forme d’infidélité «
virtuelle » telles que le fait de suivre régulièrement le compte d’un ex sur
les réseaux sociaux (45 %), échanger des messages ambigus (37 %) ou encore
s’exciter mutuellement avec une autre personne (25 %) via ce type d’outil.
Et après, on vous causera encore de « harcèlement » avec
acharnement outragé…
Mais dans le fond, pour quelles raisons les femmes ont trompé leur
partenaire ?
Les réponses à cette question mettent en avant un motif – l’attirance
physique ou sexuelle pour un potentiel amant – qui met clairement en lumière la
part purement individuelle et compulsive de leur sexualité : Une « Gaulosienne »
sur deux explique sa dernière incartade par son attirance physique ou sexuelle
pour la personne avec laquelle elle a couché, signe que l’infidélité féminine
ne constitue pas uniquement une réponse à des problèmes au sein de couple.
Les sentiments pour cette personne font d’ailleurs jeu égal (41 %) avec un
motif plus endogène que peut être le manque d’attentions de son conjoint (43
%).
La proportion de femmes expliquant leur aventure extra-conjugale comme une
réponse à une infidélité masculine est quant à elle marginale (15 % en Europe,
18 % en « Gauloisie »).
Conclusion : Cette enquête bat quelque peu en brèche les idées reçues
selon lesquelles les hommes tromperaient avant tout pour assouvir leurs
pulsions sexuelles et les femmes par un manque d’attention du conjoint.
Les Européennes assument également trouver un amant pour assouvir leurs
pulsions sexuelles…
Les résultats montrent que la transgression du principe de fidélité ne
suscite qu’un sentiment de culpabilité limité : Seules 36 % des Européennes
regrettent d’avoir trompé leurs conjoints présents ou passés. Les Britanniques-Unies
se distinguent du reste de l’Europe avec une proportion de personnes regrettant
leurs actes (48 %) beaucoup plus élevée que ce qu’on peut observer dans des
pays latins comme la « Gauloisie » (30 %) ou la « Ritalie »
(30 %).
Ce rapport quelque peu décomplexé à l’infidélité tient sans doute au fait
que pour nombre de femmes, leur expérience extra-conjugale ne s’est pas limitée
à une simple aventure sexuelle : Près de quatre Européennes sur dix (39 %)
– et une « Gauloisienne » sur quatre (26 %) – expliquent ainsi que
leur amant s’est déjà transformé en un partenaire officiel.
En cela, l’infidélité ne peut pas être perçue seulement comme une
expérience uniquement motivée par la recherche du plaisir : Elle peut aussi
constituer une période transitoire visant au renouvellement du partenaire ayant
vocation à avoir sa place dans un cadre relationnel stable.
Plus largement, le fait qu’une part non négligeable d’expériences
extraconjugales débouche sur un nouveau couple montre paradoxalement la force
du couple et des attentes à l’égard du cadre conjugal : Les femmes, au lieu
d’en faire leur deuil, préférant tenter une nouvelle expérience.
À près tout, elles « nidifient » la plupart du temps…
En bref, faites donc votre choix en fonction de vos objectifs…
Mais sachez qu’un couple, c’est aussi une aventure personnelle permanente.
Mais ça, les « scienteux » n’ont pas su le mesurer…
Bonne fin de week-end à toutes et à tous !
I3
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