Dame Nature favoriserait la survie du plus fainéant
Personnellement, pour être né Corsu, je le savais déjà :
Pour vivre vieux, heureux et en bonne santé, il faut avoir un bon travail et se
reposer le plus longtemps possible.
« Et toi,
tu avais un « bon travail » Papy ? »
« Ta
grand-mère avait beaucoup de travail… »
Autrement dit, pourquoi faire soi-même ce que d’autres
s’empressent de faire à ta place ?
Tout un art de vie…
Confirmation scientifique (au moins pour les mollusques…) :
Dépenser de l’énergie à tout-va, être continuellement actif… du point de vue de
l'évolution, c’est en tout cas une grave erreur !
L’étude qui vient de sortir sur des mollusques montre
que les espèces qui ont un métabolisme intense risquent plus l’extinction que
les autres.
La fainéantise, finalement, c’est une bonne stratégie
pour survivre !
L’idée qu’en faire le moins possible nous réussit a de
quoi séduire, convenez-en.
Et c’est effectivement ce que suggère cette étude
parue dans la revue Proceedings of the Royal Society B, qui s’est intéressée à
des mollusques vivant dans l’océan Atlantique.
Pour leurs travaux, les chercheurs-trouveurs ont dû calculer
le « métabolisme de base » de 299 animaux, bivalves ou gastéropodes,
actuels ou fossiles. Ils ont choisi de travailler sur des mollusques de l’ouest
de l’océan Atlantique car ils disposaient de beaucoup de matériel et de données
de répartition de ces animaux.
La période d’étude couvrait tout de même environ cinq
millions d’années, allant du pliocène à nos jours.
Rappelons que le « métabolisme de base »
correspond à la quantité d’énergie dont l’animal a besoin pour vivre au
quotidien.
Soit l’équivalent de vos 1.200 calories, « de
base », quotidiennes…
Et pour faire leurs calculs sur le « métabolisme
de base », les chercheurs l’ont fait « sérieusement ».
D’abord ils ont dû déterminer la température de l’océan
grâce à un modèle sur le climat de la Terre.
Et ils ont aussi tenu compte de la taille de l’animal.
C’est ainsi qu’ils ont observé une différence
significative de métabolisme entre les animaux qui se sont éteints et ceux qui
ont survécu : Les espèces disparues avaient tendance à avoir des « métabolismes
de base » plus élevés que les espèces toujours vivantes.
Résultat : Un « métabolisme de base »
élevé prédit un risque d’extinction de l’espèce.
CQFD : « Les
prisonniers du boulot ne font pas de vieux os ! »
Ces travaux ne portent que sur les mollusques (marins)
mais pourraient avoir des implications pour prévoir quelles sont les espèces
qui risquent de disparaître, notamment à cause du changement climatique.
(« Du », ils me font rire : « Des »
changements climatiques serait plus adéquat sur une aussi longue période de
50.000 siècles…)
Le « métabolisme de base » n’est toutefois pas
le seul paramètre à prendre en compte. Si l’équipe a trouvé qu’un métabolisme
de base élevé était un bon indicateur de la probabilité d’extinction, c’est surtout
si l’espèce vit dans un habitat restreint : C’était moins vrai lorsqu’elle
était répartie sur un large territoire de l’océan.
Luke Strotz, principal auteur de cette recherche, le
confirme dans un communiqué de l’université du Kansas : « La taille de l’aire de répartition est une composante importante de la
probabilité d’extinction. »
On aurait pu s’en douter : Regardez donc Sapiens (qui n’est pas qu’un mollusque,
quoique… parfois…) qui a su s’étendre sur toute la surface (terrestre) de la
planète et envisage sérieusement d’en coloniser d’autres pour sauver ses gènes
de la disparition…
Néanmoins, il semble qu’à long terme, la meilleure
stratégie évolutive pour les animaux serait d’être languissant et paresseux…
J’adore !
Les herbacés (toutes espèces confondues) s’en félicitent
tous les jours.
(Et moâ seulement les étés sur mes plages secrètes de
sable fin, les pieds au soleil, la tête sous un parasol…)
Cette étude chamboule quand même un peu les préjugés
que l’on peut avoir sur l’évolution et la sélection des individus : Ce n’est
pas forcément l’espèce la plus capable qui survit, mais plutôt la plus
apathique !
Darwin complété : Il l’avait pigé avec les
varans, chez nous, en « Corsica-Belle-Tchi-Tchi », on le constate
tous les jours en mirant les lézards qui prennent le soleil depuis des
millénaires !
Bruce Lieberman, professeur à l’université d'Oxford,
en convient : « Peut-être qu’à long
terme, la meilleure stratégie évolutive pour les animaux sera d’être
languissant et paresseux. »
Mais au fait, ce qui est vrai pour les mollusques (les
végétaux et les lézards, toutes espèces préhistoriques confondues) l’est-il pour des espèces
de vertébrés et notamment l’Homme ?
Parce que jusque-là, je spécule…
Pour le savoir, naturellement, il faudra élargir ces
recherches à d’autres groupes d’animaux (subventions bienvenues…) pour
déterminer si le phénomène concerne uniquement les mollusques ou s’il peut être
généralisé.
Toutefois, d’après Luke Strotz « nous voyons ces résultats comme généralisables à d'autres groupes, du
moins dans le domaine marin. »
Ce que j’en comprends, et ça valait le coup de vous le
faire savoir, c’est qu’au-delà d’une incitation à la paresse, ces travaux
montrent surtout que la nature sélectionne l’efficacité énergétique : Des
individus qui parviennent au même résultat que les autres en s’agitant le moins
possible…
Personnellement je le savais déjà : Un véritable
éloge de la paresse n’est jamais perdu pour tout le monde !
Et tant pis pour les « dogmes &
croyances » (une fois de plus battus en brèche par la science-étendue) autour
des 7 péchés-capitaux (Colère. Avarice. Envie. Orgueil. Gourmandise. Paresse. Luxure.)
De toute façon je ne faisais déjà pas trop grand cas
des trois derniers…
Si en plus la science confirme que pour sauver l’espèce,
les deux derniers sont indispensables, je me porte donc volontaire !
Et vous conseillerai bien d’en faire autant…
Bonne fin de journée à toutes et à tous !
I3
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