Les frondes fiscales
Le mouvement
des « gilets jaunes » constitue le troisième mouvement de résistance fiscale
significatif de la décennie après celui des « Pigeons » et des « Bonnets rouges
».
Mais ils ne
sont pas les premiers…
Il est en
effet rare que la baisse de la fiscalité soit en « Gauloisie-fiscale »
un puissant motif de mobilisation en dépit du fait que l’Hexagone se hisse au
rang des pays les plus imposés du monde, alors que la question fiscale est « la
clé » de toutes les réponses.
On estime ainsi
que le travailleur « Gauloisien » est « exproprié » en
moyenne à hauteur de 56 % de ses revenus en 2018 : Il a passé 208 jours à
travailler pour la puissance publique.
Le niveau de
confiscation en vigueur est tel que la notion même de propriété privée est vidée de sa substance.
Or, ce même
droit de propriété est décrit dans le Code civil comme le droit de jouir de ses
biens « de la manière la plus absolue
». L’étonnement devrait donc davantage porter sur le caractère tardif de cette
contestation fiscale plutôt que sur son existence.
L’examen de l’Histoire
montre pourtant que les révoltes fiscales n’attendent généralement pas un tel
niveau de confiscation pour éclater : Les Américains ont déclenché une
sécession contre l’Empire britannique quand ils n’étaient fiscalisés qu’à
hauteur d’un ou deux pour cent de leurs revenus…
Souvenez-vous :
Les « Gauloisiens » n’ont pas non plus attendu d’être fiscalisés à
hauteur 20 % de leurs revenus pour se révolter contre la monarchie. En se
basant sur le rapport de Jacques Necker aux états généraux de 1789, il estime
qu’un salarié moyen « travaillerait un
peu plus de sept jours pour payer tailles, capitation et vingtièmes, un peu
plus de deux pour payer la gabelle, et un peu plus de neuf pour payer les
autres impôts indirects « invisibles ». ».
Un peu plus de
18 jours de travail confisqués par la monarchie ont suffi à alimenter un climat
de défiance contre celle-ci pour aboutir à son renversement.
Bien entendu,
la notion de services publics a évolué depuis deux siècles et plus rien n’est
comparable. Néanmoins, les prélèvements obligatoires sont désormais plus
qu’intolérables.
Cette défiance
envers la fiscalité n’a pas seulement fondé l’ordre politique moderne. Elle
jalonne l’Histoire du pays depuis son commencement.
Marx (Karl,
pas Groucho) écrivait dans le Manifeste du parti communiste que l’histoire des sociétés
n’était que l’histoire de la lutte des classes : En réalité, il s’est gouré,
car c’est plutôt l’histoire de leur lutte contre l’impôt !
Signe que la
légitimité de l’impôt ne va pas forcément de soi, contrairement à ce que
sous-entend la logorrhée républicaine classique du « consentement à l’impôt »,
les Francs étaient eux-mêmes régulièrement confrontés à la résistance de leurs
sujets, à commencer par le personnel ecclésiastique.
En 544,
Clotaire Ier, fils de Clovis, dut revenir sur sa décision de taxer
les revenus des églises à hauteur d’un tiers à la suite de la protestation
d’Injuriosus, alors évêque de Tours.
Quarante-neuf
ans plus tard, le célèbre Grégoire de Tours connut lui-même un bras de fer
fiscal avec Childebert II en tentant de le convaincre que sa ville était
franche de toute imposition.
Le concile
d’Anse de 994 réunit des évêques désireux de protester et de lutter contre la
prédation des seigneurs vis-à-vis des biens de l’Église.
Il arrivait même
que les contestations fiscales soient plus violentes. En atteste l’exemple de
la lapidation en 548 à Trèves de Parthenius, haut dignitaire du Roi Theudebert
I, par des habitants excédés par les exactions de celui-ci.
Les émeutes de
Limoges de 578 déclenchées à la suite de la décision du Roi Chilperic, le «
Néron du VIème siècle » selon Grégoire de Tours, d’augmenter la
fiscalité, ont conduit à une répression féroce.
Même si
Chilperic, sur les conseils de son épouse, prit la décision de brûler les
registres fiscaux de certains de ses sujets pour faire amende honorable…
Les actes de
résistance fiscale n’ont pas décru au sortir du haut moyen-âge. Le processus
d’urbanisation des XIème et XIIème siècles favorise
l’émergence du mouvement des « communes ».
Lassés par les
exactions des seigneurs, les bourgeois des villes se coalisent pour leur
arracher une plus grande autonomie fiscale, notamment par l’octroi de chartes
de franchise. À la fin du XIIIème et au début du XIVème
siècle est l’occasion, pour la monarchie, en particulier sous Philippe IV dit «
le bel », d’amorcer un processus de centralisation de la fiscalité : Les
rapports de force autour de l’impôt se déplacent en conséquence.
Philippe le
bel provoque de nombreuses résistances en tentant d’introduire en en 1292 une
taxe sur la vente de toutes les marchandises. Il est contraint de renoncer à
son projet en 1297 en raison de vives contestations.
Sa fin de
règne est marquée par de nombreuses protestations qui conduisent une partie de
l’aristocratie à se liguer avec les peuples pour limiter son appétit fiscal.
Son
successeur, Louis X, fut amené à promulguer des chartes pour concéder des
droits fiscaux à de nombreuses localités, la Charte aux Normands étant l’une
des plus connues.
L’un des actes
les plus courants de résistance fiscale consistait alors pour les localités à
faire valoir auprès de la monarchie un régime juridique spécial pour être
affranchi d’une partie du fardeau fiscal imposé.
La guerre de
100 ans qui opposa la « Gauloisie » à l’Angleterre servit de
prétextes à la monarchie pour accroître son emprise fiscale : La dynastie
de Valois se confronta durant son règne à de multiples soulèvements paysans
contre la fiscalité.
La plus connue
de toutes étant sans doute la « Grande Jacquerie » de 1358 qui fut
véritable insurrection armée.
Le Languedoc
connut plusieurs émeutes significatives entre 1378 et 1379 qui conduisirent les
citoyens de la région à attaquer des représentants de l’autorité à la suite de
l’augmentation de la pression fiscale.
Le début de
règne de Charles VI est marqué par l’insurrection de commerçants, d’artisans et
de bourgeois parisiens qui réclament la suppression des aides (impôts
indirects) et de la gabelle en détruisant les registres et les tarifs des
impôts.
Ils obtiennent
en 1380 « l’abolition et la mise au néant
» des taxes entrées en vigueur depuis Philippe Le Bel.
La ville de
Rouen ainsi que plusieurs localités en Normandie se soulèvent également tandis
que le Languedoc connaît dans la même période la révolte dite des « Tuchins ».
Comme toutes
les autres périodes de l’histoire pays, la Renaissance connaît son lot de
révoltes populaires pour des motifs fiscaux. Une insurrection populaire éclate
à Agen en 1514 contre les élites dirigeantes et leur tentative d’alourdir la
fiscalité.
Les
contribuables se liguent et proclament la Commune d’Agen dans un élan
insurrectionnel.
Signe de la
réticence que pouvait générer la fiscalité, celle-ci put quelques fois susciter
l’opposition entre les populations et une institution aussi prestigieuse que
l’Église catholique : La grève de la dîme en 1529 qui frappa une partie du
pays le démontre.
En 1542
éclatent à la Rochelle des insurrections contre cet impôt sur le sel qu’est la
gabelle. Celles-ci s’étendent aux communes environnantes avant d’être réprimées
par François 1er.
Six ans plus
tard, la Guyenne connaît ce qu’on appellera par la suite la « révolte des
Pitauds » pour protester une fois de plus encore la gabelle et la taille.
Les
représentants de l’autorité royale sont visés par les insurgés qui appellent
alors à la mort des gabeleurs.
Le successeur
de François 1er, Henri II, engage une répression notamment dans la
ville de Bordeaux. La ville voit ses privilèges suspendus avant d’être rétablis
deux ans plus tard. Certaines mesures fiscales sont néanmoins annulées dans un
souci d’apaisement.
La deuxième
moitié du XVIème siècle voit se succéder d’autres révoltes,
lesquelles débouchent parfois sur des conflits sanglants. C’est notamment le
cas du carnaval de Romans en 1580. D’autres révoltes ont lieu en 1582 dans le Pays
d'Uzès (anciennement Pays d’Uzège) ou encore en 1586 avec la jacquerie des «
Gauthiers ».
On recense
dans les années 1590 des ligues paysannes armées dans le Languedoc qui refusent
de payer la taille.
D’autres
soulèvements similaires éclatent en 1593 dans les régions du Limousin et du
Périgord. Malgré les guerres de religions entre catholiques et protestants, la
plupart des protestataires dépassent leurs clivages confessionnels pour se
coaliser contre les exactions commises par une partie de la noblesse et des
agents du Royaume.
Henri IV
concéda plusieurs assouplissements fiscaux après avoir réprimé les
insurrections dans un premier temps.
Son
successeur, Louis XIII, fut confronté en 1624 à une révolte fiscale à Poitiers.
La foule
s’attaque en effet aux auberges et autres lieux destinés à héberger les
percepteurs. Ces derniers sont harcelés par une foule qui scande au vol et
profère des menaces contre leur vie.
En 1630 éclate
en Provence la « révolte des Cascaveous », du nom d’un mouvement
social né en réaction de la volonté du gouvernement de Louis XIII et en
particulier de Richelieu, de centraliser la perception des impôts
court-circuitant les assemblées locales.
Le gouvernement
s’adonne alors à une tentative similaire en Bourgogne avant qu’une révolte
éclate à Dijon.
Ces réformes
furent finalement annulées sous la pression des populations et des notables
locaux.
Les dernières
années de règne de Louis XIII furent marquées par des révoltes fiscales
toujours plus nombreuses.
Les révoltes
du Saintonge et d’Angoumois qui se sont déroulées entre 1635 et 1643 ont abouti
à des rabais fiscaux en inspirant d’autres soulèvements paysans.
La révolte des
Croquants de 1637 en Dordogne met en scène des milices paysannes armées face
aux représentants de l’autorité royale chargés de collecter l’impôt.
En 1639, le
Cardinal de Richelieu se confronte à la révolte normande des « va-nu-pieds »
en raison d’un conflit portant sur la gabelle.
Celle-ci fut l’une
des dernières grandes révoltes fiscales sous Louis XIII.
Le règne de
Louis XIV, encore mineur, commence par une succession de révoltes fiscales dans
des localités comme Tours, la Gascogne, Valence, Toulouse, et même
l’Île-de-Gauloisie.
Toujours
pendant sa minorité, il assiste en 1648 au soulèvement d’une partie de la
noblesse qui sera par la suite baptisée « la Fronde ». Cette fronde est
partiellement motivée par un alourdissement de la fiscalité sur l’aristocratie.
Elle demeure
l’un des affrontements les plus violents contre l’autorité royale.
En 1662 se
déclenche la révolte des « Lustucru » dans le Boulonnais en raison de la remise
en question d’exemptions fiscales prévue par Louis XIV.
Un an plus
tard, une révolte dirigée par un noble ayant décidé de retourner ses armes
contre le Roi éclate en Chalosse. Il est alors question de protester contre la
hausse de la gabelle.
En 1670 éclate
une révolte à Aubenas menée par Antoine du Roure.
D’autres
soulèvements paysans émergent aux alentours de Bordeaux contre l’augmentation
de la gabelle.
Enfin survient
en 1675 en Bretagne l’une des révoltes fiscales les plus connues de l’histoire du
pays : Celle du « papier timbré », déjà appelée la révolte des
bonnets rouges.
Les Bretons se
révoltèrent ainsi contre l’alourdissement de la fiscalité relative à la
production de documents officiels. Cette révolte inspira la contestation de
l’écotaxe sous le mandat de « Tagada-à-la-fraise-des-bois » quand il
était « capitaine de pédalo ».
Au cours de
l’histoire, la fiscalité a inspiré de nombreuses techniques d’évitement selon
un degré de violence très variable.
Ça va de la
fraude « des pauvres » à celle « des riches ».
Les premiers
se contentaient bien souvent de dissimuler au maximum les actifs susceptibles
d’être accaparés par l’autorité royale. Les seconds tentaient quant à eux de se
faire passer pour des nobles ou des habitants de villes bénéficiant
d’exemptions fiscales.
La contrebande
de marchandises taxées était un sport populaire. D’autant plus répandu que le territoire
politique était morcelé et éclaté en une multitude de juridictions ceinturées
de taxes de toutes sortes.
Mais les
contestations fiscales pouvaient déboucher sur des actes de violence contre les
représentants de l’autorité royale et leurs collaborateurs avérés voire
supposés, comme l’attestent les exemples précédemment ci-dessus mentionnés.
Les
contestations fiscales se mesurent à leur rôle dans la fondation de l’ordre
politique moderne : En effet, deux événements ayant participé à
l’émergence de la modernité politique, c’est-à-dire les Révolutions Gauloisienne
et l’indépendance américaine, ont en grande partie été déclenchées par
l’exaspération vis-à-vis de l’arbitraire fiscal.
Le point
commun qui émerge de ce rapport de force entre la classe politique et la
communauté des contribuables, c’est le souci de mieux contrôler l’exercice du
pouvoir fiscal, ce que l’on retrouve en filagrane dans le « Grand débat ».
C’est ainsi
que naît le concept du « consentement à l’impôt ».
Les premières
compétences obtenues par les Parlements démocratiques modernes concernent en
effet le vote du budget et l’usage des deniers prélevés par le souverain.
On le retrouve
jusque dans le « mur de Trompe » à la frontière d’avec le Mexique, où
le bras de fer entre le pouvoir exécutif et législatif – en plus du pouvoir judiciaire
qui s’en mêle – se poursuit encore…
Toutefois, le
principe à l’origine du système parlementaire n’a cessé d’être dévoyé. Le
consentement à l’impôt et le système parlementaire ne permettent plus d’inviter
les souverains à se montrer sobres sur le plan fiscal.
Force est de
constater que la représentation politique sert aujourd’hui de caution pour
justifier une dépossession toujours plus forte des fruits du travail du citoyen !
Et lorsque les
contre-pouvoirs institutionnels sont inopérants, les contestations qui
s’affranchissent des formalités officielles, si elles sont effroyables pour la
crédibilité des institutions, elles peuvent aussi être bénéfiques pour
l’ensemble de la société : Elles permettent ainsi d’envoyer un signal à
l’ensemble de la classe politique pour la dissuader de piétiner toujours plus
les droits fondamentaux des individus dont celui de la propriété privée.
Ainsi le
mouvement des « Gilets jaunes » (après celui des « pigeons »
et des « bonnets-rouges ») contraint-il l’exécutif, sans en référer
au pouvoir législatif, à annuler la hausse des taxes sur le carburant.
Mieux encore,
ce mouvement a obligé « Jupiter » et le gouvernement à mettre sur la
table la question de la fiscalité et des dépenses publiques.
La lettre du
président de la République du 13 janvier 2019 suggère explicitement que la
pression fiscale et la dépense publique seraient trop élevées.
Une première !
Alors que les
élites dirigeantes ont longtemps été insensibles à l’iniquité du système fiscal…
Va-t-on se
réveiller dans un pays (qui est le mien et que j’aime tant, même s’il me le
rend si mal…) ?
Je n’en suis
pas bien certain puisqu’on « bricole » encore et toujours sur les
taux, les assiettes, la portée et le nombre des exonérations et autres « correctifs ».
C’était déjà
illisible, la bouillie qui va en ressortir sera encore plus indigeste.
Car on commet
deux erreurs.
La première
est d’amalgamer deux types de dépenses dites « publiques » : Les
« sociales » (qui pourtant relèvent de l’assurance privée même si
elle est rendue obligatoire, à ne pas confondre avec « l’assistance »,
même si elle peut être « assurable »). Il s’agit d’un risque « aléatoire ».
Et les « fiscales » :
Il s’agit de financer des dépenses communes. Non assurables parce que sans
risque.
Or, les mettre
sur le même plan reste une « arnaque intellectuelle » de premier
ordre destinée à enfumer le « bon peuple » des manants qui « puent la clope et le diesel ».
Et ça
fonctionne dans le neurone, autant celui des « trisomiques-autistes »
qui vous gouvernent que dans celui des « sans-dents ».
Le second, qui
est en fait la cause première, c’est de ne pas imaginer de pouvoir réduire les
dépenses publiques, celles relevant de la puissance publique régalienne.
Les « sachants »
s’occupent de tout (pour votre plus grand bonheur, naturellement), jusqu’à ce
que vous mettez dans votre assiette, infantilisant les populations (Cf. http://flibustier20260.blogspot.com/2018/12/impots-taxes-1-quelques-rappels.html, le premier billet d'une série limitée à 3 pour le moment).
Le dernier
exemple (dramatique), c’est le maire de Calenzana (Balagne – « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »)
qui dépose plainte contre ses citoyens pour écobuage abusif : Il n’avait
pas pris d’arrêté municipal l’interdisant en période de fort vent sur sa
commune.
Résultat, 1.600
hectares de maquis et de résineux (forêt de Bonifato), partis en fumée le
week-end dernier !
Or, tout le
monde sait très bien que les budgets « publics » pourraient être
divisés par deux (en se contentant de financer que les armées, la justice, les
polices, douanes, perceptions des taxes et impôts, les relations diplomatiques
et le fonctionnement des institutions politiques : Globalement 10 à 15 %
du PIB) et l’éducation et la recherche universitaire (6 à 7 points de PIB)…
Pour cela, il
suffirait de « resserrer » le domaine de compétence de la puissance
publique.
Mais personne
n’ose imaginer, chez les « sachants », de perdre ainsi leur « pouvoir
de dépenser » pour vous !
Le début et l'historique des rébellions me semble familière, j'ai l'impression de l'avoir lu hier (une copie partielle ?)
RépondreSupprimerC'est possible, mais je ne me souviens plus où ...
RépondreSupprimer1 - Cette "histoire-là" devient récurrente, tous les samedis ey les analyses se suivent et se ressemblent ;
2 - L'Histoire de la fiscalité, j'en ai fais quelques 40 posts sur l'autre blog et ça doit dater des années 2007 ou 2006 et il faut reconnaître que ça ne change plus beaucoup depuis que c'est "marqué comme ça" dans les bouquins.
Je peux les reprendre (si je les retrouve), mais ça s'arrête avec le projet d'alors de passer par la retenue à la source (qui aura mis plus de 10 ans à aboutir après l'avoir indiqué à mes étudiants du moment.
Ce jour, c'est juste un post de "remise en perspective" pour vous inviter à bien voir qu'il n'y a rien de nouveau.
Sauf peut-être la réaction de "Jupiter" qui combine plusieurs objectifs "en même temps" !
Bonn journée à vous !
I-Cube