Et ce que j’en retiens !
Trois petits-posts, qui datent de juin 2009 – déjà dix
ans – que je reprends par conviction à l’occasion de l’actuelle épopée électorale
qui secoue le paysage politique « Gauloisien » :
Ce qu’est, à mon sens, le Gaullisme.
À fois simple, complexe, vrai et faux.
Ceci n’est donc qu’une approche très « subjective »,
très « personnelle », absolument pas « universelle », totalement « égomane »
(pour reprendre une expression de Michel cherchant vainement et à plusieurs
reprises à me « catégorier », me « taxinomer », me « classifier »), mais je m’y
accroche encore…
Car, il faut dire ce qui est : De Gaulle est entré en
politique dans les années trente (alors que je n’étais pas né et mes géniteurs
à peine sevrés), en pleine crise de la IIIème République qui se
prend de plein fouet les conséquences financières de la grande guerre, l’effort
de la reconstruction et les retombées économiques et sociales d’une crise
majeure venue des USA, générant entre autres, une crise diplomatique et
politique majeure avec la montée des fascismes en Europe qui éclatera en un
second conflit mondialisé à peine quelques années plus tard.
Charles de Gaulle, officier de la grande muette,
évolue d’abord dans la mouvance politique de la démocratie chrétienne et
philosophique du « personnalisme chrétien », même si c'est souvent très
méconnu.
Cette « naissance » est pourtant décisive dans la
formation et la compréhension du « tercérisme gaulliste ».
Charles de Gaulle fréquente en effet quatre lieux
rattachés à cette mouvance.
Il participe à des réunions et à des colloques de la «
Jeune République », résurgence politique, après sa condamnation par Pie X, du
mouvement d’action catholique créé par Marc Sangnier, le « Sillon ».
La « Jeune République » représente l’aile gauche de la
démocratie chrétienne et soutient les gouvernements de gauche du Front
Populaire.
C’est seulement ensuite que le lieutenant-colonel de
Gaulle ordonne et conclut, anonymement, les débats organisés par le quotidien «
L’Aube » entre le 7 et le 23 novembre 1933 sur les armées de conscription ou de
métier.
Fondé en 1932 et dirigé par Francisque Gay (issu du «
Sillon »), « L’Aube » est en effet un point de rencontre entre les membres de
plusieurs partis politiques (Parti Démocrate Populaire et Parti de la Jeune
République) et de syndicalistes (Confédération Française des Travailleurs
Chrétiens) qui se réclament de la démocratie chrétienne.
Charles de Gaulle s’abonne également à « Sept »,
hebdomadaire créé en mars 1934 par les éditions dominicaines du Cerf dans le
prolongement de la condamnation de l’Action Française par Pie XI.
Situé à l’aile la gauche de la démocratie chrétienne,
« Sept » se saborde en août 1937 à la demande de sa hiérarchie, après les
dénonciations successives dont il a fait l’objet de la part des catholiques de
droite et des évêques italiens et espagnols.
Un groupe de laïcs assure toutefois, à partir de
novembre 1937, l’héritage légué par « Sept » en publiant l’hebdomadaire « Temps
présent », avec pour directeur de la rédaction Stanislas Fumet.
Abonné à « Temps présent », Charles de Gaulle adhère
également aux « Amis de Temps présent », cercle militant des lecteurs de l’hebdomadaire.
Dans son dernier numéro de juin 1940, « Temps Présent
» salue ainsi la nomination de Charles de Gaulle au poste de sous-secrétaire d’État
à la guerre, délégué à l’armement, dans le gouvernement de Paul Reynaud à
travers un texte intitulé « Les Amis de Temps présent à l’honneur ».
Enfin, Charles de Gaulle fréquente les membres du
groupe de réflexion personnaliste « L’Ordre Nouveau », participant en 1934-1935
à certaines de ses réunions.
Créé en 1930 par Alexandre Marc-Lipiansky, avec Arnaud
Dandieu et Robert Aron, « L’Ordre Nouveau » publie de mai 1933 à septembre 1938
une revue éponyme dont le premier numéro définit ainsi la démarche : « Contre
le désordre capitaliste et l’oppression communiste, contre le nationalisme
homicide et l’internationalisme impuissant, contre le parlementarisme et le
fascisme, L’Ordre nouveau met les institutions au service de la personnalité et
subordonne l’État à l’homme ».
Bref, rien à voir avec les étudiants syndiqués de la
fac d'Assas, fachos parmi les fachos quand je la fréquentais…
Notez que « subordonner l’État à l'homme », c’est
exactement le contraire de ce qui se passe en ce début du XXIème siècle.
Charles de Gaulle entre en relation avec « L’Ordre
Nouveau » par l'intermédiaire d'Henri Daniel-Rops (dit Henri Petiot), qui
collabore également aux hebdomadaires « Sept » et « Temps nouveau ».
C’est également à la demande d’Henri Daniel-Rops que
Charles de Gaulle entreprend la publication de ses études historiques sur l’armée
française.
Il publie ainsi en 1938 « La France et son armée » aux
Éditions Plon, dans la collection « Présences », dirigée depuis 1935 par ce
même Henri Daniel-Rops.
Si gaullisme et démocratie-chrétienne convergent sur
la doctrine sociale, ils divergent cependant rapidement quant à la conception
de la Nation : L’unitarisme et le souverainisme des gaullistes s’opposent déjà
au fédéralisme des démocrates-chrétiens et des personnalistes.
Globalement et par ailleurs, Charles de Gaulle s’est
toujours refusé à se positionner sur l’axe droite/gauche.
Et il s’en est expliqué ouvertement et sans complexe
mais avec conviction : « La France, c’est tout à la fois, c’est tous les
Français. C’est pas la gauche, la France ! C’est pas la droite, la France !
Naturellement, les Français comme de tout temps, ressentent en eux des
courants. (...)
Prétendre faire la France avec une fraction, c’est une
erreur grave, et prétendre représenter la France au nom d’une fraction, cela c’est
une erreur nationale impardonnable.
Vous me dites : à droite, on dit que je fais une
politique de gauche au-dehors ; à gauche, du reste vous le savez bien, on dit :
de Gaulle, il est là pour la droite, pour les monopoles, pour je ne sais quoi.
Le fait que les partisans de droite et les partisans
de gauche déclarent que j’appartiens à l’autre côté, prouve précisément ce que
je vous dis, c’est-à-dire que, maintenant comme toujours, je ne suis pas d’un
côté, je ne suis pas de l’autre, je suis pour la France. » (Charles de
Gaulle, 15/12/1965)
Tant qu’on n'a pas compris ça, on ne peut rien
comprendre ni du Gaullisme, ni de ce qu’est la France.
Et jusque-là, je note que ce discours n’a aucune
résonnance dans aucun « courant politique » du moment depuis quatre décennies,
y compris chez Du-Pont-Gnangnan !
Ce point de vue très « gaulliste » a pour conséquence
ce qu’on a nommé « le tercérisme gaulliste » : La recherche d’une « troisième
voie », d’ordre social entre capitalisme et le socialisme marxiste (l’Association
capital-travail ou Participation), mais tout autant la recherche d’une
troisième voie internationale entre les États-Unis d’Amérique et l’Union
soviétique, la « politique de blocs » d’alors, etc. et cætera...
Je site : « On comprend donc très bien pourquoi
nous, qui voulons la France agissante et indépendante, nous trouvons devant
nous deux catégories d’opposants.
D’un côté, ou, comme on eût dit jadis, « à notre
gauche », les séparatistes (sous-entendu les communistes).
De l’autre côté, ou, « à notre droite », la
coopérative de conservation politicienne et sociale qui, pour le moment, s’appelle
la Troisième Force (désignant ainsi socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens
et libéraux).
Je ne commettrai certes pas l’erreur ni l’injustice de
mettre sur le même plan les opposants des deux espèces.
Les premiers sont les ennemis de l’État.
Les seconds ne font que lui nuire.
Mais les uns, comme les autres, font obstacle au
redressement.
Il en est ainsi, d’abord pour ce qui concerne la
question principale, celle qui est au fond du drame de notre siècle, je veux
dire la question de la condition ouvrière. » (Charles de Gaulle, 01/05/1950).
Attention : Là, il décoiffe le bonhomme !
Pour ceux qui ont compris le message et se retrouvent
dans cette « vision gaulliste » de l’État et de la Nation, il est clair que l’approche
est transverse et clairement unificatrice sinon universelle :
– Un examen attentif de l’origine politique des
dirigeants gaullistes antérieurement à la création du RPR démontre d’ailleurs
que de 1947 (date de la création du RPF) à 1976 (date de la création du RPR),
le poste de secrétaire général du mouvement gaulliste majoritaire a été occupé
par 21 personnes !
Aucune d’entre elles ne vient de la droite ; quatre d’entre
elles viennent de la gauche (Jacques Soustelle, René Capitant, Jacques Baumel,
Yves Guéna) ; une d’entre-elles vient du centre laïc (Jacques Chaban-Delmas) ;
quatre d’entre elles viennent du centre démocrate-chrétien (Louis Terrenoire,
Edmond Michelet, Roger Dusseaulx, Jean Charbonnel) ; une seule a sympathisé
avec l’extrême-droite (Alexandre Sanguinetti) ; les onze autres n’ont pas de
passé politique.
– Et pour être plus précis, on note qui ?
- Jacques Soustelle (RPF, 1947-1951) : né en 1912.
Avant-guerre : Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes (CVIA).
Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) puis RPF.
- Louis Terrenoire (RPF, 1951-1954 ; UNR, 1962) : né
en 1908. Avant-guerre : syndicaliste et journaliste démocrate-chrétien.
Mouvement Républicain Populaire (MRP) puis RPF.
- Jacques Foccart (RPF, 1954-1955) : né en 1913. Sans
passé politique à son adhésion au RPF.
- Jacques Chaban-Delmas (Républicains Sociaux, 1954-1958)
: né en 1915. Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste puis RPF (en 1950
le Parti Radical interdit la double-appartenance avec le RPF).
- Edmond Michelet (Républicains Sociaux, 1958) : né en
1899. Avant-guerre : militant démocrate-chrétien. Mouvement Républicain
Populaire (MRP), fondateur en 1947 du Mouvement des Républicains Populaires
Indépendants, qui regroupe les exclus ou démissionnaires du MRP pour
double-appartenance avec le RPF.
- Roger Frey (UNR, 1958-1959) : né en 1913. Sans passé
politique à son adhésion au RPF.
- Albin Chalandon (UNR, 1959) : né en 1920. Sans passé
politique à son adhésion au RPF.
- Jacques Richard (UNR, 1959-1961) : né en 1918. Sans
passé politique à son adhésion au RPF.
- Roger Dusseaulx (UNR, 1961-1962) : né en 1913.
Mouvement Républicain Populaire (MRP), Mouvement des Républicains Populaires
Indépendants puis RPF.
- René Capitant (UDT, 1959-1962) : né en 1901.
Avant-guerre : Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes (CVIA).
Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) et Union Gaulliste
puis RPF. Union Démocratique du Travail (UDT, gaullistes de gauche) puis
UNR-UDT.
- Jacques Baumel (UNR-UDT, 1962-1967) : né en 1918.
Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR ; président du groupe
UDSR en 1946) puis RPF.
- André Fanton (UNR-UDT, 1967-1968) : né en 1928. Sans
passé politique.
- Jean Charbonnel (UNR-UDT, 1967-1968) : né en 1927.
Sympathisant du Mouvement Républicain Populaire (MRP) puis RPF.
- Robert Poujade (UNR-UDT, 1967-1968 ; UDVème,
1967-1971) : né en 1928. Sans passé politique à son adhésion au RPF.
- Jean Taittinger (UNR-UDT, 1967-1968) : né en 1923.
Sans passé politique.
- René Tomasoni (UNR-UDT, 1967-1968 ; UDR, 1971-1972)
: né en 1919. Sans passé politique.
- Alain Peyreffite (UDR, 1972-1973) : né en 1925. Sans
passé politique.
- Alexandre Sanguinetti (UDR, 1973-1974) : né en 1913.
Participe en 1957 à la création du Parti Patriote Révolutionnaire (PPR,
extrême-droite ralliée au gaullisme) avec Jean-Baptiste Biaggi.
- Jacques Chirac (UDR, 1974-1975) : né en 1932. Sans
passé politique avant son adhésion.
- André Bord (UDR, 1975-1976) : né en 1922. Sans passé
politique avant son adhésion au RPF.
- Yves Guéna (UDR, 1976) : né en 1922. Union
Démocratique du Travail (UDT, gaullistes de gauche) puis UNR-UDT.
On peut aussi noter Michel Vauzelle, président en 1974
du Comité National de Soutien des Jeunes à Jacques Chaban-Delmas, qui n’est pas
réputé être trop éloigné du parti socialiste…
On est bien dans un monde intellectuel et politique «
transverse », au-dessus des clivages traditionnels de la troisième et de la
quatrième République, bien au-delà des « Montagnards et Jacobins » de la
Première République, qui ont tant fait de mal au pays tout au long de l’après-Grande
guerre et jusqu’au milieu du XXème siècle…
Sur le plan du positionnement politique « des »
mouvements gaullistes, quand il a fallu « aller au charbon », tout a commencé
par le Rassemblement du Peuple Français (RPF) : Le RPF se situe directement
dans l’opposition au régime des partis de la IVème République,
au-delà donc du clivage droite/gauche.
Présidé par Charles de Gaulle, le RPF a été le seul
mouvement à réunir tous les gaullistes.
Car les mouvements gaullistes de gauche depuis 1958,
avec bien souvent la revendication de l’étiquette « travailliste » voire «
socialiste » sont nés après la démission de Charles de Gaulle de la présidence
de la République (1969), et se sont divisés en deux catégories : Ceux qui se
sont apparentés au mouvement gaulliste majoritaire pour en former l’aile
sociale, et ceux qui ont rejoint l’opposition de gauche afin d’en former une
composante gaulliste.
Et ceux de l’Union pour la Nouvelle République (UNR),
puis du Rassemblement pour la République (RPR).
Sous Charles de Gaulle le gaullisme se positionnait au
centre de l’échiquier politique, entre la gauche (PCF, SFIO) et la droite
(CNIP), mais sans se confondre avec le centre radical ou démocrate-chrétien.
Je cite : « Des hommes et des femmes appartenant à
des familles politiques différentes attendent que nous leur fassions signe. Ce
signe ne tardera pas, et nous verrons alors où est le véritable parti du
centre, d’un centre qui ne sera pas le marais où on prétend nous faire patauger
» (Roger Frey, 28/02/1965).
Du coup, après la phase algérienne de la V ème
République (1958-1962), la majorité gaulliste s’élargit à partir de 1962 à une
partie de la droite (les Républicains Indépendants de Valéry « Giskard destin à
la barre ») puis, à partir de 1969, à une partie du centre (le Centre
Démocratie et Progrès).
Dans le contexte de rénovation de la gauche socialiste
d’alors, Jacques Chaban-Delmas n’hésite pas à revendiquer pour sa « nouvelle
société » l’étiquette socialiste.
Je cite : « Du Socialisme, nous en faisons tous les
jours » (Jacques Chaban-Delmas, Le Monde, 29/06/1971) ;
« Il faut mettre l’économie au service de la
société, et la société au service de l’Homme (...). Voilà ce que j’appelle
le socialisme. Mais si l’on n'appelle pas cela « socialisme », cela m’est
complètement égal » (Jacques Chaban-Delmas, Témoignage Chrétien,
01/03/1973).
Puis Charles De Gaulle retourne à Colombey-les-deux-mosquées-églises
avec « Tante Yvonne ».
Les héritiers se déchirent à l’occasion du décès de
Pompidou et « l’appel des vingt ».
C’est l’OPA de la droite « classique » sur le
Gaullisme !
Et pourtant : De 1976 à 1981 le RPR se situe à la
gauche de l’Union pour la Démocratie Française (union de la droite et du
centre) ; la création du RPR a en outre pour objectif affiché de renouer avec
un gaullisme populaire et social.
Les propos de Jacques Chirac à cette époque sont
particulièrement significatifs.
Je cite : « Rien ne serait pire que la tentation de
nous placer à droite. Il est clair que le mouvement gaulliste ne peut pas dans
l’avenir être classé à droite.
Pour cela, il y a d’autres mouvements politiques
parfaitement adaptés.
Mais il ne suffit pas de l’affirmer par des
applaudissements : il faudra l’affirmer par des actes » (Jacques
Chirac, Le Monde, 01/07/1975) ;
« Le grand rassemblement auquel je vous convie
devra allier la défense des valeurs essentielles du gaullisme aux aspirations d’un
véritable travaillisme français » (Jacques Chirac, discours d'Égletons,
03/10/1976) ;
« Nous refusons tout autant le programme
démagogique de la gauche socialo-communiste que les solutions de la droite
conservatrice, orthodoxe, classique, avec laquelle nous sommes pour l’instant
associés dans la majorité » (Jacques Chirac, discours de Metz, 20/10/1977)
;
« Il y a en France une sensibilité
social-démocrate. C’est au RPR que vous la trouverez » (Jacques Chirac, Le
Monde, 28/10/1977) ;
« Le créneau social-démocrate est occupé
sociologiquement par le RPR. L’inspiration social-démocrate est proche du
projet gaulliste » (Jacques Chirac, Le Quotidien de Paris, 18/11/1977) ;
Etc.
Mais le mal est fait et le divorce d’avec «
Giskard-à-la-barre » est consommé.
Bref, la « gôche » n’a pas le « monopole du cœur » et
du « social », comme un certain « D’jack Langue » l’affirme derrière son mentor
de « Mythe-errant », c’est au contraire aux gaullistes à qui il appartient et
qu’ils doivent gérer au mieux de la cohérence d’une vision de la Nation forte,
unie et respectée dans le Monde.
Et le gaullisme ne se confond pas non plus avec « le
centre mou » de la sociale démocratie valoisienne, radicale de gauche ou de
droite : il est ailleurs, bien dans le sillage d’une « troisième voie ».
Il se trouve qu’après, seulement après, l’élection de
« Tonton Mythe-errant », devenu entre-temps « Dieu » pour être « le maître du
verbe », le RPR passe d’une critique de gauche du septennat de « Giskard à la
barre » à une critique de droite (« le socialisme rampant » de toute la
société, que l’on continue de vivre aujourd’hui [2009]).
En 1978, 30 % des cadres du RPR se positionnent
clairement au centre-gauche, 52 % au centre, 17 % au centre-droit et 1 % à
droite…
Or, en 1984, seulement 2 % des cadres du RPR se
situent eux-mêmes encore au centre-gauche, 26 % au centre, 63 % au centre-droit
et 9 % à droite (Pierre Bréchon, Jacques Derville, Patrick Lecomte, Les cadres
du RPR, Paris : Economica, 1987).
C’est ce que les politologues ont appelé le « moment
néolibéral du RPR » (Jean Baudouin, Revue Française de Science Politique,
décembre 1990).
Certains gaullistes se sont cependant opposés à cette
« dérive droitière du RPR » (Philippe Sait-gain, Le Nouvel Observateur,
03/05/1984) ;
L’aboutissement de cette démarche est la motion
Séguin/Pasqua en février 1990 aux assises du Bourget (31,4 %).
La campagne de Jacques Chirac pour l’élection
présidentielle de 1995 a consacré un retour éphémère au gaullisme républicain
et social, que certains avaient tenté de perpétuer (Philippe Sait-gain, le «
bâfreur de pizza », et surtout Jacques Godfrain, le principal et dernier «
moteur » de la troisième voie à l’AN : il y est toujours…).
C’était le dernier sursaut d’honneur du gaullisme, car
à la fois Pasqua n’est pas l’homme de la situation pour avoir une sulfureuse
réputation, mais « Sait-gain » n’a pas non plus l’étoffe nécessaire pour porter
« une vision gaulliste du pays », quoiqu’il en dise…
L’autodissolution du RPR, le 21 septembre 2002, a, dès
lors et très logiquement mis un terme au gaullisme de parti.
Au sein de l’Union pour la Majorité Présidentielle
(UMP), un nouveau grand parti de droite, s’est toutefois créé un « courant
gaulliste et républicain » : Debout la République (de Nicolas
Du-Pont-Gnangnan), notamment.
Par pur opportunisme, semble-t-il, car la nature n’aime
pas le vide.
Mais c’est à suivre…
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